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Chapter 118 - Arc 6 – Épisode 22 : Une Perte.

Leur capture de Lyn et Kenshiro réussie, ceux qui incarnèrent l'autorité suprême de Kigen avant Yoru et Tencubo, confiants, tendent leurs bras vers les ruines du temple dédié à Ki-Ramen. Ces dernières commencent à scintiller à cause de l'activation progressive de la quantité phénoménale d'énergie neutre contenue à l'intérieur. Devant un tel spectacle, les peuples de Bral et d'Izna sont émerveillés. Plus le temps passe, plus ce phénomène s'intensifie. Soudain, à cause de ça, l'instructeur des patrouilles se réveille.

« Où suis-je ? »

Malgré son esprit encore un peu dans la brume, il aperçoit les ruines. Comprenant directement qu'un processus similaire à ce qu'il avait observé lors du combat entre Rai et le Kirioku, il croit d'abord qu'il va être enfermé à l'intérieur de l'autre dimension. Cependant, en y réfléchissant bien, pourquoi feraient-ils une chose pareille ? Point le temps d'y trouver quelconque logique, il faut quitter les lieux. C'est à ce moment-là qu'il se rend compte qu'il est attaché grâce à du ki matérialisé. Un bref coup d'œil vers les unités de Taimudo et de Chiyumi pour identifier leurs provenances avant de se focaliser vers ses anciens supérieurs hiérarchiques et leur action en cours. Que veulent-ils faire avec les ruines cette fois ? Et, surtout, pourquoi est-il là ? La dernière chose dont il se souvient c'est l'attaque du Kirioku. Son premier réflexe est évidemment d'essayer de se détacher. En vain.

« Merde ! »

Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il se rend compte qu'il n'est pas seul.

« Lyn ! Réveille-toi ! Lyn ! »

Après de multiples cris, elle finit par revenir à elle.

« Qu'est-ce... Qu'il s'est passé ? »

Quand elle prend connaissance de la situation dans laquelle elle se trouve, une panique commence à l'envahir.

« Mercenaire instructeur Kenshiro ? Vous pouvez me dire ce que je fais là et ce qu'il se passe ?

- Je n'en sais pas plus que toi. Nous sommes juste à côté des ruines du temple de Ki-Ramen. Encore... »

Celle qui fut la gardienne de l'objet que la foudre la plus rapide du Centre hait le plus au monde aperçoit l'armée Kiyuza.

« Qui sont ces gens ?

- Je crois que malheureusement nous n'allons pas tarder à savoir ce qu'on fait là. »

Une aura neutre émerge des restes du lieu de culte. Malgré l'impressionnante quantité d'énergie ainsi libérée, Daigaku et Aritsune, bras en l'air, parviennent à se tourner vers leurs deux cibles. Les affronter de cette manière réveille la douleur de l'exil chez Kenshiro.

« Ils nous visent ! Faut qu'on dégage de là ! » hurle Lyn.

Paralysé par le sentiment qui lui tord les tripes, le manieur de foudre ne réagit pas. Tout le contraire pour la pyromancienne qui se débat comme un diable. Malheureusement, tout comme son concitoyen, c'est peine perdue. Le ki matérialisé est beaucoup trop dense pour permettre une échappée. Pendant ce temps, Rajik poursuit sa course quand, soudain, quelque chose secoue ses sens, le forçant ainsi à s'arrêter. Un vent puissant progressif souffle la végétation autour de lui. Les arbres se tordent de plus en plus. Soudain, un léger halo gris l'enveloppant, symptôme d'une activation contre son gré, se retrouve attiré par le phénomène en cours aux ruines.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Ça... M'épuise... Je sens... Une grande force là-bas. »

Soudain, son inégalable flair détecte les présences de Lyn et Kenshiro. Malgré son ignorance par rapport à ce qu'ils s'apprêtent à subir, il concentre du ki dans ses jambes.

« Zéréyon ! »

Il court à toute vitesse, soulevant tout sur son passage. Dans un élan de fierté ou juste de survie selon le point de vue, la pyromancienne continue à se débattre vainement. L'instructeur, dans sa recherche inlassable d'une solution de dernier secours, remarque que les fils émettentun signal continu. Cela expliquerait leur incroyable solidité. L'humidité abondante de l'air l'empêche de les embraser.

« Mais en quoi ils sont faits ?! hurle Lyn après un énième échec.

- Vous ne pourrez jamais les casser ! » affirme avec vigueur leur créatrice.

Soudain, un éclair de génie frappe l'esprit de l'ancien mentor de Rajik. Pour parvenir à ce résultat, il faudrait de l'air chaud. Heureusement, par la grâce de Faironne, la présence de sa collègue arrange tout.

« Lyn, j'ai une idée. lui glisse-t-il à voix basse.

- Laquelle ?

- Active ton aura. Ainsi, tu assécheras les environs. Cela devrait embraser ces fils ou les détendre au mieux. Nous offrant ainsi la liberté. »

Guidée par ses paroles, elle augmente progressivement la manifestation concrète de son élément. Chiyumi, comprenant l'énergie qui vit en elle, se trouve dans l'incapacité d'intervenir, contrairement à Taimudo qui, s'apercevant du danger, la vise.

« Oh non pas lui ! Il va diminuer ton aura ! alerte Kenshiro.

- Quoi ? Comment il fait ça ?

- Cet homme sait contrôler les amplitudes énergétiques !

- C'est pas vrai !

- Cesses immédiatement ce que tu fais et tu te laisses faire, soit je te calme sur le champ ! menace le lieutenant.

- Ne les écoute pas ! Persiste !

- Instructeur Kenshiro, activez la votre !

- Bon, je crois que je n'ai pas été assez clair. »

Taimudo, à la grande surprise des manieurs d'énergies élémentaires, active alors la tienne. Désormais, ils ne doivent plus reculer. Malgré cet avertissement loin d'être léger de sens, les deux Shirenais insistent sur l'augmentation de leurs auras. A travers leurs regards débordants de détermination, celui, qui ne fut qu'un simple villageois avant l'arrivée salvatrice de Daigaku et Aritsune, n'y voit qu'une énième preuve de leur volonté suprême d'être l'unique peuple à diriger Faironne.

« Léokat[...] »

Soudain, tel l'homme qui tombe à pic, Rajik débarque sur les lieux. Chacun de ses pas déblaie tout autour de lui. Les chefs ultimes de l'armée Kiyuza, à cause de la quantité grandissante d'énergie neutre entre leurs mains, ne purent anticiper son approche. Sa simple présence étonne grandement les deux cibles de l'opération en cours.

« Qui est-ce ? se demande Aritsune.

- Le type que j'ai affecté à Izna. Qu'est-ce qu'il fout là ? Et comment a-t-il su qu'on était là ? » avoue Chiyumi, ravalant un peu sa salive de peur d'être réprimandée à cause de ça.

Pour son collègue, il est probable que le réel but de leur acte était effectivement de l'appeler. Cependant, comme il ne peut avancer aucune preuve appuyant cette théorie, il préfère ne pas s'avancer plus que ça. Rajik, remarquant ce qui retient son modèle et Lyn, s'en approche et tente de toutes ses forces de les déchirer.

« Tu arrives à nous repérer maintenant ? exige de savoir la mercenaire.

- Non... Juste vos odeurs.

- Pardon ?

- Rajik a développé de manière incroyable ses sens, notamment l'odorat.

- Sérieusement ?

- Ces trucs sont bien serrés ! »

Reconnaissant l'être qui lui causa du fil à retordre, la lieutenant Kiyuza, la frustration grandissante, s'approche. Son arme de prédilection prend forme sur les doigts de sa main droite.

« Rajik, derrière-toi ! alerte Lyn.

- Hé ! Toi là ! Retire tes sales pattes tout de suite si tu ne veux pas que je te réduise en charpie immédiatement !

- Comme dirait Yoru, aux grands maux les grandes remèdes. Même si je n'ai pas totalement compris ce que ça veut dire. »

Sa phrase, à cause de la précision apportée, surprend la Shirenai. La densité d'énergie dans son dos est telle qu'il ressent une pression de plus en plus importante. Peu importe, il rassemble ses forces dans ses bras et commence à arracher ce qui bloque la pyromancienne. Tout à coup, Chiyumipropulse l'amas de fils crée en à peine quelques secondes. Grâce à ça, elle agrippe Rajik et le tire du mieux qu'elle peut pour éviter la libération d'une des deux cobayes décidés par ses supérieurs.

« Rajik ! »

Malgré son intervention, le Kiyuza dissident aux yeux de ceux qui incarnent la mémoire de ce peuple décisif dans l'histoire de Faironne tient. Son impertinence enclenche une gênante irritation chez eux.

« Dégagez-le-nous de là ! Nous ne pouvons contenir l'artefact très longtemps ! » ordonne Daigaku sous le coup de l'impatience.

L'attitude des précédents maîtres de Kigen agite Taimudo. Il faut agir et vite. Quelle est la particularité principale de l'ennemi ? Juste une augmentation de ses capacités physiques non ? Le vider du ki devrait largement suffire. Ni une ni deux, il le vise.

« Léokatyon ! »

Comme prévu et voulu, les forces précédemment rassemblées par Rajik diminuent en intensité. Une sorte de brume grise presque transparente s'échappe de lui, en guise de témoin du phénomène en cours. La sueur dégoulinante sur son front témoigne de sa détermination sans faille à libérer Lyn et l'homme qu'il élèverait presque au stade de divinité.

« Tiens bon ! » encourage-t-elle.

Constatant les difficultés qu'il rencontre, reconnaissant enfin sa valeur à sa juste mesure, l'égal d'un des siens, l'affiliée au feu s'engage à ses côtés. Le peu d'étreinte en moins sur elle lui permet d'émettre un faible halo rouge.

« Continue à tirer ! »

Son sauveur du jour est de plus en plus tiré en l'arrière mais rien n'y fait. Ses mains sont solidement ancrés. Il donne tout. Les fils de Chiyumi se détendent enfin.

« Tu peux lâcher. Je m'occupe du reste. glisse la Shirenai à l'oreille du Kiyuza.

- Compris. »

En pleine confiance, Rajik obéit, se laissant tirer d'un seul coup par la lieutenant. Lyn dégage une brusque flamme lui permettant de se libérer.

« Arrêtez-les !

- Mokeréfaï ! »

Grâce à cette technique qui consiste en l'invocation d'un souffle de feu, elle brûle les fils qui retenaient Kenshiro.

« Xontokyon ! »

D'une seule traite, Chiyumi balance avec une vitesse surprenante son arme chérie avec sa main gauche. Leur célérité prend par surprise les deux Shirenais et leur allié. Lyn ne peut esquiver. Aussitôt, Rajik, grâce à son talent, sous l'impulsion de sa colère, rassemble du ki provenant de l'environnement proche de lui. En résulte un brusque flétrissement de la végétation. Cela étonne même les chefs suprêmes de l'armée Kiyuza.

« Tu vas lâcher ma Lyn ! »

La spécialiste de l'énergie neutre matérialisée, effrayée par la puissance qui vient de s'élever, se fige sur place.

« Zéréyon ! »

Grâce à de brèves mais intenses propulsions, il fonce à vive allure vers elle. Cependant, malgré son impressionnante agilité et sa vitesse, Taimudo parvient à l'avoir en ligne de mire juste à temps.

« Wovitam ! »

Comme la dernière fois, il récupère une course normale. Et, encore une fois, il ne comprend pas comment une telle chose peut se produire. Existerait-il une manière de la contrer ou de la prévenir ? Profitant de l'état mental dans lequel il se trouve, Chiyumi matérialise d'autres fils depuis sa main droite.

« A ton tour main[...]

- Icalaraï ! »

Kenshiro, qui depuis la libération de Lyn, au lieu de rentrer dans le tas, s'était mis en retrait pour mieux analyser la situation, se téléporte pile en face d'elle, poing gauche chargé.Aucune parade possible. La foudre la plus rapide du Continent Central lui colle un crochet puissant qui l'oblige à relâcher Lyn. Les ruines dégagent une aura plus grande. Comprenant que le membre faible du trio d'ennemis en face d'eux est la pyromancienne, Daigaku et Aritsune la visent.

« Dis adieu à ton élément ! » hurlent-ils simultanément.

Alertés par cette affirmation, le sabreur, le spécialiste du combat au corps-à-corps et la disciple de Tencubo se tournent vers eux.

« Iyawer Kangayon ! »

Soudain, un rayon lumineux et gris sort des ruines, fonçant droit sur la cible désignée. Dès qu'ils se rendent compte de qui ils attaquent, Rajik court à vive allure vers elle. Malgré son acquisition du Kuwanoren, elle ne possède pas les capacités suffisantes pour s'échapper. Dans quelques secondes seulement, si personne ne tente quoique ce soit pour ne serait-ce que dévier la menace, ce sera fini. Vite. Pitié. Que quelqu'un agisse ! Soudain, contre toute attente, Kenshiro apparaît devant elle.

« Kenshi !

- Instructeur ? »

Il se le prend à sa place. Une fois le rayon dissipé, il s'écroule. Une silhouette jaune électrique lui ressemblant fortement reste debout. Les soldats se demandent s'il s'agit de la représentation physique de l'élément d'un Shirenai. Les lieutenants, tout comme leurs subordonnés, vu qu'ils partagent la même condition sociale d'origine, sont stupéfaits.

« Kenshi !! hurle de douleur Rajik.

- Ça a fonctionné ! se réjouit Taimudo.

- Parfait... » accentue Aritsune, grand sourire aux lèvres.

Cet étrange être se métamorphose en une boule d'énergie. Lyn se jette sur la première victime du tir qui vient de le priver de ses pouvoirs. Il bouge à peine sans être capable de se relever ou de confirmer s'il est pleinement conscient ou non. Pour les Izniens et les Braliens, une preuve irréfutable de leur vulnérabilité vient d'être dévoilée.

« Instructeur ! Vous m'entendez ? Instructeur ! »

La mystérieuse sphère s'élève un peu dans les airs avant de partir vers une direction bien spécifique : celle du Nord.Kenshiro se réveille.

« Pourquoi avez-vous fait ça ?

- C'est l'un des... Devoirs inscrits dans le Code des Shirenais... Nous devons nous protéger les uns... Les autres.

- A ton tour cette fois ! » affirme Chiyumi envers celle qui fut la Gardienne du Kirioku.

Les anciens conseillers ne perdent pas de temps et réactivent les ruines. Avec un nouvel échec à son palmarès, sous un mélange de colère et de désespoir, Lynréactive son aura et dégaine son arme. Choc plus brutal pour Rajik qui a plus de mal à l'encaisser. Si seulement ils pouvaient s'enfuir d'un seul coup, ils n'auront pas le temps d'atteindre sa Lyn. C'est en tout cas ce que pense le Kiyuza malgré ce qu'il vient de se passer. Quand, soudain, pour la première fois chez lui, un éclair de génie le frappe. Il se souvient subitement de la disparition d'Aritsune lorsqu'il les avait embarqué avec lui chez Yoru. Si lui aussi peut utiliser ces trucs, il sauverait tout le monde. Avec cette idée en tête, il jette un regard vers le coupable principal de l'engrenage responsable de la perte de la foudre de son mentor. Ilaperçoit les sceaux qui dépassent légèrement de ses poches. Vu qu'ils partagent tous les deux la même source de pouvoir, il n'y aurait aucun contre argument à sa pensée. Voilà son plan : les prendre coûte que coûte. Cependant, la présence de Taimudo risque de compliquer l'opération. Après mûre réflexion, ça passe ou ça casse. Il fléchit légèrement les jambes et se concentre beaucoup plus qu'à l'habitude sur les forces qu'ils rassemblent, notamment sur les endroits précis où il réalise tout ça. Lyn se rend compte du léger changement de température qui en résulte. Il a une idée ? Que peut-il faire ? Ils sont trop forts !

« Qu'est-ce que tu crois faire toi ? » interpelle Chiyumi.

Un symbole en forme de lotus quasi similaire à celui que Fraya possède se dessine sur le haut de son torse.

« Zéréyon !! »

Grâce à l'énorme accélération qui souffle toutes les feuilles des arbres à proximité qu'il vient de produire, il fonce vers l'ancien conseiller.

« Je t'interdis de les toucher ! »

La lieutenant propulse ses fils afin de lui barrer le chemin. Ils arrivent presque à le toucher. Alors qu'elle pensait l'avoir comme à l'accoutumée, dans un autre éclair d'intelligence, sa cible s'arrête brusquement avant de les attraper. Puis, en tournant sur lui-même, il les emporte, entraînant leur auteur avec.

« Lieutenant Taimudo ! interpelle Daigaku.

- Je suis dessus maître ! »

Il essaye de le viser. Impossible. La présence de sa collègue le gêne grandement dans la manœuvre. De plus, avec la vitesse avec laquelle il bouge l'empêche de se concentrer correctement sur la masse d'énergie à manipuler à distance. Lyn, estomaquée par la lucidité de son sauveur, ne peut que l'admirer.

« Merde ! »

Afin d'être absolument certain que rien ne puisse l'entraver dans sa démarche, Rajik lâche la pauvre Chiyumi en direction de l'homme focalisé sur lui. Dans l'incapacité totale de réagir, il se laisse percuter. Cependant, à cause de la force centrifuge accumulée, les deux collègues sont emportés sur plusieurs mètres.Débarrassé d'eux, Rajik reprend sa course effrénée.

« Quelle bande d'incapables ! s'indigne Daigaku.

- Izniens ! Braliens ! Protégez-nous ! »

Dans la précipitation, les villageois forment un bouclier humain, convaincus qu'avec cette manœuvre qu'il ne les attaquera pas. Conviction vite balayée par un impressionnant bond au-dessus d'eux, tout comme leur formation. Rajik parvient à arriver à la hauteur d'Aritsune. Vu que lui et son associé de toujours sont beaucoup trop occupés à manipuler l'énergie des ruines, aucun des deux ne peut le dégager.

« Sale[...] »

Les sceaux en sa possession, il bondit à nouveau et court vers Lyn.

« Vise la fille ! préconise Daigaku.

- Dis adieu à son élément !! »

Les ruines brillent à nouveau. Le Kiyuza dissident, de peur qu'une nouvelle victime de la neutralisation soit à déplorer, accélère. Heureusement, il réussit à rejoindre les deux Shirenais.

« Prenez ça ! »

Peu convaincus au premier abord de la fiabilité de son idée, vu qu'aucune alternative se profile, Lyn en prend un avant de donner le second à l'instructeur.

« Tu sais comment les utiliser ?

- Je... Je crois. »

Des sceaux apparaissent sur les mains des anciens conseillers. Une légère aura grise émerge d'eux.Les lieutenants reprennent connaissance. Lorsqu'ils découvrent la situation, ils prennent peur.

« Attends... Tu as fait tout ça sans savoir quoi que ce soit ?!

- Iyawer Kangayon ! »

Un nouveau rayon de neutralisation, certes moins massif que le premier vu le peu d'énergie rassemblée dans un temps trop court, est tiré. Rajik concentre tout le ki qui lui reste et l'envoie sur les parchemins.

« Pardon ? » s'étonne la victime du vol.

Comme un acte de grâce, les sceaux s'activent. Le trio disparaît instantanément. Les initiateurs du processus de retrait d'élément, grâce à leur expertise dans la manipulation de l'énergie neutre, force leur tir à se disperser en une multitude de traits gris qui s'effacent en un instant.

« Il a réussi... Sale voleur !! vocifère Daigaku.

- Il n'a pas dû aller bien loin.

- On les rattrape ? »

Pour la première fois chez eux depuis que chaque sauveur de Faironne les a croisé, ils hésitent. En témoigne le regard qu'il jette sur le corps armé qu'ils ont si durement constitué.

« Ils vont sonner l'alerte si nous ne faisons rien. »

« Qu'importe, notre arme fonctionne. C'est le principal. Ils auront beau les tenir au jus plus vite que prévu. Nous avons ce qu'il faut pour les anéantir. Nous pouvons nous en tenir au plan... » insiste Aritsune, les poings serrés.

« Oui, tu as raison. Ce n'est que partie remise ! »

Ils se tournent vers leur armée encore un peu déboussolé par la prouesse du Kiyuza qui a osé se dresser contre eux. Taimudo et Chiyumi, conscients de leur part de responsabilité dans cette défaite, s'attendent à tout instant à connaître la nature de leur punition.

« N'ayez crainte, chers défenseurs de la liberté ! Nous vous garantissons la victoire définitive ! Malgré la gêne que nous venons de connaître, vous pouvez avoir confiance en nous. Nous vous protégerons. Certes, nous avons loupé l'une de nos cibles. Mais ça ne retire en rien que ce que nous vous avons promis existe ! Vous avez choisi de nous rejoindre. Vous auriez pu refuser.

Après quelques secondes d'hésitation, tous les villageois bombent leurs torses.

« Nous jurons fidélité à la cause que nous défendons ! Nous voulons notre liberté et nous l'aurons ! » scandent-ils.

Cette réussite en demi-teinte en tête, Daigaku et Aritsune se permettent de passer à l'étape suivante de leur plan. Encore quelques ajustements et plus rien ne pourra les arrêter. Même si l'Hoshaku venait à pointer son nez ! Lorsque ce dernier se rendra compte de ce que son complice a subi, il prendra peur ! Après tout, il fut un exploiteur comme les autres avant d'arborer cette ignominie. Quoique que vous oserez tenter à l'avenir, chers défenseurs du mensonge, chers héritiers de la lâcheté du grand Ki-Ramen, Kigen va tomber. Le don de Faironne retrouvera sa plénitude et sa tranquillité.