Une voiture de luxe noire quitta l'aéroport de Bayford City, glissant en douceur sur la route. Sur le siège passager arrière se tenait un homme séduisant en costume noir, penché en arrière les yeux fermés. La lumière des lampadaires passants filtrant à travers la fenêtre de la voiture jetait une douce lueur sur son visage fatigué. "Découvrez qui a divulgué les informations sur mon arrivée", résonna sa voix profonde et digne à l'intérieur de la voiture.
"Oui, Monsieur Harper", répondit l'assistant, jetant un coup d'œil vers lui dans le rétroviseur. "Les nouvelles ont été gérées. Il n'y a désormais plus de photos ni de vidéos de vous disponibles. Cependant, pour ceux qui ont déjà vu la nouvelle, nous ne pouvons rien faire. Mais il est tard dans la nuit, donc le nombre de spectateurs doit être faible."
Au bout d'une demi-heure, la voiture arriva dans un quartier de villas haut de gamme et entra dans les portails d'une résidence luxueuse. Le chauffeur sortit et ouvrit la porte à l'homme. Alors qu'il descendait, une voix douce l'accueillit.
"Justin, tu es enfin de retour." Une femme âgée en robe élégante simple, s'arrêtant aux genoux, tenant une canne, s'avança vers lui avec un sourire tendre sur ses lèvres.
Malgré sa fatigue, il offrit un sourire léger. "Grand-mère."
Elle regarda autour d'elle d'un air espiègle. "Je ne vois pas de grand-mère ici."
"Julia", se corrigea-t-il, "à cette heure de la nuit, tu aurais dû dormir, au lieu de m'attendre?"
"Je ne pouvais pas attendre de te voir, Justin", elle le serra doucement dans ses bras. "Dis-moi que tu ne repars pas."
"Je ne pars pas", l'assura-t-il. "Où est Père?"
"Ce gamin grognon est dans le salon."
Les deux entrèrent dans le salon où James Harper regardait les nouvelles, son expression sérieuse. Ses lunettes à monture dorée perchées sur l'arête de son nez lui donnaient un air érudit. James Harper était l'un des hommes d'affaires les plus renommés du pays, à la tête du plus riche empire commercial.
Il regarda le nouvel arrivant qui le salua, "Père."
James offrit un léger signe de tête. "J'ai vu les nouvelles. Bien qu'elles aient été supprimées à présent, cela ne peut continuer ainsi. Quel est ton plan?" Sa voix était profonde et digne, son visage dénué de toute émotion particulière.
Julia fronça les sourcils. "Il vient juste de rentrer à la maison après tant d'années, et au lieu de t'inquiéter pour lui, tu te comportes comme un homme d'affaires même à la maison."
Justin lui lança un regard rassurant et se tourna vers son père. "Je me révélerai lorsque le moment sera venu. Je ne veux pas d'une attention inutile quand j'ai besoin de temps pour régler tout ici."
James se contenta de grogner en réponse.
"Va te rafraichir et viens dîner en bas. J'ai préparé tout ce que tu aimes", proposa Julia.
Justin monta à sa chambre, un lieu qu'il n'avait pas vu depuis presque quinze ans. Il n'avait pas beaucoup de souvenirs de cette chambre, puisqu'il n'y avait passé que quelques jours après avoir été recueilli par la famille Harper à l'âge de dix ans, puis avait été envoyé à l'étranger. Mais tout dans la chambre semblait le même et tout ce dont il avait besoin était déjà arrangé.
Après que la famille de trois personnes eut dîné ensemble, James se retira dans sa chambre.
Julia poussa un soupir de soulagement une fois que James fut parti. "Justin, viens avec moi."
Justin la suivit docilement jusqu'à sa chambre. Elle lui tendit un dossier. "Tu dois aller à Ville Impériale et ramener cette personne à la maison."
Perplexe, il ouvrit le dossier et vit une photo d'une jeune fille en uniforme scolaire, puis lut ses informations.
Natalie Ford, vingt-quatre ans, fille de Caryn et Jay Ford, mère décédée, vit avec les grands-parents, le père, la belle-mère et la sœur. Il y avait d'autres informations supplémentaires à son sujet ainsi que ses dernières photos que Justin parcourut rapidement avant de fermer le dossier.
"Qui est-elle?" demanda-t-il. "Tu n'essaies pas de me caser sur un autre rendez-vous à l'aveugle, n'est-ce pas?"
"Ne dis pas de bêtises. Cette fille est ta sœur."
Justin fut abasourdi. "Sœur ? Comment est-ce possible ?"
"Elle est la fille biologique de James, mais il ne sait pas qu'elle existe."
Justin resta sans voix un moment avant d'entendre la vieille femme continuer.
"Je pense qu'il est temps de la ramener à la maison et de faire savoir à James qu'elle existe. Je irais la chercher personnellement, mais mon corps n'est plus aussi sain qu'avant. Tu es le seul en qui j'ai confiance pour exécuter cette tâche." Elle regarda le dossier entre ses mains, "Tous les détails sont là. Le détective qui a travaillé pour moi a rassemblé toutes les informations. Peux-tu faire ça pour moi, Justin?"
"Pourquoi Père ne sait-il pas qu'elle existe? Cela n'a pas de sens", demanda Justin, déconcerté en fixant la photo de sa prétendue sœur. Sa grand-mère devenait-elle sénile, ou était-ce une nouvelle plaisanterie? Il plissa les yeux, essayant de voir si ses traits ressemblaient à ceux de son père. "Et pourquoi n'as-tu pas fait savoir à Père son existence ? Pourquoi essaies-tu de garder cela secret ?"
Sa grand-mère avait l'air peinée.
"Je t'expliquerai tout une fois que tu l'auras ramenée à la maison", Ses yeux pleins d'espoir devenaient suppliants, "S'il te plaît, ferais-tu cette faveur pour moi, Justin?"
"Bien sûr que je le ferai", dit Justin.
Sa grand-mère s'était occupée de lui depuis le moment où il avait été adopté par la famille Harper alors qu'il avait une dizaine d'années. Durant les quinze dernières années, James et Julia avaient été sa famille. Il y avait très peu de choses qu'il ne ferait pas pour eux. "Mais je veux vérifier d'abord les informations fournies. Je dois voir quelle sorte de personne elle est. Si elle est cupide et va perturber la paix de notre maison, je ne la ramènerai pas. Grand-mère, es-tu d'accord avec ça?"
"Je suis sûre qu'il n'y a rien à craindre. La fille de Caryn est comme elle. Elle ne peut pas être une mauvaise personne. Tu peux faire confiance à mon jugement." Sa grand-mère dit avec confiance.
Justin se retint de justesse de lever les yeux au ciel. "Julia, selon ce dossier, Caryn Ford est morte lorsque cette fille avait à peine sept ans. Elle est maintenant dans la vingtaine. Beaucoup de choses peuvent arriver en ces années, alors pardonne-moi d'être prudent."
Elle soupira. "J'avais oublié, tu es aussi têtu que James. Fais ce que tu veux, mais au final, je veux que la fille de cette famille revienne à sa place légitime."
"Je vais voir ce que je peux faire." Il se tourna pour partir avec le dossier. "Bonne nuit, Julia."
"Justin, même si elle revient, ta position dans la famille restera la même", commenta Julia, en regardant son dos qui s'éloignait, "Tu sais ça, n'est-ce pas?"
Justin ne se retourna pas pour la regarder mais répondit, "C'est le cadet de mes soucis, et tu le sais."
Julia ne pouvait le nier ; elle connaissait le genre de personne qu'était Justin. Elle n'en dit pas plus et le regarda partir.
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Pendant ce temps, Natalie se rendit au bureau des affaires civiles pour confirmer l'authenticité du certificat de mariage.
"Mademoiselle Ford, ce certificat de mariage est bien réel", l'informa l'officier derrière le comptoir, avec un regard étrange.
Le dernier espoir auquel elle s'accrochait finalement se brisa. "Donc, je suis vraiment mariée?" murmura-t-elle. Elle se tourna de nouveau vers l'officier. "Est-il possible d'obtenir un certificat de mariage sans la présence de l'une des parties?"
"Absolument pas. Nous devons confirmer l'identité des deux parties pendant qu'elles sont ici en personne."
"Pouvez-vous vérifier l'enregistrement de mon jour de mariage et me le montrer?"
"Mademoiselle, nous ne gardons les enregistrements que pour les douze derniers mois, et vous êtes mariée depuis un an et demi. Je crains de ne pas pouvoir vous aider."
'Donc, je n'ai pas d'autre choix que de trouver ce mari à moi.' Déçue, Natalie quitta le bureau.
Lorsqu'elle sortit, son téléphone sonna. "Où es-tu?" entendit-elle la voix en colère de sa grand-mère.
Si cela avait été à un autre moment, Natalie aurait insisté pour qu'elle parle plus poliment, comme elle le faisait toujours, mais pas maintenant. "Que veux-tu?"
"C'est comme ça que tu me parles?"
Natalie ne souhaitait pas se disputer. "Pourquoi m'as-tu appelée, Grand-mère?"
"Rentres immédiatement à la maison et amène ce mari inutile avec toi", ordonna la femme plus âgée.
"Comme je l'ai dit avant, je ne sais pas qui il est."
"Je m'en fiche. Rentres à la maison avec lui, ou je jetterai tout ce qui appartient à ta mère dans la rue!"