"Tu as encore cet air-là," dit Jacques, sa voix interrompant mes pensées.
Je me suis tournée pour le trouver en train de me regarder, le front plissé de préoccupation. Nous étions assis au bord de la rivière qui traversait le cœur de notre territoire, le doux flux de l'eau offrant une pause momentanée face au chaos qui avait pris nos vies d'assaut. La lumière du soleil filtrant à travers les arbres au-dessus projetait des ombres mouchetées sur le sol, mais l'éclat de la journée ne faisait rien pour apaiser la tension que je ressentais s'enrouler en moi.
"Quel air ?" demandai-je, bien que je sache exactement ce qu'il voulait dire.
"Celui où tu essaies de résoudre un problème qui ne possède pas de réponse." Les lèvres de Jacques s'incurvèrent en un demi-sourire, mais ses yeux restaient sérieux. "Tu es comme ça depuis qu'on a parlé à la meute. Qu'est-ce qui te préoccupe ?"
