C'était un soir ordinaire, dans une rue presque déserte, où seul le souffle du vent animait l'obscurité. Un jeune garçon, ses cheveux noirs tombant légèrement sur son front, avançait d'un pas tranquille. Ses yeux d'un rouge éclatant semblaient refléter les rares lumières de la ville. Il tenait un sac à la main, pressant le pas.

— Je dois me dépêcher de rentrer à la maison, murmura-t-il, d'une voix douce et innocente.

En passant devant une ruelle sombre, il s'arrêta brusquement. Deux hommes étaient là, frappant une jeune fille terrifiée. L'un d'eux tenait fermement son poignet, tandis que l'autre l'insultait violemment.

Le garçon fronça les sourcils, mais un léger sourire resta sur son visage. Il s'avança calmement vers eux.

— Bonsoir, messieurs, lança-t-il d'un ton presque chantant, bien que teinté d'une étrange colère.

Les deux hommes tournèrent la tête vers lui. L'un d'eux, un grand type au visage buriné, plissa les yeux.

— Qu'est-ce que tu veux, gamin ? grogna-t-il. Tu ferais mieux de dégager avant qu'on s'occupe de toi aussi.

Le garçon ne bougea pas.

— Vous savez, ce que vous faites à cette fille est mal, répondit-il en gardant son sourire. Vous devriez arrêter.

L'autre homme, plus trapu mais tout aussi menaçant, éclata de rire.

— De quoi tu te mêles, imbécile ?

Le sourire du garçon s'élargit.

— Dieu n'aime pas les oppresseurs, dit-il calmement. Nous sommes dans une cité où la foi règne. Avez-vous oublié cela ?

Le grand homme s'énerva, son visage se tordant de rage.

— Tu vas voir ce que je vais te faire, morveux !

Il s'élança vers le garçon, le poing levé. Mais avant même qu'il ne puisse atteindre sa cible, il s'arrêta net. Le garçon avait disparu.

— Hein ? Où est-il ?!

En tournant la tête, il vit son compagnon, Hans, figé de peur. Devant lui, le garçon accroupi aidait déjà la jeune fille à se relever.

— Comment… ? balbutia-t-il. Comment il a fait pour aller là-bas aussi vite ? Je ne l'ai même pas vu bouger !

Hans recula d'un pas, son visage livide. Une aura étrange semblait émaner du garçon, comme une force invisible mais terrifiante.

Le garçon se releva doucement, toujours souriant.

— Je n'aime pas la violence. Cela va à l'encontre de notre foi, dit-il d'un ton pur et apaisant. Alors partez. Que Dieu vous guide et vous préserve de refaire ce genre de choses.

Les deux hommes échangèrent un regard, pétrifiés.

— Allons-y, Hans, murmura le grand en baissant la tête.

— Oui, Endra…

Sans demander leur reste, ils disparurent dans la ruelle.

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Quelques minutes plus tard, la jeune fille, encore tremblante, leva les yeux vers son sauveur.

— Merci beaucoup, mon garçon. Tu m'as sauvé la vie…

Le garçon secoua doucement la tête.

— Ce n'est rien, madame. Dieu nous a enseigné l'entraide.

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Plus loin, dans les ruelles de la cité.

— Ce gamin… Il était incroyable, pour son âge, souffla Endra, encore sous le choc.

Hans, toujours silencieux, leva les yeux vers le ciel teinté de rouge par le soleil couchant.

— Ses paroles résonnent en moi… Je pense qu'il a raison. Nous devrions changer de vie.

— Te repentir, hein ? Peut-être que c'est ce que nous devons faire, admit Endra à contrecœur.

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De retour auprès du garçon et de la femme, cette dernière posa timidement une question.

— Dis-moi, mon garçon… Quel est ton nom ?

Il la regarda avec un sourire chaleureux.

— Je me nomme Aza.

"Une force incroyable, mais une pureté rare. Aza n'était pas comme les autres. L'avenir lui réserverait des épreuves qu'il n'était peut-être pas prêt à affronter, mais sa destinée était déjà tracée."