Avec la tactique développée par Fraya, le moral du camp des sauveurs de Faironne est remonté au beau fixe. Les deux duos se regardent intensément, guettant le moindre mouvement chez l'autre, prêt à agir à la seconde. Même Rai, inspirée par la trouvaille de sa partenaire, pense en être capable. En effet, d'après ce qu'il a pu découvrir sur sa propre énergie, s'il réplique ce processus, il pourra combler l'écart que creusait la Kozana. La seule condition pour que tout ceci fonctionne : garder son calme quoiqu'il arrive.
« Vos énergies ont pris une autre allure. Et alors ? Vous croyez sincèrement pouvoir nous battre ? provoque Aritsune.
- Nous possédons à nous deux plusieurs talents du grand Ki-Ramen. Jamais vous nous arriverez à la cheville. Nous sommes invincibles. complète son collègue.
- Vous n'avez aucune chance de vous[...] »
Soudain, Fraya apparaît tout près du provocateur, une traînée de feu noir derrière elle, poing décoché, chargé et bloqué par sa cible.Une onde de choc s'en suit. Les spectateurs restent bouche bée par cet assaut.
« Gibar Ki ! »
Il lâche une onde invisible pour la forcer à reculer. Elle semble atteinte. Un peu de sang coule le long de sa bouche.
« Vous voyez ? Vous restez incapables de nous atteindre ! »
C'est alors que Rai charge Aritsune en répliquant comme prévu le même procédé utilisé par sa partenaire, traînée blanche lumineuse derrière lui. Poing encore bloqué.
« Gibar Ki ! »
Il tente de répliquer avec la même attaque sauf que Rai esquive grâce à un déplacement lumière. Ses mains émettent de la lumière. Il tente de lancer un nouvel assaut. Sentant que quelque chose vient de changer, Daigaku, en utilisant son sceau de téléportation, l'intercepte.
« Hufokyon ! »
Plus habitué à leurs techniques, Rai adopte une posture défensive pour encaisser le contre- coup. Dans la seconde suivante, Fraya se rue vers le Kiyuza. Légèrement enragé par leur sursaut de confiance, Aritsune tente d'asséner à la fille de son vénérable un coup de pied chargé. Elle parvient à l'esquiver au tout dernier moment. Hors de question de laisser ce sentiment l'emporter chez leurs ennemis. Le collègue de Daigaku injecte plus de forces dans la bataille.
« Péopar Ki ! »
Cette fois-ci, impossible pour elle de réaliser quoique ce soit pour l'éviter. Elle se prend un direct du droit l'envoyant sur Rai, qui s'écarte juste avant.
« Mais c'est pas vrai ! Pourquoi ils arrivent pas à les toucher ?! s'indigne Lyn.
- Ils sont vraiment invincibles ! Peu importe ce qu'ils tentent, il n'y a pas moyen de les forcer à plier ! complète Korit.
- Vous ne voyez rien ? » demande Calibak.
Intrigués par sa question, les autres spectateurs le regardent.
« D'accord, ils ne les touchent pas. Mais les coups de leurs adversaires sont soit bloqués soit évités.
- Et alors ? Ça ne nous avance à rien ! répond Tekina.
- Oh que si ! Ils voient leurs mouvements maintenant. Juste avant qu'un coup soit porté, j'entends un drôle de bruit. Ça doit être du à une brutale accélération de leur part.
- Je te savais pas si intelligent toi.
- Professeur Yoru... M'a tout appris... Contrairement à vous.
- Oh ça va ! On a tenté ! Et puis c'est pas le moment de radoter ça ! »
Bien que cette petite dispute parvient à lui arracher un léger sourire, Lyn espère au plus profond d'elle que leurs futures attaques réussiront. Leurs opposants cachent sans doute leurs derniers atouts. Cette simple l'idée lui glisse une terreur rythmant en dents de scie avec les joies éphémères procurées par les différents exploits de leurs deux derniers protecteurs du système Kigen actuel.
« Vous avez déjà perdu ! La victoire est à nous ! »
Fraya se remet droite, essuyant le sang sur sa bouche, le regard focalisé sur ses cibles.
« Ne soyez pas présomptueux. »
Une légère aura grise entoure Daigaku. Un sceau, plus complet que celui lui permettant de se téléporter, apparaît sur son ventre.
« Téliponyon ! »
Soudain, grâce à un développement énergétique apporté par la tactique de Fraya, Rai parvient à le voir se déplacer au ralenti. Dans un premier temps, cela le gêne un peu. Est-ce donc ça que sa partenaire perçoit ? Dans un second temps, se recentrant, il embrasse ce progrès, relâchant un peu plus de lumière. Tout reprend un cours normal. Le Kiyuza apparaît devant Rai, poing chargé, décoché, oui, mais paré. Une onde de choc, plus intense que la précédente, en résulte. L'attaquant s'étonne que sa cible peut le suivre. Irrité par cette nouvelle, un autre sceau apparaît sur son avant bras.
« Dismiser ! »
Comme toutes les fois où il prononça ce mot, il tente de lui renvoyer l'énergie que Rai a utilisé pour le parer. Contre toute attente, ce dernier s'écarte et profite de ce moment pour matérialiser une sphère blanche lumineuse, prêt à la lancer. Impossible selon le Kiyuza.
« Téliponyon ! »
Daigaku se téléporte pour éviter la technique de Rai. Grâce à la vision à laquelle il a désormais accès, le porteur de l'Hoshaku se rend compte qu'un projectile noir fonce vers le Kiyuza. Cela confirme que, pendant cet état, sa partenaire peut en plus attaquer. Un autre sceau apparait sur la paume droite d'Aritsune.
« Toknaklyon ! »
Grâce à une manipulation bien particulière de l'énergie neutre présente dans le corps de son partenaire et celle présente dans un rocher près d'eux, il échange leurs places. La seule chose que les spectateurs perçoivent du combat : le rocher se faire éclater par le projectile noir.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Lyn.
- On n'a rien vu. » avouent Tekina et Korit.
Du côté des Kiyuzas, l'incompréhension règne. Avec la preuve ultime que leurs adversaires commencent à les rattraper, leurs visages changent d'expression. Les fissures au sol s'élargissent. Les feux grandissent. Des grêlons de plus en plus volumineux tombent. La fréquence des éclairs augmente. Sentant qu'il a perdu trop de temps, Raiémet de la lumière.Il prend une posture. Ce qu'il produit se concentre dans la paume de ses mains. Une fois la quantité désirée atteinte, il tire un vif rayon d'énergie blanche.Aritsune s'avance, mobilisant son ki.
« Bétaram ! »
Il bloque le rayon avec sa main droite, tout en éprouvant des difficultés. Sur le moment, il s'étonne du progrès accompli de son opposant. Une occasion rêvée de les déstabiliser s'offre aux porteurs des créations de l'Interdit. Après avoir plissé alors les jambes, Fraya fonce vers Aritsune à très grande vitesse grâce à une propulsion d'énergie noire. Dans le mouvement, elle décoche un poing. Tout comme son collègue, Daigaku le bloque péniblement. Un engouement encore plus expressif emporte les spectateurs.
« Allez ! encourage Lyn.
- Tu vas l'avoir ! poursuit Tekina, complètement en feu.
- Vous sentez toute cette puissance qu'ils dégagent ? C'est fou ! ajoute son frère.
- Ouais ! Allez ! Butez-les ! »
Pour le première fois depuis très longtemps, Aritsune peine à contenir l'attaque de quelqu'un. Avec un goût amer en bouche, il sent qu'il n'a pas le choix. Pour ne pas perdre plus longtemps la face, il décide d'activerréellement son aura. L'onde qui l'accompagne fragilise la végétation encore intacte. Sa réplique donne des frissons chez ceux qui ne les combattent pas. Le Kiyuza charge sa deuxième main.
« Galbomer ! »
Il frappe le rayon. Les forces insufflées suffisent pour le séparer en deux. En plus de cette scission, la technique donne à un tir invisible aux yeux de Rai. Sauf que, là où il a été touché, son corps n'est que lumière, à la grande surprise de tous, hormis Fraya et Daigaku qui poursuivent leurs violents échanges. L'ancien conseillercontinue à parer ses tentatives.
« Péopar Ki ! »
Il assène un direct en plein visage de la Kozana.C'est alors qu'il se rend compte qu'une légère couche de brume noire la couvre là où elle a été frappée.
« Pardon ?! »
La chaleur que Lyn perçoit lui donnerait presque la nausée. Le son que Calibak entend lui provoquerait presque des vertiges. Seul le duo de Zigriks, vu qu'il touche aux quatre éléments et à l'énergie neutre, n'est affecté par rien. Uniquement la stupéfaction transparait tout le long de leurs corps.
« Le grand Fumiaki ne faisait pas ça. affirme Korit.
- Ils ne dégagent plus du tout la même chose. » appuie Lyn une fois qu'elle a réussi à se débarrasser de sa gêne.
Rajik finit par bouger à nouveau.
« Tu vas bien ?
- Mieux... Si je peux dire ça.
- Tu as subi une lourde perte d'énergie. Ça explique pourquoi tu ne récupères ta capacité à mouvoir que maintenant. Je vais t'aider. répond Calibak.
- Tu peux réactiver ses muscles avec l'électricité ? demande la Shirenai.
- Non... J'ai trop puisé dans mes réserves. Il me faudra un moment avant de retrouver mes forces.
- Maintiens le alors. »
Rajik essaye de marcher mais, à cause de l'absorption forcée, ses muscles ne tiennent pas encore complètement. Il manque de tomber.
« Rajik, laisse-le te tenir. Il ne faut pas que ton état s'aggrave à nouveau. Tout ce que nous pouvons faire c'est encourager. » avoue Lyn.
Celui qui fut le meilleur ami de Yoru s'étonne que cette Shirenai se soucie de lui. Outre passé ça, il ne peut admettre qu'elle a totalement raison. Cette sensation d'impuissance qui lui causa bon nombre de soucis auparavant lui tord les boyaux. Frayaplace une main devant le ventre de son adversaire. Une flamme noire apparait. Sauf que, au moment où elle allait tirer, Daigaku disparait. Le phénomène de vue au ralenti se reproduit chez la Kozana. Elle voit une sorte de V gris et flou s'éloigner. Il ne peut s'agir que de lui.
« Tu ne m'échapperas pas. » pense-t-elle.
De retour à la vitesse normale pour tous les autres, le Kiyuza réapparait cinquante mètres plus loin, aura activée. C'est alors que, à leur grande surprise, tous voient qu'un projectile noir détruit une partie du décor. Lyn et Calibak semblent perturbés par quelque chose. Un son distordu parasite l'ouie du Zigrik.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Tekina.
- Regardez sa main. » indique Lyn.
Tous constatent la présence d'un peu de feu noir dessus, justifiant ce que capte l'affilié à la foudre.
« S'il est affecté de cette manière, ça veut dire qu'il a été contraint de parer. On peut en déduire qu'elle est plus rapide que lui sinon il n'aurait pas été obligé de parer.
- C'est vrai. » avoue Korit.
Fraya esquisse un léger sourire. Irrité qu'une trace d'une des deux énergies qu'il execre s'est posé sur lui, l'ancien conseiller secoue sa main pour s'en débarrasser.
« Comment... Est-ce possible ? » marmonne-t-il, blessé dans sa fierté.
L'attitude de la fille de son vénérable brise presque la dernière barrière qui le sépare de la furie. Avec le peu de sang-froid qui lui reste, il analyse ce qu'il vient de se produire. Comment a-t-elle pu réalisé ça ? Son déplacement était quasi instantané pourtant. Après tout, celui-ci repose sur une libération de son ki à travers de son corps avant de le transposer ailleurs. Même la foudre ne peut pas le rattraper. Autre argument qui appuie son point de vue : le fait que la Shirenai et ce traître de Kiyuza étaient incapables de le suivre du regard. Pourquoi, et surtout comment, y arrive-t-elle ? Rai profite de ce moment de confusion pour reconstituer son corps. Cette fois-ci, c'est au tour d'Aritsune de tomber dans la tornade de l'incompréhension et de l'érosion de la confiance en soi. L'absence d'effet de sa technique sur l'Hoshaku lui grignote ses certitudes. Elle est passée à travers lui comme si de rien n'était. Comment a-t-il réussi ça ?
« Ce n'est pas possible... Nous sommes les véritables défenseurs de Faironne. » murmurent-ils, se pinçant la lèvre inférieure.
Les deux anciens maîtres de Kigen serrent les poings. Désormais, ils ne peuvent plus se permettre d'échouer si près du but. Ils doivent finir le travail. Pendant ce temps, sur le champ de bataille de Kigen, Les Shirenais du Sud poursuivent leurs attaques contre les soldats Kiyuzas. Leur chef, le père de Lyn, remarquant le maître-conseiller, vient jusqu'à lui.
« Etes-vous la tête de gondole de Kigen ?
- Absolument. Je suppose que vous êtes leur chef.
- Tout juste.
- Je ne pensais que vous répondriez. avoue Shiki.
- Ne croyez pas que nous sommes venus vous sauver uniquement pour que nous ne soyons pas les suivants sur la liste. Quel est votre nom ?
- Je suis le maître-conseiller Tencubo.
- Oh, un prénom bien de chez nous. Vous aurais-je déjà croisé ?
- Non. Mais tout comme vous, je viens du Sud. Ravi que vous soyez là, noble Kazuki.
- Je ne vous cache pas que savoir que vous êtes des nôtres et que vous êtes à la tête de Kigen me gène beaucoup. Vous avez concrètement cassé l'accord entre nos deux peuples. Cependant, il faut bien reconnaître que ça représente plus de bénéfices que le contraire.
- Qu'est-ce qui vous a poussé à venir alors si ce n'est pas l'instinct de survie ? s'interroge le Négociant.
- Cher monsieur Tencubo, dans vos rangs, vous comptez une personne qui compte énormément : ma fille, Lyn. »
Une telle révélation bouscule celui qui l'a formé. Avec la contradiction concrète qu'il incarne actuellement à travers son titre, Tencubo craint que, par la suite, s'ils l'emportent face à l'ennemi, cela risque d'engendrer des problèmes en interne.
« Bah ça alors... enchaîne Shiki, reculant un peu histoire ne pas trop dévoiler ce qu'il comprend via cette vérité.
- Rassurez-vous. Je me suis bien occupé d'elle si c'est la question que vous vous posez. Et par occuper je veux dire entraîner dans sa maîtrise du feu.
- Elle a toujours voulu vous rejoindre malgré notre interdiction.
- Elle m'en a parlé.
- Où est-elle ?
- Monsieur Kazuki.... Votre fille a un réel potentiel. Elle pourrait me dépasser avec plus de contrôle. Ses compétences sont indéniables. Il faut l'admettre.
- Cessez votre beau portrait ! Crachez le morceau !
- Bien... Votre fille, Lyn, est aux côtés du Shirenai portant l'Hoshaku aux ruines du temple Kiyuza. »
Un silence. Le visage de Kazuki ne laisse rien transparaître. Face au submergement de plus en plus concret de l'armée Kiyuza par le renfort Shirenai, Renko, la peur au ventre, repart en direction de ses chefs. Lorsqu'il est assez éloigné des Izniens et des Braliens, les sceaux présents sur leurs fronts disparaissent. Ils tombent, inconscients.
« Qu'est-ce qui leur arrive ? se demande un épéiste.
- C'est certainement celui qui s'est enfui qui les maintenait ainsi dans cet état. déduit aisément une de ses collègues Zigrik.
Aucun mot échange entre les deux têtes des unités de manieurs d'éléments depuis. Cela ne semble pas inquiéter le Négociant.
« Vous voulez dire... Que vous l'avez envoyé là-bas, tout en sachant qu'elle risque fortement d'y laisser sa peau ? »
Le maître-conseiller n'ose pas lui répondre. Après tout, il ne sait ce qu'être parent implique. Kazuki se tourne vers les siens.
« Représentants du Sud ! Restez ici ! »
Ses sujets obéissent sur le champ. Sans communiquer encore une fois quoique ce soit sur ses intentions, le père de Lyn part dans la même direction empruntée par Renko. Personne ne le retient. Tencubo, dont les réserves d'énergie ont bien été entamées, malgré sa volonté de rejoindre la bataille principale pour honorer son titre, préfère s'occuper de ses soldats.
« Qu'est-ce qu'il croit faire là-bas ? » se demande le Négociant en parlant de Kazuki.
Pendant ce temps, sur le dernier champ de bataille, Aritsune et Daigaku s'étonnent chacun que leurs adversaires a forcé leur collègue à déployer autant d'énergie neutre. Quelle humiliation. Quelle honte. Eux qui se croyaient invincibles voient leurs convictions compromises. Tout le contraire chez les spectateurs. L'espoir vibre fort dans leurs coeurs et leurs esprits. La victoire approche.
« Allez ! Finissez-les ! » encourage Lyn.
Les perturbations météorologiques et environnementales, dû à ce qu'il se passe dans la Chambre des éléments, continuent leur expansion.
« Tu as raison. S'ils patientent trop, nous finirons par être pris pour cibles. » relève Calibak après qu'un éclair a failli le frapper.
Le moment est venu pour les Kiyuzas de passer aux choses réellement sérieuses. Du côté de Rai et Fraya, plus aucun doute ne subsiste. Pour eux, ils sont sur la bonne voie. S'ils continuent ainsi, ils peuvent les battre.
« Vous l'aurez voulu ! » hurlent les responsables du chaos envahissant le monde qu'ils chérissent tant.
Tout à coup, leurs auras viennent se compresser sur eux. La zone de végétation morte que Rajik avait crée lors de son explosion de rage s'étend alors de plus en plus. Sur le moment, Rai se demande ce qu'ils préparent.
« Rejetons de l'Interdit ! Emissaires du désastre ! Vous êtes les derniers obstacles à la propérité éternelle ! »
La compression de leurs manifestations concrètes d'énergie se poursuit. L'expansion du phénomène de désagrégation de la flore s'accélère, jusqu'à un kilomètre de diamètre. Au passage, lorsqu'elle atteint les spectateurs, un léger vertige les saisit pendant quelques secondes. Pour la Kozana, tout ceci lui est familier. S'ils condensent leur ki maintenant, c'est pour qu'il ne se disperse plus. Cela pourrait contrecarrer ce qu'elle parvenait à réaliser.
« C'est la fin pour vous ! »
Divers symboles apparaissent sur leurs corps. Certains d'entre eux sont trop complexes pour Fraya. Jamais de sa vie elle ne les a vu. Si elle avait accédé au rang de vénérable, les aurait-elle appris ? En tout cas, ça ne présage rien de bon.
« Nekzaryon... »
Leurs auras sont compressées au maximum. Les symboles s'illuminent d'une couleur dorée.Calibak entend un son strident si intense qu'il se bouche les oreilles. La chaleur émise atteint un tel seuil que, normalement, lorsque Lyn en perçoit une assez intense, elle attrape des sueurs, or, là, absolument pas.
« Ça va ? » demande Rajik, inquiet
- Il y a... Trop de puissance. Je ne sens rien.
- Leur signal... Est trop fort pour que je l'encaisse.
- Énarité ! » hurlent les Kiyuzas.
Des traits gris clairs sortent de leurs symboles, se connectant entre eux. Leurs pupilles disparaissent. Une telle démonstration de force effraye ceux qui ne participent pas au combat. Une fois la gêne passée, Calibak, en apercevant leur transformation, n'en revient pas. Selon la légende transmise depuis plus de deux siècles, le grand Ki-Ramen avait maîtrisé une forme de libération unique, nécessitant un assemblage spécifique de différents talents, dont certains figurent désormais dans la liste des interdits.
« J'ai... J'ai peur. affirme Lyn, les jambes tremblantes.
- Des monstres ! » complète Tekina.
Soudain, deux éclairs manquent de toucher Rajik et la Shirenai.
« Il ne faut pas rester ici ! alerte Calibak en panique.
- Et où veux-tu qu'on aille ? Peu importe où on va, les perturbations s'amplifient et nous risquons à tout moment d'être atteints. » relève Korit.
Comme si ça ne suffisait pas, une pluie de gros grêlons menace de tomber sur eux.
« Olowaréfaï ! »
Grâce à la formule prononcée par sa soeur, Korit invoque une onde de feu juste à temps pour les évaporer en un clin d'oeil.
« Heureusement que vous êtes là. avoue Rajik.
- On ne pourra pas tout le temps sauver le coup. Ce qu'ils nous ont mis nous a vachement bien affaibli. affirme la Zigrik.
- Merde !
- Ça tu l'as dit, nous sommes bien dedans. »
Un stress si intense pousse Calibak à prier intérieurement Faironne pour qu'il ne lui arrive rien. Bizarrement, malgré l'action des anciens maîtres de Kigen, Rai et Fraya restent calmes.
« Ils... Ils ne sont pas impressionnés ? s'étonne Daigaku.
- Ils jouent la comédie.
- Nous devons nous dépêcher. Es-tu prête ? » demande Rai à sa partenaire de combat.
Elle ne lui répond pas. Intrigué par son silence, il se tourne vers elle. Il constate son regard fixe, perçant vers ses cibles, les yeux presque prêts à lâcher des larmes.
« Tu vas bien ?
- Regarde ce qu'ils infligent à la Nature. Ils se prétendent en être les protecteurs. »
Ses propos évoquent chez Rai la philosophie des habitants du Continent de l'Est.
« Nous devons les arrêter.
- Tu as raison. »
A leur tour, les détenteurs de créations de l'Interdit amplifient leurs auras. Tout comme celles de leurs adversaires, celles-ci se compressent jusqu'à envelopper leurs peaux.
« Vous croyez vraiment que c'est en nous copiant que vo[...] »
Daigaku ne peut terminer sa phrase que Rai apparait pile devant son collègue. Un déplacement imperceptible pour tous, sauf les quatre participants au combat.Il lui colle un direct du droit en plein front avant de l'emporter avec lui sur des centaines de mètres en détruisant au passage les rochers et en fendant le sol en deux. Ce n'est qu'à ce moment précis que la victoire prend conscience de ce qu'il vient de se passer. Le porteur de l'Hoshaku finit par le propulser. Sa cible atterrit lourdement. La violence du coup parvient seulement aux spectateurs sous la forme d'une secousse. Leurs visages transpirent l'incompréhension totale.
« Qu'est-ce que [...] »
Fraya attaque à son tour, à la même vitesse que son partenaire de combat. La charge est si brutale que le Kiyuza peine à parer. De multiples secousses rendent difficile le fait de rester debout pour le groupe supportant les deux derniers remparts à la préservation de Faironne, même pour Rajik possédant pourtant un niveau convenable dans la maîtrise de l'énergie neutre.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » interroge Korit.
Personne ne peut lui répondre. Toujours sous leurs yeux sans qu'ils ne puissent percevoir quoique ce soit, Fraya poursuit son assaut. Daigaku se rend compte qu'elle le regarde d'un air narquois.
« Je vais te calmer moi ! »
En un quart de seconde, l'un de ses sceaux favoris réapparait sur lui.La Kozana ne s'en rend compte que trop tard. Daigaku se téléporte dans son dos.
« Hufokyon ! »
Une onde de choc la recule. Profitant de cette ouverture, deux sceaux se dessinent sur les mains du Kiyuza.
« Tantamyon ! »
Deux images réminiscentes de lui apparaissent.
« C'est moi ou je vois triple ? s'étonne Rajik, en se frottant les yeux.
- C'est possible ça ? poursuit Tekina.
- Où s'arrêtent leurs pouvoirs ? » complète Korit.
Ce qui ressemble à des copies de l'ancien conseiller pour les spectateurs attaquent. Un peu prise au dépourvu, Fraya pare sans arrêt. Le voici. L'anfle parfait. Daigaku s'empresse de charger son poing droit. Sa cibleencaisse grâce à une posture défensive improvisée. Cela n'annule en rien le recul sur plusieurs mètres. Le phénomène d'un potentiel dédoublement prend fin pour tous ceux qui y sont affectés. Deux flammes noires surgissent des avant-bras de la Kozana.
« Zéréyon ! »
En utilisant la technique primaire d'accélération, couplée au niveau monumental qu'il possède dans la maîtrise de l'énergie neutre, il se rue vers elle. Une fois arrivé à sa hauteur, il lui pose une paume entre son cou et sa poitrine.
« Hufokyon ! »
Une seconde onde de choc, plus puissante que la précédente, la repousse à nouveau, soufflant au passage divers arbres, choquant tout le monde, Rai inclus.Ce dernier n'a pas le temps de s'inquiéter de sa partenaire qu'Aritsune revient à la charge pour lui.
« Bokfar ! »
En mimant trois coups de poing à une vitesse impressionnante, il produit trois tirs d'air sous haute pression.Le porteur de l'Hoshaku les évite de justesse.
« Galbomer ! »
Une énorme masse d'air manipulé à distance le frappe. La violence de la technique l'étourdit.
« Non ! crient Rajik, Lyn, Calibak et le duo de Zigriks.
- Bokfar ! »
Cette fois-ci, Aritsune atteint sa cible. Rai tombe. A cause de tous les efforts fournis pour abattre les représentants de l'Interdit, les Kiyuzas sont essoufflés. Avec cette scène d'horreur réalisée devant eux, les spectateurs retiennent leur souffle.
« Nous vous avions pourtant dit... Que nous étions les plus forts. Tout ce que vous aurez réussi à faire c'est de nous pousser jusqu'à ce stade. »
Personne ne sait où se trouve Fraya. Plus aucun signal ou chaleur ne parvient à la Shirenai et l'affilié de foudre. Malgré cette preuve indiscutable, ni Lyn ni Calibak ne veulent croire qu'ils viennent de l'abattre. Encore moins Rajik qui est au bord des larmes. Après la perte de Yoru, celle-ci le forcerait presque à admettre que c'est terminé. Avec les perturbations en cours, la toile du chaos semble complète. Un décor qui conviendrait parfaitement à l'entité qui patiente dans l'autre dimension. Bien que leurs corps éprouvent enfin le contre-coup de la multitude des techniques employées depuis le début, Aritsune et Daigaku parviennent à esquisser des sourires d'une victoire certaine.