L'air était glacial dans la forêt, où la neige tombait lentement, recouvrant le sol d'un épais manteau blanc. Les arbres, nus et tordus, semblaient murmurer des secrets oubliés, tandis que le vent hurlait à travers les branches, créant une ambiance à la fois majestueuse et menaçante. À chaque bourrasque, des flocons tourbillonnaient, dansant dans les airs avant de se poser, ajoutant à la magie et à l'oppression de ce paysage hivernal.
La forêt était presque silencieuse, à l'exception des craquements occasionnels des branches sous le poids de la neige. Les ombres des arbres s'étiraient dans la lumière grise du jour, tandis que des nuages menaçants obscurcissaient le ciel. Ce tableau, à la fois magnifique et redoutable, semblait garder des secrets enfouis, dissimulant les histoires d'âmes égarées.
Dans cette ambiance lugubre, une silhouette émergea des profondeurs de la tempête. Une femme, aux cheveux noirs comme la nuit, avançait lentement. Son manteau épais, fait d'une laine robuste, battait contre ses jambes dans le vent. Sa peau lisse et foncée contrastait avec le paysage hivernal, tandis qu'une tache de naissance près de son oreille droite ajoutait une touche d'unicité à son visage. Ses yeux argentés brillaient d'une lueur intense, capturant la lumière éphémère.
Alors qu'elle poursuivait sa route, son regard avisé remarqua des traces dans la neige. À première vue, il semblait s'agir de pas d'enfants, accompagnés de taches de sang. Une ombre d'inquiétude traversa son regard. « Qu'est-ce qui a bien pu arriver ici ? » murmura-t-elle pour elle-même. En s'approchant, elle comprit que ces traces appartenaient à des enfants. Avec un soupir résigné, elle suivit les empreintes, déterminée à découvrir ce qui s'était passé.
Après quelques minutes de marche, elle découvrit une grotte, à moitié cachée par les branches d'un vieux sapin. Le cœur battant, elle se pencha et aperçut deux petits êtres blottis l'un contre l'autre, leurs visages pâles et frigorifiés. Un petit garçon, un peu plus âgé, les entourait de ses bras. En voyant une silhouette s'approcher, il se leva, les yeux grands ouverts, à la fois méfiants et effrayés.
Elle les observa attentivement. « Ne crains rien, je ne vous veux pas de mal, » déclara-t-elle d'une voix douce mais ferme, tandis que son regard compatissant se posait sur eux. Le garçon la regardait, méfiant, tandis que les jumeaux, frissonnants, semblaient encore plus inquiets.
« Que vous est-il arrivé ? » demanda-t-elle, inclinant légèrement la tête.
Après un moment de silence, le garçon finit par murmurer : « Nous... nous avons perdu notre chemin. »
Elle s'agenouilla pour être à leur niveau. « Je sais que vous avez peur, mais je vais vous aider. Vous êtes en sécurité maintenant. Suivez-moi. »
Elle tendit la main, et après une pause hésitante, le petit garçon prit sa main, suivi des jumeaux qui se blottirent contre elle, cherchant chaleur et réconfort. Ils sortirent de la grotte, et elle les conduisit vers sa petite maison, située juste devant la forêt.
La maison était simple, en bois, avec des fenêtres encadrées de volets colorés. À l'intérieur, l'air était chaud et réconfortant, et une odeur de bois brûlé flottait dans l'air. Elle déposa délicatement les jumeaux sur un vieux canapé près de la cheminée, les enveloppant dans des couvertures épaisses. Le petit garçon, qui s'était présenté comme Sulas, était maintenant blotti contre elle, son visage contre son menton.
« Comment vous appelez-vous ? » demanda-t-elle, un sourire amical aux lèvres.
« Je suis Sulas, » répondit-il, ses yeux brillants de curiosité. « Et eux, ce sont Lioras et Eilora. »
Elle hocha la tête, satisfaite. Elle pouvait sentir la chaleur revenir lentement à leurs corps, et elle se leva pour aller chercher de quoi les nourrir. Alors qu'elle retirait son manteau, les cicatrices de son passé se révélèrent, mais elle ne s'en souciait pas. Elle devait se concentrer sur les enfants.
« Ces cicatrices... elles ressemblent à celles de mon ancien chevalier, » murmura Sulas, le regard rivé sur elle.
« Qu'as-tu dit ? » demanda-t-elle, s'agenouillant à nouveau près de lui.
« Ce n'est rien, » répondit-il rapidement, mais elle avait déjà vu le trouble dans ses yeux. Elle ne souhaitait pas creuser davantage à ce sujet pour le moment.
Après un moment, elle se leva à nouveau. Elle devait écrire un message à Alex, son majordome, pour qu'il envoie un carrosse pour récupérer les enfants. Elle se dirigea vers la porte d'entrée et l'ouvrit, le vent froid balayant la pièce.
« Restez ici, » leur dit-elle d'une voix ferme. « Je reviens tout de suite. »
Elle sortit, remettant son manteau sur ses épaules pour se protéger du froid. À l'extérieur, son faucon l'attendait, perché sur un tronc d'arbre. Il la regardait avec ses yeux perçants, comme s'il savait qu'elle avait besoin de lui.
En s'approchant de l'oiseau, elle se sentit coupable de les laisser seuls, se demandant ce qu'ils penseraient d'elle. Peut-être pensaient-ils qu'elle les abandonnait, mais elle devait envoyer ce message. Après tout, ils avaient besoin d'aide.
« Allez, mon ami, nous avons du travail, » murmura-t-elle, l'attachant à sa patte avec soin.
Une fois le message écrit et attaché, elle observa le faucon s'envoler, ses ailes battant puissamment alors qu'il s'élevait dans le ciel gris. Elle le regarda s'éloigner, espérant qu'il parvienne à Alex en toute sécurité.
Le faucon fendait l'air, survolant le paysage blanc. Au fur et à mesure qu'il s'éloignait de la forêt, le paysage se transformait, laissant place à une petite ville dont les toits de tuiles brunes émergeaient à peine sous la neige. Les murs de pierre des maisons étaient recouverts d'une couche de givre, et les lumières des lanternes brillaient faiblement, ajoutant une touche chaleureuse à l'hiver.
Alors que le faucon survolait le duché, il aperçut les grandes tours du château s'élevant au-dessus des autres bâtiments. La silhouette imposante de la forteresse semblait surveiller la ville d'en bas. L'oiseau vola plus bas, son regard acéré scrutant le sol à la recherche d'un visage familier.
Au sein du duché, un homme à la stature imposante, grand et musclé, se tenait près d'une des portes du château. Alex, le majordome, avait un visage droit et une cicatrice sur la main droite, vestige d'un passé tumultueux. Il leva les yeux vers le ciel lorsque le faucon s'approcha, reconnaissant l'oiseau emblématique de sa maîtresse.
« Le message de notre duchesse est arrivé, » annonça un chevalier en s'approchant d'Alex.
Alex hocha la tête, sachant que des événements importants étaient en train de se dérouler. Il suivit le vol du faucon, ses pensées tournées vers Alca et les enfants qu'elle avait trouvés.