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Chapter 23 - Douleurs physiques et émotionnelles

L'entraînement avec Barrios était intensif, comme à son habitude. Maintenant que la pause était finie, nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses.

"Yoko, pointe Soulcalibur sur Areyos," ordonna Barrios.

"Quoi ! Mais pourquoi moi ?!" demandai-je, surpris.

"Tu régénères très vite, donc ça ne fait rien si tu perds un bras dans le processus," dit Kaiser avec un air moqueur.

"Quoi !? Vous n'êtes pas sérieux ! C'est un putain de Regalia là !" m'écriai-je, affolé.

"Ne t'inquiète pas, Rey. C'est toi qui es choisi parce que Kaiser est capable de voir les nœuds de chi. Ça sera nécessaire pour la démonstration," me rassura Barrios.

"Kaiser, active ton Kengan et dis-moi ce que tu vois sur Rey," demanda Barrios. La lame de Yoko était pointée vers moi. Kaiser activa son Kengan et me scruta. Sa réaction ne me laissa pas indifférent.

"Comment c'est possible ? Areyos, tu n'as qu'un seul nœud d'énergie. Le chakra présent dans ton corps, ton Ki et ton chi semblent tous provenir du même nœud sur ton torse," dit Kaiser, surpris.

" Tu plaisante ou tu me fait marcher?"

" Non je suis sérieux "

"Maintenant, Yoko, pointe le front d'Areyos avec le bout de ta lame," demanda Barrios, et c'est ce que fit Yoko.

"Que vois-tu maintenant, Kaiser ?" interrogea Barrios.

Kaiser resta silencieux un moment, fixant mon front avant de répondre. "Le nœud d'énergie qui était sur son torse se trouve maintenant sur son front et tous ses systèmes d'énergie semblent sortir de ce nœud."

" Wow, je peux déplacer ses nœuds d'énergie juste en pointant un endroit avec mon épée ! " s'écria Yoko.

"Exactement. Je pense que vous avez déjà eu le cours sur les veines de chi. Et vous y avez appris ce que sont les nœuds ou points de chi. "

" Oui, nous en avons parle en cours " répondit Yoko.

" Bien. comme vous le savez, ces nœuds sont présents dans tout le corps. Le chakra, le Ki et le chi ont tous un système veineux qui, à certains points, se rencontrent pour former des nœuds. Ces nœuds sont des usines d'énergie. C'est grâce à eux qu'après un repos ou une sieste, on récupère du chi, du Ki ou même du chakra. Soulcalibur a la capacité de rassembler en un seul point tous les nœuds des différents systèmes présents dans le corps et de les détruire en une seule frappe, empêchant à jamais les systèmes d'énergie adverses de régénérer," expliqua Barrios.

"Quoi !!? Cette technique est dévastatrice !!!" s'exclamèrent Yoko et Kaiser.

"Ce Regalia est très puissant mais aussi très dangereux," dis-je, choqué mais calme.

"Exactement. Mais pour détruire tous les nœuds en une fois, il faudra frapper vite et fort. Alors pour ça, Mégane utilisait la technique 'Flash Thrust'. Cette technique est une estocade éclair sur une certaine distance un peu similaire à la technique 'Flash blade' d'Areyos. C'est à ça que tu vas t'entraîner durant le reste de l'entraînement. Je vais te créer des guerriers volcaniques contre lesquels tu devras te battre. Je les contrôlerai à distance pendant que je superviserai l'entraînement de Kaiser et Rey. Je t'interdis de voler durant l'entraînement. J'aurai besoin de savoir où tu te trouves grâce à mon sens sismique pour diriger les guerriers."

"Entendu," répondit Yoko, sentant déjà la difficulté de l'entraînement.

"Sache que ces guerriers régénèrent en continu et qu'ils sont très rapides. Le seul moyen de les vaincre sera de détruire leur système de chi pour les empêcher de régénérer, et ce n'est que là que tu pourras les éliminer. Je vais adapter leur puissance de sorte qu'ils soient à peu près au niveau d'un Metaryon normal en mode Overcharge. Il y en aura 1000," annonça Barrios d'un air tout naturel.

"Quoi !? 1000 guerriers volcaniques !? C'est trop pour une première fois, Général !!" s'écria Yoko, effrayée, la voix tremblante, tandis que Kaiser et moi retenions un rire.

"Fais ce que tu peux. Si tu n'y arrives pas, Areyos pourra toujours te régénérer avec sa maîtrise de la guérison, en espérant que tu ne sois pas déjà morte. Je te préviens, je n'arrêterai pas les guerriers de lave même si tu es au sol. Veux tu toujours t'entraîner après avoir entendu ça ?" demanda Barrios d'un ton froid, ce qui terrifia Yoko. Elle se reprit, serra les poings, et après quelques secondes, elle déclara :

"Je vais écraser tous vos guerriers. Il n'en restera pas un seul." La détermination dans ses yeux nous laissa sans voix.

"Très bien, alors déplaçons-nous," ordonna Barrios.

Nous avons volé jusqu'à une zone de test à environ un kilomètre du manoir. Dans mes souvenirs, il y avait des montagnes dans cette zone. Barrios avait sûrement modifié le relief pour l'entraînement.

"Parfait. Yoko, tu sais comment la technique 'Flash Thrust' fonctionne, n'est-ce pas ?" demanda Barrios.

"Oui, oui. Areyos me l'avait expliqué quelques semaines avant la rentrée. Je ne pouvais pas l'utiliser à ce moment-là, vu que je ne maîtrisais pas la foudre. Mais grâce au mode Overcharge, je crois que je l'ai débloquée," répondit-elle.

"Exactement. Chaque transformation débloque un ou plusieurs éléments, mais les renforce si tu les possédais déjà. Dans ton cas, vu que tu ne maîtrisais pas la foudre, tu l'as débloquée. Tu peux donc apprendre la technique 'Flash Thrust'. Combinée avec le pouvoir de ton Regalia, tu devrais pouvoir réussir à exécuter 'la lame vengeresse', la technique spéciale de Mégane," expliqua Barrios.

"Entendu, je vais essayer ça. Je suis prête," affirma Yoko, l'air concentré et sérieux. Barrios frappa le sol avec son pied, et 1000 guerriers constitués de roches noires volcaniques, avec de la lave coulant dans les fissures, émergèrent du sol, faisant grimper la température.

"Bonne chance, Yoko," dit Barrios en s'élevant dans le ciel sur une grande colonne de pierre, puis y créa une plateforme au sommet 

"Eh ! Vous deux, venez par ici," nous cri a-t-il. Nous avons donc volé jusqu'à sa hauteur, puis nous nous sommes posés dessus pendant que Yoko affrontait l'armée de guerriers de lave en bas.

"Nous allons travailler le chakra. Vous êtes prêts ?" demanda Barrios, les bras croisés.

"Oui," avons-nous répondu.

Une aura rouge se libéra du corps de Barrios, l'enveloppant complètement.

"Bien, la première chose qu'il faut savoir sur le chakra, c'est qu'il est très différent du chi. Nous allons nous concentrer sur les bases pour le moment. Nous approfondirons une prochaine fois, est-ce bon pour vous ?" demanda Barrios.

"Ouais, c'est bon," avons-nous répondu à l'unisson.

"Bien. Déjà, il faut savoir que si le chi permet de contrôler librement un élément et ses sous-éléments, le chakra, lui, peut contrôler les éléments, les sous-éléments et les techniques psychiques ainsi que leurs afflictions respectives," expliqua Barrios.

"Sérieusement !?" s'exclama Kaiser.

"Oui. Par exemple, la technique 'Voile sombre' d'Eyline est une affliction de type ombre. Et récemment, quand j'ai utilisé la sphère de chaleur devant Yoko, c'était aussi une affliction, mais de type feu. C'est grâce au chakra que l'on peut le faire. De la même manière que le chi permet de changer un élément en ses sous-élément," dit-il en transformant une pierre dans l'une de ses mains en lave, "le chakra peut changer un élément ou un sous-élément en l'une ou plusieurs de ses afflictions." En changeant la boule de feu dans son autre main, il créa une boule de chaleur visible par la déformation du paysage quand on regardait à travers elle.

"Wow impressionnant. Comment utilise-t-on le chakra ? " demandai-je, l'impatience dans la voix.

"Il suffit de dire 'Zettai : ouverture du Chakra', " répondit Barrios, un sourire aux lèvres.

"Hein ? C'est tout ? " demanda Kaiser, l'air surpris.

"Oui, c'est tout. Le chakra est un système qui entend. Presque toutes les techniques du chakra nécessitent d'être prononcées, soit à voix haute, soit dans la tête," expliqua Barrios en croisant les bras.

"Intéressant comme système d'énergie !" dis-je, impressionné par la simplicité de la méthode.

"Mais comment puis-je utiliser le Kengan, qui est un pouvoir utilisant du chakra, alors que je n'ai jamais rien dit pour l'activer ?" s'interrogea Kaiser. Sa question était pertinente. Les Dōkō utilisent tous du chakra, selon ce que Barrios nous a dit. Pourtant, Kaiser n'avait pas eu à prononcer quoi que ce soit pour activer sa circulation de chakra. La réponse de Barrios fut inattendue :

"Les Dōkō ont leur propre système de chakra, différent de celui qui circule dans le corps."

"Leurs propres systèmes !? Ils n'ont donc pas besoin du chakra qui circule dans le reste du corps ?" demandai-je, intrigué.

"C'est exact. Même si le chakra dans le corps de l'utilisateur s'épuise, il lui restera toujours le chakra de ses Dōkō," expliqua Barrios, sa voix empreinte de certitude.

"Wow... c'était un génie, Thaleus," dis-je, un sourire admiratif, les doigts dans mes cheveux.

"Allez assez parlé, j'y vais. 'Zettai : ouverture du chakra' !" annonça Kaiser, et immédiatement, une aura rouge s'échappa violemment de lui.

"Incroyable..." dis-je, stupéfait par la quantité d'énergie qu'il venait de libérer.

"À mon tour. 'Zettai : ouverture du chakra'." D'un coup, une aura rouge éclata tout aussi violemment que celle de Kaiser, et je sentis ma réserve d'énergie totale augmenter considérablement. Bien que je ne puisse pas utiliser le chakra pour mes techniques de chi ou de Ki, savoir que développer des techniques de chakra me permettrait d'être efficace en combat était déjà une bonne nouvelle.

"Parfait, je suis fier de vous. Il est temps de développer vos ninjutsu," dit Barrios, un sourire fier aux lèvres.

"Nos ninjutsu ? C'est comme ça que s'appellent les techniques nécessitant du chakra ?" demandai-je, l'excitation montant en moi.

"Exactement. Pour créer un ninjutsu, il faut d'abord connaître la nature de votre chakra. Généralement, la nature du chakra est similaire à celle du chi."

"Donc mes natures de chakra sont le feu et la terre, ainsi que tous les sous-éléments qui vont avec, c'est ça ?" demanda Kaiser, l'air concentré.

"Exactement. Sachez que la maîtrise des éléments accordés par le chi permet une utilisation d'éléments naturels," commença Barrios.

"Comment ça, naturel ? " demanda Kaiser, l'interrogation se lisant sur son visage.

"Eh bien, pourrais-tu générer des flammes dans un endroit où il n'y a pas d'air ?" demanda Barrios, les yeux fixés sur Kaiser.

"Euh, non, vu qu'il n'y a pas d'air," répondit Kaiser, un peu embarrassé.

"En effet. Mais regarde ; 'Orbe stellaire' !" fit Barrios, et un orbe de feu semblable à un mini soleil apparut, flottant devant nous.

"Maintenant, Areyos, je veux que tu éteignes cette flamme avec ta maîtrise de l'eau."

"J'ai mieux, je vais juste enlever l'air autour," dis-je, créant une sphère de vide qui enveloppa la boule de feu.

"Ta maîtrise de l'air est extrêmement avancée pour quelqu'un qui l'a acquise récemment," dit Barrios, visiblement impressionné.

"C'est sûrement dû au fait que j'ai absorbé le noyau bestial céleste du roi paon. Sa maîtrise de l'air a sans doute renforcé la mienne. Je pense même qu'elle est plus développée que ma maîtrise du feu," répondis-je avec une note de fierté.

"T'es sérieux là ?!" s'écria Kaiser, les yeux écarquillés.

"Oui, très sérieux." Répondis-je, laissant Kaiser sans voix. Sa surprise était justifiée ; ma maîtrise du feu était plutôt avancée, même si je n'avais pas encore atteint les flammes bleues, mais j'avais déjà de bons multiplicateurs. L'idée qu'un élément que je venais à peine de découvrir puisse déjà se hisser dans mon top 2 des maîtrises, juste derrière ma maîtrise de l'eau, était difficile à digérer.

"On testera ta maîtrise de l'air plus tard. Pour l'instant, j'ai du mal à croire qu'elle soit efficace. L'orbe stellaire est toujours là et n'a même pas perdu d'intensité," dit Kaiser, sceptique.

"Ah ah ah, non Kaiser, je t'assure que sa maîtrise de l'air est efficace. Mais comme je vous l'ai dit, seul le chi permet l'utilisation d'éléments naturels. L'orbe stellaire que tu vois ici est constitué de particules de chakra. Il se nourrit de mon chakra, pas de l'air environnant. Ça veut donc dire que je peux utiliser cet orbe sous l'eau ou dans un endroit sans air," expliqua Barrios avec assurance.

"Wow ! Incroyable," dit Kaiser, ébahi.

"Oui, j'avoue que c'est incroyable comme système d'énergie."

"Ahahah, c'est vrai. Dernier point, l'utilisation des techniques de chakra ne nécessite pas nécessairement une source à proximité. Lors de l'utilisation d'un ninjutsu, le chakra est d'abord utilisé pour générer l'élément, puis utilisé à nouveau pour lui donner la forme, la taille, les effets et la puissance nécessaires," expliqua Barrios.

"Sérieux !? On n'a même pas besoin de source à proximité !?" s'exclama Kaiser, l'incrédulité dans la voix.

"Non. Votre chakra est votre source," dit Barrios avec un air sérieux. " 'Lance de fer'," prononça-t-il, et une lance apparut de nulle part dans sa main, devant nos yeux ébahis.

"Pour économiser votre chakra, vous pouvez sauter la première étape, qui consiste à utiliser le chakra pour créer l'élément à manipuler. Dans ce cas-là, vous pourrez utiliser une source à proximité que vous infuserez de chakra pour utiliser votre ninjutsu," ajouta-t-il.

"Entendu," avons-nous répondu en chœur, impatients de commencer.

"Bien. Quelle sera votre premier ninjutsu à chacun ?" demanda Barrios, l'excitation palpable dans l'air.

Kaiser s'écarta légèrement, s'apprêtant à utiliser son premier ninjutsu : "Dragon azure !" cria-t-il en donnant un coup de poing dans le vide. Un long dragon-serpent de flammes bleues surgit de son poing, serpentant autour de nous avant de prendre de la hauteur et de s'écraser au sol un peu plus loin. Une vague de flammes bleues se propagea dans toutes les directions, laissant derrière l'affliction 'Chaleur' dans la zone pendant plusieurs secondes, même après que les flammes aient disparu.

"Wow !!!" s'écria Barrios, les yeux brillants d'émerveillement. "C'est très impressionnant, Kaiser. Au tour d'Areyos maintenant," ajouta-t-il, tout aussi enthousiaste.

" 'Choc de l'hydre,' " dis-je en me tenant droit, le chakra vibrant autour de moi. Une hydre fait d'eau, né de mon chakra, émergea et fit un tour autour de moi avant de s'écraser un peu plus loin, générant une vague d'eau qui se propagea dans toutes les directions, dissolvant les roches présentes sur le sol. 

"La dissolution !? Je n'ai jamais vu cette affliction !," dit Barrios, l'air tout aussi surpris qu'au moment où il avait vu le ninjutsu de Kaiser.

"Ah ah ah, le copieur, ton 'Choc de l'hydre' n'est qu'une version aquatique de mon 'Dragon azure'," dit Kaiser, l'air moqueur.

"Ouais, c'est ça. Tu causeras moins quand tu comprendras pourquoi j'ai choisi le nom hydre plutôt que dragon," dis-je, un sourire mystérieux sur mon visage, ce qui ne manqua pas de rendre Kaiser confus.

"Allez, faites un duel. Jusqu'à la fin de l'entraînement. Déchaînez-vous, je reviens dans 4 heures. Mais mettez les poids sur vous," dit Barrios, avant de s'éloigner.

"On peut se transformer ?" demanda Kaiser, l'enthousiasme palpable dans sa voix.

 

" Hmm, laisses moi réfléchir, vous pouvez soulever facilement jusqu'à combien en mode normal? " Demanda Barrios

"Hum disons...1500 tonnes " Répondis-je 

" sachant que le mode Overcharge et le Moonlight mode multiplie votre puissance par 10, ca fera 15 000 tonnes que vous pourriez facilement soulever. C'est trop, a moins d'avoir un grand navire de croisière sur le dos, vous ne sentirait même pas le poids de vos charges actuelles. " Dit Barrios

" Alors c'est non pour les transformations? " Demanda Kaiser

" C'est non, je vous trouverai des poids magiques ajustables jusqu'à au moins 20 000 tonnes. Mr Zaymon pourrait en avoir. Pour aujourd'hui, pas de transformation." conclut-il

" D'accord," répondit Kaiser, après un long soupir. Barrios nous laissa et nous avons commencé notre duel. Ça a duré trois heures et j'en suis sorti gagnant, mais avec beaucoup de difficulté. Nous avons passé le reste du temps à regarder Yoko souffrir contre les guerriers volcaniques de Barrios. Faut dire que ça nous a bien amusés.

" 'Lame vengeresse !' " s'écria Yoko, transperçant le dernier guerrier volcanique. Elle était encore très loin de maîtriser cette technique, mais elle évoluait vite.

" Enfin ! Je pensais que tu ne finirais jamais," dis-je en descendant la colonne de pierre.

" Ahh Ahh, tu… tu regardais," dit-elle, essoufflée.

" On regardait," répondit Kaiser en descendant à son tour.

" J'ai besoin d'une pause, et d'une bonne douche froide. Mes muscles sont en feu et je n'ai plus d'énergie," dit Yoko, s'effondrant au sol.

" Eh bien ! Je vois que vous avez fini. Félicitations, Yoko. Tu es très persévérante," déclara Barrios en arrivant, un sourire satisfait sur le visage.

" Merci, Général. Je fais de mon mieux, même si je suis à deux doigts de m'effondrer," répondit-elle, haletante, en frottant ses yeux fatigués.

" Je vois ça. Allez, repose-toi un peu. Tu l'as bien mérité."

" Vous avez raison. Il se fait tard, je dois rentrer chez moi," admit Yoko, un soupir d'exaspération s'échappant de ses lèvres.

" Je t'accompagne. Sinon, tu vas t'effondrer en pleine route," proposa Kaiser, d'un regard protecteur.

" Merci, Kaiser," murmura-t-elle, reconnaissante.

" Allons-y. Rey, tu viens ? " demanda Kaiser.

" Bien sûr, je compte bien récupérer mon t-shirt," dis-je en souriant.

" Ah… oui, j'avais oublié," ajouta Yoko, rougissant légèrement.

Nous prîmes le chemin du retour vers la maison des Belserion, discutant de la journée et du sadisme apparent de Barrios, quand soudain, un appel interrompit notre conversation. Yoko consulta sa chevalière, son expression changeant instantanément.

" Allô, Nia, comment vas-tu ?" dit-elle, son sourire se figeant.

" Yoko--…" répondit Nia, sa voix empreinte d'une angoisse palpable. Un silence pesant suivit avant que l'appel ne se coupe brutalement.

" Nia !? Nia, réponds !!" s'écria Yoko, le visage blême, son cœur s'emballant.

" Elle a appelé depuis la sphère de communication du magasin ?" demandai-je, inquiet.

" Oui--" commença-t-elle, mais je n'attendis pas la suite. Je pris mon envol vers le magasin, l'adrénaline pulsant dans mes veines, ignorant si Yoko avait quoi que ce soit à ajouter. Il était 20 heures, un soir sans lune.

Point de vue de Nia, 1 heure plus tôt

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" Grand-mère, t'es enfin debout !" criai-je en accourant vers elle.

" Ooh, ma petite chérie, tu m'as tellement manqué," répondit ma grand-mère, la tendresse dans les yeux.

" Son état s'est stabilisé, elle ne craint plus rien," m'informa Mr. Bastion Santalio, un médecin respecté.

" Merci, Monsieur," remerciai-je en inclinant légèrement la tête.

" Je vous en prie. Vous pouvez partir tranquillement," répondit-il avec un sourire rassurant.

" Eh bien, je vois que tu prêtes toujours autant d'attention aux personnes âgées, Bastion," dit une voix derrière nous.

" Mr. Marlow Moore !? Vous êtes déjà revenu de votre voyage !" s'écria le docteur Santalio, un peu paniqué. Mon cœur se mit à battre violemment.

" Oui, je voulais vous faire une surprise," dit-il, l'air assuré, avant de poser son regard sur ma grand-mère.

" Tiens donc… Mais c'est ma tante Sana que je vois là ? Quel culot de venir ici malgré le déshonneur que tu portes à notre famille," dit Marlow avec un sourire arrogant. Ma grand-mère me fit signe de partir, probablement pour me protéger de lui. Mais je n'eus même pas l'occasion de faire deux pas qu'un homme grand et musclé m'attrapa le bras, me retenant de fuir.

" Ooh, qu'avons-nous là ? Ne serait-ce pas là le plus gros échec de ma chère sœur ? Elle n'a donc pas pu se résoudre à tuer cette enfant, comme je le lui avais demandé, à ce que je vois," dit-il d'un ton arrogant, un sourire machiavélique sur les lèvres. " Tu t'appelles Nia, c'est ça ? Tu sais que c'est à cause de toi que ta mère s'est donnée la mort ? Tu es la cause de tous vos malheurs," ajouta-t-il en se penchant vers moi. Ses mots me transpercèrent le cœur, j'avais des larmes aux yeux, je tremblais de peur et de rage.

" Tais-toi, Marlow !!! Ça ne va pas de dire ça à la fille de ta sœur !? Elle n'a que 14 ans, la pauvre !" cria ma grand-mère après avoir asséné une forte gifle à Marlow, qui se contenta de garder son sourire provocateur.

" Sonia n'était qu'une idiote qui pensait s'en sortir sans l'aide de la famille. Épouser un pauvre par amour au lieu d'un riche et puissant mari afin d'étendre le pouvoir de la famille, quelle déception," ajouta Marlow avec dédain.

" Viens Nia, on s'en va," dit ma grand-mère en me tirant de l'autre bras. L'homme musclé qui me retenait me lâcha et nous partîmes à grands pas.

" Repose-toi bien, tante Sana," cria Marlow derrière nous.

Point de vue de Marlow Moore

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" Vous voulez qu'on les suive, Monsieur ?" me demanda mon major d'homme.

" Oui. Je compte bien corriger les erreurs de ma sotte de sœur. Envoie aussi des hommes déterrer son cadavre et ordonne-leur de le jeter dans le fumier d'une de mes fermes. Elle ne mérite pas de reposer dans le cimetière des Moore," ordonnai-je, la détermination ancrée dans ma voix.

" Il y a 20 agents de sécurité dans le cimetière. Ils sont coriaces et ont des sens sismiques très développés, nos hommes pourraient ne pas en sortir indemnes," répondit-il, une lueur d'inquiétude dans le regard.

" Valem, n'oublie pas que l'argent l'emporte toujours sur les poings. Propose-leur 50 000 Kera chacun et ça devrait faire l'affaire," dis-je avec un sourire confiant sur mes lèvres.

" Entendu, Monsieur," répondit-il, acquiesçant.

Point de vue de Nia Moore

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Une fois rentrées à la maison, ma grand-mère me prit dans ses bras, me murmurant que tout irait bien et que Marlow n'était qu'une ordure. Malgré ses paroles réconfortantes, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il y avait une part de vérité dans ce qu'il avait dit. Si je n'étais pas née, ma mère serait peut-être encore vivante…

" N'y pense plus, Nia. Sois forte, ta mère n'a peut-être pas réussi à s'en sortir sans dépendre de cette famille, mais toi, oui. Tu as un magasin que tu gères seule, tu t'occupes de moi alors qu'ils m'ont tous tourné le dos, tu as su payer mes frais médicaux. Ce n'est pas rien. Continue comme ça et tu pourras avoir tout ce que tu désires sans compter sur les Moore. Tu t'en sortiras, tu t'en sors toujours," me dit ma grand-mère, me serrant fort dans ses bras.

" Je te protégerai, grand-mère, je te le promets," répondis-je, les larmes aux yeux.

" Oh, ma petite-fille… Je ne doute pas de tes intentions… Mais tu sais… certaines promesses sont si dures à tenir, surtout à ton âge," dit ma grand-mère, regardant en direction de la porte. Quelqu'un ouvrit la porte, défaisant la serrure avec la maîtrise du métal.

" Bonsoir, Sana, j'espère que je n'interromps pas un moment touchant," dit Marlow en entrant, suivi de deux gardes, son sourire arborant une arrogance insupportable.

"Que faites-vous ici !?" criai-je.

"Je corrige les erreurs de ma sotte de sœur," répondit-il avec un mépris évident.

"Nia, accroche-toi," dit ma grand-mère en me prenant par la main. Elle créa un tunnel en dessous de nous grâce à sa maîtrise de la terre. Nous nous y déplacions sur une petite plateforme de terre, tout en veillant à refermer le trou laissé derrière nous en le comblant de terre, afin qu'ils ne puissent pas nous suivre. La maîtrise de la terre de ma grand-mère était assez puissante pour son âge, et grâce à cela, nous parvînmes à nous éloigner de la maison et ressortir dans la forêt.

Malheureusement, nous avions été suivis. Marlow se tenait sur une plateforme de terre, les mains derrière le dos, prenant une posture confiante. Ses gardes, également sur des plateformes volantes, étaient en position d'attaque. Je n'avais aucune idée de comment ils avaient pu nous tracer. Avaient-ils un pouvoir spécifique pour cela ? Ou avaient-ils simplement deviné notre trajectoire ? Quoi qu'il en soit, grand-mère ne devait pas s'arrêter.

"Grand-mère, tu tiens le coup ?" demandai-je, inquiète.

"Écoute-moi bien, Nia. Tu dois comprendre une chose : rien de tout cela n'est de ta faute. Des types comme Marlow, tu en croiseras toujours.

'Ce qui compte, ce n'est pas de plier sous le masque de honte que les autres veulent te faire porter mais plutôt d'assumer fièrement le visage courageux que tu choisis de montrer au monde.

Ce ne sont pas eux qui décident qui tu es. C'est toi. Alors, ne laisse personne d'autre définir tes limites ou te décourager," dit ma grand-mère, les yeux fixés devant elle.

"Grand-mère..." dis-je, absorbant ces mots pleins de sagesse mais pressentant le pire. Elle s'arrêta au bord d'un ravin et fit descendre sa plateforme de terre au sol incapable de continuer à cause de la fatigue. Marlow et ses gardes firent de même.

"Quel dommage de s'arrêter là. Tu n'auras pas la force de traverser le ravin, j'imagine. Pauvre tante," dit Marlow, un grand sourire sur les lèvres.

"Marlow, si tu es venu corriger les erreurs de ta sœur, je t'écoute. Que veux-tu que je fasse pour que tu laisses Nia tranquille ?!" cria ma grand-mère.

"Hmm, eh bien…" réfléchit-il quelques secondes. Il créa ensuite un couteau en or à partir du sol et le lança au pied de ma grand-mère. "Je veux que tu fasses la même chose que Sonia avait fait devant Nia quand elle était plus jeune," dit-il, l'air satisfait. Mon souffle se coupa à ces mots. Les souvenirs de mon enfance me revinrent soudainement, défilant dans ma tête comme un film d'horreur jusqu'à cette scène-là...

Point de vue de Nia, 8 ans

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"Maman, qu'est-ce que tu fais ?!" demandai-je, tremblante d'inquiétude. Elle tenait un couteau dans ses mains, du sang sur ses poignets.

"Maman, tu es blessée ! Laisse-moi m'occuper de toi, tu iras mieux, je te le promets," dis-je en prenant un morceau de tissu et en le posant sur son poignet.

"Ooh, Nia, pardonne-moi... Je n'y arrive plus, je ne peux plus m'occuper de toi… Je ne veux pas que tu vives dans la honte d'être une Moore pauvre. S'ils apprennent ton existence, ils te feront souffrir toute ta vie," disait-elle, les larmes aux yeux. "Viens, je vais te délivrer de cette souffrance, ma fille… Tu n'y arriveras pas si tu continues à vivre… Je vais le faire pour toi, tu ne sentiras rien," ajouta-t-elle en levant son bras, la pointe du couteau dirigée vers moi.

"Maman... on peut toujours s'en sortir ! Je vais travailler très dur pour nous, s'il te plaît, maman, laisse-moi essayer…" suppliai-je, des larmes de tristesse et de peur coulant sur mes joues.

"Non, Nia, tu n'y arriveras pas… tu n'y arriveras jamais," dit-elle, ses mots tranchants comme des lames. Elle tenta ensuite de me poignarder avec son couteau de cuisine, mais ma grand-mère intervint, déviant le couteau grâce à sa maîtrise du métal. Je courus immédiatement vers elle.

"T'es folle ou quoi, Sonia ?! Tu n'allais quand même pas tuer ta fille !!!" cria ma grand-mère.

"Elle est le seul lien qui m'unit encore à ce pauvre Cid. Si elle disparaît, je pourrai avoir le pardon de mère. Je n'aurais jamais dû tomber amoureuse d'un pauvre," dit-elle, puis fit une pause. "Nia est la plus grosse erreur de ma vie," reprit-elle, fonçant sur moi avec son couteau.

"Arrête-toi, Sonia !" dit ma grand-mère, faisant léviter plusieurs couteaux pointés vers ma mère. Celle-ci s'arrêta immédiatement.

"Ah, ma pauvre Nia… Quand tu verras que la vie est trop dure, fais comme maman," dit-elle avant de se planter le couteau dans la gorge. Elle s'effondra et mourut sur le coup.

Point de vue de Nia Moore

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Depuis ce jour, ma grande tante, que j'appelle affectueusement grand-mère, m'a gardée à l'abri des Moore, principalement de Marlow. Mais celui-ci finit par découvrir mon existence. En jetant le couteau devant ma grand-mère, je compris qu'il voulait qu'elle se tue devant moi, comme l'avait fait ma mère quand j'étais plus petite.

"Si je le fais… tu jures sur ton honneur de Moore que tu ne tueras pas Nia ?" demanda ma grand-mère, le regard perçant.

"Je te jure sur mon honneur que Nia ne mourra pas de ma main," jura Marlow, un sourire mystérieux sur ses lèvres. Ma grand-mère prit le couteau, puis me regarda. Je tentais de l'en empêcher, mais l'un des gardes immobilisa mes jambes grâce à sa maîtrise de la terre.

"Non, grand-mère !!! Ne fais pas ça, il ment !!" criai-je.

"Nia, tu dois survivre. Le monde a besoin de gens comme toi. Ta détermination et ta bonté font de toi quelqu'un d'exceptionnel. Ton père était un homme bon et fort, et son pouvoir réside en toi. Accepte tout ce que tu es… 'Tu t'en sortiras… tu t'en sors toujours'," dit ma grand-mère alors que je regardais la scène, mes larmes coulant sur mes joues. Puis, comme ma mère l'avait fait avant elle, elle se poignarda à la gorge, répétant ainsi mon traumatisme d'enfance. Pétrifiée et tétanisée, je ne pouvais détourner le regard de cette scène horrible, tandis que Marlow riait. Je sentis toute force me quitter, réalisant que j'avais perdu la personne la plus précieuse à mes yeux.

" reposes-toi bien...tante sana " Dit-il, l'air fier de lui

"Ne t'en fais pas, elle était déjà vieille de toute manière," Ajouta Marlow alors que l'un de ses gardes se rapprochait de moi. L'autre tira le corps de ma grand-mère, puis le jeta dans le ravin.

"Comme je l'ai dit à Sana, je ne te tuerai pas…" ajouta-t-il, un sourire mystérieux sur ses lèvres. "Mais je n'ai jamais dit que mes gardes te laisseraient en vie." Mes yeux s'écarquillèrent après ces mots, mon cœur battant de plus en plus vite. Son garde du corps m'attrapa par le cou et m'étrangla. "Tu vas rejoindre ta grand-mère," dit-il d'une voix rauque. Alors que je commençais à perdre connaissance, il me lâcha dans le vide…

À suivre…