La pièce, habituellement un havre de paix et de camaraderie pour les membres du club Mystery Seekers, était ce soir-là empreinte d'une tension palpable.
Les lumières tamisées jetaient des ombres inquiétantes sur les visages des membres du club rassemblés autour de la grande table en bois, qui servait habituellement à des discussions bien plus légères.
Assise en bout de table, je fronçais les sourcils, mon regard fixé sur Min-ho qui, de l'autre côté, restait étonnamment calme, les bras croisés, imperturbable face au mécontentement palpable de ses camarades.
À mes côtés, Ara, So-yoon et Ji-eun manifestaient clairement leur agitation, échangeant des regards chargés d'inquiétude et de reproches.
Bora :
- C'était quoi ça, Min-ho ?! Pourquoi as-tu pris un tel risque sans nous en parler ?
Il haussa les épaules, son expression détachée ne faisant qu'attiser ma frustration.
Min-ho :
- Il fallait qu'ils voient de leurs propres yeux... C'était le seul moyen.
Elle se pencha en avant, ses mains serrant les bords de la table.
Ara :
- Tu comprends le danger que tu nous as fait courir ? Asperger du vrai sang sur les gens lors de la fête, sans même nous prévenir ! Comment allons-nous gérer les conséquences maintenant ?
Ji-eun Avec une tension visible sur son visage, elle interjeta sa voix dans la conversation, ses joues rougies par une mixture de colère et d'angoisse.
Ji-eun :
- Et qu'en est-il des conséquences avec le Cercle de la Nuit ? Ils ne vont pas simplement ignorer qu'ils ont été exposés... Même si personne n'a pris cela au sérieux, penses-tu vraiment qu'ils ne chercheront pas à se venger pour ce que tu as fait ?
Min-ho répondit avec une assurance calculée, tentant de dissiper les craintes de ses camarades.
Min-ho :
- Je suis conscient que c'était risqué... Mais je savais aussi que lors d'une fête sur le thème des vampires, personne ne prendrait au sérieux l'exposition. Cependant, j'ai tout filmé... J'ai placé des caméras partout, rien n'a été laissé au hasard. Nous avons des preuves, au cas où nous en aurions besoin.
Bora :
- Min-ho, si le club de la nuit ou les autorités agissent contre nous, que ferons-nous ? Les réactions sur les réseaux sociaux nous accusent de barbarie... Nous sommes dans une situation terrible.
Min-ho, Regardant ses amis avec intensité, il affirma calmement, mais avec résolution :
Min-ho :
- Ne t'inquiète pas, Bora. Je prendrai toute la responsabilité. C'était mon initiative, et je ne laisserai personne d'autre subir les conséquences de mes actions.
Le visage tendu par la confusion et l'inquiétude, je répliquai :
Bora:
- Ce que je veux dire, c'est qu'il aurait été préférable de nous consulter avant d'agir. Nous faisons tous partie de ce club, Min-ho. Ne penses-tu pas que nous méritions de discuter et de décider ensemble ? Pourquoi prendre une décision si lourde de conséquences sans nous ?
Le silence qui s'installa dans la pièce était lourd, presque tangible...
Chaque membre du groupe semblait écrasé par le poids des mots échangés, les regards lourds de tensions non dites.
Min-ho, Fronçant les sourcils, une frustration évidente dans son expression, il me défia du regard, ses mots tranchants comme des éclats de verre.
Min-ho :
- Et toi, Bora ? Tu te crois au-dessus de nous ? Pourquoi as-tu pensé que nous cacher ce que tu savais de cette soirée chez le Cercle de la Nuit était une bonne idée ? En nous excluant de la vérité, tu n'as pas seulement cherché à nous protéger, tu as mis tout le groupe en danger en gardant tes soupçons pour toi...
Ma réaction fut immédiate, une pointe de désespoir dans ma défense.
Bora:
- Ce n'était pas mon intention de vous mettre en danger, Min-ho. J'attendais d'être certaine, de tout avoir en main pour en parler ouvertement...
Min-ho :
- Et quand aurait été le 'bon moment', Bora ? Attendions-nous qu'un de nous soit blessé ou pire ? C'est irresponsable de ta part de nous avoir exclu de la vérité !
Sa voix portait une tension palpable, chaque mot appuyant sur la gravité de la situation, alors que les regards de nos amis se faisaient de plus en plus lourds, mélange d'inquiétude et d'attente.
Ara, Intervenant avec une douceur ferme, cherchant à apaiser les esprits échauffés, elle s'adressa à Min-ho.
Ara :
- Ce n'est pas le moment de nous tourner les uns contre les autres... Peut-être que Bora avait ses raisons, aussi frustrantes qu'elles puissent paraître...
Min-ho secoua la tête, visiblement non convaincu par les tentatives de médiation d'Ara, son visage fermé traduisant clairement qu'il attendait des actions concrètes plutôt que de simples mots apaisants.
Avant que Min-ho ne puisse répondre...
So-yoon, d'ordinaire si discrète, brisa le silence, sa voix légèrement tremblante, teintée de curiosité et d'une pointe de doute.
So-yoon :
- Min-ho, pourquoi es-tu si sûr de l'existence des vampires ? On dirait que tu sais des choses que nous ignorons... Comment peux-tu être aussi certain ?
Min-ho détourna brièvement les yeux, et pendant un instant, je vis quelque chose d'inattendu : une douleur si profonde qu'elle semblait avoir laissé une cicatrice dans son âme.
Il inspira profondément, son souffle hésitant, comme s'il s'apprêtait à plonger dans un souvenir qu'il avait longtemps gardé enfoui.
Un silence s'étira, lourd et oppressant, rendant l'atmosphère presque irrespirable...
Il passa sa main nerveusement dans ses cheveux, ses épaules se crispant sous le poids de ce qu'il s'apprêtait à confier.
Ses yeux, habituellement vifs, étaient voilés d'une détresse qu'il ne parvenait plus à masquer.
Min-ho :
- Mon frère...
Sa voix se brisa légèrement, rauque et chargée d'une douleur qui me serra le cœur.
Min-ho:
- Il a disparu il y a quatre ans...
Les mots tombaient comme des pierres dans le silence, chaque syllabe pesant lourdement sur nos âmes...
Min-ho:
- Il était obsédé par le paranormal, bien plus que moi. Il croyait en l'existence des vampires. Pas comme une légende ou un mythe... il y croyait vraiment, de tout son être.
Il marqua une pause, ravalant une émotion qui menaçait de l'étouffer, ses mains trahissant un tremblement qu'il tenta de contrôler.
Min-ho :
- Peu de temps avant qu'il disparaisse, il m'avait dit qu'il les avait rencontrés. Qu'il avait parlé à un vampire en personne. J'ai ri... je pensais que c'était juste une de ses folies.
Min-ho baissa la tête, ses yeux se perdant dans le vide.
Min-ho :
- Après sa disparition, je me suis battu pour trouver des réponses... Je fouillais partout, cherchant un indice, une preuve... n'importe quoi qui me dirait ce qui lui était arrivé. Mais la police n'a rien trouvé. Son ordinateur avait été complètement effacé. Comme s'il n'avait jamais rien cherché, jamais rien su.
Il prit une autre inspiration tremblante, ses yeux se levant vers le plafond comme s'il cherchait du réconfort dans les étoiles invisibles.
Min-ho :
- Mais moi, j'ai trouvé quelque chose. Caché sous une planche de son plancher... il y avait un cahier. Un journal rempli de ses notes. Pas des histoires de fantaisie, mais des récits détaillés... des descriptions de rencontres avec un vampire. Des conversations. Des lieux. Des peurs qui semblaient trop réelles pour être inventées.
Il se tut, le poids de chaque mot suspendu dans l'air.
Min-ho :
- Quand j'ai montré ce cahier à mes parents... ils ont cru que c'était un signe que je devenais comme lui, que je sombrais dans ses obsessions. Alors, ils l'ont brûlé. Ils pensaient que c'était pour mon bien. Que ça me sauverait de cette... obsession.
Sa voix se brisa à nouveau, et je pouvais voir ses yeux brillants, contenant difficilement les larmes qui menaçaient de couler.
Min-ho :
- Mais je savais que mon frère n'avait pas imaginé tout ça. Je le connaissais... je savais qu'il y avait une vérité qu'il avait touchée. Et aujourd'hui, ce que nous avons vu... ça prouve que je ne suis pas fou. Ça prouve qu'il avait raison. Les vampires existent...
Il avala péniblement, ses épaules se voûtant sous l'épuisement de ce lourd secret qu'il venait de partager.
Min-ho :
- Je dois savoir ce qui lui est arrivé. Je dois comprendre... même si ça me détruit.
La pièce était plongée dans un silence pesant, chaque membre du club digérant les révélations de Min-ho avec une nouvelle compréhension de ses actions.
Bien que ses mots aient apporté de la clarté, des ombres de doute et d'incertitude planaient encore sur nous tous.
Je rassemblai mon courage, ma voix tremblant légèrement sous l'émotion.
Bora:
- Min-ho, tu aurais dû nous dire… On aurait pu t'aider à chercher des réponses, à chercher ton frère. Tu n'avais pas à affronter tout ça seul.
Je vis son regard se baisser un instant, comme s'il absorbait la culpabilité que mes paroles faisaient naître.
Min-ho releva lentement les yeux, ses traits marqués par la fatigue et l'angoisse accumulées.
Min-ho:
- Si j'avais partagé mes soupçons plus tôt, vous m'auriez pris pour un fou. C'est une histoire qu'on entend dans les films, pas dans la vraie vie ..
Il s'interrompit, sa voix se brisant légèrement:
- J'avais peur que vous ne croyiez que mes peurs n'étaient que des délires.
Mon cœur se serra en le voyant si vulnérable.
Je fis un pas vers lui, adoucissant ma voix.
Bora:
- Min-ho, nous sommes bien plus qu'un simple club. Nous sommes une famille. Tu ne dois jamais porter ce poids seul.
À mes côtés, Ara posa une main rassurante sur son bras, sa voix remplie de tendresse et de détermination.
Ara:
- On est là pour toi, Min-ho. Peu importe les obstacles, on te soutiendra. On va trouver des réponses ensemble, coûte que coûte.
Cette promesse sembla réchauffer l'atmosphère glaciale de la pièce.
Min-ho détourna brièvement les yeux, luttant contre l'émotion qui menaçait de l'envahir, mais un mince sourire apparut sur son visage, empreint de gratitude.
Il se tourna alors vers So-yoon et Ji-eun, cherchant silencieusement leur approbation.
So-yoon fixa Min-ho avec intensité, son expression sérieuse soulignant la gravité de ses paroles.
So-yoon:
- Min-ho, pourquoi ce regard ? Tu sais bien qu'on est avec toi, quoi qu'il arrive. On est tous engagés à suivre cette enquête sur ces créatures diaboliques. Les disparitions ne cessent d'augmenter et il est temps de dévoiler ce qui se trame dans l'ombre.
Après un court instant, elle prit une profonde respiration qui semblait disperser un peu de la tension accumulée, puis son visage s'illumina d'un sourire malicieux.
So-yoon:
- Et maintenant, laissez-moi vous confier un petit secret... Vous savez, la pluie de sang à la fête...
Elle prit une pause théâtrale, les yeux pétillants de malice.
so-yoon:
- J'ai adoré ! C'était comme une scène sortie d'un film gothique, mon côté obscur était tout à fait ravi. Vous avez vu comment c'était... stylé ?
À côté d'elle, Ji-eun secoua la tête, son expression oscillant entre amusement et désespoir.
Ji-eun :
- Oh, je l'ai vu, So-yoon. Tu étais littéralement extatique, entourée de tes amis, tous en admiration devant ce spectacle macabre.
Riant ouvertement, So-yoon répondit avec une feinte indignation.
So-yoon :
- Tu as vu ça ? Mdr, c'était grandiose ! Je pense que mon côté gothique est pleinement sorti cette fois. C'était visuellement impressionnant, avouez !
Ji-eun, ne pouvant s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme contagieux de son amie, répliqua en jouant le jeu.
Ji-eun :
- Oui, magnifiquement terrifiant, So-yoon. Heureusement que tu étais là pour apprécier l'art derrière ce chaos !
Min-ho, bien que toujours marqué par le poids de sa quête, esquissa un sourire face à l'entrain contagieux de So-yoon.
Il semblait reconnaissant que, malgré la gravité de notre mission, nous puissions encore trouver des moments pour rire ensemble.
Cela ne résolvait pas les mystères ni les dangers qui nous attendaient, mais cela renforçait notre cohésion et notre résolution à affronter ensemble ce qui viendrait.
***
Le fameux lundi était enfin arrivé...
Le week-end s'était traîné dans une angoisse insupportable, chaque seconde s'étirant sous le poids de nos inquiétudes.
Nous avions passé des heures à réfléchir à des solutions, cherchant désespérément un moyen de minimiser les dégâts causés par l'incident.
Finalement, nous avions convenu que Min-ho prétendrait ne pas savoir que le sang était réel, jouant la carte de la victime d'une arnaque sordide.
Lundi matin semblait différent...
Assise en cours à côté d'Ara, je ne pouvais m'empêcher de me sentir étrangement détachée des leçons habituelles.
Mon esprit était ailleurs, constamment ramené à la réunion cruciale que Min-ho avait avec la direction.
L'incertitude pesait lourdement sur nous, et même les chuchotements habituels des couloirs me semblaient amplifiés, chaque murmure m'enfonçant un peu plus dans l'angoisse.
En sortant de la salle de classe, nos oreilles furent assaillies par les commentaires acérés d'un groupe de filles à quelques pas de nous.
« Quelle barbarie... Je savais qu'elles étaient bizarres, » lança l'une d'elles assez fort pour que nous l'entendions.
« Mais pas à ce point. C'est pourquoi je ne leur parle jamais. Elles sont chelou, ces filles. »
Leurs mots me frappèrent comme des pierres...
Une chaleur désagréable monta en moi, rougissant mon visage.
Mes mains se serrèrent malgré moi.
J'avais envie de me retourner, de leur crier qu'elles ne savaient rien, qu'elles se trompaient, de défendre notre cause.
Mais Ara posa doucement sa main sur mon bras, m'adressant un regard qui me conseillait de laisser tomber.
Elle savait, tout comme moi, que répondre ne ferait qu'aggraver la situation.
Nous continuâmes notre chemin, feignant d'ignorer les remarques cinglantes qui flottaient encore dans l'air autour de nous.
Mais en vérité, mon esprit était ailleurs.
Comment Min-ho se débrouillait-il face à la direction en ce moment même ?
La peur qu'il soit sévèrement puni pour une erreur qu'il avait commise, malgré ses nobles intentions, me serrait le cœur.
Il n'avait jamais voulu que les choses prennent une telle tournure ; tout ce qu'il souhaitait, c'était protéger les autres et révéler la vérité cachée du Cercle de la Nuit.
***
La soirée tombait doucement, enveloppant ma chambre d'une obscurité pesante.
Allongée sur mon lit, je fixais le plafond, incapable de trouver la moindre envie de réviser.
Les murmures et les rumeurs de la journée tournaient en boucle dans ma tête, brouillant mes pensées.
Mon esprit était assiégé par l'angoisse, hanté par la peur de ce qui allait arriver à Min-ho et par les images des créatures que nous avions vues lors de la fête.
Le vrombissement soudain de mon téléphone me tira de mes réflexions...
Je saisis l'appareil d'une main tremblante.
Un message de Min-ho apparut sur notre groupe : il nous demandait de nous connecter pour un appel vidéo.
Mon cœur s'accéléra...
Je me redressai rapidement et me précipitai pour répondre.
Ara, So-yoon, et Ji-eun étaient déjà présentes, leurs visages tendus et leurs yeux chargés d'attente.
Min-ho :
- Salut les filles... désolé pour l'attente. La direction vient de me communiquer leur décision finale.
Il marqua une pause, son visage se contractant sous le poids de ses mots. Nous retenions toutes notre souffle, suspendues à ses lèvres.
Min-ho :
- Je suis vraiment désolé... ils vont fermer notre club.
Le silence qui s'ensuivit était si épais que j'aurais pu le toucher.
Chacune de nous tentait d'assimiler cette nouvelle, comme si un couperet venait de tomber.
Ara, fidèle à elle-même, chercha désespérément une lueur d'espoir.
Ara :
- Et toi, Min-ho ? Qu'ont-ils décidé pour toi ?
Min-ho :
- Ils n'ont pas encore pris de décision. Ils disent qu'il leur manque des preuves. J'ai suivi le conseil de Ji-eun et nié avoir su que c'était du vrai sang. J'ai prétendu avoir été arnaqué par le vendeur... mais ils veulent des détails, des preuves plus concrètes.
Je sentis un mélange d'indignation et de frustration bouillonner en moi.
L'idée de Min-ho seul face aux autorités me donnait la nausée. Impulsive, je proposai ce qui me semblait évident.
Bora :
- On peut témoigner pour toi, Min-ho. Dire que tu ignorais tout, que nous avons été dupés ensemble.
Min-ho :
- Non, Bora.
Sa voix était ferme, presque tranchante, mais son regard exprimait sa gratitude:
- Si vous faites ça, vous risquez d'être sanctionnées aussi. Je refuse de vous entraîner là-dedans. C'est mon erreur, et je dois en assumer les conséquences.
Je refusais de le laisser porter ce fardeau seul...
Mon cœur se serrait, ma voix se fit plus douce, mais mon entêtement restait intact.
Bora :
- Il doit y avoir un moyen d'agir. Nous ne pouvons pas te laisser affronter ça seul. On est ensemble, non ?
Min-ho :
- Merci, Bora... merci à vous toutes. Mais, s'il vous plaît, laissez-moi gérer.
Son ton était empreint de détermination, son regard s'emplissait d'une douleur qu'il tentait de masquer.
- Je ne peux pas vous laisser payer pour ma décision.
Ara s'approcha, l'air préoccupé.
Ara :
- Mais tu étais avec l'avocat que Ji-eun connaissait, n'est-ce pas ? Il a réussi à faire quelque chose, au moins ?
Min-ho , Un léger sourire adoucit ses traits tendus.
Min-ho :
- Oui, heureusement. Grâce à lui, j'ai pu me défendre correctement. Il a su trouver les bons mots, car sinon, moi, j'étais trop perturbé... J'aurais été incapable de m'exprimer clairement. Mais ne vous inquiétez pas, les filles. Ça va aller.
So-yoon poussa un long soupir, croisant les bras avec une pointe d'inquiétude.
So-yoon:
- J'espère qu'il réussira à arranger la situation...
Min-ho, d'un ton rassurant, il répliqua :
Min-ho :
- Bref, ne vous en faites pas trop pour moi. L'important, c'est de continuer. Je vais trouver un local pas loin de l'université pour qu'on puisse finir ce qu'on a commencé... On doit avancer dans nos recherches.
Cherchant à changer de sujet pour alléger l'atmosphère, je me rappelai soudain de quelque chose d'important.
Bora:
- Et la vidéo de la fête, celle des créatures... Qu'est-ce qu'on en fait ?
Min-ho: fronça les sourcils.
- Quelle vidéo ?
Bora:
- La vidéo que tu as prise, avec les caméras de surveillance... Tu sais, où on voit les créatures avec les yeux qui brillent.
Min-ho me fixa, confus.
Min-ho:
- Filmer quoi exactement ? Tu parles du sang sur les gens ?
Je fus prise de court, l'angoisse s'immisçant en moi.
Bora:
- Non, je parle des créatures... Celles aux yeux lumineux, qui léchaient le sang.
Un silence étrange tomba sur la conversation, et Ara, contre toute attente, éclata de rire.
Ara:
- Bora, tu es sérieuse ? Tu vas bien ?
Je sentis une vague de perplexité me submerger. Mes mains tremblaient légèrement.
Bora:
- Les créatures lors de la fête d'Halloween... Vous vous en souvenez, non ?
Min-hosecoua la tête.
Min-ho:
- Bora, je ne sais pas de quoi tu parles.
Le silence se fit lourd, oppressant. Ji-eun me regarda avec des yeux remplis d'inquiétude.
Ji-eun:
- Bora, tu es sûre que tout va bien ? Quelles créatures ?
Je restai figée, ma bouche s'ouvrant sans produire de son. L'angoisse en moi grandissait.
Bora:
- La soirée d'Halloween... avec le vrai sang et le Cercle de la Nuit qui changeait... On a tous vu ça, n'est-ce pas ?
Ara , Son expression devint plus sérieuse.
Ara:
- Bora, on n'a rien vu de tout ça. Min-ho a juste tenté de piéger le club, et ça n'a rien donné. On doit rester concentrés, même si ça n'a pas marché.
Je me sentais soudainement très seule, comme coupée de la réalité.
Min-ho me dévisagea, inquiet.
Min-ho:
- Bora, est-ce que ça va ?
Je ne trouvais pas mes mots, mon esprit se battant pour comprendre ce qui était réel.
Ara s'approcha de l'écran, sa voix douce.
Ara:
- Bora, qu'est-ce qui se passe ?
Je me sentais submergée, les paroles m'échappant malgré moi.
Bora:
- Vous plaisantez, c'est ça ? Ce n'est pas le moment de faire des blagues. Je suis à bout.
Min-ho insista, la voix sérieuse.
Min-ho:
- Bora, je ne sais pas de quoi tu parles... Tu es sûre d'avoir vu quelque chose ?
Mes pensées s'embrouillaient.
Bora:
- Arrêtez de faire semblant. Vous ne vous rappelez vraiment de rien ?
Un silence total s'abattit, lourd de confusion.
J'avais l'impression de ne plus appartenir à ce monde...
Bora :
- Mais Min-ho, tu te souviens de ce soir-là, pendant la fête ? Tu étais si content... Tu disais avoir enfin confirmé tes soupçons, que tu les avais piégés pour avancer dans tes recherches sur ton frère, non ?
Min-hosembla déconcerté un instant, passant nerveusement une main dans ses cheveux.
Min-ho :
- Euh... oui, j'ai essayé de les piéger, c'est vrai. Mais on n'a rien vu, Bora. Rien de concluant. Mais ne t'inquiète pas, je suis sûr qu'on finira par obtenir des preuves, un jour ou l'autre.
Un frisson glacial me parcourut, et je le coupai net, les yeux écarquillés par l'incompréhension.
Bora :
- Non, non... ce n'est pas ça.
Ma voix trembla, et je m'interrompis, le souffle court, submergée par un sentiment d'angoisse.
Je clignai des yeux, cherchant un ancrage dans la réalité.
Est-ce que je délirais, ou y avait-il vraiment quelque chose de profondément troublant qui nous échappait ?
Bora:
- Ce n'est pas drôle... Ok, désolée, je dois partir.
Je m'apprêtais à raccrocher, mais Ara m'interpella, la voix tendue.
Ara:
- Bora... Attends, s'il te plaît...
Je raccrochai quand même, mes pensées tourbillonnant de questions sans réponse.
Je me sentais complètement seule après avoir raccroché l'appel, perdue dans une confusion oppressante.
Une angoisse sourde serrait ma poitrine, et je n'arrivais pas à me défaire de cette sensation étrange, presque surnaturelle.
Quelque chose n'allait pas...
Cela me ramenait aux manipulations subtiles que j'avais ressenties lors de cette soirée fatidique au Cercle de la Nuit.
Les regards brillants, l'aura envoûtante, l'impression d'être plongée dans un rêve éveillé...
Mes amis ne se laissent pas manipuler facilement.
Quelque chose cloche vraiment. Est-ce moi ?
Est-ce que je suis en train de devenir folle ?
Je secouai la tête, essayant de rassembler mes esprits. Peut-être que je rêvais tout cela ?
Je jetai un coup d'œil à ma montre : 20h.
Le temps pressait, et je sentais que je devais agir.
Je ne pouvais plus attendre, pas une seconde de plus.
Que devais-je faire ?
Instinctivement, je me précipitai pour me changer, mes gestes tremblants sous l'effet de l'adrénaline.
Une fois prête, je sortis de chez moi en trombe, sans me soucier de l'obscurité qui enveloppait la ville.
Je devais obtenir des réponses, coûte que coûte..
Soudain, mon téléphone sonna, brisant le silence nocturne.
C'était Ara...
Ara:
- Bora, tu vas bien ?
Je m'arrêtai net, le cœur battant, la colère et la frustration prêtes à exploser.
Bora:
- Vous faites exprès, c'est ça ? Vous avez décidé de me faire cette blague pourrie... Ce n'est pas drôle, Ara. Tu me connais très bien, tu sais que ces jours sont compliqués pour moi.
Sa voix de l'autre côté était pleine de sollicitude, mais aussi de confusion.
Ara:
- Bora, calme-toi, s'il te plaît... Mais franchement, je ne comprends pas. Je t'assure que je ne te cache rien du tout. Est-ce que quelque chose s'est passé le jour de la fête que tu ne m'as pas dit ?
Je fermai les yeux un instant, cherchant à me convaincre que je n'étais pas en train de perdre la raison.
Bora:
- Mais non... Tu étais à mes côtés quand on a vu les créatures, Ara. Je ne suis pas folle...
Il y eut un soupir de l'autre côté, chargé d'une confusion palpable.
Ara:
- D'accord, moi non plus je ne sais pas ce qui se passe... Tu veux que je vienne pour qu'on parle ?
Bora:
- Non... Je vais voir ça par moi-même. Demain, je te dirai.
Je raccrochai rapidement, incapable de supporter plus longtemps cette spirale de confusion.
Sans plus attendre, je courus vers l'arrêt de bus, direction l'université.
Mes pensées fusaient dans tous les sens, et l'angoisse montait comme une marée noire.
Quelque chose d'étrange se passait, et je savais que je devais découvrir la vérité, même si cela signifiait affronter seule l'inconnu...