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L'Aube du Monde des Monstres (INHUMAN'S LAND)

byGerhmanSparrow
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Synopsis
Dans un monde en déclin, où les vestiges d’espoir s’effacent et où la confiance n’est plus qu’un murmure oublié, un jeune homme se tient à la croisée des chemins. Il ne cherche pas de héros, ni de miracles, mais une vérité : celle de sa propre identité. Déchiré entre le poids d’un passé brisé, fugace et un futur incertain, il entreprend une quête extraordinaire, semée d’épreuves, de doutes, et de révélations bouleversantes. À travers les ruines d’une civilisation qui a perdu foi en elle-même, il explore les profondeurs de ce que signifie être humain. Quels souvenirs façonnent nos âmes ? Que sommes nous sans ces derniers ? Qu’est-ce qui donne un sens à notre existence lorsque tout semble s’effondrer ? Et jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour retrouver ceux que nous avons perdus ? Plongez dans une odyssée introspective et épique, où chaque pas est une bataille contre soi-même et le monde, où la lumière vacille mais refuse de s’éteindre. Car même dans les ténèbres les plus profondes, il subsiste toujours une lueur pour qui ose la chercher. Un periple dont le but est la lumiere.
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Chapter 1 - CHAPITRE I – ROUGE SANG

A toi que la nature a préservé et accordé ses dons, tu brilleras dans la tempête d'une lumière étincelante, jusqu'à ce que les abysses emportent ton âme

Whoosh

Un poing serré venait de frôler la joue du jeune homme aux cheveux brun clair qui se balançaient dans le vent à mesure qu'il essayait d'esquiver le coup porté.

Thump

Un autre poing vint percuter l'abdomen du jeune homme dont les yeux d'un vert émeraude semblaient perdre en vitalité à mesure qu'il s'écroulait. La tête de ce dernier s'approcha du sol alors qu'il sembla succomber à la douleur lorsque tout à coup, un son violent suivi de deux cris se fit entendre.

Clac

Dans sa chute, le jeune homme s'était élancé, ainsi sa nuque avait frappé le menton de son adversaire d'en face. Ce dernier s'attrapa la mâchoire et l'on put voir ses larmes couler alors qu'il tombait en arrière. Le jeune homme qui venait d'asséner un coup décisif à son adversaire de devant se caressa la nuque.

Tap tap tap

Se rendant compte que celui de derrière s'approchait à vive allure, le brave jeune homme sembla s'accroupir lentement, guettant l'arrière. Deux respirations plus tard, il souleva en arrière avec vélocité et force son pied droit dont le talon frappa l'entre jambe du malheureux qui dans son élan de course ne put puis refréner son allure.

Un bruit étouffé s'échappa des lèvres du garçon alors qu'il tombait en avant sur quelques pas, mélangeant un grognement de douleur avec un souffle expiré brusquement. Son visage plutôt clair virait au rouge a vu d'œil alors qu'il se tordait visiblement de douleur.

Le jeune homme debout au-dessus de ses deux assaillants se nettoyait les main. Après cette petite altercation, il était recouvert de poussière et d'égratignure. Alors qu'il faisait le décompte de ses plaies et des fissures sur ses vêtements faits de lianes, il vit quelqu'un s'approcher au loin. En cet instant, dans ces yeux émeraudes, l'on pouvait lire la panique se mélanger à un sentiment de honte.

Adonis, tu t'es encore battu. Tu m'avais pourtant promise que ça ne se reproduirait plus la fois dernière. En plus, tu le fais aujourd'hui… Aujourd'hui !

Adonis ainsi mis au pas de ces actions par la personne en face de lui se sentit soudain honteux. Il se mit à bégayer et s'éloigna rapidement des deux individus au sol qui se tordaient toujours de douleurs comme s'il n'était pas impliquer dans la scène, puis rejoint la demoiselle qui se trouvait une dizaine de pas plus loin.

Ecoute Héra… regarde, en fait… tu vois, je ne me suis pas… ils m'ont provoqué alors… non ce n'est pas ça… ils sont venu m'attaquer et ils étaient deux… donc … tu vois un peu…

Tout en cherchant ses mots, il se rapprocha de Héra, gesticulant l'air de vouloir expliquer la situation à cette dernière sans réellement trouver les mots adéquats.

Donc tu veux me faire croire que ces deux idiots t'ont poussé à te battre par leur simple parole ? Tu sais bien qu'ils n'auraient pas eu le courage de t'attaquer directement.

Adonis semblait regarder dans le vide alors qu'il avait toujours l'air de chercher une raison pour se justifier.

Ils ne moquaient de moi. Ils n'ont pas arrêté de dire que comme tu partais pour les terres extérieurs, je me retrouverais tout seul et que je n'ai rien à faire ici.

Elle écouta ce dernier donner sa justification d'une oreille puis ajouta, tu ne peux pas tout le temps t'en remettre à la violence lorsque quelque chose te contrarie, j'espère seulement que cela ne te jouera pas des tours un jour.

Pour une raison ou une autre, Adonis sembla amusé par l'idée alors qu'il lâchait un sourire à peine voilé aux lèvres, je me demande bien ce qui pourrait arriver

La jeune Héra voyant clairement son entêtement décida de changer de sujet.

Tu as manqué le cours. Madame Iris a fini plus tôt aujourd'hui, il semble qu'elle voulait vite rentrer chez elle avant que les voiles du ciel ne s'assombrissent.

Il s'agissait de l'une des enseignantes des guerriers novices qui avait la charge d'instruire les jeunes sur les légendes du passé. L'on semblait croire que l'histoire et les mythes anciens étaient à une certaine échelle indispensable au développement mental des nouveau initié. Alors le cours de L'Origine était érigé à la même importance que les cours de chasse, de pêches et d'artisanat. Ces derniers étant moins importants que les cours d'Intuition sauvage.

Cette vieille femme ne fait que nous raconter les mêmes histoires à chaque nouvelle session. Je parie qu'elle a encore raconter comment nous venons tous des étrangers et que les voiles du ciel sont un cadeau que dieu nous a fait pour nous protéger des flammes d'en haut.

Le gros des sessions de Madame Iris portait sur l'origine de la tribu. Il était dit dans ces sessions que le tout premier humain de cette terre était en fait un Etranger qui guidé par dieu avait traversé les eaux avec sa compagne pour échapper à la lumière dorée qui en ce temps-là leur brulait la peau. Toujours selon l'histoire raconté, après leur arrivé, dieu avait fait cracher la montagne de feu pour effrayer la Lumière doré qui poursuivait l'humain et c'est ainsi qu'apparu les voiles du ciel qui avaient pour mission de s'interposer entre l'humain et la Lumière doré. Apres cela, l'humain entama sa vie sur cette nouvelle terre et développa sa tribu au fil des siècles.

Adonis et Héra marchaient sur le chemin du retour. Il s'agissait d'un chemin assez espacé et rempli de pierre au sol. Il y avait là toutes sortes de pierres, certaines de couleurs verts grisâtres semblaient réfléchissantes, d'autres étaient plutôt de couleurs noirs avec une forte odeur. Tout autour du chemin se trouvaient des arbres variants de tailles entre deux à cinq fois la taille d'Adonis. Ce dernier tout en marchant frappait les pierres sur le sol de ses pieds.

Elle ne fait que répéter les histoires sans cesse, elle nous parle tout le temps des Etrangers et de ceux qui ont décidé de partir à l'aventure après le rituel initiatique. Alors lorsque je dis qu'il est plus important de rester s'occuper de la tribu, elle et les autres se moquent de moi. Ils n'arrêtent pas de dire que vu que je ressemble à certains Etrangers dépeint dans les livres, je ferais mieux de m'en aller après mon rituel.

Dans la tribu de Adonis, tout le monde avait une peau pale voir très clair, cela dû au fait que les nuages qu'ils appelaient voile du ciel couvraient entièrement la région ne laissant pénétrer que les rayons de l'astre de la nuit.

Adonis quant a lui avait depuis la naissance une couleur de peau plus foncé tellement plus foncé qu'il se démarquait clairement du reste. Cela lui valut bien des moqueries de la part de ses paires.

Tu es la seule qui se comporte avec moi normalement sans te soucier de ma couleur… se dit Adonis alors qu'il tenait la main à Héra pour traverser un cours d'eau se trouvant sur leur chemin.

Ne va pas croire que ça justifie le fait que tu te sois battu aujourd'hui, tu m'avais fait une promesse pour aujourd'hui particulièrement : Pas de bagarre le jour de mon anniversaire. Tu te souviens ?

Héra en ce jour-là fêtait ces 20 ans selon le calendrier des Etrangers, ce qui au sein de la tribu était considéré comme l'âge de maturité. Au lendemain de son vingtième anniversaire, la tribu offrait à chaque novice le choix d'évoluer en tant que guerrier pour les hommes et artisane pour les femmes ou de quitter la tribu afin d'essayer de parcourir le monde au-delà des eaux profondes encore appeler le monde des Etrangers selon les livres d'histoire de la tribu. Ils appelaient cela le Rituel d'Initiation.

De plus, tu te trompes… repris Héra qui en ayant accumuler l'air dans sa bouche, gonfla ses joues lui donnant l'air de bouder. Elle nous a plutôt raconté une histoire qu'elle tenait d'un recueil secret d'un Etranger selon ses dires. Et c'est même à cause de cette histoire que la session s'est terminé plus vite que d'habitude. Tu veux savoir c'est quoi… dit tu veux savoir ?

Evidemment que je veux savoir… se dit Adonis, même si je suis pratiquement sûr que ce sera encore un conte sur un lieu plein de chevaux brillant produisant de la brume et ou plus de deux personnes peuvent s'assoir. Des oiseaux plus gros que des hommes et qui n'ont pas besoin de battre des ailes pour airer en haut.

Ils arrivaient bientôt au bout du chemin qu'ils arpentaient. En face d'eux se trouvait une intercession qui ne continuait plus en ligne droite mais il y avait à la place deux routes respectivement à gauche et à droite. Il s'agit des deux directions de leurs habitations.

La gauche s'enfonçait un peu plus dans la végétation, les arbres y étaient plus proéminents, plus grand, le sol plus rugueux. C'était dans cette direction que se trouvait la maison d'Adonis. Quant à la droite, elle était plus peuplée, semblait plus soigné du fait que les chemins semblaient moins rugueux et les arbres soit plus court soit taillé.

Adonis balaya gauche et droite de la tête puis s'arrêta en face de la demoiselle, il la tira contre lui, lui attrapa le menton de sa main et alors qu'elle le regardait droit dans les yeux, il rapprocha son visage du sien et fini par l'embrasser au front.

Tu me raconteras les histoires de Madame Iris durant notre soirée à la montagne de feu. Je viendrai te chercher après la chasse avec Grand Pa. Je ramènerai même un morceau pour ta mère.

Héra l'écoutait parler pendant qu'elle lui parcourait le visage des mains, touchant occasionnellement ses égratignures, ce qui faisait faire à ce dernier des grimaces par moments. Fait attention à toi Adonis… lui dit-elle avant de toucher ses lèvres des siennes. Puis elle prise le chemin sur sa droite ou des gens les regardaient et s'en alla.

Le village dans lequel ils résidaient était tel un hameau. Il était de taille modeste et l'on pouvait y recenser une communauté d'un peu moins un millier de personnes. Les hommes et les femmes y avaient des rôles bien spécifique. Les hommes évoluaient en devenant des guerriers chargés de chasser et de rapporter la nourriture à leur famille ainsi qu'au clan. Les chasses organisées par le clan pour les nécessités générales offraient aux participants des points de contributions. Ces points de contributions permettaient plus tard au guerrier de réclamer diverses choses au clan tel que des outils, de la main d'œuvres, des biens et même parfois la main d'une partenaire en particulier.

Les femmes quant a elles, elles avaient la tache de veiller à l'équilibre du clan, elles étaient chargées de l'artisanat, habillant tout le clan, en passant des maisons au hommes. Elles se chargeaient également de l'éducation des jeunes enfants et prenaient la charge des futurs guerriers avant l'âge de dix ans du calendrier des Etrangers.

Adonis ayant pris le chemin de gauche marchait en réfléchissant : Pourquoi certains doivent quitter le clan pour tenter l'aventure après le rituel Initiatique ? Ne serait-il pas plus logique de rester et aider le clan à se développer ? Certains n'ont même pas le choix de rester s'ils le souhaitent ou de partir s'ils le désirent, le clan les forcent et imposent leur choix. Je ne veux pas que Héra s'en aille. Bientôt se sera mon rituel, je suis sûr que le clan voudra que je parte pour les terres par-delà les eaux profondes même si ce n'est absolument pas ce que je veux. Son visage se fronçant à mesure qu'il marchait.

Bonsoir Mère, dit Adonis a la femme assis sur le siège a rotule avec de la laine faite de coton entre les mains.

Adonis mon chéri, tu rentres bien plus tôt, aurais-tu encore manqué les cours ?! Elle lui dit cela en le regardant droit dans les yeux. On aurait pu croire qu'elle essaya de déceler si son aîné lui mentirait ou non.

Adonis regarda sa mère en souriant. Elle n'était pas très grande de taille et avaient une poitrine robuste. Elle était assise et tricotait mais à cet instant, elle dévisageait son fils et Adonis sentait que son âme était interrogée. Il n'y avait pas plus important et plus imposant que les femmes du clan. Elles avaient connu et éduqué les jeunes guerriers jusqu'à ce que ces derniers deviennent des guerriers accomplis et même après. Même si l'école prenait le relai à l'âge de 10 ans du calendrier Etranger, ces femmes continuaient à recadrer ses jeunes hommes à la maison pendant que les pères étaient occupés au dehors par la chasse et la pèche. Comment de telles femmes pouvaient être à simplifier, à minimiser ?! Elles étaient l'essence même du clan et Adonis avaient pour sa Mère le plus absolu des respects et ce même dans sa phase rebelle.

Il continua à sourire en répondant : Non, non, non… Madame Iris a fin le cours plus tôt aujourd'hui donc je suis rentré pour rendre visite à Grand Pa.

C'est seulement après avoir entendu la réponse de son premier né et l'avoir observé un peu plus longtemps qu'elle se décida à baisser la tête sur la laine dans ces mains. Elle s'appelait Solatricia et était connu pour être l'une des femmes les plus respecté du clan même si ne faisant pas partir du conseil.

Adonis expira profondément alors qu'il entra dans la maison. Cette dernière était faite de paille et de terre cuite. Elle mesurait environ mille trois cents pieds carrés et était constituer d'un espace à manger aussi grand que les deux salles pour dormir réuni. L'espace a mangé avait es mur de terre décoré avec des têtes d'animaux empaler. Cette façon de faire était presque la même dans toutes les maisons et permettait de démontrer l'habileté et la force de l'homme de la maison.

Adonis traversa la salle la salle principale passant devant une dizaine de tête empaler à taille variable en se dirigeant vers sa salle pour dormir à lui et à son frère. Dans cette salle, se trouvait deux lits de pailles recouverts d'un tissu épais fait de laine et qui était rembourré de feuilles vertes d'herbes à senteur différentes. Sur le mur de la salle se trouvait quatre tètes d'animaux. Trois d'entre elles étaient assez petites mais une était de taille moyenne.

Il retira ses vêtements effilochés puis après avoir observé son anatomie, il porta une tenue ressemblante a une armure faite de tissu rembourrer au niveau du bassin et du par des écorces d'arbres. Les manches étaient faites à base liane extrêmement résistantes et pourtant très flexible. Son pantalon était un mélange d'écorces au niveau des cuisses jusqu'aux jambes entrecoupé par des lianes aux niveaux des genoux.

Adonis sortit de la maison après s'être changé et repassa devant sa mère qui avait toujours la laine de coton dans la main. L'on ne savait ce qu'elle tricotait. Adonis marcha quelques pas puis se retourna pour regarder sa mère avant de lui demander : Mère, quel nom donne-t-on à la salle pour dormir ?

Elle le regarda en souriant puis répondit : Une chambre. La grande salle est le Salon et la salle pour dormir est la Chambre.

Une chambre… Adonis répéta mentalement la réponse puis se retourna pour partir lorsqu'il entendit de derrière lui : Fait attention à toi. Il ne se retourna pas mais répondit laconiquement : Comme toujours. Puis il s'enfonça dans la forêt devant lui.

Il était de culture dans le clan d'exposer dans un espace personnel les trophées de chasse, cela participait au prestige de l'individu et par extension de la famille. Ainsi les pères accrochaient les animaux empaillés dans leur salon et les jeunes guerriers dans leur chambre. A l'âge de Adonis, les jeunes participaient souvent à la chasse mais vu qu'ils étaient surtout un support et n'en était que rarement l'acteur principal, ils avaient bien souvent un à deux trophées dans leur chambres. Adonis faisant parti des exceptions.

Il marcha encore un certain temps dans la forêt alors que ses pensées et volatile et éparpillé. Puis il arriva devant une hutte qui était recouverte de lianes et se fondait pratiquement dans le décor.

Ssshhhh

Adonis qui marchait jusque-là s'arrêta soudain et plongea dans un amas de feuille à sa droite. Un objet extrêmes rapide venait de traverser l'espace où se tenait précédemment sa tête.

Swoosh

Une autre flèche vient se planter dans le sol alors que Adonis se roulait sur lui-même pour enfin se lever et courir en direction de la hutte. Il n'y eu plus de bruit de flèche fendant l'air. Les seuls bruits environnants restaient les bruits des gazouillements des oiseaux et autres insectes des alentours.

Bonsoir Grand Ma, dit-il à la date mure assise devant la hutte qui le regardait le visage enjoué. Sois-tu es devenu bien plus rapide, soit Grand Pa perd vraiment en précision, Dit-elle en réponse au jeune devant elle.

Dans ces yeux, elle voyait un jeune garçon de teint très foncer mais encore distinguable dans un sombre éclairage. Il avait les yeux d'un vert émeraude, les cheveux semi long attaché en arrière qui lui donnait un visage lisse et sphérique. Il était à corpulence moyenne et avait une musculature assez prononcée. Ses mains longues étaient recouvertes de lianes et était accroché à son dos un arc.

Adonis s'approcha de la dame d'âge mur et demanda : Y a-t-il un nom pour le tas d'herbe derrière lequel je me suis caché précédemment ? Elle lui répondit : Oui Adonis, cela s'appelle Un Boisson.

Encore une fois, il répéta ce qu'il venait d'apprendre dans sa tête puis s'accroupi devant la dame avant de lui baiser la main. Elle lui tapota le visage et les cheveux pour en retirer les morceaux de feuille qui y étaient encore lorsqu'un homme d'âge mure sorti de la pénombre derrière elle. 

Chh-chh

Ses pas étaient légers, presqu'indiscernable. Alors que la dame d'âge mur continuait de nettoyer le jeune homme aux cheveux Noir de jais, le monsieur d'âge mur ne fut plus qu'à moins de dix pas d'eux.

Grand Pa, aujourd'hui encore tu as failli m'avoir.

Adonis n'avait a aucun moments baissé sa garde, ainsi il avait pu percevoir et démêler les faibles bruits de pas s'approchant de lui.

Grace a Grand Pa qui était considéré dans le clan comme l'un des meilleurs chasseurs, Adonis avait depuis ces plus jeunes années expérimenté les aléas de la chasse. Il avait depuis lors développé ses sens ainsi que son Instinct de survie. Et cela pouvait se voir sur les quatre trophées dans sa chambre. En réalité, son nombre de trophée était légèrement plus important que cela mais certaines choses ne devaient pas totalement exposer à la vue de tous.

Adonis était né dans le clan avec une caractéristique singulière, sa couleur de peau. Et au nom de cette particularité, il fut ostracisé de par ses pairs. Tel était la nature humaine. Pourtant, il avait bien plus de caractéristiques innées pouvant davantage prononcer le trait de sa singularité.

Adonis, attrape le sac de flèches derrière et suis-moi, j'ai déjà repéré la proie d'aujourd'hui, lui dit Grand Pa alors que ce dernier s'exécutait sans perdre un instant.

Nanfaros, n'oublie pas de rentré avant le quatrième son de coucou, l'averti la dame d'âge mur Rutheléa.

Nanfaros secoua la tête alors qu'il retournait dans la végétation suivie par Adonis.

Adonis qui n'avait pas du tout une marche lente s'arrêta après quelques pas, se retourna puis cria en direction de Rutheléa : Comment appelle-t-on un sac rempli de flèches ?

Ça se dit un Carquois, lui répondu Rutheléa le sourire aux lèvres. Elle n'en fut pas surprise le moins du monde.

Alors qu'il se répétait mentalement ce qu'il venait d'apprendre, Adonis courut pour rattraper l'avance qu'avait prise Nanfaros.

Tous deux marchaient sur des centaines de pas, parfois en tournant sur la gauche, puis le sens opposé et ce à un rythme maintenu qui était pourtant loin d'être lent. Ils traversèrent une ligne de tronc d'arbres positionné en forme de pic dont l'on ne pouvait distinguer les limites, mais Adonis savait depuis longtemps qu'il s'agissait ici des limites du village. Jusqu'à ce niveau-là, le territoire était continuellement inspecté et nettoyé. Voilà pourquoi ils n'avaient rencontré aucun animal féroce durant leur avancé. Mais par-delà cette ligne de tronc d'arbre, ils se devraient d'être extrêmement prudent. Plus ils s'enfonceraient, plus ils risqueraient de faire des rencontres infortune.

Nanfaros en tête de marche, se retournait de temps à autre afin de confirmer la situation et l'état de Adonis. Ils avaient déjà marché quelques milliers de pas et une centaine depuis qu'ils avaient franchi la ligne de tronc.

Chip chip chip

En entendant un bruit particulier provenant de plus en avant dans la forêt, Nanfaros se courba instinctivement puis jetant un coup d'œil en arrière, il constata que Adonis avait déjà arqué une flèche et se tenait prêt.

Entre les ombres profondes de la forêt, un renard roux se déplaçait avec une grâce furtive. Son pelage lustré, éclairé sporadiquement par les faibles rayons de lumière filtrant à traversa les feuilles, lui conférant une aura presque magique. Les reflets cuivrés dans l'obscurité suggéraient une créature adaptée à l'art du camouflage nocturne.

Les yeux du renard, vifs et perçants, captaient la moindre lueur ambiante. Ils brillaient comme des émeraudes dans l'obscurité, ajoutant une note énigmatique à sa présence. Ses oreilles triangulaires se dressaient, attentives aux moindres bruits de la forêt.

À la lisière de la pénombre, le renard se faufilait, sa queue touffue se balançant avec une grâce subtile. Ses mouvements, bien que rapides et agiles, étaient empreints de cette élégance silencieuse qui caractérise cet être nocturne. On pourrait presque croire qu'il dansait au rythme secret de la nuit, un maître de cérémonie dans le théâtre sombre de la forêt.

Du bout d'un tête de flèche qui se confondait presque avec la nature, Adonis observait silencieusement ce spectacle. Il était face à sa proie et s'il ne voulait le devenir lui-même, il se devait d'être méticuleux. La chasse du jour était la chasse au renard. Il se camoufla dans un buisson tout en faisant le moins de geste possible. Avec sa flèche arquer, il regarda Nanfaros puis avec un léger signe de ce dernier, Adonis décocha sa flèche.

Swoosh

Le renard qui a un moment donné avait tourné sa tête dans la direction de ses chasseurs embusqué semblait avoir remarqué une anomalie. L'espace d'un instant, l'on put voir le reflet d'une flèche passer dans ses yeux alors que cette dernière semblait pouvoir se loger dans son cou. D'un geste soudain, l'animal bondit. La flèche ciblant initialement son coup, vint se loger dans sa patte inferieur gauche. Du sang jaï de la plaie alors que la flèche s'y était loger profondément.

Ziip … ziip

Deux autres flèches se suivirent à un rythme correct mais n'atteignaient plus leur cible. L'animal était déjà préparé et bien que blessé, il n'allait pas renoncer à la vie pour autant.

Même s'il avait manqué son objectif premier, Adonis n'était pas désemparé car il avait tout de même réussi à entraver sa proie. Le renard était connu pour sa grande agilité et sa vitesse donc le blesser à la patte restait un succès dont il ne fallait pas pâlir. La vraie chasse ne commencerait que maintenant.

Raaarrrrr 

Le renard rugissant de sa blessure se mit à courir. Des flèches fusèrent et manqué de lui arracher son dernier souffle. A un moment donné, il s'arrêta, tourna sa tête vers sa patte embrochée. Il écarta son museau alors que des dents acérées virent mordre et brouiller le parti visible de la flèche qui s'y était logé plus tôt. A ce moment-là, une flèche vint se loger sur le tronc d'arbre derrière lequel le renard avait trouvé refuge.

Swoosh

Il se remit à courir dans la lisière mais désormais, sa vitesse semblait plus importante. Nanfaros et Adonis qui avaient dû se mouvoir et courir depuis le début commençait à haleter doucement alors que la vitesse de l'animal se faisait croissante.

Adonis remit son carquois sur son dos à Nanfaros. Il dégaina une dague qu'il conservait sous son armure de liane. Il mordu la dague puis s'élança a la poursuite de l'animal.

Crunch-crunch-crunch…

Ses jambes s'étant élancé, Adonis frappait le sol à chaque pas. Il avait toujours été connu pour ses capacités physiques exceptionnel, cela jumeler a son apparence physique contribuait à ce son dédain de la part de ses compères. Il faisait face à un animal qu'aucun humain n'aurait pu rivaliser en termes de vitesse, mais ce dernier saignait à chaque pas, et qu'il l'ait souhaité ou non, la tête de flèche encastré dans sa patte réduisait grandement sa mobilité.

Adonis rattrapa l'animal avec pas mal de difficulté dans cette forêt ou l'obscurité s'étalait et que la lumière éclairait à peine. Les deux être aux yeux émeraudes étaient pleine épreuve de vélocité. Adonis n'était qu'a une dizaine de pas du renard lorsque ce dernier tourna sur sa gauche. Il continua sa course effrénée en changeant occasionnellement de direction. L'écart entre les deux s'accroissait et s'amenuisait avec le temps qui passait.

A un moment donné, lorsque le handicap de l'animal commençait à se faire plus grand, Adonis attrapa la dague qu'il avait conservé à la bouche alors que sa salive coulait. D'un geste rapide mais décisif, il lança la dague au moment où l'animal s'apprêta de nouveau à changer de direction. La dague vint frapper l'abdomen de l'animal en créant une déchirure exagérée à l'endroit.

Un rugissement put être entendu. L'animal réalisant son état fit un demi-tour et cette fois, il fonça sur son assaillant. Il avait le museau ouvert, ces yeux d'un vert émeraude devint rouge injecté de sang et de rage. Cela offrait un magnifique contraste avec l'environnement, un spectacle macabre. Il se rapprochait grandement de Adonis qui avec retirer son arc de son dos afin de résister à l'assaut.

Swoosh

Tel un son lointain se réverbérant, une flèche apparut l'espace d'un battement de cil et vint traverser la tête du renard qui n'était qu'a trois pas de Adonis. L'animal mourut sur le coup et du sang rouge gicla et aspergea Adonis.

La chasse avait pris fin.