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Le silence choqué ne dura que quelques secondes avant que son père explose de colère, criant incohérent tandis qu'Ada et Narcissa faisaient de leur mieux pour le calmer.
Ann assistait sans émotion à leur lutte. Il était grand temps qu'ils entendent quelques vérités cinglantes.
« Ann, ça suffit, tu es allée trop loin ! Regarde dans quel état tu as mis ton père ! Après tout ce que j'ai fait... » Narcissa s'emporta en luttant avec son mari, essayant désespérément d'apaiser son loup.
« Tout ce que tu as fait ?! » Ann rit avec incrédulité.
« Dis-moi Narcissa, pour quelle partie devrais-je te remercier ? La partie où tu as séduit mon père en le poussant à rompre son sacré lien d'âme sœur ? Peut-être la partie où ma mère a finalement perdu son combat et abandonné la vie ? Ou alors je devrais être reconnaissante pour les moments où tu m'as rejetée de cette pitoyable excuse de famille pour favoriser ton propre sang ? » Elle cracha avec dédain.
Ada fit de son mieux pour apaiser sa mère avant de se retourner furieusement et de se diriger vers Ann, s'arrêtant à quelques millimètres de son visage.
Ann la fixa froidement en retour, la haine entre elles deux électrisant presque l'air.
« Tu n'as aucun droit de parler à ma mère de cette manière. Tu avais raison dans ce que tu as dit tout à l'heure cependant. » Elle grogna, un sourire sarcastique jouant aux coins de sa bouche.
« Ah vraiment ? Je suis surprise que tu puisses être d'accord avec moi sur quoi que ce soit. » Ann renifla et plissa les yeux méfiantement.
« J'admets volontiers s'il y a une vérité dans ce que tu dis. 'Les chiens ne font pas des chats', n'est-ce pas ? Tu as tout à fait raison. » Elle sourit avec suffisance et jeta la tête en arrière avec arrogance, regardant Ann de haut de façon hautaine.
Ann se prépara pour les mots qu'Ada allait lui lancer. Si elle était d'accord avec quelque chose, c'était uniquement parce que cela servait son but.
« Tu avais raison avec cette affirmation, tu veux savoir pourquoi ? »
« Pas vraiment, Ada. Tes petites théâtralités me lassent tout à fait honnêtement. J'ai de meilleures choses à faire de mon temps » Ann répondit avec désinvolture alors qu'elle se tournait pour partir.
Le bras d'Ada se tendit et elle agrippa douloureusement le bras d'Ann, enfonçant ses ongles dans la chair tendre avec un sourire.
« Oh, tu vas rester et écouter, petite chienne faible. » Ada souffla doucement pour que seulement elles deux puissent entendre.
« Toi et ta mère, vous êtes pareilles. Des imbéciles sans volonté, incapables de garder leurs hommes. Quand ils leur sont dérobés, elles blâment tout le monde sauf elles-mêmes. Regarde-toi, tu es aussi pathétique qu'elle l'était. » Elle renifla.
Avant qu'Ann puisse se retenir, elle avait réagi impulsivement et amena sa main dans un mouvement rapide en arc, le bruit de la gifle qu'elle asséna à Ada résonnant nettement.
Ça semblait se passer au ralenti alors que sa main se connectait et que la tête d'Ada pivotait, la force de l'impact la déséquilibrant alors qu'elle vacillait de côté légèrement et lâchait le bras d'Ann.
Ann respirait fortement en essayant de maîtriser sa propre colère. Jamais elle n'avait autant voulu tabasser quelqu'un comme elle le voulait Ada en ce moment.
Ada lui adressa un sourire du sol, et la folie sur son visage surprit momentanément Ann alors qu'elle la regardait en retour avec des yeux grands ouverts d'incrédulité.
« Tu sais pourquoi Brad m'a choisie plutôt que toi ? » Ada rit, le son un peu dérangé alors qu'elle respirait profondément et lentement.
Elle se releva avec précaution et fit face à Ann de nouveau, restant un peu hors de portée de bras cette fois avec des yeux qui brûlaient d'un feu hostile en lissant ses vêtements.
« C'est parce que je porte son enfant. » Elle gloussa avec coquetterie.
Ann se figea alors qu'un frisson la parcourait. Ce n'était pas possible. Alors, cela signifiait que cela s'était produit plus d'une fois.
Alors qu'elle luttait avec ses émotions conflictuelles et qu'elle fixait le vide devant elle en état de choc, Ada souriait en commençant à la tourner lentement autour.
« Quel dommage que pendant toutes ces années passées avec lui, il n'a simplement pas pu me sortir de la tête. Tu n'étais pas suffisante Ann, tu ne seras jamais suffisante. Quand il te quittait les soirs, il venait réchauffer mon lit. Tu étais pour lui qu'un titre, un moyen d'hériter d'un royaume. » Ada parla doucement, ses mots venimeux gravant douloureusement leur marque dans le cœur d'Ann.
Alors, toutes les fois où il partait à la hâte étaient à cause d'Ada. Il n'y avait jamais eu de tâches, de réunions de famille ou d'affaires de meute… ce n'étaient que des excuses concoctées à la va-vite pour qu'il puisse s'allonger avec sa demi-sœur... et elle l'avait complètement ignoré tout ce temps.
Elle se sentait tellement idiote.
Aussi bien qu'elle voulait crier, pleurer et s'emporter, Ann parvint à garder son sang-froid et essaya de fermer son cœur face à la douleur. Elle enfonça ses ongles dans sa paume pour se distraire pendant qu'Ada continuait sa litanie.
« Une petite misérable. » Ada grinça des dents avec mépris. « Mais ne t'inquiète pas, je parlerai suffisamment tôt avec mon père, et alors ce sera Brad et moi qui seront mariés. » Elle souriait de contentement en cessant sa ronde prédatrice et se dressa de nouveau devant Ann.
Elle balaya du regard Ann une dernière fois, le dédain et le mépris s'écoulant de son être, et se pencha près dans une tentative d'intimidation.
« Je te l'ai dit, Ann, je vais tout te prendre et il n'y a rien que tu pourras faire pour le reprendre. »
Ann la regarda et sentit tout combat la quitter. Pourquoi s'en soucierait-elle maintenant ? Elle avait un nouveau plan et cela n'incluait plus de voir Brad ou Ada jamais.
Alors qu'une étrange sérénité s'installait sur elle, engourdissant la douleur lancinante dans son cœur, elle sourit paisiblement à Ada et pouvait presque rire du regard confus sur son visage.
« Tu peux l'avoir, Ada. Il ne vaut pas mon temps ni mon énergie. J'ai des choses plus grandes et meilleures à faire maintenant que de jouer à tes petits jeux. Bonne chance avec ton nouvel enfant et ton mariage imminent. J'espère que tu ne regretteras pas tes actions. »
Avec cela, Ann ramassa ses jupons dans ses bras une fois de plus et se tourna pour commencer l'ascension de l'escalier.
Plus vite elle sortirait de cette stupide robe, mieux ce serait.
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