Je m'appelle Carla et je vis dans un p'tit appartement, 26 ans et célibataire. Vous vous demandez sûrement la raison ? Eh bien, je pense que le problème doit surement venir de moi. Je dois me rendre au travail. Je bosse dans une petite entreprise pas très loin de mon appartement. En chemin, j'écoutais les infos. Les médias annonçaient encore des cas de suicide, un d'entre eux était un collégien et l'autre au cours primaire. C'est tellement triste d'apprendre que de si jeunes gens perdent la vie de la sorte.
Une fois arrivé à mon lieu de travail, je m'installe rapidement à mon bureau. Quelques minutes après, mes collègues commençaient par arriver. Deux de mes collègues féminins arrivaient et salua.
_Salut Carla. T'es rayonnante aujourd'hui, me dit-elle en souriant avant de continuer son chemin suivit de la seconde.
Ces propos n'étaient nullement un compliment. Je ne le sais que trop bien rien qu'avec le ton qu'elle a employé.
_Regarde, elle est encore venue sans se maquiller. Et tu as vu ses vêtements, on dirait ceux d'une grand-mère.
Je les ai entendus se marrer avant de se diriger chacune vers leurs propres bureaux. Elles ont peut-être cru que je n'ai pas entendu leurs conversations. Je me fiche de ce qu'elles pensent. Je n'ai pas besoin de m'habiller comme elles pour me sentir bien dans ma peau. Je travaille ici depuis quatre mois. L'homme qui m'a embauché a pris sa retraite un mois après que j'ai démarré ce service. Que ce soit mes collègues ou certains de mes supérieurs, je ne suis pas très appréciée. Mais je ne m'en plains pas. Dans la vie, il faut toujours positiver et tout ce qui me concerne avec eux c'est juste le travail.
Je devais envoyer un dossier à l'un de mes supérieurs lorsque je tombe sur une conversation à mon sujet.
_Sérieux cette nana Carla, elle a surement un corps magnifique.
C'était un de mes supérieurs qui venaient de parler.
_Vous ne deviez pas dire ce genre de choses. Ce n'est pas parce que vous n'arriviez pas à lui faire ce que vous faites aux autres femmes de cette entreprise que vous deviez avoir des idées obscènes sur elle.
_Je t'ai vu tourné au près d'elle toi aussi mais je crois qu'elle t'a rembourré.
_Elle m'a juste fait comprendre qu'elle ne partageait pas les mêmes sentiments que moi. Et contrairement à vous je ne la reluque pas de manière aussi lubrique.
Je crois que j'ai assez entendu. Je me précipite vers eux avec les documents que j'ai en main et le tend à mon supérieur.
_Monsieur vous deviez voir ces papiers, c'est très urgent.
_Dis-moi, depuis quand tu es là ?
_Je viens tout juste d'arriver monsieur. Il y a un souci ?
_Non pas du tout.
Il prit les documents en ma possession et se dirigea vers son bureau. La personne qui me défendait et qui m'avait fait sa déclaration m'a souri et à continuer son chemin. J'ai refusé son offre à cause des rumeurs étranges que j'ai entendu à son sujet. Il joue juste les saints mais il n'en est pas un. Je prie de vite terminer la journée et de rentrer chez moi. A chaque fois que ma journée se termine je suis super contente et déprime lorsque je dois reprendre le jour suivant.
A la fin de mon travail je me suis éclipsée une fois l'heure pour ne pas à subir d'autres types de critiques de la part de mes collègues. Je marchais tranquillement vers la maison quand j'ai entendu un passant dis une phrase que je détestais entendre.
_J'en ai marre, je veux en finir, dit un passant.
Je me suis retournée pour savoir qui a pu dire une bêtise pareille. Il avait un sac à dos et vu son uniforme, c'était un lycéen. Ce garçon marchait rapidement et j'ai eu du mal à le rattraper. Après un p'tit moment à marcher sans savoir où il allait, je l'ai enfin rattraper et stoppa son arrêt par le bras. Il s'est retourné vers moi et était tout aussi surpris.
_Qu'est-ce que vous me voulez madame ?
Waouh, si je ne prenais pas en compte son physique, rien qu'avec son visage, il est tellement mignon qu'on jurait que c'était une fille. Je n'avais jamais ce genre de personnes androgyne en vrai.
_Je ne veux pas vous manquez de respect mais je suis assez pressé. Pouvez-vous me dire ce que je peux faire pour vous ?
_Euh, tout à l'heure je t'ai entendu. Et je ne veux pas que tu fasses ce genre de bêtise. Tu veux en parler ? Je suis prête à t'écouter, tu peux me faire confiance.
N'étant pas confiant, j'ai essayé d'être plus convaincante et lui assurant qu'il se sentirait beaucoup mieux une fois avoir vidé son sac. On s'est installé sur un banc et il a pris une grande inspiration.
_Vous savez dans mon lycée, je n'arrête pas de me faire harceler et embêté par mes camarades masculins à cause de mon physique. Que je change d'école ou non je subis toujours cela, ils me font subir des choses vraiment horribles.
_Tu en as parlé au responsable de votre établissement ou tes parents, lui demandai-je ?
_La vérité c'est que j'ai perdu ma mère il y a un an et je vis juste avec mon père, me dit-il en se triturant la main. C'est grâce à ma mère que j'ai pu changer d'école quand les choses empiraient. Mais depuis qu'elle est partit et que j'ai commencé le lycée, je n'ai plus aucun soutien moral. Quand je le raconte à mon père, il me balance des objets à la figure en me disant de me débrouiller. Que c'est de ma faute de ne pas avoir un physique masculin. Mentalement, je suis à bout.
Des larmes ont commencé à couler sur son visage. D'un revers de main, je les ai essuyés.
_Je ne peux pas dire que je comprends ce que tu ressens à 100% mais le fait de vouloir ne plus être avec des gens qui ne nous acceptent pas tel que l'on est, ça je sais ce que ça fait. Je ne peux pas te dire de les ignorer car avec ces gens-là, plus tu essaies de les ignorer, plus leurs coups deviennent violents et les affronts qu'ils te font subir risquent carrément de détruire ta santé mentale. Tout à l'heure quand tu parlais d'en finir, tu comptais mettre fin à tes jours n'est-ce pas ?
Il sursauta lorsque j'ai terminé ma phrase. Il me regarda un bref instant avant de baisser la tête et de serrer fortement son pantalon.
_Vous deviez pensez que je veux fuir mon problème c'est pour cela que j'avais l'intention de me tuer.
_Pas du tout, au début je l'ai pensé quand les journaux ou les médias annonçaient les personnes qui se suicidaient. Mais après j'ai vu que c'était faux. Ils n'ont pas fui leurs problèmes. Ils n'avaient tout simplement plus d'alliés sur qui se remettre pour les aider et leurs dire que tout ira bien. Le choc fait encore plus mal lorsque c'est ta propre famille qui te tourne le dos.
_A vous entendre, vous semblez avoir vécu également des problèmes d'ordres de ce genre.
_ça se remarque tant que ça, lui dis-je avec le sourire ? J'ai pu continuer parce qu'il y avait beaucoup de choses qui m'attachaient encore à la vie. Par exemple, j'adore les mangas et animés et il y a certains que je veux absolument voir la suite. Si je veux disparaitre de ce monde autant y aller naturellement. Et pour toi je ne pense pas que ta mère sera contente que tu la rejoignes maintenant. Je suis sûre qu'elle désire que tu vives longtemps.
_Vous aviez raison madame.
Il se leva du banc et s'étira.
_Cela m'a vraiment fait du bien de vous avoir rencontré madame. Et j'espère vous revoir de sitôt.
Il me fit signe de la main et couru en rentrant chez lui. Moi aussi ça m'a fait du bien non seulement d'avoir empêché la perte d'une vie si jeune mais aussi de m'être un peu confier sur mes sentiments. Et on se sent vraiment bien et plus à l'aise avec quelqu'un qui partage les mêmes ressentis. Bon je dois aussi rentrer moi. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir cuisiner ce soir ?
Le lendemain
Ma journée au travail était un véritable enfer. Je n'ai pas arrêté de faire des aller-retours. A ma pause j'ai décidé de me rendre vers la machine à café avec un peu de retard à cause de la paperasse.
_Ta nouvelle boite de maquillage est magnifique en plus c'est la nouvelle qui est sorti il y a peu. Comment tu as fait pour te l'acheter ? Connaissant ton mari, il n'a pu te donner les fonds. (Fille1)
_Je l'ai pris chez Carla. Je lui ai dit que j'avais urgemment besoin de fonds pour aider mon mari puisqu'il est chômage à régler un problème financier et que je lui rembourserai à la fin du mois. (Fille 2)
Décidément, je crois que j'ai le chic d'arrivé lorsque la conversation tourne autour de moi. Moi qui croyais que c'était pour ça. De plus c'était une somme importante que je lui avais prêtée.
_Remboursé ? Tu n'auras pas à le faire. Tu sais, elle m'a également prêté de l'argent ça fait maintenant deux mois et je ne lui ai pas encore rendu. Elle n'a rien demandé.
Si je n'ai rien demandé c'est parce qu'on est dans le même service et que je n'avais pas besoin de le faire. J'étais sûre qu'elle viendrait d'elle-même.
_Vous croyez si je lui demande de me faire un prêt elle acceptera ? (Fille 4)
Elles rigolèrent en chœurs. J'ai fini par renoncer à aller prendre ce café. Je ne pensais plus qu'à une chose, juste rentrer chez moi. J'ai l'habitude d'entendre des propos du genre et je n'étais pas autant choqué de leur part. Néanmoins cette fois-ci j'ai vraiment mal.
Comme d'habitude à la fin de mes heures je prends la direction de ma maison sans attendre les derniers potins. Ma vie aurait été beaucoup mieux si je pouvais juste flemmarder à la maison, assez de fric pour ne pas à me soucier des personnes extérieures. Je marchais tranquillement sur le trottoir lorsque je vis des personnes arrivées de derrière en courant et celles de devant qui avaient la même réaction après avoir regardé derrière. J'avais trop la flemme de me mettre également à courir étant fatiguée mentalement et physiquement par cette journée. Au moment où je décide enfin à regarder en arrière, un gros camion fonçait vers moi. Je n'ai pas eu le temps d'agir et...
C'est avec un crie que je venais de me réveiller.