Tout était de nouveau calme. Le bruit étouffé de la rue à peine filtré de l'extérieur de la voiture, les pleurs silencieux de Na Ra se perdaient dans la respiration saccadée de Min Hyun alors qu'il tentait de se recomposer. Peu importe ses efforts, il lui était toujours difficile de retrouver son self-contrôle ; les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles, ils étaient si forts, qu'il avait l'impression que sa tête pourrait exploser d'un instant à l'autre. Lorsqu'il fut enfin capable de concentrer son regard, Min Hyun abaissa les yeux vers l'état désemparé de Na Ra, poussa un long soupir, serra encore plus fort son visage avec sa main, lui infligeant encore plus de douleur, et chuchota, comme un serpent venimeux,
"Si tu parles de ceci à quelqu'un, je te tuerai, toi et ceux à qui tu l'auras dit. Hoches la tête si tu comprends."
La femme hocha rapidement la tête, laissant couler davantage de larmes de ses yeux terrifiés. Le type remonta son pantalon, lâcha son visage, puis remonta sur le siège avant, et continua,
"Reste silencieuse. Et je te conseille de te tenir éloignée de n'importe qui de mon département quand tu seras au bureau. Maintenant dégage."
Na Ra réussit à peine à ouvrir la porte de la voiture avec ses mains incroyablement tremblantes et s'échappa comme si elle était poursuivie par des prédateurs. Min Hyun regarda sa main qui avait été pressée sur le visage de Na Ra peu de temps avant, fronça le nez de dégoût, et l'essuya avec des lingettes humides qu'il sortit de la boîte à gants. Il prit ensuite son téléphone, et quand quelques sonneries furent rencontrées par un joyeux "Hyung ?" à l'autre bout du fil, il soupira bruyamment, et dit,
"Suis-la jusqu'à chez elle et assure-toi qu'elle garde sa bouche fermée. Montre-lui les photos de ses parents pour un effet plus fort."
Min Hyun laissa tomber son téléphone sur le sol de la voiture, s'adossa au siège, et grogna.
"Bordel de merde. J'aurais dû simplement la tuer."
***
L'Hôtel YL était pour une raison le deuxième hôtel le plus luxueux de Séoul - son intérieur exceptionnel, bien que plutôt vieillot, hurlait presque "argent", ce qui mettait Se Ah mal à l'aise à chaque fois qu'elle essayait de regarder autour d'elle. Elle n'était pas étrangère aux choses de première classe, après tout, grâce à son amitié avec Kang Da Hye, visiter des endroits chers et luxueux faisait partie de leur routine, surtout que c'était Da Hye qui payait, mais cette fois-ci, c'était différent - elle était là avec quelqu'un d'autre, ce qui signifiait qu'elle aussi devait payer. Même si ce n'était pas avec de l'argent.
"La Chambre 1001 est disponible. Souhaitez-vous commander le service en chambre ?"
Une concierge sympathique portant une robe noire serrée avec un col parfaitement blanc sourit en tendant la clé en plastique brillante de la chambre à Sang Hyuk. Le gars hocha la tête et lui rendit son sourire.
"Bien sûr, un peu de champagne, ce serait bien, tu ne trouves pas, Se Ah ?"
Mademoiselle Yoon tressaillit au son de son nom, puis regarda l'homme avec une expression quelque peu perplexe, principalement parce qu'elle n'avait pas fait attention à ses paroles, et ayant remarqué l'attente à la fois de lui et de la concierge, elle hocha simplement la tête avec un sourire subtil et poli.
"D'accord, allons-y alors."
Sang Hyuk posa sa main sur le bas du dos de Se Ah, la tira vers lui, et commença à marcher vers les ascenseurs. Il n'avait pas du tout l'air ivre et Mademoiselle Yoon trouvait cela décevant, après tout, s'il avait été presque inconsciemment ivre, il aurait été plus facile pour elle d'en profiter davantage. Elle regarda son visage souriant et ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle essayait exactement d'obtenir en venant à l'hôtel avec un homme comme lui.
Le type ouvrit la porte de leur chambre et remarqua que le champagne était déjà là. Il ouvrit habilement la bouteille, versa le liquide pétillant dans deux longs verres, et en offrit un à Se Ah.
"Tiens, les femmes aiment bien le champagne cher, n'est-ce pas ?"
Elle regarda le verre dans sa main - les petites bulles qui s'empressaient de monter vers le haut comme si elles cherchaient désespérément à s'échapper du verre étaient en train de sauter et de jaillir comme de petits feux d'artifice dorés. Le champagne était pour elle comme le sexe ordinaire - c'était un moyen d'obtenir un plaisir rapide mais ses effets s'estompaient trop vite, ne laissant rien qu'un mal de tête lancinant et un sentiment dégoûtant de regret.
Elle vida le verre d'un trait, le posa sur la table de nuit, et se dirigea vers la grande fenêtre au milieu de la chambre. La vue était hypnotisante - les lumières colorées des rues se reflétaient sur les arbres et les buissons de roses dans le parc de l'hôtel, un scintillement lointain de la Rivière Han, et le ciel nocturne qui ressemblait à une couverture à paillettes noires. C'était magnifique. Mais elle ne pouvait pas en profiter.
Sang Hyuk la serra dans ses bras par derrière et posa ses lèvres étonnamment froides sur son cou. Il commença doucement et avec délicatesse : il laissa quelques baisers sur le côté de son cou, puis descendit vers son épaule, tenant toujours sa taille. Les traces humides qu'il laissait sur sa peau la faisait frissonner à chaque fois, c'était loin d'être agréable. Il remonta ensuite ses mains et fit glisser les bretelles de sa robe en satin, la faisant tomber au sol, laissant Se Ah en rien d'autre que de la lingerie en dentelle noire. L'homme la retourna et examina son corps, ses yeux brillants la dévoraient comme de petites bêtes affamées. Mademoiselle Yoon glissa sa main dans son pantalon et commença à lui frotter son intimité, engloutissant ses lèvres avec une force inattendue.
Sang Hyuk enleva sa chemise et desserra son pantalon, donnant plus d'espace pour les mouvements de Se Ah, à quoi la femme répondit par une forte poussée sur son torse qui le fit tomber à la renverse sur le lit derrière lui. Bien qu'il appréciait son enthousiasme, il n'aimait pas perdre le contrôle, ainsi, il la saisit par les bras, la retourna brusquement, et Se Ah se retrouva face contre terre sur le lit avec ses fesses en l'air comme une bête femelle prête à s'accoupler.
'Donc il aime prendre une femme par derrière, hein ? Je ne pense pas que je puisse le permettre.'
L'homme avait déjà enlevé sa culotte, prêt à la pénétrer, mais Mademoiselle Yoon se retourna à nouveau, le saisit par l'arrière de son cou, et le tira si fort que le choc de leur peau nue fit un bruit de claque sonore. Sang Hyuk sourit et chuchota,
"Se Ah, je ne pense pas que tu comprennes ce qu'il se passe ici. Tu dois être obéissante, sinon, je vais devoir te punir."