Après avoir terminé avec Marc, l'Anonyme se tourna vers Julie, qui était prostrée dans un coin, terrifiée par la violence qu'elle venait de voir. Julie, prise de panique, tenta de fuir, mais avant qu'elle ne puisse se déplacer, l'Anonyme la saisit brutalement par les cheveux, la forçant à se tourner vers lui.
« Tu n'iras nulle part », dit l'Anonyme d'une voix glaciale. « Tu es importante pour la suite. Alors reste tranquille. »
Il la fit asseoir par terre, la fixer en face de lui. Julie, les yeux grands ouverts de terreur, fixait l'Anonyme, son souffle court et irrégulier. L'Anonyme s'accropit à hauteur des yeux de Julie, la regardant avec une froide détermination.
« Tu vas m'écouter ? » exigea-t-il, sa voix empreinte de menace.
Julie, paralysée par la peur, ne répondit pas. L'Anonyme, sans attendre, attrapa la main de Julie et brisa un de ses doigts avec une facilité déconcertante. Julie hurla de douleur, ses cris résonnant dans la salle. L'Anonyme répéta sa question, l'air implacable.
Julie, les larmes coulant le long de ses joues, murmura un « Oui » hésitant, la douleur rendant sa voix à peine audible.
L'Anonyme, satisfait de sa réponse, lui remet un téléphone. « Quand je te le dirai, tu appelleras les secours pour qu'ils viennent secourir les autres. Répète ce que je viens de dire. »
Julie, tremblante, commença à bégayer, imposant de comprendre ce qu'on lui demandait. L'Anonyme, impatient, attire un autre doigt et le brisa avec la même brutalité. Julie, en larmes, répéta le message, sa voix brisée par la douleur.
L'Anonyme hocha la tête, signifiant qu'elle avait bien compris. Il sortit un appareil photo et prit des photos des amis de Marc, gisant inconscients sur le sol, ainsi que de Marc lui-même. Il fit un dernier regard autour de la pièce, satisfait du travail accompli.
« Appelez les secours maintenant », ordonna l'Anonyme d'une voix ferme.
Julie, le visage déformé par la douleur et la peur, obéit, composant le numéro des secours avec des mains tremblantes. Ses yeux, pleins de larmes, restaient fixés sur l'Anonyme, tandis que ce dernier se tenait à proximité, prêt à intervenir si nécessaire.
Après que Julie ait terminé de parler aux secours, l'Anonyme hocha la tête, visiblement satisfait du résultat. Il s'approcha de Julie, qui était en train de se remettre de l'épreuve, le visage marqué par la douleur et les larmes.
Sans avertissement, l'Anonyme a saisi la poignée de Julie avec une fermeté glaciale. Julie, surprise et terrifiée, supplia en balbutiant.
« S'il vous plaît, arrêtez… Je vais faire tout ce que vous demandez… Ne faites pas ça… »
L'Anonyme ne montre aucune pitié. « Les conséquences de vos actes doivent être informées », dit-il froidement.
Il exerce une pression brutale sur la poignée de Julie, la brisant avec une facilité terrifiante. Le craquement sec résonna dans la pièce, suivi par un cri aigu de Julie, qui s'effondra sur le sol, se roulant de douleur. Son hurlement, strident et déchirant, remplissait la pièce alors qu'elle se tordait, tentant de se protéger de la douleur insupportable.
L'Anonyme, impassible, observe la scène un instant avant de se détourner. Il sortit de la salle avec une démarche calme, laissant Julie seule, hurler et pleurer, la douleur et la peur gravées sur son visage.
Au même moment
Victor, installé confortablement dans une salle privée du restaurant le plus luxueux de la ville, sirotait un verre de vin tout en fixant l'adjoint au maire assis en face de lui. Le décor élégant, avec ses lustres en cristal et ses serveurs discrets, reflétait parfaitement le statut social des deux hommes.
Victor rompit le silence :
"Je tiens à vous remercier d'avoir accepté mon invitation. Vous savez que je n'aime pas perdre mon temps, alors je vais être direct." Il fit une pause, laissant son regard se poser sur son interlocuteur avant de reprendre, "Le sujet d'aujourd'hui est crucial pour moi et, je pense, pour la ville. Je veux votre soutien pour obtenir la permission de construire ce casino."
L'adjoint au maire, un homme d'apparence soignée, hocha lentement la tête, une légère hésitation visible dans son regard. "Victor, vous savez que ce n'est pas aussi simple. Beaucoup de voix s'élèvent contre ce projet. Ils disent que cela attirera plus de criminalité dans la ville et éloignera les familles..."
Victor sourit, un sourire calculé, presque froid. "Plus de criminalité ? Voyons... nous savons tous que Luminara n'est pas une ville pour les familles. Et puis, qui pensez-vous profite le plus de la situation actuelle ? Des gens comme vous et moi. Ce casino ne fera qu'accroître les revenus de la ville. Si vous vous inquiétez des critiques, je peux m'en occuper. Vous n'aurez qu'à appuyer sur le bon bouton quand le moment sera venu."
L'adjoint se redressa légèrement sur sa chaise. "Vous êtes ambitieux, Victor, mais il y a des règles à suivre. La mairie ne peut pas accorder un tel permis aussi facilement. Il y a les conseils à consulter, les études à mener..."
Victor leva une main pour l'interrompre, son ton devenant plus tranchant. "Les études, les conseils… tout cela n'est qu'une formalité. Vous savez comment fonctionne cette ville. Je m'occupe de tout. Vous, vous ne ferez que signer les papiers. Le casino va générer des emplois, attirer des investisseurs. C'est exactement ce dont la ville a besoin pour se redresser."
L'adjoint semblait peser ses options, mais une autre question lui brûlait les lèvres. "Et... l'emplacement ? J'ai entendu dire que le site que vous convoitez se trouve en partie sur... les bidonvilles."
Le sourire de Victor s'élargit, dévoilant son plan avec une froideur déconcertante.
"Exactement. Ces bidonvilles sont une verrue pour la ville, une tache qu'il faut effacer. Le terrain y est bon marché, et les gens qui y vivent... disons qu'ils ne seront pas un obstacle. Si quoi que ce soit, c'est une opportunité de redonner à Luminara un visage plus... présentable."
"Nous savons tous deux que ces bidonvilles sont un véritable fléau pour la ville," commença Victor, son ton calme masquant une intensité sous-jacente. "Non seulement ils donnent une mauvaise image de Luminara, mais ils sont aussi un terrain fertile pour la violence et la criminalité. On parle d'armes qui circulent librement, de trafics en tout genre, de drogue, de vols, de kidnappings... et même de trafic d'êtres humains."
L'adjoint, bien que mal à l'aise, écoutait en silence. Victor continua :
"Il est pratiquement impossible de maintenir l'ordre là-bas. La police n'ose même plus y entrer. Trop risqué. Ces bidonvilles sont hors de contrôle. Alors, dites-moi, pourquoi devrions-nous préserver un endroit où règnent la loi du plus fort et la corruption totale ?"
Il se pencha légèrement en avant, accentuant ses mots avec un calme glacial. "Construire le casino sur une partie de ces bidonvilles, c'est plus qu'un projet lucratif. C'est une chance d'éradiquer cette zone de non-droit et de donner à Luminara un visage plus respectable. Ce n'est pas une question de simples chiffres ou de formalités administratives. C'est une nécessité pour la survie de la ville."
L'adjoint sembla hésiter, conscient de la gravité des propos de Victor. "Est selon vous … les gens qui y vivent, où iront-ils ?"
Victor haussa les épaules, son regard se durcissant.
"Ces gens ne font que contribuer à la dégradation de la ville. Vous savez aussi bien que moi qu'ils ne seront pas un obstacle. Ils disparaîtront comme ils sont apparus, sans laisser de trace. Ce que nous devons faire, c'est transformer ces bidonvilles en un symbole de prospérité. Un casino. Un lieu qui attirera les investisseurs et les touristes, loin de la violence et du chaos."
L'adjoint au maire avala difficilement, conscient que Victor ne lui laissait pas vraiment le choix. Le pouvoir que Victor exerçait sur certaines sphères de la ville était bien connu. Refuser une telle offre pourrait signifier une chute brutale de son influence, voire pire.
"Très bien," répondit finalement l'adjoint, son ton mesuré, mais résigné. "Je ferai en sorte que le dossier passe les premiers obstacles. Mais je ne peux pas garantir un succès immédiat. Il y a des gens que je dois encore convaincre."
Victor se détendit, son sourire revenant, cette fois plus chaleureux. "Je savais que je pouvais compter sur vous. Ne vous inquiétez pas, pour ceux qui restent à convaincre... je m'en occupe. Faites simplement votre part, et vous verrez que tout se déroulera comme prévu."
L'adjoint hocha la tête une dernière fois avant que Victor ne lève son verre en signe de conclusion. "À notre futur succès."
Ils trinquèrent, mais dans l'esprit de l'adjoint, une inquiétude sourdait, sachant que ce partenariat avec Victor venait avec des risques bien plus élevés qu'il ne le laissait paraître. Quant à Victor, il voyait déjà son projet de casino s'inscrire comme une nouvelle pierre dans son empire grandissant.