Les préparatifs étaient presque achevés lorsque Stelio Kitchi Kontos Jr. se rendit sur le quai pour son embarquement. Pendant ce temps, à Capitolium, la ville centrale de NeoAris, proche des frontières avec Verdantia et Noirvale, l'agitation était palpable. Une réunion essentielle avait lieu dans les bureaux modernes de l'Union.
Tala, un représentant influent de Verdantia dont l'impact politique était comparable à celui de Stelio, ouvrit la séance avec une autorité tranquille mais ferme.
« Bonjour à tous, » commença Tala avec une assurance mesurée. « Nous sommes ici pour discuter de l'avenir de nos relations et de la sécurité de l'île. La mission que Stelio Kitchi Kontos Jr. s'apprête à entreprendre est cruciale pour notre avenir commun. Il est essentiel que nous alignions nos stratégies et coordonnions nos efforts pour éviter tout conflit potentiel. »
Les participants écoutèrent avec attention, conscients des enjeux élevés et de l'importance de la coopération inter-étatique pour préserver la stabilité.
Sur le quai de départ, Stelio et son disciple Anémone étaient en pleine phase de préparation. Leur mission, qui les conduirait dans la zone 3, un territoire encore largement inexploré, représentait un défi majeur. Les zones 2 et 1 avaient déjà été sécurisées, mais la zone 3 était encore inconnue et périlleuse.
« Soyez prudente, Stelio, » dit sa partenaire, une lueur d'inquiétude dans les yeux. « Ce que vous allez rencontrer est totalement inconnu. »
« Pas de souci, » répondit Stelio avec confiance. « Nous avons tout prévu, et Anémone est un atout précieux pour l'équipe. Nous sommes prêts. »
Anémone, malgré son enthousiasme, était visiblement tendu. Il vérifiait méticuleusement l'équipement, son anxiété se lisant sur son visage. Stelio, remarquant son agitation, lui demanda :
« Tout est prêt, Anémone ? »
« Oui, Stelio, » répondit Anémone, tentant de masquer sa nervosité sous une façade de détermination.
Stelio se tourna alors vers le pilote du bateau, un homme de stature moyenne marqué par l'expérience.
« Voici notre pilote pour cette mission, » dit Stelio en le présentant à Anémone.
Anémone, cependant, sembla indifférent. Son manque de respect agace Stelio, qui lança un regard sévère à son élève. « Tu ferais bien de faire attention à ce que tu dis et à qui tu te comportes. Ce pilote est un professionnel et mérite ton respect, peu importe tes préoccupations. »
Anémone, clairement stressé, répliqua : « Déjà, 1) je suis sous tension. 2) On part dans la zone 3 dans un bateau, c'est absurde ! À NeoAris, on aurait pris des avions ! »
Stelio, ajustant ses lunettes, répondit avec une calme implacable : « Si tu voulais des avions, tu aurais dû rester à NeoAris. Ici, nous utilisons les moyens les plus adaptés pour garantir notre sécurité. Les avions ne sont pas viables pour ces régions inexplorées. »
Anémone tourna le dos à Stelio, visiblement agacé, et lança : « Tu ne sais rien de moi ni de ce que j'ai vécu à NeoAris. Tu ne peux pas comprendre ce que ça implique. »
Il se dirigea vers une cabine pour se reposer, laissant Stelio seul avec le pilote. Ce dernier, avec un sourire complice, dit à Stelio : « C'est une première pour lui. Comprends-le, il est comme toi à tes débuts – émotif et direct. (rires) Ne t'en fais pas, repose-toi aussi. »
Stelio sourit en retour, appréciant la tentative du pilote de détendre l'atmosphère. Il se détourna du pilote et quitta les lieux, laissant derrière lui un mélange de rires et de réajustements avant le grand départ.
Le bateau démarra lentement, et Stelio se tourna pour faire un dernier signe à sa femme, à peine visible au loin. Ce moment était empreint de mélancolie et de détermination alors qu'il se dirigeait vers l'inconnu.
Le pilote, occupé à préparer le bateau pour le voyage, annonça une dernière fois les informations cruciales aux deux passagers. D'un ton pragmatique, il déclara : « Bon, ils ne peuvent pas faire moins long, merde, on n'est pas tous politiciens. Bref… »
Il consulta un document sur son tableau de bord avant de poursuivre : « Si je résume, cette terre se trouve à environ 500 kilomètres en partant de l'île. Le trajet va durer environ 20 heures. Putain, heureusement que le bateau est neuf et peut aller à 30 km/h. Ça s'annonce très long. »
Le pilote secoua la tête avec une grimace, tandis que le bateau s'éloignait lentement du quai, annonçant le début d'un voyage à la fois long et incertain.
Pendant ce temps, la discussion à l'Union était terminée, et les dirigeants de Verdantia prenaient le train à grande vitesse pour retourner à Edenis. Une conversation tendue avait lieu dans un wagon réservé.
Abah : « Tu ne vas pas me faire croire que tu as vraiment confiance en eux ?! »
Tala : « Tu dois me faire confiance. J'ai toujours su gérer les choses. »
Abah : « Oui, mais là, tu viens de nous mettre dans une situation délicate en envoyant notre élément le plus important en mission suicide ! »
Tala : « Je ne vois pas le problème. Nous devons capitaliser sur nos forces. »
Abah : « (énervé) Arrête de parler comme ça. On est entre nous. Je te connais assez pour que tu ne me parles pas de cette manière. »
Tala : « D'accord… alors cesse de me faire chier ! Stelio a un pouvoir médiatique. Si ton parti ne veut pas en profiter, moi, je vais le faire. »
Abah : « Pouvoir, capitaliser, médiatique… Tu vois ton problème ? C'est ça le pouvoir : tu ne penses pas à Verdantia, mais à tes propres intérêts. Tu oublies qu'ils essaient de nous voler, non ? »
Tala : « Et qui est là pour les arrêter… ? » (Il regarde avec un sourire énigmatique.)
Abah : « Et qui l'utilise comme une arme… ? Hmmm, toi. » (Un sourire joueur apparaît sur son visage.)
Tala : « Sortez ! »
Abah : « Hein ? »
Tala : « Sécurité ! Faites sortir cet homme de mon wagon. »
Abah : « Bouffon ! J'ai hâte de voir le jour où Stelio ne sera plus là et que tu ne pourras plus capitaliser sur lui. »
Sur ces mots, Abah se dirigea vers la sortie du wagon, laissant derrière lui une atmosphère chargée de tension et de rancœur.