Au bord d'une rive, un jeune garçon, à l'air plutôt fragile, marche pour rentrer chez lui, il vient de finir ses cours. Il est élancé, sacrément pâle, un teint vraiment morose. Mais ces yeux perçants d'un bleu azur très profond contrastent avec sa fragilité. Un peu grand, et portant des vêtements amples plutôt simples mais dans lesquels il se sent à l'aise, il continue de marcher pour rentrer chez lui.

Au bord de cette rive, le jeune garçon est attiré près de l'eau par quelques canards s'y promenant. S'approchant pour les observer, il s'assoit au bord de l'eau. Quelques minutes passent, durant lesquelles il en profite pour se détendre. L'eau est calme, la légère brise est douce, le soleil retombe calmement et l'on peut apercevoir les dernières lueurs du jour se reflétant sur l'herbe fraîche, du bord de la rive.

En observant cette nature enchanteresse, le jeune garçon se relève du bord de la rive, en même temps que les canards qui s'en vont plus loin.

Debout, il regarde l'eau claire et envoûtante, une eau profonde qui absorbe le jeune garçon, et c'est là qu'il voit son reflet, rien de plus normal, il est habitué à sa silhouette. Élancé et maigre, ses cheveux châtain et mi-longs flottent dans le vent.

Alors, il repart d'un pas plutôt calme afin de rentrer chez lui, mais soudain, il ressent un frisson, puis comme si son corps rentrait dans un état de crise, il sentit un courant passer dans l'air, un courant le touchant, et puis plus rien, il était tombé. 

Étendu, proche de la rive, sur la route à côté, le soleil tombant sur son corps et les oiseaux chantant, le jeune garçon était déplorable. Le printemps réservait bien des surprises… 

Le jeune garçon était dans la brume, non pas qu'il soit physiquement impliqué dans une brume ou un brouillard, mais c'était du ressort de l'esprit. Il était perdu. Dans son esprit tout était flou, que ce soit la réflexion ou les souvenirs, il était complètement désorienté.

Il avait l'impression d'être enfermé dans une pièce, assez petite, mais changeant de forme, de couleur, de matière, comme si l'on voulait le rendre fou, essayer de le rendre confus.

Rien ne donnait d'indice. Était-ce un rêve? Était-il lucide? Rien n'était à comprendre et rien ne pouvait être compris…

C'est alors que doucement, le jeune garçon se réveilla, très doucement, décollant ses paupières chaudes et humides, lentement ses yeux s'ouvrirent. Il n'était pas quelqu'un de très athlétique mais il sentit une énorme faiblesse l'envahir, il avait l'impression de s'être fait retirer les muscles, comme s'ils avaient été remplacés par de la mousse. La faiblesse était critique.

En se réveillant et en reprenant peu à peu ses esprits, il eut l'impression d'oublier quelque chose d'important, quelque chose de fondamental. Aussitôt, il oublia le fait qu'il avait oublié quelque chose de crucial, et ce moment vague tomba dans l'oubliette, dans l'abysse.

Il reprit ses esprits, complètement désorienté et perdu, il était toujours effondré au sol, et il pouvait désormais ouvrir complètement ses yeux asséchés. 

Il vit quelque chose de terrible, cela ne tenait pas de l'aspect de la frayeur et de la peur, mais c'était terrible car c'était incompréhensible.

Le jeune garçon était allongé par terre, mais il n'était plus près de la rive où il s'était écroulé, le sol en dessous de lui était boueux et tout autour de lui de très grands arbres l'entouraient, comme une prison naturelle. 

A ce moment-là, le jeune garçon commença à paniquer…