Absoria, debout au milieu des ruines du champ de bataille, arborait un sourire froid et sinistre. Ses yeux, autrefois vides, étaient devenus d'un rouge sanglant. La terre entière semblait s'immobiliser sous le poids de son aura oppressante. Tous ses généraux – même les plus fidèles – ressentirent une peur viscérale. Même Nitra, recula, les mains tremblantes. Des papillons noirs, éthérés et inquiétants, se mirent à flotter dans les airs autour de lui, formant une danse macabre. Camélia, l'une des plus proches de son maître, murmura d'une voix effrayée, audible malgré le tumulte :
"Le Maître… est en colère. Mais cette fois… c'est différent."
Absoria, son sourire devenant plus sombre et menaçant, se tourna vers Hylde, le dieu du Cataclysme.
"Toi… c'est bien Hylde, n'est-ce pas ?" demanda-t-il d'une voix glaciale.
Hylde hocha la tête, incapable de masquer la peur dans ses yeux. Absoria les menaça tous les deux, Hylde et Kamiora, sans perdre son sourire macabre.
"Je n'avais pas l'intention d'en arriver là, mais… je vais devoir détruire vos essences, vous empêcher de vous réincarner. Vous… vous êtes allés trop loin."
Kamiora, le dieu de la Justice, sentit la tension monter. Agacé, mais bien conscient de la force d'Absoria, répondit avec amertume :
"Je n'avais pas non plus envie de t'affronter. En vérité, je voulais que Celine prenne sa revanche, mais tu as touché à des personnes auxquelles tu n'aurais pas dû."
Kamiora éclata de rire, un rire amer et moqueur.
"Revanche ? Elle n'est même pas capable de me battre ! Elle ne peut même pas rester entière en un seul morceau !"
Il regarda Celine avec dédain. Absoria, qui jusque-là gardait son calme glacial, serra son épée Millios avec une intensité dangereuse. Kamiora continua, ses mots imprégnés d'une fureur méprisante :
"Et cette petite, est même pas capable de porter le prénom que je lui ai donné ! moi un dieu, c'est moi, qui lui a donné ce nom, et elle l'a modifié ! Pathétique."
Son regard devint encore plus sombre alors qu'il lançait une ultime provocation :
"Regarde, Celina, je vais tuer ton maître pour te montrer que c'est un faible, tout comme toi."
Avant même que Kamiora ne termine sa phrase, Absoria dégaina Millios et, dans un mouvement si rapide qu'il défiait la logique, il se propulsa sur Kamiora. Le coup fut si puissant qu'il envoya le dieu à plus de 50 kilomètres, provoquant une onde de choc qui fit trembler la terre et le ciel. L'énergie d'Absoria, loin de s'estomper, continua de croître, semblant n'avoir aucune limite. Elle s'étendait sur toute la planète, provoquant une vague de terreur chez chaque être vivant.
Des pays entiers furent submergés par une peur collective. Les dirigeants, impuissants, observaient le ciel avec une crainte irrationnelle. Certains croyaient à l'apocalypse imminente, tandis que d'autres se livraient au pillage et à la violence, incapables de résister à la terreur omniprésente.
Melia, bien qu'affaiblie, sentit cette énergie incommensurable. Tremblante, elle décida de suivre la source de cette force, curieuse de découvrir quel être pouvait projeter une telle puissance. Elle s'envola à travers les cieux, cherchant à comprendre ce qu'il se passait.
Pendant ce temps, Hylde tenta désespérément de venir en aide à Kamiora. Il s'élança vers Absoria, mais ce dernier n'avait même pas besoin de bouger. Il le regarda simplement avec un regard terrifiant qui le figea sur place.
"Tu veux vraiment faire ça ?" demanda Absoria d'une voix si froide qu'elle semblait geler l'air.
Le regard d'Absoria se durcit davantage. Il s'arrêta un moment, réfléchissant. Puis, un sourire sadique se dessina lentement sur son visage.
"Je viens d'avoir une idée. Pourquoi vous éliminer tout de suite, alors que je peux vous torturer lentement, vous briser… petit à petit ?"
Cette déclaration glaça le sang des deux dieux. Hylde et Kamiora, bien qu'habitués aux guerres et aux batailles, sentirent pour la première fois de leur existence la vraie peur. Ce n'était pas la peur de la mort, mais celle de quelque chose de bien pire : la souffrance éternelle, infligée par un être dont la puissance et la cruauté dépassaient tout ce qu'ils pouvaient imaginer.
Les deux dieux reculèrent instinctivement, réalisant qu'ils étaient face à une entité qui n'avait plus rien d'humain ou même de divin. Absoria incarnait désormais le vide, le néant absolu, une force sans pitié ni émotion. Il était l'incarnation du vide primordiale elle-même.
Celine, malgré sa faiblesse, observa la scène, une larme coulant sur sa joue. Elle n'avait jamais vu son maître dans un tel état. Même dans sa haine envers Kamiora, elle sentait que quelque chose de plus sombre s'éveillait en Absoria.
Mais au fond d'elle, elle savait que son maître ne faisait que protéger ce qui lui était cher. Peu importe la monstruosité qu'il semblait être devenu, c'était toujours son maître, le dieu du Vide et du Mal, celui qui l'avait sauvée, elle et tant d'autres.
Le ciel se teinta d'une ombre noire, et l'heure de la vengeance, de la punition, approchait.