Le combat entre Absoria et Melia continuait de secouer le vide, un océan infini de néant qui semblait refléter les émotions violentes des deux combattants. Melia, bien que déterminée, peinait à tenir tête à la puissance dévastatrice d'Absoria. Tandis qu'elle donnait tout ce qu'elle avait, Absoria, lui, semblait s'amuser, son visage marqué par une extase presque démente.
Refusant de céder, Melia activa une compétence ultime : Uriel. Ce pouvoir lui permettait de créer des avatars parfaits d'elle-même, chacun possédant ses compétences et sa force. Ces clones lumineux se mirent à attaquer Absoria de toutes parts, le pressant dans un maelström de lames et de lumière divine.
Absoria sourit face à cette nouvelle attaque, mais il ne vit pas l'une des lames s'approcher dangereusement. L'arme transperça son âme, déclenchant un cataclysme intérieur. À cet instant, la puissance incontrôlable d'Absoria explosa. Son pouvoir, comme une entité sauvage, se libéra de ses chaînes et commença à consumer le vide autour d'eux.
Melia, alarmée par ce qu'elle voyait, cessa immédiatement son attaque. Elle s'approcha précautionneusement d'Absoria, la peur mêlée à une étrange tendresse.
« Est-ce que… tu vas bien ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante.
Elle voulait prononcer un mot enfoui dans son cœur, un mot simple et profond : papa. Mais les syllabes restèrent coincées dans sa gorge.
Absoria, quant à lui, était en proie à une douleur indescriptible. Des visions tourmentées traversaient son esprit : une ancienne guerre, des paysages en flammes, et une souffrance qui lui semblait infinie. Ces souvenirs, flous mais terrifiants, le consumaient de l'intérieur.
Le vide autour de lui se mit à s'assombrir, reflétant son tourment grandissant. Des éclats d'énergie noire jaillissaient de son corps, menaçant de détruire tout ce qui l'entourait.
C'est alors qu'une figure éthérée se matérialisa dans le vide. Une femme à la beauté surnaturelle, avec de longs cheveux bleus et des yeux rouge vif, portant une robe bleu et blanche. C'était Stellearte, une manifestation de la compétence de la probabilité et du savoir liée à Absoria. Elle avançait avec calme et détermination, son aura imposante contrastant avec le chaos ambiant.
Melia tenta de l'arrêter, mais Stellearte leva un doigt, emprisonnant la jeune femme dans une barrière lumineuse.
« Dors, » murmura-t-elle, et Melia sombra dans un sommeil profond.
Stellearte s'approcha ensuite d'Absoria, qui se tordait encore sous l'effet de sa douleur. Elle s'agenouilla près de lui, son visage adoptant une expression à la fois respectueuse et impérieuse.
« Propriétaire… non, je devrais dire Maître, » dit-elle d'une voix posée. « Il est temps pour vous de retrouver vos souvenirs, Ô Dieu du Vide, l'un des six dieux absolus. »
Absoria, bien qu'étranglé par la souffrance, ouvrit les yeux.
« Dieu absolu… ? » murmura-t-il, surpris.
Stellearte acquiesça, son regard sérieux.
« Oui, Maître. Vous n'avez jamais été humain. Vous êtes l'un des six dieux absolus, les entités qui sont plus ancienne que l'existence. Vous étiez là avant tout ce qui existe : l'Enfer, le Monde des Vivants, est même le Ciel. »
Les mots résonnèrent dans l'esprit d'Absoria, réveillant une confusion encore plus grande.
« Explique-moi… » dit-il, la voix pleine de douleur.
Stellearte continua, imperturbable.
« Les Dieux Absolus sont répartis selon leurs forces. Vous, Maître, portez le numéro 3.est Je ne connais que deux d'entre eux. La Déesse de la Création, numéro 4, est une autre entité nommé Lastum, le Dieu Ultime, numéro 1. Les informations sur les autres ont été scellées, et c'est vous-même qui avez supprimé mes souvenirs concernant les autres Dieux. »
Absoria ne répondit pas. Ces révélations, bien qu'incroyables, n'arrêtaient pas sa souffrance. Sa puissance incontrôlée continuait de se déchaîner, menaçant de détruire le vide tout entier.
Stellearte, voyant son Maître au bord de l'effondrement, s'approcha encore plus près. Elle tendit un doigt et toucha doucement son front.
« Roi du Vide, » murmura-t-elle.
Ces mots déclenchèrent un phénomène miraculeux. Le vide autour d'eux commença à se stabiliser, retrouvant peu à peu son état d'origine. L'océan infini qui parcourait le néant reprit sa teinte bleutée, et les énergies destructrices d'Absoria se dissipèrent.
La douleur d'Absoria s'atténua, et il sentit enfin un apaisement. Les visions terrifiantes cessèrent, et il ferma les yeux, sombrant dans un sommeil réparateur.
Stellearte se redressa, regardant son Maître avec un mélange de respect et de tristesse.
« Reposez-vous, » murmura-t-elle. « Vous aurez besoin de toute votre force lorsque viendra le moment de vous rappeler qui vous êtes vraiment. »
Le vide retrouva son calme, laissant planer une aura de mystère autour de cette révélation troublante : Absoria, le Dieux du vide et du Mal, était bien plus qu'il ne l'avait jamais imaginé.