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Bokutachi no Remake/Remake Our Life

🇫🇷Kamina_Le_Goat
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Synopsis

Chapter 1 - Prologue – Depuis l’automne 2016

Dans la ville d'Iruma, dans le nord de la préfecture de Saitama. J'étais au second étage d'un immeuble, à 5 minutes de la gare la plus proche. J'étais au téléphone avec mon interlocuteur depuis une bonne trentaine de minutes.

«Bah euh, comme je t'ai dit… ça ne sert à rien de me demander. Je n'en sais pas plus que toi. Ce n'est pas comme si je savais où il était allé… Hein ? Au magasin ? Habituellement, il serait au bar à hôtesses de Propeller Street, mais il ne doit plus avoir l'argent pour ça… Sa maison familiale ? Je crois que c'était à... Toyama ? Nan attends… Ishikawa peut-être… Je crois me souvenir que c'était dans ces alentours là.»

D'un regard vers l'horloge je remarquais qu'il était 14 heures.

«Oui oui, je te dirais si j'obtiens des infos sur là où il pourrait être. Ce n'est pas comme si je lui devais quelque chose. Je n'ai pas reçu mon salaire de sa part depuis 6 mois maintenant. J'ai dû vivre au bureau pendant 3 mois parce que j'ai pas pu payer mon loyer et que j'ai été jeté de mon appartement… Ouais d'accord. Bon bah...»

Après ça, je claqua mon téléphone pour raccrocher.

«Pfiouu...»

Soupirant, j'appelai la personne derrière moi.

«Président, j'ai terminé mon appel.»

Un peu après, une voix répondit; un humain caché sous un bureau enroulé dans un futon commença à ramper.

«Wow, une performance géniale de la part de Hashiba-kun~! Merci beaucoup ! Vraiment, merci du fond du cœur !»

Le vieil homme dodu qui avait sauté depuis le sol levais sa main haute et laissa un sourire traverser son visage entier.

«Ces types, il y avait une rumeur comme quoi ils étaient un groupe de voyous. Ils ont des visages menaçants, et leurs yeux ont ce regard perçant, froid. J'ai souvent du mal avec ce genre de types. Y'a pas longtemps, un d'eux m'a dit qu'il me délogera un de mes yeux si jamais je ne les payais pas !»

«Patron...»

Encore une fois, j'ai soufflé, puis retourné mon siège en direction du patron. Avoir à négocier un appel avec un client vous demandant à propos des délais dans l'agenda… ce n'est jamais facile. Et celui à qui fait appel le patron, c'est toujours moi. Ça me donne envie de souffler encore plus.

«Pourquoi vous ne les confrontez pas comme un adulte ? Même si vous fuyez d'endroit en endroit il vous-»

«Je sais, je sais, Hashiba-kun ! Il semblerait que la seule fin qui m'attende soit d'être jeté par-dessus bord dans la baie de Tokyo, attaché à une grosse pierre et avec ma dette de 50 millions.»

«Si jamais ça arrive..»

«Mais s'il te plaît crois-moi ! Si ce manga en cours d'écriture se vend bien, il y aura 30 millions qui m'attendront ! Mais avant ça, on peut pas les laisser le découvrir, sinon mes plans vont être réduits en poussière !»

«Haa...»

Je travaille à une compagnie de jeu vidéo, et le président ici présent est bel et bien le président de cette dite compagnie. Donc... pourquoi parlait-il d'un manga ? Dans tout les cas, il était très enthousiaste de le créer, sans un aucun doute…

«Ce projet est incroyable ! Le premier en son genre ; sortant en même temps en papier et en ligne ! La même œuvre peut être lu gratuitement depuis son PC ou même sur son smartphone ! Et l'auteur est un vétéran du célèbre Shonen J*mp !»

Il a sorti une tablette et m'a montré le fameux site, même si je ne lui avais pas demandé. Ce n'était pas un site que j'avais l'habitude de voir. Peu importe comment vous le regardiez, son design était clairement dépassé. C'était le genre de site qu'on voyait il a 10, non voir même 20 ans !

«Patron, ce site est monétisé au moins ?»

«Monétisé ? Ça veut dire quoi ça ?»

Il semblait être complètement perdu.

«… L'éditeur affilié, qui est-ce ?»

«Personne. On n'en a pas.»

«Vous allez vendre le manga en tome ? Comment allez-vous faire pour en dégager des revenus ?»

«En utilisant un système de frais de souscription ! Oh, et pas besoin de les faire payer tout de suite !»

On va subir un gros retour de bâton si on n'est pas clair avec les abonnés à propos des frais de souscription. Quand ils vont s'en rendre compte, on aura soit plein de plainte soit un désabonnement de masse… Ce gars ne voit même pas ça venir ?

«C'est imprudent de procéder comme ça. Si nous ne nous alignons pas sur le modèle du marché-»

«On s'en fiche de ça ! Aussi longtemps que les œuvres seront intéressantes à lire, on trouvera une façon ou une autre de réussir.»

«Vous n'y arriverez pas !» dis-je tout en frappant du poing sur la table.

Le président hurla «Tu ne veux pas s'il te plaît arrêter !? La violence ne résout rien tu sais...»

«C'est à cause de votre personnalité imprudente et crédule, et votre inhabilité à prévoir les choses, tous les employés décents de cette minable société se sont tous barrés, pas vrai ? Corrigez moi si je me trompe.»

«Tu n'avais pas besoin d'être si direct...»

«Mais j'avais besoin de le dire ! L'animateur clé ? Le scénariste ? Le développeur en chef ? Même les gars de la comptabilité, qui ont désespérément essayé de sauver les finances de cette entreprise en faillite, ils ont tous plié bagage ! Tu avais une équipe entière, mais ils ont tous quitté le rafiau pendant qu'il coulait, hein ?»

«C-C'est vrai… J'ai perdu tout le monde. Tout le monde… sauf toi Hashiba-kun...»

«J'étais en retard pour démissionner. À vrai dire, moi aussi je-»

«Mais grâce à toi, «Beau cul ! ~ L'histoire du cul de la fille mignonne~» est sorti ! Tu m'as vraiment sauvé à un cheveu, et je te rappelle que ce n'est pas la seule fois où tu m'as sauvé ! Donc s'il te plaît, prête moi de la force pour ce nouveau projet..»

«… Avant ça, il y a une dernière chose que je dois faire.»

Je retournais mon siège en direction de l'écran LCD.

Il y avait un large nombre de courriel non lu dans la messagerie de la boite.

Tous étaient des messages mécontents à cause de dépenses non-payés par le patron ou des clients qui n'arrivaient pas à entrer en contact avec lui.

«Bref, arrêtez de pourchasser un rêve. C'est bien d'avoir des idées, mais être président signifie que vous devez être réaliste dans vos projets. Vous comprenez ?»

Haa, je lâcha encore un énième soupir.

«Bon, même si je suis si réticent envers ce projet, je vais quand même vous suivre Président. Donc s'il vous plaît étayer moi au moins ces dettes et occupons nous du prochain projet...»

Quand soudain, au milieu de mon baratin, pouf ! Dès que j'ai levé les yeux, le président avait disparu de mon champ de vu.

«Attendez, Président !?»

Même en cherchant sur le pas-si-spacieux sol, je ne pouvais toujours pas le trouver.

«Où est-ce qu'il a pu passer ?..»

Je l'ai cherché partout 2-3 fois de plus. À la 3ème fois, j'entendis quelqu'un parler :

«Kyaaa ! S'il vous plaît pardonnez-moiii !!»

Un cri pathétique et surpris se fit entendre venant de dehors.

Confus, je me leva et regarda par la fenêtre.

«Enfoiré ! C'était donc là que tu t'étais caché, hein ! Tss, je pensais que y'avait pas moyen que tu sois là, mais au final t'es bien là.»

Il y avait 2 hommes habillés en noir qui entouraient le patron, le portant par les bras.

«Non, c'est pas vrai ! Je ne me cachais pas ! Je remontais juste le moral de mon employé ! Il est arrivé vers moi en pleurant donc-»

«Ouais ouais, on t'a entendu, maintenant rentre dans la voiture, en faisant genre qu'il ne se passe rien.»

«Nooooon, arrêtez ! Je déteste les voitureeeees !»

Ils l'ont poussé vers le siège arrière du break blanc avec une batte en métal. La porte s'est refermé d'un coup ! Bang !

La voiture se dirigeait vers l'ouest, le son du moteur s'éloignant de moi, ainsi que le président.

Rapidement, la silhouette de la voiture disparue. L'odeur de l'échappement aussi. L'entièreté de mon entourage s'effaça, et pourtant je continua à regarder dans la direction où la voiture a disparu.

Le soleil commença à tomber petit à petit dans l'horizon.

«Bien, je suppose que je n'ai plus de travail maintenant...»

°°°°

Kyouya Hashiba, 28 ans.

Né et élevé dans une ville provinciale dans l'est de la Préfecture de Nara, j'ai eu mon examen dans une université privée locale. J'ai essayé d'avoir mon travail de rêve qui était développeur de jeux vidéos, mais je n'ai jamais eu ma chance et j'ai fini par devenir vendeur de voitures. Je n'étais pas satisfait, donc je n'ai pas arrêté de passer de travail en travail, mais je n'ai jamais oublié mon rêve. C'était quand je travaillais dans un magasin geek à Akihabara que j'ai fait la connaissance d'un certain président d'une société de jeux vidéos. J'ai réussi à être bien vu par lui, et j'ai été invité par lui à l'aider faire de sa vision une réalité. Âgé de 26 ans, j'ai fini en temps que directeur d'une entreprise… de jeu érotique.

Cependant… l'entreprise n'a jamais été à la hauteur du rêve du président.

À ce moment là, le président disait qu'il allait y avoir un animateur clé très connu sur le projet, mais après une conversation de 5 minutes par e-mail avec cette personne, elle a refusé. Finalement, une femme qui faisait animatrice clé, que j'ai connu durant mes jours de vendeur dans un magasin, après que je l'ai supplié pendant longtemps. Elle a quitté l'entreprise après que le patron lui ai fait des avances sexuelles très rapidement après son arrivée. L'auteur connu que le président se vantait connaître ? La cerise sur le gâteau c'est qu'après ne pas nous avoir répondu, il a posté sur son Twitter «Je viens de recevoir le mail le plus à chier et rude de ma vie mdrrr». Au final, nous n'avons pas pu avoir d'auteur. Le scénario ? C'est le président qui l'a écrit. Tout ça était de la faute du président et sa visualisation idéalisée d'un staff rempli de MVP. Le développement du jeu avait rencontré de nombreux gros problèmes parce que le président n'avait pas les fonds nécessaires pour la production. Et parce qu'on avait commencé le développement sans ressources, on a dépassé la date de sortie de 6 mois, le décalant d'un an au final pour sa sortie.

C'est souvent le cas. Ça dépeint un portrait très cruel de l'industrie de l'érotique, mais c'est la vérité.

«Vraiment, c'est quoi son problème à ce gars… Ce "patron"..»

Au fur et à mesure que les gens quittaient la boite, je devais bosser encore plus. Sans un animateur clé, j'ai d'une manière ou d'une autre réussi à faire quelques dessins, en apprenant en imitant. Quand le dessinateur digital a disparu, j'ai dû apprendre à ajouter des couleurs tout en me battant avec le logiciel d'animation, parvenant finalement à réaliser un trailer du jeu. Faire les voix du jeu, écrire le script, programmer… peu importe ce que c'était, je le faisais.

Même avec mon sacrifice, le jeu a fini par ne pas être fini. Le programme que le président se vantait été plein de trous. Au moment du 5ème patch, le jeu devenait à peu près stable. Cependant, personne n'en avait quelque chose à faire.

Dépité, j'ai acheté un ticket pour le dernier bus allant à Nara et je suis parti.

Ma destination ? La maison de mes parents.

Au final, le patron n'est jamais revenu. Au final, mon salaire ne m'a jamais été versé. Au final, j'ai été viré de mon appart car je ne pouvais pas payer mon loyer. Au final, j'ai même été dégagé du bâtiment dans lequel les bureaux de l'entreprise étaient. Je ne pouvais plus rien faire que de jeter l'éponge et de rentrer chez les miens.

Il y avait quelques espoirs; plusieurs personnes de l'industrie m'avait contacté pour s'excuser du fiasco, et m'ont invité à les rejoindre. Si je le voulais, je pouvais rester dans ce genre de travail.

Cependant, j'en avais déjà marre.

Même si j'aurais aimé un travail dans le monde du jeu érotique, ce côté de moi qui était malade d'avoir travaillé pour un type comme ça même avec mon regard avisé m'a donné envie de vomir rien que d'y penser.

Je dois juste être fatigué de tout ça, mais je ne pouvais penser à rien d'autre.

«Hmm ? Une notification ?»

Mon téléphone vibrait dans ma poche.

C'était un mail arrivant.

Cela venait de Nico Douga.

«Ah, le live de l'entreprise qui commence à 21h va bientôt se lancer.»

Je m'étais enregistré dans quelques communautés de créateurs de jeux érotiques, certains étaient de mon ancien travail. À cause de ça, j'étais notifié à chaque fois qu'un nouveau programme sortait. Ce live était celui d'une grande entreprise du milieu: Saku Seed Soft.

Vu qu'il était presque 21h, je brancha mes écouteurs et je me mis sur le live.

«… Une nouvelle annonce de projet ? Maintenant où est-ce que…Ah, là.»

Saku Seed Soft est un vétéran dans le milieu, faisant de gros profits. Ils sont de supers créateurs qui ont produit plusieurs logiciels avec trois licences stables.

Cependant, en échange de cet stabilité, les créateurs et le staff sont toujours à peu près les mêmes personnes. Donc, ils sont toujours critiqués parce que leurs projets manque d'un vent de fraicheur.

Cependant, cette annonce était complètement différente.

«Ils lancent une nouvelle licence ? Ça ne se peut pas…»

On dirait que les spectateurs qui sont probablement des fans sont choqués, de l'excitation et de la méfiance pouvait être lue dans les commentaires.

«Merci d'avoir attendu ! Bon, c'est l'annonce d'un nouveau projet.»

Le producteur barbu de Saku Seed Soft, un visage connu dans l'industrie, l'a annoncé avec un sourire. Puis, l'écran est devenu un trailer.

C'était évident qu'ils avaient dépensé une somme incroyable dans ce trailer. Celui que j'avais créé en me dépêchant ne pouvait pas être comparé ne serait-ce qu'un peu à celui-là.

«Hein !?»

La scène montrant les créateurs arriva, et je me suis levé d'un coup sans réfléchir.

Dans le bus de nuit, tout le monde me regardait, se demandant ce qu'il venait de se passer.

Malgré ça, je ne pouvais pas retirer mes yeux de mon téléphone.

Sur l'écran, les crédits défilaient, écrits en gros.

«Design des personnages: Shino Akishima

Scénario: Kyouichi Kawagoe

Musique: N@NA»

Il y avait plein de commentaires comme s'ils voulaient cacher ce nom.

«Ça doit être un mensonge ahah… Comme on pouvait s'y attendre de Saku Seed Soft»

Je murmurais ceci pendant que je me laissais tomber sur mon siège.

Shino Akishima, illustratrice. Cette fille est la même animatrice clé qui a décidé de nous refuser sur notre projet. Aussi, elle est l'une des meilleurs du business, ayant une expérience à la télé en faisant des designs de personnages d'animes. L'autre jour, j'ai entendu qu'elle faisait sa première exposition en solo. Je dois l'avouer, mais son artbook est ma possession la plus chère.

Kyouichi Kawagoe, auteur de Light Novels. Son œuvre «L'épée sanglante du chagrin», un livre-magazine destiné aux fans de light novels, a occupé la première place pendant deux années consécutives, et lui a valu la deuxième place pour cette saison d'animes. Récemment, il s'est lancé dans un roman de littérature pour le grand public, recevant de grandes éloges.

N@NA, une chanteuse autrice-compositrice. Sa popularité a rapidement augmenté après avoir été découverte grâce à son anime et ses chansons Vocaloid sur Nico Douga. Maintenant, elle est dans un gros label de musique et elle sort hit sur hit. Les billets pour la voir en live sont devenus des reliques sacrées; vous pouvez facilement dépenser 100.000 yens sur des sites d'enchères pour les avoir.

En vrai, je suis fan des trois. Naturellement, j'ai la collection complète des produits des jeux où Shino Akishima était en charge de l'animation clé, lu chaque recoin de tous les documents de worldbuilding de Kyouichi Kawagoe, acheté Ai-bra (abréviation du nom de son light novel) depuis son premier volume. J'ai même acheté (douloureusement) un billet pour un concert de N@NA, et j'ai agité mon bâton lumineux jusqu'à ce que mon bras pleure de douleur.

Bref, il est de fait que ces gars sont l'élite de la création.

Le producteur barbu apparu encore, déclarant avec enthousiasme qu'il va y avoir une adaptation en anime, en série, ET en roman. Et tout ça les un peu après les autres directement après la sortie du jeu.

Ces trois semblaient s'aligner pour remercier tout le monde, mais j'ai décidé de couper le live ici.

«Haa….»

J'ai soufflé, la surprise prenant le dessus sur mon corps.

En plus du fait qu'ils soient tous des élites, ces 3 créateurs partagent tous une chose en plus…

Tous les 3… ils ont tous gradués de la même école d'art à la même année.

Même à cette époque à l'école, ils sortaient du lot. Ils n'étaient pas les seuls; à ce moment là, il y avait beaucoup de gens talentueux durant ce semestre. L'industrie l'a appelé «la Génération Platine».

«Un jeu où les têtes de proue de la Génération Platine tous présent pour faire un jeu… Ça semble être de la fantaisie, vraiment...»

Comparé à ce qui est arrivé à mon «ancienne» entreprise avec notre animatrice clé qui est partie à cause de harcèlement sexuel… La différence me donne juste envie de rire.

À l'époque, j'aimais jouer aux jeux.

Au collège, je me retrouvais à chatter avec mes amis à propos des jeux vidéos. Tout mon argent de poche allait dans ces jeux. Une fois, j'étais tellement à fond dans un chef d'œuvre que je me suis mis à écrire des titres et des idées dans un cahier de note. J'ai décidé alors que je voudrais rentrer dans une entreprise de jeux vidéos dans le future.

Mes rêves se sont vite effacés face à la réalité. J'ai gradué depuis une université basique. Je me suis souvenu du moment où j'ai raté mon entretien pour rentrer dans une boite de jeux vidéos. Et encore, j'avais remarqué que ce n'était pas un métier que je voulais vraiment faire.

C'est pourquoi quand j'étais directeur d'une entreprise de jeux érotiques, j'étais vraiment heureux.

Même si ça n'a été que sur quelques petits titres, j'ai pu aider à créer le «jeu» dont j'ai longtemps rêvé.

Ce jeu érotique… que j'ai emprunté à un ami, me gardant debout toute la nuit, et me tirant des larmes. Ce jeu où j'ai été tant bougé que j'ai acheté une tapisserie de l'héroïne avec tout l'argent que j'avais gagné de petits jobs. Ce jeu que j'ai acheté qui nous a tous blessé à cause de la pluie glaciale qui nous tombait dessus le jour de la sortie. Ce jeu érotique… c'était à mon tour de le créer…

Ce jeu… a tourné en une bad ending où j'ai désespérément essayé de supporter le pire patron.

«M-mais je n'avais pas le choix.»

C'était une terrible façon de conclure tout ça. Le patron était un rêveur qui rêvait de jeux. Pour cette raison seule, j'avais de la sympathie et je coopérais désespérément avec lui. Parce que j'avais ce sentiment, et que c'est même arrivé à un moment où j'étais le dernier restant, j'ai sorti le jeu peu importe si la chance était contre moi.

Cependant, ce rêve c'était arrêté trop tôt.

«À nos chers voyageurs, le bus arrive bientôt à Shizuoka. Le bus s'arrêtera pour 10 minutes à la zone de service. Je répète..»

L'annonce continuait dans le bus. En remettant bien mes habits, je me préparais à aller aux toilettes.

Au moment durant le live, une interview festive devait probablement avoir lieu.

Avec ces 3 créateurs parlants, de nombreuses personnes devait se rendre compte qu'ils avaient envie de jouer et de terminer ce jeu. Et plus important, d'avoir de très hautes attentes.

Et à côté, il y a moi. Il n'y a pas une seule personne saine dans ce monde qui voudrait s'arrêter et s'occuper du travail et de business ici à la station service.

Ces trois personnes de la «Génération Platine», elles avaient 2 autres points communs.

Tout les 3 sont nés en 1988.

--- Tout les 3 avaient mon âge.

°

Aussitôt que je suis arriver chez mes parents, on m'a ordonné de ranger ma chambre.

On dirait que ma petite sœur Miyoko reste ici elle aussi. Elle s'est marié à Tokyo, mais a divorcé, finissant en temps que mère seule. Ha… le grand frère est un chômeur, la petite sœur est une mère est divorcé et mère solitaire. Entre nous deux, c'était seulement des hauts et des bas.

Il n'y avait aucune façon pour moi de dire que je ne suis pas un chômeur. Je venais juste de nettoyer à fond ma chambre.

«Hmm ? Est-ce que ça a toujours été là ça ?»

Une boite d'image était sur mon étagère. En regardant à l'intérieur, j'ai fait un bond dans le passé.

Un carnet de note était rempli d'élément de mon jeu bien trop idéalisé. Un carnet de gribouillages qui était rempli d'ébauches que j'ai fait en 5 jours après avoir lu un conseil en ligne qui disait que «si tu t'entraînes tout les jours, tu dessineras de mieux en mieux». Il y a plein de light novels et de mangas aussi. Tout mes trésors du passé.

Cependant, de tous les vieux trésors, celui qui DEVAIT être là n'y est pas.

«Hmm ? Où est-ce qu'il a pu passer..?»

J'ai fouillé tous les coins de cette boîte. Rien. Maintenant, je retournais toute la chambre. Rien dans le bureau, dans les trous des étagères… ça n'était pas là.

Quand j'étais en mauvais position, j'ai senti la lumière dans ma main vibrer.

«Un appel ?… Oui, allô ?»

«Ahh, grand frère ? Désolé que ce soit à toi de nettoyer ta chambre~, est-ce que ça va ?»

C'était ma petite sœur. Elle n'avait jamais perdu son accent du Kansai, contrairement à moi.

«Ça va. Qu'est-ce qu'il y a ?»

«Après que t'aies nettoyé ta chambre, j'ai remarqué qu'une de tes affaires s'était mélangé aux miennes. Je me disais peut-être que tu la cherchais...»

«Un truc à moi ? Qu'est-ce que c'est ?»

«Hmm, ah ouais, c'est une notification d'acceptation dans une université. Tu considérais pas ce truc comme un trésor ?»

«… Ouais j'étais justement en train de la chercher. Tu me sauverais la vie si tu pouvais me l'amener.»

«Ça ne me pose pas de problème. Bien, à toute alors~.»

J'ai raccroché. Soulagé, je me suis mis dans mon lit, sans même changer mes habits.

J'ai regardé le plafond. Ce plafond… il n'a pas changé depuis le lycée.

«À cette époque… pourquoi avais-je même passé cet examen...»

J'étais à cette époque l'étudiant le plus moyen avec des notes hyper moyennes. J'ai essayé de rentrer dans pleins d'université dans la région de Kansai, toutes complément moyennes elles aussi.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai aussi demandé une autre école. C'était une école différente des autres, dans une autre région.

L'école d'art d'Oonaka, en spécialisation cinéma. Ici à l'université, les gens talentueux étaient autant communs que des moutons. C'était de là où est sorti que ce directeur d'animes que tout le monde connaît, où le mangaka génie qui a dessiné Akai Honoo a passé la première moitié de sa vie, et de plusieurs développeurs de génie en herbe.

Elle était connu sous le nom d'Oogei, remplie d'excentriques. Une école excentrique où il est normal qu'un cinquième des étudiants abandonnent. Cette université… c'est là d'où ces 3 personnes que j'admirais venaient.

Il y avait des examens avec des story-boards et des scénarios. J'étais très perplexe à l'époque par le questionnaire d'entrée. J'ai passé le test sans vraiment y porter attention sans me stresser de savoir si je réussissais ou non. Cependant.. j'ai quand même été accepté.

Ouais, c'est vrai. J'ai réussi l'examen.

À ce moment là, j'étais vraiment fier de moi. Cependant, même si j'ai été accepté dans l'université que je voulais le plus, je n'y suis jamais allé.

Si j'y étais allé… j'aurais été camarade de classe avec ces 3 là…

«Haha, je suis devenu quelqu'un de lambda.»

Même si c'était la vérité qu'Oogei m'avait accepté, ça n'aurait pas été sûr que je devienne un génie moi aussi. Avec des si, on refait le monde. Mais c'était ce que j'aurais aimé penser, moi qui avait eu une vie pire que de la merde.

«C'est vrai… si c'était le cas...»

M'imaginer vivre ma vie à Oogei avec eux, ces 3 personnes que je n'avais jamais rencontré...

M'imaginer avoir une discussion avec eux à propos de faire des trucs, s'embrouiller, bouder, pleurer et rire.

Puiser une motivation dans les trucs que nous avons créées en équipe, aller même jusqu'à créer quelque chose moi-même.

Et après… et après…

À ce moment-là, j'ai arrêté mes visions idéalisées.

«Et alors ça…!»

Le coin de mes yeux devint chaud, et ma vision commença à se flouter.

L'air a rapidement transité dans mon nez, avec chaque respiration étant lourde.

«C'est déjà… trop tard...»

Tout s'arrêta il y a 10 ans de cela.

Le résultat de chasser un rêve irréaliste uniquement en étant à moitié à fond, c'est mon moi présent. Le résultat d'être choisi par un pathétique patron d'une boite pourrie, c'est encore mon moi présent.

J'avais prévu de tout supporter, amer, jusqu'au bout. Cependant, j'étais impuissant. Impuissant face à l'animateur clé qui avait dit qu'il persisterait malgré les conditions pourries. Impuissant face à l'artiste qui travaillait malgré son planning désastreux. Je n'avais aucune réponse à leur offrir…

«Qu'est-ce qu'est exactement ma vie...»

Arborant un sourire qui me blessait, je ferma doucement les yeux.

Si seulement, peu importe comment, je pouvais retourner à cette époque.

Je me souvenais de l'époque où je passais mes examens.

À cette époque, ma petite sœur n'était même pas encore au collège.

À chaque fois, quand une lettre d'une université m'étais délivrée, ma petite sœur venait me la délivrer gentiment depuis la boite aux lettres à ma chambre. Elle était comme mon baromètre; elle baissait les épaules et faisait la tête si c'était un échec, et sautillait de joie en entrelaçant ses doigts avec les miens si je réussissais.

J'ai entendu le son de quelqu'un montant les escaliers.

«Hmm, elle est revenue ?»

À cause du bruit, j'ai ouvert les yeux.

Pour pouvoir regarder l'heure, je tendis la main vers mon smartphone, quand soudain:

«Grand frère !»

Elle ouvra la porte d'un gros bang.

«Qu'est-ce qu'il y a Miyoko ? Tu m'as surpris… Eh, c'est quoi ces habits là..?»

«Hein ? Bah, c'est mon uniforme de cours enfin !»

Ma petite sœur m'avait répondu avec l'air de dire «Mais qu'est-ce qu'il raconte lui».

«Nan pas ça… Tu fais du cosplay ?»

Est-ce que son ancien mari kiffait ce genre de trucs ?

Elle ne m'avait rien dit de la sorte.

«Qu'est-ce que tu racontes grand frère ! Bref, tiens !»

Sans trop faire attention à ce que je disais, elle posa une petite enveloppe devant moi.

«Grand frère, bravo, tu es accepté !!»

......… Hein ?

Nan, tu m'avais bien dit que tu me ramenais ma lettre d'acceptation à l'université que tu m'avais pris sans faire exprès, mais me la rendre de manière si extravagante ? Et avec ce cosplay ?

«Mais ce que tu m'avais dit au téléphone...»

Pendant que je disais ça, la main qui cherchait mon smartphone s'arrêta.

Je n'avais pas de smartphone.

À sa place, il y avait un vieux téléphone à clapet.

Un chaos commença à prendre place dans ma tête.

«Eh ? Attend un peu...»

Je regarda ma chambre à nouveau.

Au bout de mon lit, il y avait une télé cathodique, avec à côté une console PS2.

Il n'y avait que 7 volumes de Zero no Tsukaima sur l'étagère alors que je sais que je les ai tous achetés. Asterisk War… Ainsi que Boku wa Tomodachi ga Sukunai… Je ne les voyais pas.

Avec mon esprit en mode panique, j'ai foncé sur le calendrier qui était accroché au mur.

«Grand frère ? Y'a un problème ? Tu n'arrêtais pas de jacasser avant que tu serais accepté dans une école d'art. Maintenant que tu es vraiment accepté... Tu agis de façon totalement louche… Au fait, pourquoi tu parles soudainement dans un japonais standard ! Où est passé ton accent !»

Sa voix… je n'arrivais pas à l'accepter dans mon esprit.

Toutes ses choses perplexes qui s'enchaînent rapidement… Tout ça me mène à la réponse devant moi. Sur le calendrier…

«On est en 2006...»