Chapter 8 - Chapitre 8 Premier gobelin

Le groupe 1, mené par Dwalina, avance depuis plusieurs jours à travers la forêt dense. Les signes d'approche des montagnes se font enfin visibles, et chacun ressent un mélange d'excitation et de vigilance alors que la végétation se clairseme et que le pied des monts se découpe à l'horizon.

En chemin, le groupe a croisé plusieurs animaux agressifs – ours et loups – mais grâce à leur récent gain de puissance, les créatures n'ont offert qu'une faible résistance. Amélia, chargée du soutien logistique, note d'ailleurs que leur réserve de provisions est en bien meilleur état que prévu, chaque bataille étant terminée avant de nécessiter un réel déploiement de ressources.

Leurs découvertes ne se limitent pas aux dangers de la faune. Baldur, explorant le terrain avec attention, a trouvé des filons métalliques inhabituels. D'un regard expert, il examine l'une des pierres grisâtres. Sans hésiter, il mord dans un échantillon, un geste que le reste du groupe observe avec une stupeur amusée.

« Fer, probablement, » dit Baldur en mâchonnant la pierre. « Et l'autre… peut-être de l'aluminium. »

Elandor éclate de rire. « Mangent-ils donc des roches, les nains ? Je croyais que seule leur ténacité en était faite ! »

Dwalina renchérit, secouant la tête : « Même chez nous, aucun nain ne se nourrit de métal, Baldur. Sauf peut-être toi. »

Baldur sourit, un éclat rieur dans les yeux, mais avant qu'il ne puisse répliquer, le groupe s'immobilise, leurs sens alertes. 

La forêt vient de s'éclaircir, et devant eux, un spectacle inattendu les immobilise : un chemin de l'ancien empire nain s'étend devant eux, un ouvrage titanesque de 30 mètres de haut et de 100 mètres de large, bien qu'en grande partie effondré.Leur silence contemplatif est brisé par des éclats de voix et de mouvements. Des centaines de gobelins, vivant dans les ruines du chemin, les remarquent et commencent à converger vers eux.

Elandor, l'elfe archer, murmure en décochant une flèche :

« Préparez-vous, ils sont plus nombreux que je l'avais imaginé. »

Un combat intense s'ensuit, où chacun d'eux mobilise sa puissance et ses compétences pour faire face aux assauts. Elandor élimine les gobelins à distance avec ses flèches précises, Dwalina et Baldur tiennent les rangs de front, abattant les ennemis de leurs armes lourdes et décimant les vagues de créatures. Elena, avec sang-froid, dirige les mouvements de l'équipe, organisant les lignes de défense. Amélia se charge de réguler les positions, aidant chacun à conserver ses forces et ses ressources au cours de la bataille.

Après plusieurs heures d'un affrontement acharné, le dernier gobelin s'effondre. Épuisés, le groupe fait un décompte rapide des pertes : une centaine des leurs n'ont pas survécu aux vagues d'assaillants, mais près de 800 gobelins gisent à leurs pieds, terrassés. Leur victoire est indéniable, mais elle a un goût amer, et les marques de la fatigue et de la tension se lisent sur chaque visage.

Les armes, encore teintées de l'épreuve, témoignent de la brutalité du combat. Ils échangent des regards graves, conscients que ce n'était qu'un avant-goût de ce que les montagnes pourraient leur réserver.

Il leur faut six heures supplémentaires pour déplacer de lourdes roches et condamner l'accès au chemin, afin d'empêcher d'autres gobelins de pénétrer dans cette section affaiblie du territoire. Le groupe installe un campement pour la nuit, les nerfs encore à vif.

Au petit matin, la troupe est reconstituée grâce à la réapparition de leurs Escorte, mais un silence pesant règne alors qu'ils se préparent à repartir.

Elena, d'un ton plus grave que d'habitude, en s'équipant :

« Si une simple ruine cache tant de gobelins, je n'ose imaginer ce qui nous attend plus loin. Soyons plus vigilants. »

Baldur hoche la tête, l'air résolu :

« Et surtout, préparons-nous pour les imprévus. Plus de discussions légères pour l'instant, nous approchons du territoire inconnu. »

Les traits fatigués mais déterminés, ils reprennent leur route, une tension palpable dans l'air, prêts à affronter les dangers qui les attendent dans la montagne.

De l'autre côté de la vallée

Le Groupe 2 avançait prudemment à la lisière de la forêt.

 Après plusieurs jours de marche, la forêt s'ouvrit enfin, dévoilant la majesté des montagnes qui se dressaient devant eux. Les pentes étaient abruptes et rocailleuses, et d'anciens sentiers serpentaient, presque invisibles, entre les massifs montagneux.

Ariandel Moonblade, l'elfe silencieux du groupe, observait les chemins avec attention. « Ces sentiers sont vieux. Je dirais qu'ils n'ont pas vu âme qui vive depuis des générations. » Ses yeux suivaient la trace sinueuse qui se fondait dans la montagne.

Gorim Ironshield, le nain défenseur, fronça les sourcils et secoua la tête. « Aucun nain de l'empire ne prendrait ces chemins en surface, pas dans ces montagnes, et pas si ces routes étaient sûres. Notre peuple se déplace sous terre, là où la roche est un allié, pas un piège. »

Marcus, le commandant humain, haussa les épaules. « Ou bien ce sont simplement le temps, l'érosion, et la fonte des glaces qui ont tracé ces sentiers et effacé leurs traces d'utilisation. Quoi qu'il en soit, il faudra redoubler de prudence. »

Lysandra, l'exploratrice du groupe, les écoutait en silence, un sourire de défi étirant ses lèvres. Elle scrutait le sentier et, d'un geste assuré, désigna les hauteurs. « Ce chemin mérite qu'on y jette un coup d'œil de plus près. Je vais avancer avec quelques éclaireurs et voir où il mène. Donnez-moi trois heures. » Elle leur fit un signe encourageant avant de s'éloigner, suivie de quelques-uns de ses subordonnés.

Le groupe patienta dans un silence attentif. Le soleil commençait à descendre quand Lysandra réapparut enfin, son visage éclairé d'une lueur d'excitation.

« Ce sentier est un réseau. Il relie plusieurs vallées, chacune avec un environnement unique. Imaginez : une forêt tropicale, un désert, une toundra… tout cela à quelques dizaines de kilomètres les uns des autres, séparés par ces montagne et relier par ces sentiers. »

Marcus hocha la tête, l'air pensif, puis se tourna vers le reste du groupe. « Ces vallées sont peut-être dangereuses, mais elles pourraient aussi contenir des ressources inestimables. »

Revigorés par cette nouvelle découverte, ils reprirent leur route. Chacun ressentait un frisson d'anticipation face à l'inconnu qui les attendait, le paysage changeant à chaque pas entre les ombres profondes des montagnes et les sentiers secrets qu'elles abritaient.