Le soleil déclinait lentement, drapant la forêt d'un voile d'ombres mouvantes. Sous un manguier aux racines noueuses, Marie-Louise et Marceau étaient assis en tailleur face à face, prêts à explorer les mystères de la magie qui les animait. Depuis leur première confrontation amicale, un respect mutuel s'était installé entre eux, bien que leurs philosophies magiques restent diamétralement opposées.
Marie-Louise, curieuse et insatiable, bombardait Marceau de questions.
— Pourquoi les mages élémentaires ne contrôlent-ils qu'un ou deux éléments, et non tous ?
Marceau fronça les sourcils, réfléchissant avant de répondre.
— C'est une question que nous nous posions aussi à l'Académie. Nos maîtres nous expliquaient que chaque individu naît avec une affinité naturelle pour un élément, une capacité innée. Certains sont liés à l'eau, d'autres au feu ou à l'air. Mais nous n'avons jamais été encouragés à penser que ces éléments avaient une volonté propre.
Marie-Louise pencha la tête, sceptique.
— Pourtant, dans le vaudou, nous ne manipulons pas, nous n'imposons pas notre volonté à une force brute. Nous dialoguons, nous négocions. Peut-être que ton vent attend simplement que tu le reconnaisses comme un être à part entière, que tu lui parles. Il y a peut-être une raison pour laquelle tu as été choisi.
L'idée était troublante. Marceau, réfractaire aux croyances spirituelles, considérait la magie comme une science. Mais plus il côtoyait Marie-Louise, plus cette vision se fissurait. Il ferma les yeux et inspira lentement. Il n'avait jamais songé à écouter le vent. Il se contentait de l'utiliser.
— D'accord, admit-il enfin. On peut toujours essayer. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Montrons-lui que je suis prêt à écouter.
Marie-Louise hocha la tête et traça un cercle sur le sol avec un bâton, y inscrivant des symboles tracés à la craie et aux cendres d'un grigri brisé.
— Nous allons appeler l'Esprit du Vent. Peut-être qu'il répondra.
Elle commença à fredonner une mélodie basse, douce et vibrante. Peu à peu, l'air autour d'eux sembla s'épaissir. Les feuilles frissonnèrent, mais ce n'était pas un simple courant d'air. Marceau sentit quelque chose. Une présence diffuse, subtile, mais indéniable.
Puis, soudainement, un ricanement bas résonna.
— Jeune mambo, tu joues avec des forces que tu ne comprends pas encore.
Marie-Louise se figea.
Marceau, lui, était dans sa position initiale, figé dans l'espace et le temps, incapable du moindre mouvement. Seule Marie-Louise pouvait encore bouger.
Le Baron Samedi était là.
Il se tenait juste au bord du cercle, drapé de son long manteau noir, son haut-de-forme vissé sur sa tête, un sourire en coin affiché sur son visage. Ses yeux brillaient d'une lueur moqueuse.
— Le vent est capricieux, et ses maîtres sont jaloux. Tu veux dialoguer avec lui ? L'invoquer à la va-vite, sans respect, sans révérence ? Très bien. Mais prends garde à ce que tu pourrais réveiller. Tout le monde n'est pas aussi charmant que moi, dit-il en éclatant d'un rire tonitruant.
— Grand Baron Samedi, pardonne mon inconscience. Je ne souhaite que comprendre la magie, rien de plus.
— Je le sais bien, jeune mambo. C'est aussi la raison pour laquelle notre choix s'est porté sur toi. Tu as l'étoffe pour porter notre héritage plus loin encore. N'aie craintes, jeune mambo, tu pourras parcourir le monde spirituel et découvrir ses merveilles. Cependant, cela sera pour plus tard, quand tu auras la force nécessaire. Et je vais t'encourager dans cette voie. Je vais vous faire à tous les deux un cadeau.
Il pointa d'abord son long doigt squelettique vers la poitrine de Marie-Louise, vers le grigri qu'elle portait autour du cou, celui-là même qui l'avait forcée à fuir, celui qui avait causé sa rencontre avec Aniaba.
— Cet artefact, je l'ai infusé de ma force. Il renforce ta connexion avec les ancêtres et leur lien avec le monde des vivants. Puis, dans un sourire énigmatique, il poursuivit : appelle et quelqu'un viendra.
Puis il tendit l'autre main, et cette fois-ci, un galet gravé de symboles mystérieux, anciens et luisant d'un halo verdâtre vola jusqu'à Marie-Louise, médusée. L'esprit vaudou la jaugeait d'un air amusé.
— Ce garçon et ses semblables croient qu'ils commandent au vent et aux autres éléments fondateurs du monde. Ridicule. Ils ne font que mendier une faveur, quémanderles reste d'unpeu de puissance. Si tu lui donnes cela, il approchera leur royaume. Je lui offre même ma propre bénédiction, ne suis je pas trop bon dit-ilen rigolant. Puis son regard devin subitement sérieux. Mais je veux un prix en retour.
Marie-Louise fronça les sourcils. Évidemment rien n'était gratuit.
— Quel prix ?
Le sourire du Baron s'élargit.
— Il doit jurer fidélité aux Loas et se battre pour nous. Franchement un prix d'une valeur modique pour devenir un des magiciens les plus puissants au monde, tu ne trouves pas?
Marie-Louise prit le galet avec précaution et le posa devant Marceau, encore figé sous l'effet du Baron.
Puis, en un battement de cils, l'entité disparut.
Marceau inspira bruyamment, portant une main tremblante à son front.
— Qu'est-ce qui vient de se passer ?! souffla-t-il, encore sous le choc.
Marie-Louise fixa le galet.
— Tu as un choix à faire.
L'aube se levait lentement sur le village marron, projetant une lumière dorée sur la canopée qui recouvrait leur refuge. Les sentinelles, postées sur les hauteurs, scrutaient la forêt dense lorsque l'une d'elles aperçut une silhouette titubante s'approcher du village. La jeune femme était couverte d'égratignures, ses vêtements étaient en lambeaux et son souffle haletant trahissait une fatigue extrême.
Lorsqu'elle atteignit enfin l'entrée du camp, les gardes l'interceptèrent et la maintinrent en respect. Une méfiance naturelle s'imposait envers tout étranger, d'autant plus une femme de son apparence : une métisse d'une beauté frappante, au teint caramel et aux yeux verts en amande. Un tel visage n'était pas commun parmi les fugitifs.
Une sentinelle s'empressa d'aller prévenir Aniaba. Lorsque le chef du village apparut, vêtu d'un simple pagne de guerrier et d'une tunique légère, son regard croisa celui de l'inconnue et un frisson parcourut son échine.
Elle était l'incarnation parfaite de la première forme qu'Erzulie avait prise dans sa vision.
L'ombre du doute se posa sur son esprit. S'agissait-il d'un signe des Loas ou d'une simple coïncidence ?
— Qui es-tu ? demanda-t-il d'une voix calme, mais perçante.
La jeune femme leva difficilement les yeux vers lui. Ses jambes flageolèrent sous l'effort et elle s'adossa à un poteau de bois pour ne pas s'effondrer.
— Je vous cherchais... Vous êtes El Diablo Rojo, n'est-ce pas ? murmura-t-elle d'une voix rauque.
Le surnom, donné par les colons français, avait traversé la frontière et était parvenu jusqu'aux Espagnols. Aniaba resserra sa prise sur le manche de son coutelas.
— Pourquoi me cherches-tu ?
La jeune femme prit une inspiration profonde, comme pour s'assurer que ses forces ne la trahiraient pas au moment d'expliquer ce qui l'avait menée ici.
— Parce que vous êtes le seul qui puisse nous sauver …
Transportée dans une case, le jeune femme fut hydratée et nourrie sommairement. Tandis que Marie-Louise s'assurait de son état de santé, Victor préparait des remèdes et bandages pour ses blessures, Aniaba et Jean-Baptiste l'interrogeaient.
Assise sur un tapis de fibres, elle laissa enfin échapper le flot de paroles qu'elle retenait depuis des jours, sa voix rauque marquée par l'épuisement.
— Soy Isabella…
Elle inspira profondément avant de poursuivre, son regard embué de souvenirs douloureux.
— Je suis née libre. Mon père était un noble italien qui avait fui ses responsabilités en Europe et surtout la peine de mort, pour s'installer ici, dans les colonies espagnoles. Il disait que le jour où il a vu ma mère travailler dans un champ, il en était tombé instantanément amoureux. Il l'a courtisée, et quand elle a fini par lui répondre, il l'a achetée… puis affranchie avant de l'épouser. Je suis née de cette union.
Elle marqua une pause, serrant ses mains l'une contre l'autre.
— Il pensait nous offrir une vie meilleure, autant que possible en tout cas. Il possédait des terres, de l'argent et des esclaves. Mais par respect pour ma mère et pour moi, il les a tous libéré. Ils ont cependant continué de travailler pour lui, mais en échange d'un salaire. J'étais encore une enfant, je ne comprenais pas tout cela… Mais aujourd'hui, je sais. La fortune de mon père prospérait malgré tout, et pire encore, elle croissait même. Il prouvait que l'esclavage n'était peut-être pas aussi rentable qu'on voulait le croire. Et ça, ses concurrents ne l'ont pas supporté. Il remettait tout le système en question à lui seul.
Sa voix se fit plus dure, plus amère.
— Ils avaient peur. Peur que son modèle ne devienne la norme. Peur du changement. Peur d'une révolte des travailleurs qui, en voyant qu'on pouvait les payer, quils pouvaient être libres, se demanderaient pourquoi ils devaient encore accepter de subir, accepter d'être des esclaves.
Elle passa une main sur son front, comme si elle essayait d'effacer le souvenir qui revenait hanter son esprit.
— Un jour, des hommes sont venus chez nous. Je me souviens parfaitement de cette journée. Plusieurs notables sont arrivés, prétendument pour proposer un marché à mon père. Ils sont entrés dans le salon, pendant que ma mère attendait anxieusement près de la porte. Moi… je les observais de l'extérieur, par la fenêtre.
Elle déglutit, l'émotion lui nouant la gorge.
— Tout s'est passé très vite. Ils ont commencé à discuter. Puis, soudainement, les lames sont sorties de leurs fourreaux, et mon père et ma mère ont été massacrés sur place. Le sang a éclaboussé les murs, le sol… J'ai voulu crier, mais la peur m'a paralysée.
Marie-Louise porta une main à sa bouche, les yeux remplis d'horreur.
— J'ai fui. Un des hommes de mon père m'a aidée à m'échapper jusqu'à la petite ville de Monte Cristi. Mais il n'a pas eu la même chance que moi. Ils l'ont capturé, accusé de fomenter une révolte et l'ont pendu sur la place publique. J'ai assisté à son exécution cachée dans une ruelle, incapable de bouger, incapable de pleurer, incapable de faire quoi que ce soit…
Son regard s'assombrit, et elle baissa la tête comme pour ravaler sa douleur.
— J'ai été recueillie par une femme puissante, une matrone qui dirigeait une maison close, mais qui, dans l'ombre, était bien plus que cela. Elle était l'oreille du gouverneur, la confidente de sa femme, une femme qui savait manipuler les hommes et les secrets. Elle m'a cachée, m'a élevée comme sa propre fille et m'a fait travailler, d'abord comme serveuse, puis comme courtisane.
Jean-Baptiste resta impassible, mais Aniaba serra discrètement les poings. Isabella poursuivit, sa voix plus posée.
— Nous avions un rôle bien plus grand que ce que les clients imaginaient. On nous apprenait à écouter, à récolter des informations. Nous étions des espionnes autant que des courtisanes. Ce n'était pas la vie dont j'avais rêvé, mais je survivais. J'avais un toit, j'étais en bonne santé, j'étais en sécurité. Et mieux encore… J'avais de l'argent. Certains de mes clients me faisaient des cadeaux somptueux, des bijoux, de fortes sommes d'argent… Un peu plus, et j'aurais pu partir, loin d'ici, refaire ma vie ailleurs.
Elle serra les poings sur ses genoux, ses ongles s'enfonçant légèrement dans sa peau.
— Tout allait bien... jusqu'à ce que le fils de l'amiral espagnol me remarque.
Elle releva lentement la tête, son regard sombre.
— Il a décidé que je serais sienne. Il n'a pas demandé mon avis. Il m'a simplement désignée comme une possession à prendre. Ma patronne a refusé. Elle pensait être intouchable, protégée par ses relations avec la femme du gouverneur. Mais elle s'était trompée.
Sa respiration s'accéléra, la fureur et la douleur se mélangeant dans sa voix.
— Ils ont incendié le bordel. La matrone est morte dans les flammes. Beaucoup de mes sœurs aussi. Celles qui ont survécu… ont été capturées. Réduites à l'état d'esclaves, soumises aux pires atrocités. Celles qui ne plaisaient pas à ce monstre étaient jetées à ses hommes comme des jouets.
Marie-Louise posa une main réconfortante sur son épaule, mais Isabella ne la regarda pas. Elle fixait Aniaba, ses yeux brûlants d'une détermination froide.
— J'ai réussi à fuir. Depuis deux semaines, je marche sans relâche. Je me suis accrochée à une seule idée : vous trouver. On dit que vous êtes une légende. On dit que vous avez défié les Français... Alors pourquoi pas les Espagnols ?
Un silence pesant s'abattit sur la case. Jean-Baptiste croisa les bras et fit un pas en avant.
— Un noble espagnol, fils d'un amiral, avec des troupes et des appuis. Ce n'est pas un adversaire ordinaire.
— Il est plus que cela, trancha Isabella. Il est un monstre. Il a torturé mes sœurs, il les traite comme des animaux. Il ne connaît aucune limite.
Aniaba passa une main sur son visage, pesant chaque mot. Sauver ces femmes signifiait se jeter dans un nid de serpents. Mais pouvait-il rester sourd à leur appel ?
Marie-Louise prit la parole.
— Les Loas ne t'ont pas montré cette femme par hasard. Erzulie t'a envoyé un message. Elle représente quelque chose.
Victor, jusqu'alors silencieux, acquiesça.
— Nous avons l'avantage de la surprise. L'ennemi ne sait pas que nous venons. C'est une opportunité... Mais nous devrons frapper vite.
Jean-Baptiste hocha lentement la tête.
— Nous avons un navire à capturer. Si nous réussissons, nous aurons les moyens d'intervenir par la mer, de frapper en plein cœur de leur repaire.
Il se tourna vers Isabella.
— Sais-tu où ils les détiennent ?
Elle hocha la tête.
— Dans un fort, à l'entrée de la ville. Mais il n'est pas imprenable. Il suffit d'un feu pour enflammer la poudrière.
Aniaba ferma les yeux un instant, puis se leva.
— Repose-toi, Isabella. Mange et dors. D'ici peu, nous partirons sauver tes sœurs et venger les mortes.
Le vent souffla dans la case, soulevant un instant les rideaux de lin. Isabella esquissa un sourire fatigué.
Elle n'était plus seule. La guerre venait de prendre un nouveau tournant.
Les jours passaient doucement. Jean-Baptiste était perché sur un promontoire rocheux dominant la crique espagnole, sa longue-vue fermement fixée sur la silhouette élégante d'El Halcón. La frégate, fière et imposante, était ancrée à quelques encablures de la plage, bercée par les flots turquoise des Caraïbes. Il observa les mouvements sur le pont : des sentinelles faisaient des rondes régulières, d'autres inspectaient les canons, tandis qu'en contrebas, quelques marins chargeaient des caisses de provisions. La discipline espagnole transparaissait à travers chaque mouvement de l'équipage.
D'un geste précis, il abaissa la longue-vue et tourna la tête vers Aniaba, qui se tenait à ses côtés, observant lui aussi la scène avec une intensité silencieuse. Le chef marron, dont la stature impérieuse était renforcée par la lumière du soleil couchant, savait que ce navire pouvait changer le cours de leur rébellion.
— Les Espagnols se croient intouchables, murmura Jean-Baptiste en croisant les bras. Ils ne se soucient que des Français, et ceux-ci sont bien trop occupés à nous traquer pour s'inquiéter d'un seul navire perdu un peu trop près de leurs côté de l'ile.
Aniaba hocha lentement la tête. Il connaissait la valeur d'une frégate rapide et bien armée. Un tel navire ne leur offrirait pas seulement un moyen de transport sûr, mais surtout la possibilité de contrôler les routes maritimes et d'échapper aux chasseurs d'esclaves. La mer était un territoire dangereux, mais entre de bonnes mains, elle pouvait devenir leur alliée la plus précieuse.
— Nous devons frapper au moment idéal. Une attaque bien synchronisée, exécutée avec rapidité, nous assurera la victoire.
Jean-Baptiste réfléchit un instant, puis pointa du doigt la plage où plusieurs hommes chargeaient des tonneaux.
— Nos informateurs nous ont dit que chaque nuit, une partie de l'équipage descend en ville pour boire et se divertir, tandis que l'autre moitié s'occupe de ravitailler le navire. Si nous attaquons à ce moment-là, nous aurons l'avantage du nombre, la garde à bord est minimale.
Il pivota vers ses hommes, les observant un à un. Tous avaient les traits marqués par l'effort et la détermination, forgés par des années de fuite et de combat. Ce ne seraient plus des fugitifs une fois à bord d''El Halcón.
— Quand nous prendrons ce navire, nous ne serons plus des proies. Nous deviendrons des chasseurs.
Les yeux de ses hommes brillèrent d'une lueur nouvelle. L'opération était risquée, mais le jeu en valait la chandelle.
Le plan de Jean-Baptiste était simple, mais réclamait une exécution impeccable. L'attaque devait avoir lieu au petit matin, lorsque la moitié de l'équipage parti en ville reviendrait saoul et enivré par les femmes, et que l'autre moitié serait épuisée par une nuit de garde. Un groupe se chargerait de neutraliser les sentinelles et de prendre possession du pont, tandis qu'un autre investirait les cales pour empêcher toute tentative de sabordage.
— Nous utiliserons des pirogues pour nous approcher sans bruit, expliqua-t-il en traçant un plan sur le sol. Nos hommes grimperont à l'aide de grappins pendant qu'une diversion sera créée sur la plage.
Aniaba ajouta une recommandation :
— Pas de massacre inutile. Ceux qui se rendent pourront être utilisés comme otages ou renvoyés en ville pour semer la terreur chez les colons. Nous avons besoin de toutes les ressources que nous pouvons trouver, et l'or et la peur sont deux choses dont nous avons besoin.
Jean-Baptiste acquiesça. Ce n'était pas une question de vengeance, mais de stratégie.
L'attaque fut planifiée pour le matin du lendemain. Selon leurs éclaireurs, les Espagnols avaient quasiment fini de réapprovisionner le navire. Ils frapperaient au moment idéal : quand les cales seraient pleines de vivres et de poudre. Chaque détail était pensé, chaque mouvement anticipé. La prise d'El Halcón ne serait pas seulement une victoire : elle marquerait un tournant dans la guerre qu'ils menaient contre l'oppression.
— Jean-Baptiste je te confie la prise de ce navire
— Tu comptes y aller seul, répondit Jean-Baptiste comme si il savait pertinemment ou allait Aniaba grâce à cette simple phrase.
— Je crois que cet histoire est bien plus complexe qu'il n'y parait et je ne souhaite pas vous mettre en danger inutilement, j'irai seul et je verrai de mes yeux ce qu'il en retourne, dit il avant de s'enfoncer dans la végétation.