Le Nouvel An de l'époque Sengoku n'était pas différent de celui du monde moderne.
Les gens visitaient les temples avec leurs familles et leurs amis et buvaient de l'alcool.
La seule différence était qu'il fallait présenter ses hommages au seigneur. Et une fois cela fait, il fallait ensuite saluer les vassaux de longue date et les autres serviteurs.
Keiji et Nagayoshi, qui vivaient dans le village de Shizuko, ne faisaient pas exception et avaient dû retourner temporairement chez leur famille. À l'inverse, Saizō avait demandé à partir pour le sanctuaire d'Atago Gongen.
Shizuko savait que Saizō était un fidèle croyant d'Atago Gongen depuis un âge jeune et avait accepté sans poser de questions.
Elle avait également donné au trio de l'argent et de la nourriture pour la route. Elle avait dit que c'était « au cas où », mais le trio avait été pris de court par son excès de bonté.
Ils avaient d'abord pensé à refuser mais avaient fini par accepter gracieusement, pensant que cela était [normal pour Shizuko].
Pendant ce temps, Shizuko avait passé son Nouvel An de la même façon que la fois précédente : un banquet avec les villageois au premier jour, puis une beuverie au château de Nobunaga au deuxième.
Cette fois-ci, elle avait utilisé son [Interdiction de boire] pour ne pas s'embarrasser.
Contrairement à l'année précédente, il y avait plus de gens qui étaient venus lui parler, même si son nom était encore inconnu des serviteurs d'Oda.
Mais comme elle ne cherchait pas à se faire un nom, elle n'était pas dérangée par son manque de statut. Les matériaux et l'autorité nécessaires avaient été obtenus via Aya et sa vie quotidienne n'avait pas de problèmes particuliers.
Shizuko, qui avait participé à la fête sans boire une seule goutte d'alcool, s'était sentie légèrement seule à son retour face au calme ambiant de sa maison.
Pour compenser sa solitude, elle fit divers croquis d'outils sur du papier de chanvre. Elle les divisa en plusieurs catégories telles que les outils de cuisine, les outils agricoles et les outils de mesure.
La raison pour laquelle elle faisait des croquis était légèrement compliquée.
Contrairement à ses deux premières années, Shizuko avait commencé à avoir du temps libre. Cela lui avait permis de remarquer des choses qu'elle n'aurait jamais réalisées à cause de son travail.
La chose qui avait particulièrement attiré son attention fut les outils du quotidien. Durant l'époque Sengoku, les métaux étaient utilisés pour faire des armes, alors les outils du quotidien étaient de très mauvaise qualité.
Ils étaient fragiles et leurs tailles n'étaient pas uniformes. Cela allait causer des problèmes lorsque le pays serait unifié. Par conséquent, Shizuko avait jugé nécessaire de recréer les outils du quotidien.
L'une des raisons pour lesquelles elle avait construit un four en briques était pour avoir un substitut d'un four à micro-ondes.
Shizuko fit autant de croquis d'objets du quotidien qu'elle pouvait s'en souvenir. Elle les dessina avec les dimensions du Système international d'unités.
À l'origine, elle avait planifié d'introduire le SI dans toutes les régions du territoire d'Oda en même temps, mais une standardisation à grande échelle pourrait provoquer une confusion chez les artisans.
Après une discussion, ils avaient décidé de commencer par un seul village pour une introduction à titre expérimental.
Shizuko, qui avait planifié d'établir un nouveau village, vit cela comme une opportunité et recruta des forgerons qui fabriquaient des outils de maison, des tisserands, des potiers (même si les produits en céramique étaient déjà importés de Chine) et des menuisiers qui pouvaient travailler le bambou et le bois.
Sa cible principale était les forgerons, les autres n'étaient que des extras.
Concrètement, il y avait deux types de forgerons : ceux qui fabriquaient des armes et ceux qui fabriquaient des outils.
Les fabricants d'armes étaient favorisés et employés par les seigneurs locaux tandis que les fabricants d'outils étaient vus comme étant inférieurs.
Mais durant l'époque d'Edo, leurs positions avaient été inversées et les fabricants d'armes avaient dû apprendre auprès des fabricants d'outils pour pouvoir continuer de gagner leur vie.
Shizuko s'était inquiétée qu'il n'y ait pas beaucoup de fabricants d'outils car elle était à l'époque Sengoku. Mais ses inquiétudes s'étaient avérées infondées.
Le nombre requis pour chaque occupation avait été atteint en seulement deux jours. Cela s'avéra être naturel car le territoire des Oda était rempli d'argent et de marchandises.
Comme l'environnement était plus propice à la création d'entreprises et d'emplois ici que dans les autres provinces, l'afflux d'artisans et de marchands fut inévitable.
Bien entendu, l'inverse s'était également produit mais leurs nombres étaient insignifiants.
Par conséquent, lorsque le clan Oda avait annoncé qu'ils recrutaient des artisans, ces derniers avaient sans surprise afflué vers eux.
Comme ils étaient trop nombreux, il avait fallu procéder à des tests de capacités pour réduire leur nombre mais cela leur avait permis de recruter un grand nombre d'artisans très compétents.
Officiellement, ils étaient employés par le clan Oda, mais en réalité ils travaillaient pour Shizuko.
***
Il y avait une raison pour laquelle Shizuko s'était dérangée à recruter des ingénieurs.
Les paysans qui avaient reçu les enseignements de Shizuko avaient obtenu la plus grosse récolte qu'ils aient jamais vu.
Au départ, ils avaient été heureux, mais l'immense récolte avait présenté un problème : ils n'avaient pas assez d'entrepôts pour tout stocker.
Il y avait plus de récoltes que les paysans et leurs familles ne pouvaient en manger ou stocker.
S'ils les vendaient à un marchand, le prix serait évidemment réduit. De plus, ils devaient d'abord demander la permission à Nobunaga en raison de leur contrat.
S'ils vendaient sans sa permission, qui sait quel genre de punition il leur infligerait. Ils s'étaient donc tournés vers Shizuko sous le désespoir.
Hélas, Shizuko était elle aussi en position difficile.
Les grains étaient une chose, mais les légumes en étaient une autre car ils pourrissaient rapidement ; il fallait au moins quelques jours pour recevoir la permission de les vendre, assez de temps pour que les cultures aient pourri.
Et il était impossible de consommer immédiatement une telle quantité. Après une longue délibération, elle avait décidé d'enseigner aux paysans les méthodes de traitement, de préservation et de stockage, quelque chose qu'elle n'avait pas initialement prévu de faire.
Elle n'avait pas prévu de faire cela car la nourriture préservée était quelque chose qui était transmis de génération en génération dans chaque famille, ce qui leur donnait des caractéristiques uniques.
Elle n'avait pas eu l'intention de standardiser cela. Elle voulait au contraire encourager chaque famille à utiliser leurs propres assaisonnements.
Dans tous les cas, ils avaient rapidement construit des bâtiments de stockage pour tenter de préserver les cultures qui avaient été traitées pour le stockage. Mais cette fois-ci, ils étaient tombés à court d'équipements pour le stockage.
Cela n'était pas quelque chose que Shizuko pouvait régler rien qu'avec ses connaissances, alors elle n'avait pas eu d'autre choix que de se reposer sur les marchands qui visitaient fréquemment les villages et sur Nobunaga pour se procurer les outils nécessaires.
Au final, ils avaient perdu près de 10 % des cultures, mais ils étaient parvenus à accomplir toutes les étapes.
Les villageois avaient soupiré de soulagement tandis que Shizuko avait une mine sombre.
Cet incident lui avait fait réaliser qu'elle était devenue trop confiante, qu'elle pensait que tout irait bien tant qu'elle faisait appel à Nobunaga et les autres.
Ayant pris cet incident à cœur, elle avait décidé de sécuriser suffisamment d'équipement pour éviter que cela ne se reproduise.
Mais durant l'époque Sengoku, il y avait des guerres presque partout, les artisans qui fabriquaient les objets du quotidien étaient donc rares et difficiles à sécuriser.
Shizuko avait alors eu une idée : si les gens sont dispersés, il suffisait de les rassembler et de faire un village, et elle se servirait d'eux pour répandre le Système international d'unités.
Il allait falloir des prototypes pour mesurer les mètres, les kilogrammes et les secondes selon le SI.
Pour commencer, les mètres seraient mesurés avec la règle en acier inoxydable et la règle en bambou que Shizuko avait avec elle.
Pour les secondes, une horloge atomique était le meilleur outil pour les mesurer mais il était impossible d'observer les atomes durant l'époque Sengoku.
Au final, elle avait décidé de développer des cadrans solaires pour enseigner aux autres la notion du temps.
Le plus difficile était l'outil pour mesurer les kilogrammes.
Un poids standard était important pour éliminer toute fraude lors de la mesure de quantités.
Elle avait été désemparée jusqu'à ce qu'elle se soit soudainement souvenue qu'il y avait un prototype de kilogramme durant l'époque d'Edo.
Comme cela était utilisé avec une balance, un poids de base était nécessaire, alors elle se demanda s'il y avait quelque chose qui pesait un seul gramme.
Ce problème avait été résolu par un objet familier : l'argent moderne.
À l'époque de Shizuko, la loi stipulait qu'une pièce de 1 yen devait faire 1 gramme et une pièce de 500 yens devait peser 7 grammes. Il pouvait y avoir quelques milligrammes de différence mais elle avait décidé de ne pas s'en inquiéter.
Dans tous les cas, maintenant qu'elle avait tous les matériaux, elle allait utiliser une pièce de 1 yen pour faire le prototype de gramme et en rassembler plusieurs pour faire le prototype de kilogramme.
Le prototype de kilogramme ne serait sûrement pas au gramme près mais elle avait décidé de ne pas s'y attarder. Il était impossible de faire une reproduction parfaite et répandre le système d'unités était plus important que le perfectionner.
Alors que les habitants du nouveau village de la technologie dupliquaient les équipements de mesure et commençaient à adopter le SI, un homme louche était arrivé au village de Shizuko.
***
Cet homme avait un air complètement suspect.
"Hé hé hé, comment allez-vous, Shizuko-sama ?"
L'homme se frotta les mains en essayant de faire bonne figure devant Shizuko, il s'appelait Kyūjirō.
Malgré son apparence, il était l'un des marchands dont Nobunaga avait autorisé l'accès au village de Shizuko.
Son nom de famille était inconnu et il était originaire d'Ōmi, il était devenu colporteur dès qu'il était devenu adulte et voyageait fréquemment.
Bien qu'il soit au début de la vingtaine, son apparence laissait plutôt penser qu'il est à la fin de la trentaine : le haut et l'arrière de sa tête commençaient à manquer de cheveux et de tous les marchands avec qui Shizuko interagissait, il avait l'air le plus suspect.
Mais en tant que marchand d'Ōmi, ses capacités commerciales étaient les meilleures parmi les marchands qui faisaient affaire avec elle.
Il avait un très bon œil pour les [bonnes marchandises] et était capable de les vendre plus vite et à un meilleur prix que les autres marchands qui achetaient les même produits auprès de Nobunaga.
Cet esprit futé était probablement l'une des raisons pour lesquelles Nobunaga l'appréciait beaucoup.
"Qu'est-ce que vous avez, cette fois ?"
"Quelque chose que j'aimerais que vous regardiez... hé !"
Après avoir répondu à la question de Shizuko avec un sourire suspicieux, Kyūjirō appela le garçon qui était assis derrière lui.
Le garçon plaça une boîte en bois devant Shizuko puis se remit derrière Kyūjirō.
Keiji, l'un des umamawari de Shizuko, ouvrit prudemment la boîte.
"C'est quoi, ça ?"
Keiji laissa échapper un cri de surprise en voyant le contenu. Cela n'était pas étonnant, la boîte était remplie de pierres de diverses tailles.
En réponse au cri de Keiji, Saizō et Nagayoshi regardèrent à leur tour le contenu de la boîte. Saizō pencha la tête en voyant les cailloux tandis que Nagayoshi pointa Kyūjirō et le traita de tous les noms.
Kyūjirō continua de sourire en voyant la réaction du trio.
"Allez, on se calme, tout le monde. Montrez-moi ça."
Shizuko poussa le trio sur le côté et regarda les pierres. Elle en prit une dans sa main et la regarda attentivement : il y avait des tâches blanches mélangées dedans.
Il y avait aussi des pierres complètement blanches mais elles étaient plus douces et assez fragiles. Tenant la pierre, qui semblait davantage être un minerai, dans sa main, Shizuko interrogea Kyūjirō.
"Où est-ce que vous avez trouvé ces pierres ?"
"Hé hé hé, normalement, on garde la source de nos produits secrète, mais si c'est vous, je vais répondre : elles viennent des territoires d'Uesugi et de Yusa."
"... Je vois. Bon, nommez votre prix et je le paierai."
Shizuko dit cela en remettant la pierre dans la boîte. Le trio fut surpris de voir qu'elle allait acheter des cailloux, mais comme c'était sa décision, ils ne dirent pas un mot.
"Bien, bien, c'est bon de voir que vous connaissez leur valeur. Enfin, c'est vous qui me l'avez appris, alors je ne devrais pas parler avec cette condescendance, hé hé hé."
"Eh bien, je pense que c'est bien je cherche mais il faut attendre les résultats pour en être sûr."
"Ça ira. J'ai confirmé avec un étranger qui s'y connaissait et il avait dit que cela ne faisait aucun doute. Bon, il a fallu également que je garantisse son [silence]. Oups, je ne devrais pas dire des choses qui n'ont rien à voir."
"Hum... Aya-chan, apporte l'argent."
Shizuko avait compris qu'il avait garanti le [silence] de cette personne en [l'envoyant manger les pissenlits par la racine].
Si ces pierres étaient celles que Shizuko avait en tête, il avait probablement pensé que des étrangers qui s'y connaissaient pourraient être un obstacle à son commerce.
"(Dis donc, Shizuko. Ces cailloux ont vraiment de la valeur ?)"
Nagayoshi, curieux, murmura à l'oreille de Shizuko. Les deux autres, tout aussi curieux, écoutèrent leur conversation.
"(Je te raconterai plus tard. Si ces pierres sont bien celles que je pense, je peux m'en servir. Il a probablement compris que je vais fabriquer quelque chose avec.)"
"(... Quelle ordure. Très bien, je te demanderai plus tard.)"
"Vous avez fini votre discussion ? J'ai encore une chose à vous présenter... et je suis sûr que ça attirera votre attention, Shizuko-sama."
Au moment où Nagayoshi s'éloigna de Shizuko, Kyūjirō grimaça et appela de nouveau le garçon derrière lui.
Le garçon poussa la boîte sur le côté et plaça une autre boîte devant Shizuko.
Contrairement à la boîte précédente, celle-ci était rectangulaire. Après que Keiji ait fait reculer Shizuko, il ouvrit prudemment la boîte comme il l'avait fait la fois précédente.
Keiji fronça les sourcils face au nouvel objet inconnu. Shizuko, derrière lui, se raidit légèrement en voyant ce qu'il y avait dans la boîte.
"Shizuko-sama, j'ai apporté l'argent."
"... Kyūjirō-san, je prends ça aussi."
Shizuko prit la boîte pleine d'argent des mains d'Aya, la posa devant Kyūjirō et lui dit :
"Prenez-en autant que vous voulez."
***
Étonnamment, en réponse à l'offre de Shizuko de [prendre autant qu'il le souhaitait], Kyūjirō s'était donné une claque sur le front et n'avait pris que la somme qu'il avait initialement prévue.
"Hé hé hé, un marchand ordinaire aurait honteusement pris toute la boîte, mais pas moi."
Sous un sourire qui ne montrait clairement aucune intention noble, Kyūjirō referma la boîte après avoir pris l'argent.
"Désolé, j'ai une autre affaire à régler, alors je dois partir. Au revoir, Shizuko-sama. S'il vous faut quelque chose, contactez-moi."
Kyūjirō se retira avec le garçon, son visage arborant toujours un sourire suspicieux.
Après avoir passé la porte, et une fois qu'ils ne pouvaient plus voir le village de Shizuko, le garçon se mit à parler.
"Vous êtes sûr de votre choix ? C'était beaucoup d'argent..."
"Hum ? Ne sois pas idiot. C'était sûrement un test."
Kyūjirō répondit au garçon avec un regard moqueur.
"Si j'avais pris tout l'argent, j'aurais été exclu de la nouvelle entreprise de cette femme. Et si j'utilisais la force pour me faire une place, le seigneur Oda me grondera. Pas question d'être exclu d'une bonne affaire parce que j'ai été un petit cupide. Il n'y a que les idiots du Sakai qui feraient ça."
"D-D'accord..."
"Le commerce, c'est pas juste acheter et vendre. Parfois, il faut gagner les faveurs de l'autre personne et l'aider à s'enrichir sans te soucier de tes propres pertes et profits. Cet investissement reviendra vers toi sous la forme d'une montagne d'or. Pour faire simple, il faut savoir perdre un peu pour gagner beaucoup."
"Si tu le dis."
"« Si tu le dis »... est-ce que t'es vraiment mon fils ? C'est les bases du commerce, ça ! À partir d'aujourd'hui, tu vas réciter les 10 principes des marchands d'Ōmi et le sanpo-yoshi tous les jours !"
Après avoir regardé son fils, qui avait été effrayé par sa voix colérique, Kyūjirō se mit à courir.
Le garçon avait été laissé derrière, mais lorsqu'il reprit ses esprits, il rejoignit son père à la hâte.
Pendant ce temps, Shizuko, qui avait acheté les pierres et [une certaine chose] s'expliqua devant les autres.
"Ces cailloux sont un minerai appelé de la kaolinite."
"Kaolinite... ?"
"Oui, c'est un matériau pour fabriquer de la porcelaine. On n'en trouve ni à Owari ni au Mino, et les autres provinces n'ont pas encore commencé à les creuser, alors c'est plutôt précieux."
La kaolinite était une douce pierre blanche qui était utilisée comme matière première pour la fabrication de la porcelaine. Cependant, elle était introuvable en Owari ou au Mino.
Il y avait des gisements de kaolinite dans les alentours (les veines d'Hattori et de Kawai dans la province d'Ishikawa et les veines de Kiyomi, Inishi et Shibukusa dans la préfecture de Gifu).
Mais ils étaient tous hors du territoire d'Oda, alors elle ne pouvait pas aller creuser là-bas.
Pour commencer, l'excavation de kaolinite avait commencé durant l'époque d'Edo, alors il n'y avait probablement personne qui faisait cela durant l'époque Sengoku.
De plus, le minerai avait beau ne pas être métallique, il fallait beaucoup de gens pour le creuser.
Cependant, s'ils utilisaient la technique de l'excavation à ciel ouvert, qui consistait à creuser en spirale, plutôt que de creuser des tunnels, les coûts du minage seraient moins élevés.
L'excavation à ciel ouvert était une méthode convenable pour miner la kaolinite car les gisements étaient proches de la surface et de grandes tailles.
Cependant, il y avait un problème qui ne pouvait pas être évité : faire quelque chose d'aussi voyant que creuser du minerai dans le territoire de quelqu'un d'autre attirerait à coup sûr l'attention du seigneur dudit territoire.
Faire quelque chose d'inutile et qui soit capable d'affecter les plans de Nobunaga avant qu'il ne parte pour la capitale serait un problème.
Alors que Shizuko se demandait comment faire, Kyūjirō, qui avait écouté son histoire, était allé là-bas et en avait miné.
"Je suis surpris que ce type ait réussi à ne pas attirer l'attention des locaux..."
"C'est un minerai différent du fer, du cuivre, de l'argent et de l'or. Si on le traite pas correctement, c'est [juste un caillou], comme l'a dit Katsuzō-kun. Je pense pas que ça dérangerait ces types si c'est un marchand qui creuse quelque chose dont ils se servent pas. Ou peut-être qu'il leur a donné des pots-de-vin."
Dans tous les cas, si ces pierres étaient effectivement de la kaolinite, alors la porcelaine pourrait être fabriquée dans le Hinomoto.
Historiquement, la fabrication de porcelaine avait commencé au début de l'époque d'Edo lorsque des minerais de kaolinite avaient été découvert au mont Izumi, au nord-est d'Arita dans la préfecture de Saga, et qui avaient été transformés en porcelaine d'Arita. La porcelaine produite à cette époque était complètement blanche.
Les japonais s'étaient habitués aux poteries de la Chine, qui avait perfectionné sa technologie de la céramique au 8ème siècle, alors ils ne s'étaient pas intéressés à la porcelaine monochrome, faisant que la poterie décorée avec des images et des designs décoratifs avait immédiatement commencé à être développée.
La porcelaine monochrome avait immédiatement disparu, remplacée par de la vaisselle japonaise avec divers motifs.
Shizuko voulait fabriquer de la poterie simplement parce qu'elle voulait essayer au moins une fois d'en faire.
Il y avait aussi l'idée que cela démontrerait que Nobunaga n'était pas un sauvage qui se reposait uniquement sur la force brute mais était également un homme éduqué et de culture, mais la raison principale était que [Shizuko voulait essayer], une raison typique de sa part.
"Dès que les pierres seront traitées en quelque chose d'utilisable, je laisserai les artisans s'en occuper. Mais j'aimerais bien essayer au moins une fois."
"Oh ? Tu t'intéresses à la poterie, Shizucchi ?"
"J'ai pas un hobby aussi cultivé. C'est juste que c'est une bonne occasion d'essayer. Mais bon, il faut d'abord transformer ça en argile. Aya-chan, prépare un seau en bois et de la terre de Seto."
"Entendu. Vous faites référence à l'argile utilisée par les potiers du Seto ?"
"Celle-la, oui. Je travaillerai sur la kaolinite quand tu auras apporté le seau. Et je vais mettre cette autre boîte dans ma chambre. Je suis un peu fatiguée, alors je regarderai son contenu une autre fois."
Sur ces mots, Shizuko souleva l'autre boîte en bois.
La boîte était étonnamment lourde, elle pouvait sentir son poids dans ses mains, mais elle est sortie de la pièce en gardant un air calme.
"Ah, vous pouvez partir, maintenant. Je vais voir personne d'autre, aujourd'hui."
Juste avant de partir, Shizuko examina leurs réactions.
Ils ne semblaient pas particulièrement méfiants à l'égard du comportement de Shizuko. Elle fut soulagée de voir cela.
"À plus tard."
Shizuko sortit de la pièce et retourna dans sa chambre.
Elle posa la boîte au centre et verrouilla la porte.
Une fois qu'elle avait confirmé qu'il n'y avait aucun signe de gens aux alentours, Shizuko se tourna vers la boîte.
Elle souleva lentement le couvercle et regarda à l'intérieur. Le contenu n'avait pas changé, c'était bel et bien ce qu'elle avait cru voir.
... Pourquoi est-ce que Kyūjirō avait ça... ? Non, pour commencer, pourquoi est-ce qu'il y a un truc du monde moderne qui ne m'appartient pas dans ce monde... ?
L'objet dans la boîte était un sac de sport noir en fibre synthétique.
***
Le sac de sport était plutôt large, il faisait environ 80 cm de long.
Et son état laissant à désirer, ainsi que la boue, indiquait que ce sac avait été utilisé depuis des années.
Mais il y avait un grand nombre de tâches de sang qui faisaient contraste.
Il était impossible de savoir si ces tâches venaient du sang du propriétaire du sac ou de quelqu'un d'autre. Shizuko, d'une main tremblante, ouvrit le sac.
Le sac contenait un grand nombre de sacs en plastique, diverses choses qui semblaient être des semis et quelque chose qui semblait être un journal.
Shizuko était intéressée par les sacs et les semis mais elle avait décidé de lire le journal en premier.
Elle se sentit légèrement inconfortable à l'idée de lire le journal intime de quelqu'un d'autre mais sa curiosité avait pris le dessus sur sa culpabilité.
Elle ouvrit le journal vers les dernières pages, ne voulant que les informations les plus récentes.
[15 juin.
Ma fille a fini par quitter la maison. Non, ce n'est pas une bonne façon de le dire. Elle s'est mariée et est partie former une nouvelle famille.
Et j'ai complètement été pris par surprise lors du mariage. D'abord, elle avait sorti les vêtements que ma femme avait faits pour elle quand elle était en maternelle, et ça m'a bien fait pleurer. Et quand je me suis calmé, elle a dit qu'elle ne s'était jamais sentie seule malgré la mort de sa mère quand elle était encore jeune parce que son papa lui donnait toujours plein d'amour et qu'elle était fière d'être ma fille... Je n'ai pas pu m'empêcher de me remettre à pleurer. Que dois-je faire, maintenant ? La photo de ma femme est trempée à cause de mes larmes. Je ne peux pas lui montrer la photo de notre fille en robe de mariée dans ces conditions.]
[1 août.
Ma fille et mon gendre viennent souvent me rendre visite. Ça me permet de ne pas me sentir seul mais j'ai l'impression d'être un fardeau pour eux.
Ça me faisait me sentir mal, alors je leur en ai parlé. Et il s'avère qu'ils étaient inquiets que je sois laissé seul.
Mon gendre avait proposé de venir vivre avec eux, mais j'ai refusé. Ça ne sert à rien s'ils ne sont pas capables de former une famille eux-mêmes.
Je lis souvent sur internet que des parents font en sorte que leurs enfants les prennent à leur charge mais je refuse d'être comme ces sales profiteurs.
Alors je leur ai dit que c'était gentil de leur part de me faire cette offre, mais maintenant, la famille de ma fille, c'est l'homme à côté d'elle ; et mon gendre doit davantage veiller sur ma fille que sur moi.
Je ne suis pas vieux au point d'être devenu sénile. Et je crois que j'ai perdu du ventre récemment, probablement parce que j'essaye de faire pousser des légumes.
Quand je leur ai dit ça, ils ont ri et pleuré en même temps. On appelle ça des larmes de joie, mon trésor.]
[7 août.
Mon jardin est très grand, alors je pensais y faire pousser des fruits.
Une fois, ma fille avait demandé pourquoi j'avais un jardin aussi grand, et j'avais prétendu que c'était parce que je voulais un parking. En réalité, j'avais désiré faire pousser des légumes et des fleurs avec ma femme et vieillir ensemble.
Mais ce rêve m'a vite été arraché.
Hum... j'imagine que je peux faire pousser les fleurs préférées de ma femme en plus des choses que ma fille et mon gendre aiment.]
[8 août.
J'étais nerveux parce que je ne les appelais jamais au téléphone, et il a fallu que ce soit mon gendre qui réponde. Mais c'était peut-être une bonne chose.
On pourrait penser que c'est bizarre pour un homme de demander à un autre quels sont ses plats préférés, mais c'est la famille, alors ça va.]
[10 août.
Mon gendre m'a surpris en me disant qu'il aimait les légumes, malgré son jeune âge. La plupart des nouveaux employés de la compagnie préfèrent la viande...
Je crois me souvenir que le manager avait dit qu'il connaissait un professionnel de l'agriculture, je lui demanderai de me présenter à lui demain.
Récapitulons, ma fille aime les épinards, le chou de Pékin, les mandarines satsuma, les pastèques et le riz. Et son mari aime le komatsuna, les haricots blancs, les pois mange-tout, les citrons et les umeboshi...
Ce n'est pas à moi de dire ça, mais est-ce que ce sont vraiment des jeunes ? Ils ont les mêmes goûts qu'un vieux couple campagnard.
On a des fruits et des légumes, alors il vaut mieux que je rencontre vite ce professionnel. Pour ça, je dois appeler le manager.]
[13 août.
L'habileté et la vitesse d'action de mon boss continuent de m'impressionner. Mon congé payé a été approuvé dès le lendemain de mon coup de fil...
Bah, ce n'est pas vraiment important. Dans tous les cas, la campagne est vraiment incroyable, ils ont préparé ce que j'ai demandé en seulement quelques jours. Les réseaux ruraux sont vraiment formidables.
Je crois me souvenir qu'ils ont dit que ce n'était pas du F1 mais une variété fixe... mais je n'ai aucune idée de ce qu'ils racontent. Est-ce qu'il y a une différence de variété ? Est-ce que ce F1 fait référence aux courses de Formule 1 ? J'irais regarder sur internet.]
[14 août.
J'avais cru que je vivais à la campagne, mais l'endroit où je dois aller est encore plus rural. J'ai vraiment été surpris quand j'ai appris que le bus qui se rendait là-bas n'y allait pas toutes les heures mais une seule fois par jour.
Vu que je dois ramener des semis, j'ai pris le sac de sport que j'utilise pour les voyages d'affaires... j'espère que ça ira.
Comme prévu, ce professionnel de l'agriculture donnait l'impression d'être un vieil homme têtu. Mais j'ai pris une arme secrète avec moi.
Après les salutations, je lui ai subtilement donné son péché mignon selon le manager : du yōkan aux châtaignes de Minna-dō.
L'attitude du vieil homme avait complètement changé. C'était vraiment efficace !]
[15 août.
À cause des horaires du bus, j'ai dû passer la nuit chez le vieil homme. Il était content d'avoir du bon saké pour la première fois depuis un bout de temps.
J'ai examiné ce que j'ai reçu. Il y avait des graines d'épinards, de chou de Pékin, de komatsuna, de haricots blancs, de pois mange-tout, de pommes de terre, de gombo et de pastèques ; il y avait également des semis de mandarines satsuma, de citrons et de prunes. Il a également ajouté de la pérille aromatique pour les umeboshi et des graines d'avoine pour faire de l'engrais vert. Il m'a également plus ou moins forcé à prendre des cacahuètes parce qu'elles allaient bien avec la bière.
Le riz est d'une variété appelée le tomohonami, mais j'y connais rien à cela. Les seules variétés que je connais sont le koshihikari et l'akitakomachi.
Il y en avait une autre mais je ne me souviens plus de son nom... je suis sûr qu'il avait un kanji compliqué... bah, tant pis.
Oh, et il y a aussi les fleurs. Des graines de pyrèthre de Dalmatie, de tournesols, de cosmos, d'aloe vera, d'aloe kidachi, de ballons d'or, d'œillets d'Inde, de strelitzia, de marguerites, de laurier... c'est bon, il y a tout.
Elle avait beau être ma femme, c'est quand même une drôle de liste... On se connaît depuis notre enfance mais je ne l'ai jamais comprise.
Ça fait vraiment beaucoup. Avec tout ça, je n'aurais probablement pas le temps d'être triste.
J'ai emballé les semis dans des serviettes et du papier pour les protéger et mis les graines dans l'espace restant.
Les semis étaient grands et prenaient plus de place que les graines qui étaient pourtant des centaines.
Il restait un peu de place dans le sac. Mais il a fallu que j'ouvre ma grande gueule.
Le vieil homme était soudainement sorti de la maison et était revenu avec un sac en papier. Je lui ai demandé ce qu'il y avait dedans, et il avait dit que c'était un semis de snack pine.
Apparemment, il l'avait hérité de quelqu'un mais il n'avait pas l'intention de le faire pousser. Du coup, il m'avait basiquement forcé à le prendre. Mais bon, si je n'arrive pas à le faire pousser, tant pis. Je suis parti en le remerciant. Les secousses du bus me donnent sommeil, alors je vais m'arrêter là. Bonne nuit.]
Quelque chose avait dû se produire après cela car les prochaines lignes étaient complètement différentes et étaient écrites de façon peu lisible.
[???
Où suis-je ?! Pourquoi est-ce que ça m'est arrivé ? ... J'étais en train de dormir dans le bus... et je me suis réveillé dans une forêt ! E-Est-ce que le chauffeur m'a abandonné... ? Non, impossible. Il n'a rien à gagner à faire ça, et plus important, mes affaires sont toujours là. Mais où suis-je ? ... On dirait que je suis toujours au Japon... enfin, j'espère. Et je réalise que j'ai un fourreau de sabre dans ma main. Mais je ne me souviens pas avoir mis un fourreau dans mes affaires... ?]
Un fourreau... ? Le seigneur avait dit que cette vieille femme avait annoncé l'arrivée d'un « sabre » et d'un « bâtard du temps »... est-ce qu'il y a un lien ?
Shizuko continua de lire, pensant qu'elle pourrait trouver autre chose d'intéressant.
[???
Des voleurs qui font du cosplay ? Ou des tueurs qui s'attaquent aux passants ? J'ignore qui ils étaient, mais des types avec des cheveux en chignon m'avaient attaqué avec des sabres. J'avais cru qu'ils faisaient du cosplay pour un drama alors je ne voulais pas m'impliquer, mais ils s'étaient subitement mis à m'attaquer.
J'avais compris que ce n'était pas une blague et j'ai couru pour ma vie, mais ils m'avaient facilement acculé.
J'ai cru que j'allais mourir, mais l'un d'entre eux m'a pointé du doigt et s'était mis à parler à ses camarades. Les mots qu'il avait dits étaient vraiment malsains.
Je leur ai demandé s'ils étaient homosexuels et ils avaient penché la tête comme s'ils ne comprenaient pas ce que j'ai dit.
Mais mon pressentiment avait vite été confirmé lorsqu'ils se sont mis à enlever leurs pagnes, enfin, leurs fundoshi.
Je ne suis pas du tout de ce bord-là, alors j'avais vraiment eu peur ! Au moment où j'ai cru que j'étais fichu, l'un des hommes s'est fait couper en deux comme un morceau de bambou.
Un homme s'était tenu derrière lui. À ce moment-là, j'ai cru que Dieu était venu à mon secours. Il avait coupé le bandit en deux en un instant. Mais à ma plus grande honte, je m'étais évanoui en voyant cela.]
[???
L'homme qui avait tué les bandits avait veillé sur moi. Je l'ai remercié de m'avoir sauvé.
Puis je lui ai demandé pourquoi il m'avait aidé. Après tout, je ne suis qu'un humble vieil homme sans talents particuliers.
Je n'aime pas dire ça, mais mon éducation n'est pas vraiment brillante. Je n'ai pas d'argent et je n'ai rien pour me vanter auprès des autres.
Du coup, j'avais du mal à croire ce que cet homme m'avait raconté. Mais il y avait trop de preuves pour que je puisse infirmer son histoire.
Même un homme simple comme moi pouvait l'accepter. Mais j'ai encore du mal à y croire... J'ai vécu une vie ordinaire toute ma vie, alors je ne m'étais jamais attendu à me retrouver dans la même situation qu'un protagoniste de film de science-fiction.]
[???
3ème jour dans ce nouveau monde, je voyage avec l'homme qui m'a sauvé.
Que ce soit dans le monde moderne ou à l'époque Sengoku, l'argent est quelque chose d'extrêmement important. Sans argent, on ne peut rien faire.
Mes bagages ont fini par devenir un fardeau. Je me sens mal pour le vieil homme mais je vais vendre le sac et tout ce qu'il y a à l'intérieur.
Mais ce sac est en piteux état, alors j'avais peur que personne ne l'achète... et j'avais vu juste.
J'ai essuyé tellement de refus que j'ai failli être au bout de mes peines jusqu'à ce qu'un marchand a l'air louche accepte de me l'acheter.
Étrangement, ce marchand semblait vraiment intéressé et me l'avait acheté à un bon prix. J'ignore pourquoi, il n'avait même pas ouvert le sac. Mais je pensais que ce serait malpoli de demander, alors je l'ai vendu sans rien dire.
J'ai seulement gardé les photos de ma femme et de ma fille ainsi que mon porte-feuille, mon téléphone portable et une boîte de bonbons pour en cas de problème.
Je vais laisser ce journal dans le sac. Je ne veux pas attirer l'attention en le gardant sur moi.]
Le journal s'arrêtait ici. Cet homme l'avait probablement rangé dans le sac après avoir écrit cela.
Du moins, c'était ce que Shizuko avait pensé, mais lorsqu'elle feuilleta les pages suivantes, elle vit une dernière note.
[À la personne qui lit ce journal. Pouvez-vous faire pousser les graines et les semis qui sont dans ce sac ?
Je sais que c'est une demande égoïste. Si vous ne pouvez pas, vous n'avez qu'à les jeter.
Mais si vous pensez en être capable... faites-le, s'il vous plaît.]
"Pfiou..."
Shizuko poussa un long soupir et remit le journal dans le sac.
Elle referma la boîte et s'affala à côté. Toutes ces informations soudaines l'avaient épuisée.
Si ce journal dit vrai, alors il y a 2 autres voyageurs temporels. D'après cette vieille femme, nous sommes probablement tous des bâtards du temps.
À tout le moins, l'un d'entre eux l'était. Elle en était certaine car cet homme avait utilisé un journal et un crayon.
Mais l'homme qui l'avait sauvé et qui lui avait expliqué leur situation était plus énigmatique.
Puisque cet homme avait parlé de l'époque Sengoku et de voyage temporel, on pouvait présumer qu'il était lui aussi un bâtard du temps.
Mais il y avait quelque chose qui dérangeait Shizuko. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que cet homme n'était pas un voyageur temporel ordinaire.
Il n'y avait pas de preuve, elle avait simplement un pressentiment.
... Ah, je crois savoir. C'est parce qu'il avait tué sans hésitation.
Dans le monde moderne, si quelqu'un commettait un meurtre, il serait arrêté et puni conformément à la loi.
Elle avait pensé que cet homme était un meurtrier, mais si cela avait été le cas, il n'aurait aucune raison d'aider le propriétaire du journal.
Je dois être sur mes gardes face à ce type. Il sait se battre et il connaît l'époque Sengoku... il pourrait être un gros problème.
Elle ignorait si cette personne était un ami ou un ennemi, ce qui le rendait extrêmement dangereux.
S'il devenait un ami, tout irait bien. Mais s'il devenait un ennemi, il fallait immédiatement se débarrasser de lui.
Il n'était pas dangereux simplement parce qu'il connaissait l'histoire, mais parce que ça lui permettait de prendre des manœuvres évasives face aux dangers qui se présenteraient face à lui.
Lorsque cela arrivera, le cours de l'histoire changera au point où certains événements pourraient ne jamais se produire. Il va sans dire que cela pourrait avoir un immense impact sur la faction d'Oda.
Dans tous les cas, la priorité est de se renseigner sur cet homme. Il me faut des informations...
L'angoisse de ne pas savoir si ce bâtard du temps était un ami ou un ennemi pesait lourdement dans le cœur de Shizuko.