*Point de vue de Noah*
La nouvelle m'atteignit comme un coup de tonnerre dans une nuit sans étoiles. **Loona**… fille de Yoann ? Non, c'était impossible. Yoann avait toujours prétendu n'avoir qu'un fils et une fille, mais jamais il n'avait mentionné l'existence de Loona. Comment un secret d'une telle ampleur avait-il pu rester enfoui si longtemps ? Comment avais-je pu tomber dans un piège aussi vicieux sans rien voir ?
Je me tenais là, les poings serrés, le souffle court. J'avais passé des années à surveiller Yoann, mon propre Bêta, le soupçonnant de nourrir des ambitions cachées, mais jamais je n'avais envisagé qu'il puisse être lié à la femme qui hantait mes pensées, celle dont l'aura et la présence attiraient mon loup à chaque instant.
La société des loups repose sur des hiérarchies claires, sur des lignées connues et respectées. Yoann, en cachant l'existence de sa fille, avait transgressé les lois fondamentales de notre communauté. Pourquoi avait-il fait ça ? Pour la protéger ? Pour l'utiliser à son avantage ? Je ne savais plus quoi penser. Mes pensées se bousculaient, mon cœur était en proie à une rage silencieuse.
Loona… celle qui avait éveillé en moi des émotions que je croyais mortes. Comment pouvais-je la regarder de la même manière après ça ? Ce n'était pas qu'elle m'avait trahi directement, mais tout ce qu'elle incarnait désormais portait la marque de Yoann. Je me sentais piégé, trahi par mon propre désir.
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*Point de vue de Loona*
Mon père… il avait toujours voulu me cacher, m'éloigner de cette société de loups, de la meute, du pouvoir. Depuis toute petite, je l'avais senti. L'animosité dans son regard, les murmures de haine qu'il m'adressait parfois, comme s'il regrettait ma naissance. Mais jamais je n'aurais imaginé que sa rancœur irait jusqu'à m'effacer complètement des registres de la meute. Je ne devais exister qu'à ses yeux, et seulement pour servir ses desseins.
Quand Noah apprit la vérité, je vis dans ses yeux le déchirement, l'incompréhension, la douleur d'un homme qui ne savait plus à qui faire confiance. Il avait cru en moi, je le savais. Chaque regard échangé, chaque contact frôlé, nous rapprochait davantage. Mais maintenant, il était là, devant moi, l'air fermé, les épaules lourdes de doutes.
« Pourquoi tu ne m'as rien dit, Loona ? » demanda-t-il, sa voix rauque et chargée de reproches.
Je sentais mon cœur se briser à chaque seconde qui passait. Comment pouvais-je lui expliquer ce que moi-même j'avais toujours ignoré ? Mon père n'avait jamais voulu que je fasse partie de ce monde. Il m'avait protégée à sa manière, tordue et cruelle, en me gardant dans l'ombre, loin des regards, loin des dangers qu'il créait lui-même.
« Noah, je te jure que je ne savais pas, » murmurai-je, la gorge nouée par la peur de le perdre. « Mon père m'a toujours cachée. Je ne suis pas responsable de ses actes… »
Mais il secoua la tête, ses yeux devenant deux éclats de glace. « Comment pourrais-je te croire ? Comment pourrais-je encore faire confiance à quelqu'un qui porte son sang ? »
Ces mots me frappèrent en plein cœur. Tout ce que nous avions partagé jusque-là semblait s'effriter sous le poids de cette révélation. Je voulais crier, lui dire que je n'étais pas mon père, que je ne l'avais jamais voulu. Mais les mots restaient coincés dans ma gorge, étouffés par l'angoisse de le perdre.
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*Point de vue de Noah*
Je la regardais, sentant ma mâchoire se contracter sous la colère et la confusion. Ses yeux étaient pleins de larmes, sincères. Mais pouvait-on vraiment faire confiance à quelqu'un dont les racines étaient nourries par le mensonge ? Yoann avait manigancé contre moi depuis des années. Comment pouvais-je être certain qu'elle n'était pas un instrument entre ses mains ? Peut-être que tout ça n'était qu'un plan, qu'un stratagème pour m'affaiblir, pour me détourner de ma mission d'Alpha.
Pourtant, chaque fibre de mon corps réclamait Loona. Mon loup, lui, hurlait intérieurement pour la défendre, pour la protéger. Mais ma tête… ma tête refusait de laisser mes sentiments prendre le dessus.
« Je ne peux pas… » murmurais-je, plus pour moi-même que pour elle. « Je ne peux pas faire ça. »
Elle fit un pas vers moi, comme si elle cherchait à m'atteindre, à traverser la barrière que j'étais en train d'ériger entre nous.
« Noah, je t'en prie, » dit-elle d'une voix brisée. « Ne me repousse pas à cause de ce que mon père a fait. Je ne suis pas comme lui. Je t'aime… »
Mon cœur se serra, mais la peur de la trahison était trop forte, trop enracinée en moi. Chaque mot qu'elle prononçait était comme une lame dans ma chair, me rappelant que je ne pouvais plus faire confiance à personne, pas même à celle pour qui mon loup hurlait.
« C'est trop, Loona, » soufflai-je, incapable de la regarder dans les yeux. « Je ne sais plus quoi penser. »
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*Point de vue de Loona*
Je sentis la panique monter en moi. Noah était en train de m'échapper. Tout ce que je voulais, c'était être à ses côtés, lui prouver que je n'étais pas l'ombre de mon père, mais quelqu'un de différent, de digne de sa confiance et de son amour. Mais à cet instant, c'était comme si un gouffre immense se creusait entre nous, et je n'avais aucun moyen de le combler.
« Noah… » murmurai-je, désespérée, tendant une main vers lui.
Mais il recula, comme si mon simple contact était désormais un danger pour lui.
« Je dois réfléchir, » dit-il d'une voix rauque, avant de tourner les talons.
Je le regardai partir, le cœur lourd, les larmes brouillant ma vision. J'avais toujours vécu avec le poids du mépris de mon père, mais perdre Noah à cause de cela… c'était une douleur que je n'étais pas prête à affronter.
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*Point de vue de Noah*
Je m'éloignais, mais chaque pas me faisait mal, comme si je laissais une partie de moi-même derrière. Loona n'était pas Yoann, je le savais au fond de moi, mais le doute, ce doute sournois et insidieux, continuait de me ronger.
Comment allais-je gérer cette situation ? Comment pourrais-je diriger ma meute, quand je ne pouvais même plus avoir confiance en la femme que mon loup avait choisie ?
Chaque battement de mon cœur hurlait son nom, mais la réalité politique et la menace constante pesaient sur mes épaules comme un fardeau que je n'étais pas sûr de pouvoir porter. Mon devoir envers ma meute devait passer avant tout. Mais Loona… Loona représentait désormais un danger, que je le veuille ou non.
Alors que je m'enfonçais dans la forêt, laissant derrière moi l'ombre de notre amour naissant, je compris une chose terrible : la trahison n'était pas seulement politique, elle était aussi personnelle.