Au dernier étage VIP de l'hôpital, alors que l'équipe de médecins attendait, ils tentaient de deviner qui allait arriver.
"J'ai entendu dire que c'est un gros bonnet. Il vient de s'installer en ville, mais la nouvelle de son retour n'a pas encore été publiée." Dit l'un d'eux, incitant les autres à supputer.
"Oh, cela signifie-t-il que nous allons avoir un aperçu de lui en avant-première ? Avant même les médias et les paparazzi ?"
"Cela pourrait arriver. Mais de toute façon, compte tenu des politiques et règles de l'hôpital, même si c'est le cas, nous ne pourrons pas nous en vanter à l'extérieur."
"C'est vrai, nous devons respecter l'éthique. Heureusement que nous le savons tous." Ils continuent leur conversation jusqu'à entendre le ding de l'ascenseur. La posture des médecins change alors qu'ils se tiennent tous avec assurance, la tête haute.
Emyr apparut en premier et ils tentèrent de l'analyser mais il ne leur fallut pas longtemps pour réaliser qu'il n'était pas le patient.
"Qui est le meilleur parmi vous ?" Demanda-t-il en se plaçant devant l'équipe, tandis que les autres remarquaient l'homme qui le suivait, portant une femme inconsciente dans ses bras. Rien qu'à son aura et sa présence, il était suffisamment clair qu'il était le gros bonnet dont ils avaient parlé plus tôt.
Leurs yeux se tournèrent ensuite vers la femme et sa condition ne semblait pas très favorable. Un des médecins répondit rapidement à la question d'Emyr, "Nous sommes l'équipe des meilleurs. Ne vous inquiétez pas, nous soignerons la patiente avec toutes nos compétences et notre expertise."
Emyr secoua la tête de façon décisive. "Non. Je n'ai pas besoin de vous tous. La dame a besoin d'un seul médecin pour s'occuper d'elle jusqu'à ce que notre Dr Clark arrive. Donnez-lui le traitement nécessaire avant son arrivée." Dit-il et la mention du Dr Clark stupéfia tout le monde.
Ils échangèrent des regards, se demandant s'il s'agissait bien du célèbre Dr Clark auquel ils pensaient - le légendaire neurochirurgien.
"Ah, alors l'un d'entre nous peut intervenir. Je suis le plus ancien parmi eux ; laissez-moi soigner la dame en premier." Suggéra un des médecins seniors avant de faire signe d'entrer dans la salle. Il fit signe aux garçons de salle d'approcher pour aider la patiente, mais dès qu'ils le firent, le dragon silencieux rugit.
"Pas besoin. Je vais la porter moi-même." Ce fut suffisant pour instiller la peur dans le cœur de chacun. Sa voix était profonde et bien qu'elle sonnât comme un rugissement, il avait à peine haussé la voix. C'était le tranchant dans le ton qui avertissait tout le monde contre le fait de faire quelque chose qui n'était pas considéré agréable pour lui.
Le médecin senior fit rapidement signe aux garçons de salle de s'éloigner, puis indiqua à l'homme la direction de la salle. "Alors portez-la par ici, monsieur." Dit-il et l'homme passa devant tout le monde sans observer aucune formalité.
Un peu plus tard, l'ascenseur sonna à nouveau, faisant tourner toutes les têtes pour apercevoir un médecin dans sa robe. N'était-ce pas le célèbre médecin touche-à-tout Jason Clark ? Son allure légendaire, encadrée par des lunettes, confirma son identité.
Ainsi, ils avaient bien deviné ? C'était bien lui qui venait soigner la patiente. Elle devait être chanceuse de l'avoir pour la soigner, sinon même ceux qui disposaient d'argent ne pouvaient souvent pas faire appel au Dr Clark dans un si court délai.
"Où est la patiente ?" Demanda Jason à un des médecins; qui lui indiqua rapidement la chambre VIP. Il ne perdit pas un instant de plus et entra.
Lorsqu'Emyr le vit apparaître, il lui adressa immédiatement la parole. "Dr Clark, vous êtes là. Nous vous attendions. Veuillez examiner la dame." Dit-il. Jason acquiesça avant de se diriger vers le lit de la patiente pour une inspection rapide, avant de lui faire une injection.
"Sa respiration est faible, mais elle est en vie. Soignez-la bientôt." Dit l'homme. Même si ses mots pourraient sembler être une supplique d'un certain point de vue, connaissant mieux l'homme, Jason savait qu'il lui donnait un avertissement - un avertissement pour prendre conscience des conséquences.
"Ne vous inquiétez pas. Même si elle a subi des blessures profondes, aucune n'est fatale à sa vie. Avec une chirurgie, elle se remettra rapidement."
"Une chirurgie ?" Demanda l'homme, et Emyr déglutit. Il venait juste de se détendre, apprenant que la dame allait bientôt se remettre, mais maintenant, à la tonalité du patron, il sentait un autre danger.
Mais Jason resta imperturbable. Acquiesçant, il répondit, "Oui, une chirurgie, ou peut-être plusieurs. Elle a aussi des os cassés. Il serait préférable que nous la fassions rapidement ; sinon, elle pourrait souffrir beaucoup par la suite." Puis, se tournant vers l'autre médecin présent, il dit, "Pouvez-vous demander à vos gens de préparer le bloc opératoire ? Je dirigerai la chirurgie avec vos équipes."
Et le médecin acquiesça aussitôt avant de partir pour faire les arrangements. De retour dans la chambre VIP, Jason, voyant son ami inquiet, prit la parole, "Ne croyez-vous pas en mes compétences chirurgicales ? Elle ira bien. Et elle ne ressentira pas la douleur, je vous l'assure."
"Je ne veux aucune cicatrice laissée sur elle. Assurez-vous que ce douloureux souvenir soit effacé de son corps."
Jason sourit, puis acquiesça, "Il n'y aura aucune cicatrice. Je m'en assurerai. Toutes ses plaies seront guéries sans laisser de trace. Mais en ce qui concerne son traumatisme psychologique, je ne suis pas sûr. Elle pourrait ne pas oublier cet accident même si ses blessures guérissent."
"Elle oubliera. Je lui ferai oublier tout cela bientôt." Dit-il et la confiance qu'il tenait dans sa voix était suffisante pour faire croire n'importe qui. Même si cela semblait impossible, ils savaient que s'il prenait les choses en main, il rendrait cela possible.
"Alors, c'est parfait. Rien à craindre." Dit-il avant de faire signe vers la porte de la chambre. "Je vous autorise à rester ici pendant que je vais vérifier les préparatifs de la chirurgie. Et économisez vos remerciements pour plus tard."
Il dit puis sortit. Emyr saisit sa chance de filer aussi, laissant son patron seul avec la dame.