Les histoires horribles de l'Era Nocturna Vol 1 : L'épopée de Karnen

Guillaume_Septepe
  • --
    chs / week
  • --
    NOT RATINGS
  • 1.1k
    Views
Synopsis

Chapter 1 - Chapitre 1 : Un nouveau jour

"Il y a bien longtemps, il n'y avait rien... Que les ténèbres et le néant. Arnon décida de créer la lumière pour créer la vie et plus principalement l'homme comme être conscient sous cette lumière. Mais Gridlock, le dieu des ténèbres et du néant se réveilla du fait de cette lumière et jaloux voulut créer aussi ses propres enfants dans le monde du néant et de la nuit, mais petit à petit la lumière gagnait l'univers et les créatures de Gridlock disparaissaient détruites par la lumière. 

Gridlock voulut par la ruse demander a Arnon d'enlever certaines étoiles, planètes, astres afin que ces enfants , qui avaient pris forme humaine pour séduire le Dieu, puissent vivre en paix et en harmonie avec la progéniture d'Arnon.

Arnon trop sage et bon accepta sa demande et la terre fut donc privée de toute lumière proche et les premiers hommes apparurent dans le néant infini sans rien voir et devenant fou puis surtout devenant des proies des enfants de Gridlock. 

Arnon n'avait pas le temps de recréer les astres apportant la lumière a tant avant que les hommes primitifs disparaissent donc il a offert une étincelle de lumière : le feu.

Par le feu, les premiers hommes purent se défendre contre les créatures de la nuit en s'en servant comme armes et moyens de créer des frontières près de leurs logis, mais petit à petit le feu se fit plus rare du fait d'un usage trop excessif et des aléas du temps et les créatures de Gridlock revinrent.

Gridlock rendit par la peur et la violence le cœur de l'homme mauvais, il y eut des guerres pour cette ressource et l'homme brûla le monde et sacrifia la nature pour tuer à tout prix tous les enfants de ce mauvais dieu. 

Ces brasiers mondiaux éradiquèrent pratiquement les deux camps.

Arnon a, pendant ce temps, réussi à créer un pouvoir de lumière dans un astre : le soleil pour éclairer ce monde. 

Face à une défaite imminente, Gridlock, malin, décide de négocier en tournant l'esprit de certains humains qui avaient perdu des proches pris par les forces des ténèbres. Il leur promit que leurs proches damnés ne seraient pas détruits entièrement et pourraient continuer à vivre auprès d'eux même être guérie s'ils pouvaient encore vivre loin de la lumière dans un temps sans l'astre d'Arnon appelé Nuit. 

Arnon, entraîné par les plaintes des hommes, décida de créer un cycle nommé jour et nuit pour les deux camps, mais encore une fois, il fut trompé par Gridlock, car la durée de ces cycles ne fut jamais actée. 

Des jours durèrent des semaines et des nuits des mois. Durant les périodes de lumière, les hommes pouvaient prospérer et vivre, mais quand l'era nocturna ou la nuit de Gridlock arrivait, il devait se barricader et survivre face aux monstres de la nuit, enfant de ce dieu terrible. Ainsi, il en est et ainsi, il en sera quand reviendra sur ce monde l'era Nocturna."

Le soleil commençait à étendre ses rayons pour reprendre ses droits sur l'empire de la nuit. La symphonie cyclique de mère nature reprenait donc son cours dans cette vallée encore somnolente et petit à petit réveillé par la rosée matinale : les oiseaux sortaient prudemment de leurs nids et commençaient à retrouver leurs sifflements, les rongeurs descendaient de leurs perchoirs du haut des arbres pour saisir le plus rapidement les fruits des bois tombaient durant la nuit. 

Plusieurs chevreuils et autres animaux de la forêt se rendaient vers la source d'eau la plus proche le plus rapidement possible pour s'abreuver.

Il y avait des lapins, des ours et des loups.

Ainsi, le chasseur était à côté de la proie, la victime et le prédateur unis devant ce torrent à boire après les ténèbres de plusieurs mois qu'il y avait eu sur cette vallée perdue. 

Un moment de répit, de paix comme pour les armées lors des Trêves, au milieu de la chaîne alimentaire pour toute cette population Sylvestre. 

Ils étaient tous réunis autour de ce torrent à se grouper pour boire le plus rapidement possible comme s'ils n'avaient pas bu depuis des siècles, à tel point que petit à petit le lit du cours d'eau commençait à perdre du niveau et donc à s'assécher. 

Les oiseaux qui naviguaient ou volaient au milieu de la source se mettaient finalement à marcher dans les flaques restantes à certains niveaux où l'eau commençait à disparaître.

Mais cette scène paisible fut terminée lorsqu'un bruit se fit entendre au niveau du fond de la clairière, dans la forêt : un bruit de craquement de bois qui résonna comme le tonnerre au milieu de ces bruits d'ingurgitation sans fin. Toutes les têtes se levèrent, tous les cous se tournèrent et tous les yeux fixèrent. Et quand la silhouette encapuchonnée à l'origine du bruit sortit de la forêt… Toute la faune se mit à déguerpir dans les quatre coins de la plaine, vers les lisières et bosquets les plus éloignés possibles de l'homme en capuche qui marchait tranquillement vers la source d'eau asséchée.

Cette personne n'avait pas peur des troupeaux d'animaux en furie qui couraient.

En un clin d'œil, la clairière avec le point d'eau au centre était devenue une zone désertique avec quelques cadavres d'animaux piétinés lors du chaos au bord du torrent asséché.

L'homme mystérieux s'approcha en sortant une gourde pour la remplir au niveau du léger courant qui commençait à revenir. Tout en chargeant son échantillon, il regardait le soleil se lever et sortit un instrument de sa poche qui ressemblait à une petite boîte qu'il ouvrit d'une main. 

Un système mécanique apparut ressemblant à une représentation astronomique d'un système solaire qui tournait comme une horloge. Il brandissait cet appareil vers le soleil tout en clignant de l'œil. La machine s'emballa et les orbes représentant des astres tournèrent pour s'arrêter brusquement. L'homme commença à se répéter lentement :

- Donc le soleil se couchera dans environ… Seize jours !!!! Seize jours pour regagner ce village. Il courba sa tête avec un air désespérée et siffla d'un seul coup en se relevant avec sa gourde pleine.

 

D'un seul coup, un beau cheval blanc sortit du bois et galopa vers lui pour s'arrêter à son niveau. 

- Eh la repose doucement !!!!! Mon pauvre, tu as dû attendre hein, mais je ne voulais pas que tu t'aventures au milieu de ce chaos. Tu sais comment c'est les premiers jours, quand le soleil revient. Il parlait à son cheval tout en caressant sa crinière et rangeant sa gourde dans une sacoche sur le côté de la selle.

Il sortit un carnet en cuir violet avec une plume et un encrier qu'il plaça sur un caillou près du torrent, et commença à noter les observations qu'il avait pu analyser avec son appareil. Il marmonnait tout en écrivant " seize jours donc avant une nouvelle era nocturna qui durera combien de temps ? La dernière nuit a duré quarante jours !!!!!! Peut-être que la prochaine sera beaucoup plus courte et donc que je pourrais... Non, je dois me réfugier et ne pas voyager durant les semaines de la nuit, c'est trop dangereux." 

Alors qu'il réfléchissait, il s'arrêta et dégaina son épée de sous sa cape pour se retourner vite et faire face à un vieil homme avec une lance et un sac en bois dans le dos. Ce pauvre homme avait des yeux plissés, cernes et rides comme tous ceux qui veille durant les nuits infinies, avec une barbe longue et épaisse de couleur grise, blanche avec un chapeau. L'homme à la capuche l'avait vu depuis quelque temps s'aventurer dans la clairière et se rapprocher de lui. 

Face à la menace de l'épée, le vieil homme à quelques mètres, lâcha sa lance par terre et leva ses bras et dit avec une voix fatiguée :

- Je ne cherche pas les ennuis, je viens juste chercher de quoi manger et boire vu que la nuit est passée. Je n'ai rien mangé depuis... Des jours. Il fit signe qu'il venait juste récupérer les cadavres de certains animaux comme des lapins, écureuils oiseaux qui avaient été piétinés dans le mouvement des troupeaux.

L'homme mystérieux rangea son arme et se retourna avec tous ses ustensiles vers son cheval en ne prenant guère une attention au vieil homme. 

Ce dernier continuait à le regarder avec respect en lui demandant sur un ton hésitant : 

- Vous êtes un érudit hein un mage ? Vous pouvez me dire alors combien on va avoir de jours de lumière avant les jours de ténèbres. Histoire que je me dépêche de faire mes provisions, de retaper ma cabane contre les monstres de la nuit et voilà, car l'autre fois, la nuit, est tombée d'un seul coup sans qu'on ne soit au courant... Et... et l'un de mes collègues est mort pris par les monstres de la nuit. 

Il finit cette phrase le visage attristé.

L'homme mystérieux prit son cheval par les rennes pour le diriger plus loin dans la clairière vers la lisière tout en continuant à ignorer le vieux chasseur.

 

Mais pris de pitié, il commença à répondre au vieil homme.

- Mon metrolis a indiqué qu'il y a seize jours avant la grande nuit et le retour de nouvelles périodes terribles.

 

- Oui, mais avec un temps où le soleil ne se couche jamais, comment savoir quels jours nous sommes et combien de temps, il reste car…

L'érudit en devinant presque d'avance la question qu'on allait lui poser répondit directement : 

- Surveille la mousse sur les pierres ou les arbres : Quand la mousse est verte, c'est un jour et quand elle est jaune, c'est comme s'il faisait nuit et qu'on passait à un autre jour donc observe bien ça et compte. Tu peux te permettre de dormir donc et de te reposer avant l'era nocturna prochaine quelques heures quand la mousse est jaune.

Le vieil homme prit un vieux parchemin et un bout de charbon et se mit à noter et à gribouiller ces informations avec frénésie.

- Surveille le cycle du grand soleil, la pépite d'or d'Arnon quand il sera au Zénith et que tu verras apparaître comme animal les Hibbyles, ces oiseaux majestueux et immenses alors il ne restera plus que huit jours avant l'era nocturna et bien sûr quand le temps du crépuscule apparaîtra il ne restera plus que deux trois jours avant l'arrivée de la nuit : barricade-toi ces jours-ci et n'attend surtout pas que la nuit arrive. 

Le vieillard continuait de rédiger sur son vieux parchemin tout en écoutant attentivement le jeune érudit qui commençait à monter sur son cheval. 

- Peux -tu me dire en échange où il y a un bourg, village pas loin afin de me ravitailler un peu et de me reposer ?

- Euh, il y avait encore il y a quelques mois en arrière le bourg de Gern vers l'ouest, on y trouvait quelques maisons, une boutique, un forgeron et un temple... Mais il est tombé durant une période d'era nocturna et les ruines doivent être maudites ou occupées par des bandits je pense donc je n'irais pas là-bas à votre place.

Le vieil homme réfléchissait tout en rangeant son parchemin et répéta : 

- Oui sinon il y a une auberge après la forêt vers le nord, je ne sais pas si elle a tenu aux nuits de Gridlock jusqu'à maintenant, mais aux dernières nouvelles, j'ai entendu dire que des gens y allaient encore se réfugier.

L'homme encapuchonné remercia le vieil homme d'un signe de la tête et tout en commençant à diriger avec ses rennes son cheval vers le nord, il prit quelque chose qu'il lança au chasseur. 

L'homme âgé réceptionna parfaitement dans ses deux mains l'objet et les ouvra prudemment pour faire paraître une statue d'un homme en pierre sans visage, sans aucun détail que des flammes sculptées à partir de cristaux brillants au niveau de la tête. 

Le vieil homme eut un sourire en découvrant cette idole comme un enfant découvrant un jouet. 

- Que la statue de l'Intrépide, l'élu qui viendra et qui ne connaîtra pas la peur puisse te protéger et te montrer la lumière lors de la prochaine Era Nocturna cria au loin l'homme mystérieux qui commençait à galoper.

Le chasseur le salua aussi en échange et comme pour le remercier murmura " Merci mon ami, j'espère que nous nous reverrons un jour prochain où l'Era nocturna ne sera plus qu'un conte ancien...Qu'un conte lointain"

Le mage arriva en haut d'un col surplombant la forêt quelques heures après sa rencontre avec le chasseur, fatigué et exténué.

En effet, il avait traversé la forêt au galop pour éviter tous les prédateurs qui, sortant de leurs longues hibernations, cherchent sans repos et avec une rage sanguinaire de quoi se nourrir.

 

Il arriva vers une bâtisse avec un toit en paille et des murs blancs en terre séchée. Les deux fenêtres de la façade étaient barricadées, mais la porte ouverte.

Sans bouger, sur son cheval, depuis le chemin, le mage observait l'auberge avec un air inquiet.

- Personne pour accueillir ou profiter du nouveau jour dehors ? Bizarre.

 

Il fit un bruit avec sa bouche discrètement pour faire avancer l'équidé doucement et sûrement vers une barre en bois pour l'atteler.

Tout en descendant de la selle prudemment, il s'aperçut de nouveaux détails qu'il n'avait pas pu voir depuis le point où il se trouvait tout à l'heure : il y avait des traces de sang sur la façade de l'auberge et vers l'arrière du bâtiment les restes d'un charnier qui avait dû être allumé il n'y a pas si longtemps.

 

D'un seul coup, la peur et l'angoisse le prirent au niveau de son âme, mais il commença à respirer et à méditer intérieurement pour pas que les angoisses prennent le dessus sur sa raison.

Il s'avança vers le portique de la taverne et bien que le jour se soit levé, c'était le néant à l'intérieur. 

- Il...il y a quelqu'un dit-il avec une voix hésitante à peine audible vu que son bras était contre son nez du fait de l'odeur qui venait du fond de la pièce.

Il décida d'allumer une torche qu'il sortit de sa sacoche pour mieux voire à l'intérieur. 

Avec un silex, il se dépêcha d'allumer le bout en essayant de faire le moins de bruit possible.

Le mage fut pris d'un frisson supplémentaire quand le spectacle se présenta soudainement devant ses yeux.

Que ce soit du côté du comptoir à la droite de l'homme ou la salle avec la scène à l'autre extrémité de la pièce, tout était dans un état délabré comme s'il y avait eu une escarmouche dans la taverne.

Le mage marchait au milieu des tables et de chaises cassées vers le bout de la salle qui menait à un couloir avec une porte : peut-être la seule issue ou l'ouverture vers la vérité ultime de ce qui s'est passée dans cet endroit. Il devait en avoir le cœur net.

Malgré les tremblements, la peur qui commençait à prendre tout son cœur, il marchait vers cette porte d'un pas décidé. 

Il entendit plusieurs bruits dans la pénombre comme des grincements ou même des bruits de pas. Était-ce son imagination ou bien la présence maléfique d'une créature ?

Il n'en savait rien, mais commença à tournoyer, pris de panique avec la torche pour voir s'il y avait quelque chose avec lui dans cette salle. Perdant ainsi son but d'atteindre la porte, il commença à s'aventurer n'importe où avec la torche et à crier : "Il y a quelqu'un ? Montre-toi !!!!!" 

D'un seul coup, une silhouette sortit de derrière le comptoir pour agripper le mage.

La torche tomba par terre et le mage essaya de se défendre dans le noir face à cette ombre qui l'agrippait et lui donnait des coups de poings.

Il se défendait quand bien que mal en serrant la gorge de son ravisseur.

En entendant la respiration forcée de son adversaire, il devina que ce n'était point une créature de Gridlock mais un homme avec qui il se battait.

D'un seul coup , la porte du fond s'ouvrit et plusieurs autres silhouettes apparurent avec des bâtons et se ruaient sur le mage pour le frapper alors que son premier agresseur continuait de lui donner des coups.

Cet instant douloureux et incompréhensible lui parut durer des heures. 

Il commençait à se dire que c'était la fin.

- Attendez, attendez ce n'est pas un heed, c'est un homme cria un jeune garçon en dehors de la mêlée.

Les humains de l'auberge arrêtèrent de tabasser le mage et se mirent en cercle autour de lui. À travers un silence pesant, on pouvait les voir se calmer et se questionner par des regards entre eux alors que l'érudit essayait de se relever difficilement suite à cette agression.

- Bien sûr que non... Je ne suis pas un heed. Vous avez déjà vu des heeds parler et sortir en plein jour ? Ils ne sortent que durant l'era nocturna quand la lune est à son apogée, je vous signale... Ahhhh. Il criait de douleur tout en se relevant.

Un des hommes de l'auberge le prit par le bras pour le lever et l'emmena s'asseoir près du comptoir sur un tabouret encore intact et debout.

Les assaillants étaient encore tous silencieux et gênés à regarder le mage qui enlevait son foulard et sa capuche avec un air furieux.

- Oh et par l'amour d'Arnon, cria le mage, ouvrez les fenêtres, s'il vous plaît, l'era nocturna est terminé depuis maintenant plusieurs heures.

Comme pour s'excuser de leur agression, les clients de l'auberge se dépêchaient d'ouvrir les fenêtres pour que la lumière passe tandis que le jeune garçon éteignait la torche.

Les rayons du soleil envahirent directement la taverne, la rendant ainsi moins lugubre.

Le mage se mettait des antidotes pris dans sa sacoche pour dégonfler une bosse sur son front. Il avait des yeux bruns très noirs avec des cheveux courts en bataille. Son visage était fin comme coupé au couteau.

Il put voir qu'il y avait en tout cinq hommes : un homme fort avec une moustache, des jumeaux grands et chauves et un petit frisé ainsi que le jeune homme.

C'était vu leurs vêtements des villageois qui avaient dû se réfugier dans l'auberge lors de la dernière Era Nocturna.

L'homme fort avec la moustache passa de l'autre côté du comptoir et alla vers un tonneau avec un robinet pour remplir une pinte de bière qu'il donna au mage. Notre personnage devina à ce moment-là que c'était le propriétaire de l'auberge.

- Tenez, ça va vous faire du bien !!!!! Excusez nous pour notre accueil, mais nous avons vécu des périodes sombres et atroces. Au début de l'era nocturna nous étions quinze ici , dans cette taverne qui était encore " le bon coin du feu". 

Le mage commença à boire tranquillement pour se calmer et lui demanda :

- Qu'est-ce qui s'est passé ? 

L'homme qu'on sentait bien fatigué se servait aussi une pinte pour trouver le courage de raconter cette histoire. Il avait les larmes aux yeux et les mains tremblantes.

- Le démon s'est invité à notre petit banquet. 

Il prit une grosse gorgée et commença son récit :

- J'avais prévu assez de bière et de denrées pour faire vivre et protéger des gens en échange d'un peu d'argent. Beaucoup de personnes sont venues ici pour être en lieu sûr durant l'era Nocturna et au tout début de la nuit durant la période du "songe du malin" plusieurs villageois sous l'effet de l'alcool, on préférait boire et faire une fête autour de l'auberge.

- Attendez, coupa directement le mage, vous êtes sorti durant le songe du malin ?

Cette remarque passait comme une critique incisive.

- On n'a pas pu résister dit l'un des jumeaux derrière, la nature était belle, on voyait la voûte avec son océan d'étoile, les nébuleuses au loin brillaient, la lune était dorée et il y avait des lucioles partout accompagnées du chant des criquets, les bruits de... Le jumeau ne put finir sa phrase tellement qu'il était ému et bouleversé par ce qu'il avait vu.

Le mage répondit en haussant la voix comme pour donner une leçon :

- Vous ne savez pas qu'au début de la nuit, le songe du malin est une période qui est faite pour vous attirer dehors durant que les créatures de Gridlock se réveillent : c'est un piège !!!

- Oui, mais c'était tellement beau, j'avais jamais vu ça auparavant durant une era Nocturna, on nous empêchait toujours de sortir avec mon frère.

- Et tu t'es jamais demandé pourquoi en fait ? Répliqua le mage en se moquant sèchement de lui. 

Le jumeau ne disait rien sur le coup comprenant l'erreur qu'il avait faite mais il commença à bégayer pour sortir une excuse et ainsi avoir le dernier mot.

Le tavernier pour mettre fin à cette discussion qui pouvait devenir conflictuelle reprit la parole :

- Oui, certaines personnes ont bu dehors durant cette période et on s'est aperçu à la lisière, sur un rocher, qu'une silhouette nous regardait. Nous avons pensé que c'était un réfugié aussi donc on lui a fait signe durant des nuits de venir avec nous, mais il ne bougeait pas d'un millimètre. Ca nous a intrigué donc on a tenté d'aller voir cette silhouette avec un chapeau haut de forme et une espèce de costume noir . Si c'était un villageois blessé en détresse, il avait qu'à venir avec nous et si c'était une de ces créatures, on allait lui faire la peau au nom d'Arnon.

Le mage fit un signe de désapprobation avec sa tête quand l'aubergiste avait fini sa phrase.

- Vous connaissez le sujet sur les combats lors de l'Era Noctur...…..

Le tavernier se mit d'un seul coup à hausser le ton : 

 - Et vous pensiez quoi, Monsieur le mage , que nous allions gentiment attendre qu'une de ses créatures de Gridlock vienne nous égorger, dévorer notre esprit alors que vous êtes tranquillement en train d'étudier durant les eras nocturnas dans vos bibliothèques et dortoirs surprotégés par des gardiens et des sorts. Ensuite, vous sortez quand tout est fini pour nous donner des leçons tel un génie après une tempête. 

Au plus profond de lui, le sage comprit qu'il méritait cette critique et que ses avis étaient trop brusques pour des gens qui venaient de vivre un tel épisode.

Il baissa sa tête pour faire un signe de pardon et replongea son visage dans la chope pour cacher sa honte.

Le tavernier se calma et reprit son histoire : 

- Nous ne savions pas quoi faire face à cet événement car plus on regardait cette silhouette au loin, plus on sentait que l'atmosphère devenait pesante. Quand on détournait notre regard vers un autre coin de la lisière de la forêt pour éviter cette "chose", on la voyait toujours, soit debout, soit de dos et elle disparaissait mais jamais de sa place initiale là-bas sur le rocher. Où elle s'y trouvait toujours immobile....à nous observer.

On sentait une ambiance oppressante même à ce moment-ci alors que le soleil brillait et que tout le monde savait qu'il était enfin en sécurité. L'aubergiste avait des sueurs qu'il nettoyait frénétiquement avec un chiffon pour ne pas montrer son affolement.

- Nous avons donc décidé qu'il fallait faire quelque chose concernant ce phénomène avant de rentrer définitivement dans l'auberge et de nous barricader. Nous avons donc formé un groupe de cinq hommes dont je faisais partie. Et quand on s'est approché, dit le tavernier avec peur, on s'est aperçu que ce n'était pas un homme, mais une créature humanoïde avec des yeux noirs et sans bouche.

Il reprit une gorgée de sa pinte pour avoir le courage de finir son histoire.

- Je ne sais pas combien de temps on est resté devant lui, subjugué et paralysé par son horrible physique trompeur mais à un moment donné, il a comme disparu du rocher et a attrapé par-derrière l'un des hommes du groupe et c'est comme s'il avait aspiré sa conscience ou son âme. Les cris de souffrance de l'homme étaient épouvantables et nous commencions à courir vers la taverne pour nous mettre en sécurité mais en regardant à travers mon épaule, j'ai pu remarquer qu'il nous suivait en marchant doucement, toujours avec son regard noir malsain et son visage sans expression. En se téléportant, il a eu le retardataire du groupe, sa deuxième victime, un troisième homme a disparu dans la fuite et un autre n'a pas eu le temps de revenir a tant à la taverne. Nous avons donc barricadé les portes et sommes restés à l'intérieur à faire des tours de garde. La créature lévitait toujours dehors, autour de la taverne, on la voyait par les petits trous entre les planches sur les fenêtres, mais quelques fois, c'est elle qui de loin nous fixaient quand on l'observé avec son regard noir. Quand elle faisait ça et elle a fait plusieurs fois durant des semaines, nos angoisses et les névroses les plus enfouies ressortaient.

Une voix se fit entendre derrière pour prendre la suite de la conversation vu que le tavernier était à bout psychiquement, le mage se retourna et vit que c'était le petit frisé : 

- Quand on revenaient à nos activités normales sans lui prêter attention , elle s'approchait au bout d'un moment des murs de la taverne et se faisait entendre durant des heures avec des murmures incompréhensibles qu'on ne pouvait faire taire en se bouchant les oreilles ou même en mettant de la cire dedans. Une femme n'a pas pu supporter plus et s'est pendue.

Le mage ne pouvait imaginer ce qu'ils avaient pu supporter durant ces nuits.

- Au bout d'un moment, certains hommes ont dit entendre des voix de leurs proches qui demandaient de rentrer alors que d'autres comme nous on discernait surtout des hurlements lugubres. Il y a donc eu un combat dans la taverne car ils voulaient ouvrir la porte et nous avons dû faire des choses dont nous ne sommes pas fier mais qui étaient nécessaires.

Le personnage frisé finit cette phrase en regardant ses mains avec un air apeuré.

- Nous avons vite fait un charnier vers la fin de la nuit en s'assurant que la créature ne soit plus là pour pas que les corps pourrissent et que des maladies apparaissent, rajouta l'aubergiste en rangeant sa chope.

Le mage sortit une pièce de sa poche pour remercier le tavernier pour le verre.