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Chapter 27 - Une petite sœur

Point de vue de Yoko Belserion

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"Nia ?... Nia, réveille-toi, il fait jour." Je tapotai doucement son épaule.

"Mm... Yoko ?" murmura-t-elle, à peine capable d'ouvrir les yeux. Je lui offris un sourire réconfortant alors qu'elle se redressait, assise sur mon lit.

"Où suis-je ? Qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda-t-elle, la fatigue clairement visible sur son visage.

"Tu es en sécurité, chez moi… Tu as eu une longue nuit, Nia, une nuit horrible." Mon regard se fit triste. "Je suis désolée pour ta grand-mère." À ces mots, les yeux innocents de Nia se remplirent de larmes, réalisant que ce qu'elle avait vécu hier n'était pas qu'un simple cauchemar.

"Tout ira bien. Areyos et Kaiser sont déjà à la recherche de Marlow. Ils le retrouveront." Je l'enlaçai pour lui transmettre un peu de chaleur et de réconfort.

"Yoko ! Tu devrais déjà te préparer pour aller en cours, que fais-tu là-haut ?" cria ma mère d'en bas.

"J'arrive, maman !" répondis-je rapidement.

"C'est ta mère ?"

"Oui, Nia. Et elle me pousse toujours à être en avance pour les cours." J'éprouvai un soupir léger.

"Elle sait que je suis là ?"

"Bien sûr que non. Areyos est entré avec toi en volant à vive allure par la fenêtre. J'imagine qu'il ne voulait pas que mes parents s'inquiètent de voir une fille inconsciente, avec les vêtements couverts de sang dans ses bras." Expliquai-je.

Nia jeta un regard sur sa robe, effectivement maculée de sang de la veille. Ses assaillants ne l'avaient pas ratée. Heureusement, Areyos l'avait trouvée. Il avait probablement utilisé ses capacités de guérison pour guérir les blessures de Nia.

"Bien, Nia, change-toi, prends ce que tu veux dans mon armoire. Je vais descendre préparer le petit déjeuner avant que ma mère ne crie à nouveau."

"D'accord, Yoko." Elle se leva et se dirigea vers ma salle de bain pendant que je me précipitai pour préparer le petit déjeuner.

Une fois Nia prête, elle descendit les marches, et je savais que j'allais devoir la présenter à mes parents.

"Tiens, qui est cette charmante petite demoiselle ?" demanda ma mère. "C'est ton amie, Yoko ?"

"Oui, oui, elle s'appelle Nia." Je lui répondis avec un sourire rayonnant.

"Bonjour, Madame Belserion, c'est un plaisir de vous rencontrer." Nia s'inclina en guise de salutation.

"Bonjour, Nia. C'est un plaisir pour moi aussi " Répondit ma mère, souriante "Je ne savais pas que tu avais de la visite, elle a dormi ici ? Je ne l'ai pas vue entrer." Ma mère semblait stupéfaite.

"Ah--Ah oui, j'avais oublié de vous prévenir. Ses parents habitent très loin et elle est venue ici pour étudier, alors je lui ai dit qu'elle pouvait s'installer chez moi." Je mentis tant bien que mal.

"Tu ne m'en as pas parlé, Yoko."

"Je suis désolée, maman, j'avais la tête ailleurs."

"Yoko, comment tu-- hein !? Qui est cette magnifique demoiselle !! Elle est trop mignonne !" Mon père descendit les marches, l'enthousiasme dans ses yeux.

"Papa, je te présente Nia, une amie à moi. Je me demandais si elle pouvait rester ici pour un temps."

"Mais bien sûr, pas de soucis, Yoko." Mon père avait l'air ravi de voir Nia. "Chérie, elle peut rester, n'est-ce pas ?" demanda-t-il à ma mère.

"Tu as déjà accepté, de toute façon." Elle esquissa un léger sourire. "Nia, bienvenue parmi nous. J'espère que la maison te plaît. Je ne sais pas trop quel genre de plat les Aegyls préfèrent, alors n'hésite pas à me le faire savoir."

"Merci, Madame Belserion, mais ne vous en faites pas, la cuisine metaryone me convient parfaitement." Nia répondit avec un sourire poli.

"D'accord. Mais fais attention avec tes ailes, je ne voudrais pas que tu casses quelque chose en te promenant."

"Ah, pour ça…" Elle commença, tandis que ses ailes se rétractaient dans son dos jusqu'à disparaître complètement, laissant ma mère stupéfaite.

"Incroyable, je ne savais pas que les Aegyls pouvaient faire ça." Ma mère était émerveillée.

"Je pense que c'est la seule capable de le faire, maman." J'ajoutai, amusée.

"C'est tellement fascinant. Je t'avais dit qu'il nous fallait une troisième fille." Mon père se mit à rêver à haute voix avant que ma mère, embarrassée, ne lui donne un coup léger sur la tête avec une poêle, provoquant des gloussements chez Nia.

"Nia, je te présente mon père," dis-je, mal à l'aise.

"Tes parents sont si gentils… Merci pour tout, Yoko." Nia avait un regard tendre, plein de gratitude. Soudain, quelqu'un frappa à la porte. Je pouvais déjà sentir qui c'était.

"Rey ? Kaiser ? Comment ça se fait que vous soyez déjà prêts ?" Dis-je, surprise.

"Qu'est-ce que tu racontes ? On est toujours en avance, Yoko !" dirent-ils en entrant chez moi, comme s'ils oubliaient toutes les fois où ils étaient en retard.

"Kaiser et Areyos, ça fait un bon moment qu'on ne vous avait pas vus !" s'écria mon père, visiblement heureux de les voir.

"Ça fait longtemps en effet, Monsieur Belserion." Dirent-ils, paraissant comme des anges aux yeux de mon père.

"Vous avez grandi. J'ai appris que vous vous étiez entraînés avec Yoko hier. Merci de l'avoir appelée." Ma mère leur exprima sa reconnaissance.

"Je vous en prie, Madame Belserion, ça nous fait plaisir." Ils affichèrent un sourire angélique, illuminant leur visage. Pendant que Kaiser parlait avec mes parents, Rey se dirigea vers Nia et l'enlaça.

"Je suis heureux que tu ailles bien… Et je suis désolé pour ta grand-mère… C'est de ma faute, je n'aurais jamais dû la faire accepter dans cet hôpital… Je suis profondément désolé…" Areyos exprima sa peine, une lueur de regret dans ses yeux.

"Non, ne dis pas ça. Ce n'est pas de ta faute. Si tu ne l'avais pas fait, ma grand-mère serait morte chez moi. L'arrivée de Marlow n'a été qu'un malheureux hasard, sinon ma grand-mère serait toujours vivante. Ne te sens pas coupable, Rey... Je te dois la vie. Merci infiniment de m'avoir sauvée." Nia, les larmes aux yeux, répondit avant que Rey ne relâche son étreinte. Mon cœur se serra, compatissant à la souffrance de Nia.

"Je te jure, Nia… Je te jure que je tuerai Marlow de mes propres mains. Il n'aura pas une mort douce, ça je peux te le promettre. Peu importe le temps que ça prendra." Areyos avait une lueur de détermination dans les yeux.

"Merci, Areyos. Mais sois prudent… Je ne veux pas te perdre aussi."

"Ça n'arrivera pas, je te le promets." Rey prononça ces mots avec conviction. Il avait probablement utilisé ses compétences d'assassin pour se faire oublier de mes parents afin de discuter tranquillement avec Nia.

"Compte sur moi pour t'aider, Rey." Dis-je déterminée.

"Merci, Yoko."

"Avez-vous déjeuné avant de venir ?" lui demandai-je, alors que Kaiser continuait de discuter avec mes parents.

"Oui, nous avons déjeuné."

"Hé Yoko, sers donc à manger à tes amis ! Vu leurs exploits à l'entraînement d'hier, ils doivent avoir faim." demanda mon père avec un sourire.

"Ils viennent de me dire qu'ils ont déjà—" étais-je en train de dire quand Kaiser m'interrompit.

"Ouais, c'est vrai ! On a grave faim, n'est-ce pas Rey ?" demanda-t-il.

"C'est vrai, un petit déj nous ferait pas de mal, Yoko." Areyos ajouta, me regardant avec insistance.

"Mais vous venez de me dire que vous—" tentai-je de protester quand ma mère intervint.

"Sers-les à manger, Yoko, dépêche-toi !" ordonna-t-elle, tandis que Kaiser et Rey affichaient de grands sourires sur leurs visages.

"Ahh... d'accord, maman." Je lançai un regard tueur à Areyos, qui se contenta de me renvoyer un large sourire.

"Je vais t'aider à préparer le déjeuner, Yoko." proposa Nia avec enthousiasme. Ils s'installèrent à table, attendant d'être servis pour la seconde fois de la journée. Les talents culinaires de Nia impressionnèrent ma mère qui, en l'observant, lui demanda si elle souhaiterait l'assister pour des recettes. Mon père avait pris un déjeuner à emporter pour ne pas être en retard au travail.

"C'était super bon comme toujours, merci à vous deux pour ce petit-déjeuner, merci à vous aussi, Mme Belserion," remercia Kaiser avec un sourire.

"Je t'en prie, Kaiser, passez quand vous voulez," répondit-elle chaleureusement.

"Allez, c'est l'heure de partir, on va être en retard en cours. Il est 8h44," dis-je en me levant de table.

"C'est vrai, il ne faut pas traîner. Bonne journée à vous trois," ajouta ma mère avec un sourire.

"Merci beaucoup, à vous aussi," répondîmes-nous en chœur.

"Je vous accompagne," proposa Nia, visiblement enthousiaste.

"Si tu veux, Nia," dis-je en hochant la tête. Areyos et Kaiser échangèrent un regard désapprobateur, clairement inquiets à l'idée que Nia puisse sortir avec nous.

"Tu es sûre, Nia ?" demanda Rey, un brin hésitant.

"Oui oui, ça fait du bien de voler," répondit-elle, pétillante d'énergie. Rey hésita un moment, puis céda finalement.

"D'accord, allons-y," dit-il après un soupir, et nous prîmes alors notre envol. 

Le ciel bleu était parsemé de nuages, et les rayons du soleil baignaient la cité dans un rideau de lumière dorée, offrant une vue somptueuse depuis les hauteurs.

"C'est magnifique ! C'est donc ça, voler," s'émerveilla Nia, les yeux brillants.

"On est bientôt arrivés," annonça Kaiser en scrutant l'horizon.

"Oui, il reste six minutes avant le début des cours," ajouta Areyos. En consultant l'heure sur ma bague, je réalisai qu'il restait effectivement exactement six minutes.

"Wow, tu as vu juste, il reste vraiment six minutes !" dis-je, stupéfaite.

"C'est bizarre, depuis ce matin, tu es étonnamment précis sur l'heure, alors que tu n'as même pas jeté un seul coup d'œil à ta chevalière," affirma Kaiser, l'air tout aussi perplexe.

"J'ai l'impression de toujours savoir exactement quelle heure il est sans même y penser. Je crois que c'est à cause du noyau bestial du Roi Paon. Plus j'utilise ma maîtrise de l'air, plus la puissance du noyau se développe. Des bribes de son pouvoir commencent à se refléter en moi," expliqua Areyos, son regard sérieux.

"Et j'imagine que ta capacité à savoir quelle heure il est constamment doit être une infime partie du pouvoir temporel du Roi Paon," ajouta Kaiser, un sourire amusé aux lèvres.

"Oui, je le crois bien," acquiesça Areyos.

"Mais attends, ça veut dire que tu pourras, plus tard, maîtriser le temps ?!" demandai-je, surprise.

"Ahah, je ne pense pas. Le chi et le ki ne permettent pas la maîtrise d'un tel pouvoir. Peut-être que le chakra, lui, pourrait permettre certaines manipulations temporelles si l'on comprend comment cela fonctionne, mais la maîtrise du temps proprement dite est hors de portée des simples êtres que nous sommes. Faut pas rêver," expliqua Areyos en riant.

"C'est vrai, j'y avais pas pensé," admis-je, pensive.

Une fois arrivés à l'académie, nous atterrîmes devant le portail. La diversité des races réunies en un seul endroit fascinait Nia. Elle n'avait probablement jamais eu à fréquenter un tel milieu académique, compte tenu des difficultés qui l'accablaient. Nous entrâmes dans la cour, quelques mètres avant l'entrée du bâtiment. Comme à leur habitude, les filles avaient les yeux rivés sur Areyos et Kaiser, certaines demandant même un autographe. Ils étaient entourés de jeunes femmes de toutes les races. Mais un événement vint soudain refroidir l'atmosphère de la cour…

"Tiens, tiens, regardez-moi ça, elle est mignonne, cette fille," dit un Metaryon avec un sourire malicieux, les yeux posés sur Nia.

"Passe ton chemin, elle n'est pas étudiante ici," rétorquai-je d'un ton agressif.

"Du calme, ma belle. Je veux juste parler à ton amie, je suis sûr qu'elle voudrait sortir avec moi," insista le metaryon, tandis que d'autres gars s'approchaient, cherchant à mettre la pression sur nous.

"Passe ton chemin, c'est la dernière fois que je te le dis," lançai-je, mon sang bouillonnant, des éclairs commençant à scintiller autour de mon poing. Je le fixai avec un regard si menaçant que ses amis prirent peur et reculèrent.

"Oula, t'es vénère, ma parole. Allez, un câlin et on s'en va," dit le Metaryon en attrapant Nia par le bras. Mais alors que je m'apprêtais à lui coller mon poing au visage, une pression écrasante envahit la cour, faisant taire le brouhaha des étudiants. Personne ne put rester debout tant la pression était forte.

"Je te conseille de la lâcher," dit Areyos en s'approchant, son regard froid et une intention meurtrière palpable.

"A moins que tu préfères servir de barbecue aux monstres," Compléta Kaiser, les poings enflammés, avançant lui aussi avec une aura menaçante. La pression meurtrière se faisait sentir dans toute la cour, et le metaryon lâcha immédiatement Nia, reculant tant bien que mal loin d'Areyos et Kaiser, rejoignant ses amis, tous tremblants.

Kaiser déploya alors un pouvoir rare : il entoura le Metaryon et ses camarades d'un mur de flammes bleues. Ces flammes, une fois maîtrisées, avaient un multiplicateur de dix. Les flammes normales de Kaiser pouvaient atteindre 3500 degrés Celsius, mais avec ses flammes bleues, la température pouvait grimper jusqu'à 35 000 degrés, bien au-delà de la chaleur à la surface du soleil. Grâce à sa maîtrise des afflictions de type feu que lui confère son chakra, il pouvait contrôler le champ de propagation de la chaleur, sinon il risquait de se faire vaporiser par sa propre puissance.

C'est pour cette raison qu'il y a si peu d'utilisateurs des flammes bleues. Tant qu'ils n'ont pas encore appris la maîtrise du plasma, qui leur permettrait de concentrer toute la chaleur dans une boule de plasma, empêchant l'émission de la chaleur, les maîtres du feu évitent d'apprendre ou d'utiliser les flammes bleues, car leur utilisation est extrêmement dangereuse.

"Excusez-vous devant ces deux demoiselles si vous ne voulez pas vous faire vaporiser instantanément par les flammes," lança Kaiser d'une voix glaciale.

"Excuse-nous !! On plaisantait juste ! Pitié, Kaiser, laisse-nous partir, on ne le refera plus, c'est promis !" s'affolèrent les metaryons alors que le cercle de feu rétrécissait, les poussant à se rapprocher du centre pour éviter de se faire réduire en cendres.

"C'était pas si compliqué au final. Allez, hors de la vue," ajouta Kaiser en retirant ses flammes. La pression pesante dans la cour disparut immédiatement, permettant au groupe de fuir.

"Vous êtes tellement forts, c'est incroyable," dit Nia, éblouie. "Merci à vous trois de m'avoir défendue."

"Ce n'est rien, 'petite sœur'," dit Areyos, un léger sourire aux lèvres. Nia sembla touchée par ses mots, son regard figé sur lui alors qu'il se retournait.

"Allez, c'est l'heure d'aller en cours. Faudra pas qu'on soit en retard," dit Kaiser en se tournant lui aussi. "Rentre bien, Nia, et surtout évite de te promener pour l'instant." Dit-il en regardant par dessus son épaule.

"Entendu, Kaiser," répondit-elle, un air sérieux sur le visage.

"Super, à plus," ajouta Kaiser en ébouriffant les cheveux de Nia. Elle lui fit un câlin, puis un à moi, avant de s'envoler vers la maison. Nous nous dépêchâmes de rejoindre Areyos, qui s'était déjà éloigné, tandis que les étudiants nous regardaient, toujours choqués par ce qui venait de se passer. Kaiser et Areyos devenaient de plus en plus redoutés.

À suivre…