La journée se poursuivait avec le cours d'arts martiaux. D'après ce que j'avais entendu de Zayren et de sa sœur, ils avaient l'air fort. Ou alors ils étaient juste arrogants. Quelques minutes plus tard, le professeur Zemus entra dans la salle, l'air en forme, son visage illuminé d'un large sourire.
"Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien. Quelle magnifique journée pour s'entraîner, vous ne trouvez pas ?" lança-t-il avec une énergie débordante.
"Oh non… S'il est aussi content, ça veut dire que le cours d'aujourd'hui va être un cauchemar… J'ai encore des courbatures de l'entraînement d'hier," murmura Yoko d'un air paniqué.
"Tu veux un massage ?" proposai-je d'un ton nonchalant.
"Qu-quoi ? Évidemment que non ! Enfin… peut-être… mais sûrement pas venant d'un gars," répliqua Yoko, se couvrant instinctivement la poitrine, ses joues virant au rouge.
"Pourquoi tu te caches la poitrine ? L'entraînement d'hier n'étaient pas censé renforcer cette partie-là," ajoutai-je d'un ton détaché.
"Ferme-la ! Arrête de parler de ma poitrine !" siffla-t-elle en me tirant brusquement les cheveux.
"Aïe, d'accord, d'accord ! Plus un mot sur ta grosse poitrine, promis," dis-je avec une grimace exagérée à cause de la douleur.
Elle me tira un peu plus fort en réponse. "Elle n'est pas si grosse que ça, espèce de…!"
"Tu plaisantes ? Je parie que le bouton de ta blouse lutte chaque jour pour garder secret ce qu'il y a dans ta blouse," lança Kaiser, avec le même ton impassible, avant de sentir à son tour une main agripper ses cheveux.
"Aïe, aïe, j'ai rien dit ! Je retire ce que j'ai dit, je retire, lâche-moi !" gémit-il en se tortillant.
Pendant ce temps, un aegyl assis non loin de nous semblait irrité par nos échanges. Il nous fixa, fronçant les sourcils avant de lâcher d'un ton acerbe : "Vous avez l'air de bien vous amuser là-bas."
Je lui jetai un regard glacial. "Et en quoi ça te concerne, petit avorton ?"
"Répète un peu ça !" s'écria-t-il, se redressant aussitôt, ses ailes tremblant de colère.
"Calme-toi, Flinn," intervint Corvus, avec un soupir exaspéré. "Il essaie juste de te provoquer. Les gens comme lui adorent semer la pagaille dans la tête des autres."
"Dommage, j'aurais bien aimé voir ce qu'il aurait tenté," dis-je avec un sourire en coin, mes yeux se posant sur lui comme un prédateur prêt à attaquer. "J'aime quand mes proies viennent à moi… surtout quand elles peuvent finir en ailes de poulet grillées."
Quelques éclats de rire fusèrent autour de nous, certains étudiants se tournant pour observer la scène, tandis que les aegyls bouillaient d'indignation.
"Comment oses-tu me parler ainsi !" s'écria Flinn, son visage virant au rouge. Il se leva brusquement, prêt à en découdre, mais Zemus, plus rapide, intervint.
"Silence ! Monsieur Flinn, Vous deux heures de retenue !" tonna le professeur, son visage habituellement serein marqué par l'agacement.
"Quoi ?! Mais…" commença Flinn, avant que je ne lui coupe la parole, adoptant un air faussement innocent. "Tu oses discuter les ordres du professeur ? Pour ta gouverne, ça pourrait facilement te coûter une heure de retenue en plus vu que tu défies directement son autorité. Le professeur Zemus est là pour enseigner, pas pour gérer tes états d'âme," déclarai-je en souriant légèrement, la main posée négligemment sur ma joue.
"Très juste, Monsieur Areyos," approuva Zemus l'air serieux. Puis il se tourna vers Flinn, haussant la voix : "Trois heures de retenue, Flinn !"
Des rires s'élevèrent autour de nous, et Flinn, décontenancé, baissa la tête en marmonnant de frustration.
"Attends… tu viens juste de manipuler le prof, non ?" me souffla Yoko, visiblement impressionnée.
"Eh bien, peut-être un peu," répondis-je en haussant les épaules, arborant un sourire satisfait.
"Pas mal," murmura-t-elle en pouffant, incapable de réprimer un sourire.
Point de vue de Melios Drimdess
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Je n'avais jamais vu ça auparavant. Areyos… il a cette capacité à prendre une situation banale, la transformer en un spectacle, et à sortir de l'affaire avec une position de pouvoir absolu, sans même bouger un muscle. Il ne s'était même pas laissé émouvoir par l'attaque de Flinn. Ce pauvre imbécile, pensait qu'en jouant la carte de l'agression, il allait dominer un manipulateur comme Areyos. Ça m'a presque fait sourire.
D'abord, il y a eu la provocation d'Areyos. L'attaque gratuite sur les "ailes de poulet" de Flinn n'était pas une simple insulte. Non, c'était bien plus que ça. C'était un coup stratégique. Flinn qui se croyait fort, prêt à écraser son adversaire, venait de se faire rabaisser sans même le réaliser. Le choix des mots d'Areyos était délibéré : "Des ailes de poulet." Ces mots ont eu deux effets immédiats. D'abord, ils ont humilié Flinn en le comparant à une créature insignifiante. Mais c'était encore plus fin que ça. En rabaissant Flinn à une volaille, Areyos sous-entendait aussi qu'il le réduisait à une créature sans défense face à sa propre puissance, un peu comme si Flinn n'était qu'une proie prête à être consumée par les flammes. L'humiliation était totale, mais subtile. Flinn ne le savait pas encore, mais il venait de perdre la première manche de cette rencontre.
Ensuite, Areyos n'ayant pas haussé le ton, le professeur Zemus ne l'a pas remarqué. Maintenant que j'y pense, le professeur aussi a été manipulé. Areyos ne laissait rien au hasard. Il avait déjà anticipé que Zemus interviendrait, probablement en raison de son rôle de professeur. Et voilà où Areyos a frappé. Il a placé le doute dans l'esprit de Zemus en insistant sur un point subtil : l'autorité. C'était ça, la vraie manipulation. Il avait laissé Zemus croire que c'était lui, le professeur, qui décidait de la punition. Que la décision venait de sa propre initiative. Il ne faisait qu'exploiter un point sensible chez un professeur : la peur de perdre le respect de ses élèves. En effet, les étudiants ont souvent l'habitude de bavarder s'ils n'ont pas peur du professeur et s'ils ne le respectent pas. En glissant cette idée de manière subtile et indirecte dans la tête de Zemus, remettant ainsi son autorité en doute, Celui-ci haussa le ton pour imposer une sanction encore plus sévère, pensant ainsi rappeler aux étudiants distraits, qui est le patron. Areyos a donc ainsi utilisé subtilement le pouvoir du professeur à travers lui afin de punir Flinn.
Mais la cerise sur le gâteau, c'était l'ambiance dans la salle. Les autres étudiants… je les ai observés. Ils étaient tous là, à rire. Sauf les Aegyls, qui avaient préféré se taire. Quoique… leur silence était une forme d'accord tacite. Aucun d'eux n'osait intervenir, ni pour soutenir Flinn, ni pour critiquer Areyos. Ils savaient que s'ils faisaient le moindre mouvement, ce serait eux qui deviendraient les cibles de celui-ci. Ce n'était même pas de la peur directe, c'était plus subtil que ça. Ils étaient paralysés par une pression invisible. Ils étaient dans l'arène, mais ils avaient déjà perdu avant même que le combat commence.
En ce qui concerne les étudiants qui riaient, ils étaient prisonniers de la situation, sans même le savoir. Comment pourraient-ils dénoncer Areyos après avoir partagé ce moment de "plaisir" avec lui ? Il leur avait fait rire. Alors par
Il n'y avait pas de dénouement direct dans cette scène. Areyos n'avait pas besoin de forcer quoi que ce soit. Il avait orchestré ce petit spectacle d'une main de maître, en jouant sur les failles des autres. Il avait imposé sa hiérarchie, sans même hausser la voix.
Je devais l'admettre. Ce n'était pas qu'un simple duel de forces. Areyos manipulait la réalité autour de lui, de manière subtile et silencieuse. Il n'avait pas besoin de battre Flinn, ni d'intimider Zemus, ni de se faire respecter par les autres. Il avait déjà gagné, et ce, que les gens en soient conscient ou non. Je le savais maintenant. Ce n'était pas un simple étudiant. C'était un stratège, un manipulateur aguerri.
" Tu as l'air perdu dans tes pensées Melios " me dit Mlle Erina, un sourire mystérieux sur ses lèvres. "Est-ce à cause d'Areyos ?" Déduisit-elle
"On ne peut rien vous cacher. En effet, Il m'a intrigué" répondis-je
"C'est avec lui qu'on fera équipe… C'est pour ça que je t'ai fais inscrire ici quand tu m'a informé que des Devas étaient maintenant inscrits à l'académie Moore. Jai un mauvais pressentiment"
"Ça promet d'être intéressant" dis-je, regardant Areyos.
" Tu as des info sur ces Devas ?" me demanda Mlle Erina.
"Oui et ce que je peux vous dire pour l'instant est qu'ils sont très dangereux"
À suivre…