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Chapter 11 - LE COUP D'ÉTAT

Le visage de Roland se tordit. Il n'appréciait pas la manière dont Zuri lui parlait et serrait encore plus fort ses cheveux, ce qui la fit fermer les yeux de douleur, mais elle était trop têtue pour émettre un son. Elle prit une profonde inspiration et ajusta son expression, feignant d'aller bien lorsqu'elle rouvrit les yeux et croisa le regard de son père dans le reflet du miroir.

"Quelle tâche ?" demanda Zuri froidement. Elle pensait que partir pour la Meute de Blackthorne lui permettrait d'échapper aux griffes de son père, mais il semblait que ses serres étaient trop profondément enfoncées pour qu'elle puisse s'échapper.

La main de Roland se détendit sur ses cheveux, il attacha ses cheveux et les brossa doucement cette fois, mais il ne répondit pas immédiatement à sa question, parlant plutôt d'une tout autre affaire.

"Tu seras celle qui infligera la punition à cet oméga." Roland leva la tête et regarda sa fille. "Tu peux faire ce que bon te semble."

"Je crains qu'Alpha Xaden ne soit pas d'accord avec ça." Zuri s'arrêta avant de rire. Elle avait trop poussé son père deux jours auparavant lorsqu'elle avait appris sa fausse couche, mais maintenant, alors que son esprit était plus clair, elle savait qu'il avait été vraiment stupide de sa part de laisser ses émotions et sa rage prendre le dessus. "Elle est toujours sa partenaire destinée."

"Il l'a rejetée."

"Je l'ai rejeté aussi." Zuri le lui rappela. "Et cette oméga vit toujours dans cette meute."

"Tu peux la bannir." Roland tressa ses longs cheveux. "Alpha Xaden a accepté que ce soit toi qui infliges la punition."

C'était une nouvelle pour Zuri. Elle haussa les sourcils, demandant silencieusement une explication, mais son père ne lui en donna aucune.

"Chasse-la de cette meute, ainsi il n'y aura plus de problèmes de ce genre à l'avenir." Il tapota sa tête puis s'adossa à son boudoir. "Tu dois essayer d'avoir un autre enfant le plus tôt possible."

Il ne ressentait même pas de tristesse pour la fausse couche de Zuri, s'il y avait de la tristesse, c'était parce qu'il avait besoin du bébé pour accomplir son plan et maintenant que Zuri l'avait perdu, cela retardait son plan.

"Que veux-tu de moi ?" Zuri voulait qu'il parle franchement, afin qu'elle puisse en finir rapidement. Elle ne voulait pas parler du bébé. C'était tellement bizarre. Le laps de temps entre le moment où elle avait appris qu'elle était enceinte et celui où elle avait perdu le bébé était trop court. Elle était bouleversée, mais pas autant qu'une mère ayant perdu son enfant.

Il était seulement… inconfortable de parler du sujet.

"Ne perdons pas notre temps et venons-en directement au fait." Zuri se leva pour être face à face avec son père, qui s'était adossé à son boudoir. "Que veux-tu que je fasse ?"

"Je veux que tu espionnes ton partenaire. Je veux que tu rapportes tout ce qu'il fait, peu importe le moindre détail."

"Je croyais que vous étiez en bons termes, pourquoi as-tu besoin que je l'espionne ?" Zuri plissa les yeux. Il n'y avait pas de bonne relation. Ils en avaient formé une à cause des avantages qu'ils pouvaient tirer l'un de l'autre. "Que veux-tu dire par tu me mettras à la place la plus haute ?"

Cette information n'était pas passée inaperçue pour Zuri.

"Tu deviendras la reine de ce royaume."

Les yeux de Zuri s'écarquillèrent de stupeur. "Père ! C'est de la trahison !" Elle chuchota et regarda autour d'elle, craignant que quelqu'un puisse écouter leur conversation. "Tu ne peux pas parler de cela à la légère !" Elle baissa la voix, mais son ton était sévère.

Cependant, Roland semblait aussi calme que toujours, ce qui poussa Zuri à essayer de comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait et, lorsqu'elle réalisa ce qu'il en était, elle secoua la tête.

"Xaden est derrière tout ça ? Il veut usurper le trône ?" Zuri secoua de nouveau la tête, incrédule. "Et tu vas l'aider ?"

"S'il réussit et devient le roi, tu serais la reine et ton premier-né serait le suivant dans la lignée", Roland énonça l'évidence.

Zuri savait que son père avait toujours été opportuniste, mais cette fois, il avait été trop loin. La trahison était un grand crime. Ils pourraient perdre leurs têtes pour ça.

Et il y avait un autre gros problème dans tout cela.

"Tu as planifié un coup d'État avec Xaden, mais tu ne lui fais pas confiance."

"Ça ne fait pas de mal d'être plus prudent."

Zuri n'en revenait pas. "Tu joues un jeu dangereux, père."

"Mais, le résultat final en vaudra la peine, ma fille." Roland tendit la main et caressa la joue de Zuri. "Tu deviendras reine et ton fils sera le prochain roi. Tu siégeras sur le trône avec lui."

"Je ne veux pas du trône."

"Tu es sa partenaire. Il n'y a pas d'issue."

"Est-ce tout ce que tu voulais me dire ?" demanda Zuri, elle repoussa sa main de son visage. Elle était tellement énervée parce que Roland avait raison. Elle n'avait pas d'issue.

"Rapporte-moi chacun de ses mouvements, Zuri. Nous devons nous protéger."

"Tu veux seulement te protéger toi-même et tirer profit pour la meute."

"Je suis l'Alpha, Zuri. Je ne pouvais pas faire autrement. Et toi, en tant que ma fille, tu dois jouer ton rôle correctement. Ce titre n'est pas gratuit ; rien dans ce monde ne l'est. Tu dois payer pour la vie confortable que tu as."

"Cette vie est loin d'être confortable, père."

"Tu ne dirais pas la même chose si tu étais née oméga. Sois reconnaissante pour ce que tu as et tires-en le meilleur parti."

Et avant que Roland ne quitte la pièce, il n'oublia pas de lui rappeler quelque chose qui fit chavirer l'estomac de Zuri.

"N'oublie pas de prendre tes médicaments, Zuri. Je ne veux pas que ta maladie gâche mes plans."

Et deux semaines plus tard, Xaden vint dans sa chambre. Ils étaient censés dormir ensemble, essayant d'avoir un autre bébé. Cette seule pensée rendait Zuri malade.