"Espèce d'imbécile !" dit Luna Maria.

La gifle fut lancée sur mon visage et me jeta au sol.

Secouée, je posai ma main sur ma joue pour sentir la contusion.

Je n'avais pas besoin qu'on me le dise deux fois pour savoir qu'il y aurait les empreintes de sa main sur mon visage.

"Espèce d'inutile !" Elle me siffla. "Tu es capable de faire quelque chose ?"

Je réussis à poser mes paumes sur le sol pour me relever dans une position où je me prosternais devant la Luna, mon corps frissonnant.

Je levai les yeux vers elle et elle me cracha dessus.

La salive atterrissant sur mon visage.

Je n'ose pas l'essuyer.

"C'est un honneur pour toi de même sentir le dos de ma main ou ma salive sur ta peau." Elle ricana. "Remercie-moi, idiote !"

Je sentis les larmes couler le long de mes yeux. "Merc...ci, votre... votre majesté."

"Tu ne sais même pas parler correctement." Elle renifla.

Elle me donna un coup de pied fort dans le ventre avec ses talons et je dus supporter la douleur, mais non sans pousser un gémissement.

"La prochaine fois qu'on te dit de faire quelque chose, tu le feras rapidement ! Même si ma fille veut que tu lui lèches les pieds, tu le feras !" Elle me hurla dessus.

J'ai hoché la tête rapidement. "Oui votre majesté."

Je n'avais pas le choix.

Alors Luna Maria se tourna vers sa fille Jessica et toucha doucement ses cheveux. "Si tu veux que le chien fasse quelque chose pour toi, elle le fera."

"J'espère bien, maman." Jessica grimaça en jetant ses cheveux blonds par-dessus ses épaules. "Mais je ne pourrais pas avoir une autre esclave ? Pourquoi elle ? Elle est si laide et hideuse ! Regarde cette cicatrice sur son visage."

Je ressentis une douleur dans ma poitrine face aux mots qu'elle utilisait sur moi.

"Je sais, mon petit loup." dit Luna Maria en embrassant les cheveux de sa fille. "Mais nous devons la mettre à sa place. Elle doit être sous nos pieds en tout temps. Tu peux faire d'elle ce que tu veux."

"Même la tuer ?" Demanda-t-elle.

Et je me raidis instantanément.

J'ai entendu le rire de sa mère. "Malheureusement non. Ton père souhaite encore la garder parmi nous. Mais ne t'inquiète pas. Très bientôt je trouverai une solution. Je ne supporte pas de voir cette créature plus que toi."

Tout mon corps tremblait.

Ils parlaient comme si je n'étais même pas présente. Comme si je n'étais rien parce que j'étais en fait rien.

Rien du tout.

Même un loup esclave valait mieux que moi.

J'étais le plus bas des basses. Et cela ne changerait pas.

Jessica soupira.

"D'accord maman." dit Jessica. "J'espère que l'illettrée sait maintenant comment coiffer mes cheveux à ma guise. Si elle ne le fait pas, je la battrai."

"Tu peux le faire." dit Luna Maria.

Puis ses pas se tournèrent et elle sortit vers les portes, ses dames d'attente la suivant.

Toute ma vie, j'ai vécu une vie de misère.

C'était un honneur d'être de la meute de clair de lune, même de vivre dans la meute de clair de lune.

Elle était crainte par presque toutes les autres meutes.

Mais j'étais différente.

Je suis née dans le donjon il y a dix-neuf ans de mère que j'ai appris être une esclave louve dans la meute.

Les rumeurs que j'avais glanées dans le château étaient que l'Alpha de notre meute, Alpha Bale avait une aventure avec une esclave qui s'avérait être ma mère.

Sa femme, Maria, avait toujours su qu'Alpha Bale n'était jamais fidèle malgré les cinquante femmes dans son harem.

Elle l'avait accepté, mais quand elle découvrit qu'il couchait aussi avec une simple esclave et refusait également de s'en débarrasser, elle devint furieuse.

Elle jeta ma mère dans le donjon à la première occasion lorsque Alpha Bale était loin de la meute.

Enceinte de six mois, elle entra dans un travail forcé et elle m'accoucha.

Mais elle mourut dans le processus.

Quand l'Alpha était de retour, il était trop tard et d'après ce que je pouvais dire, Il avait reporté sa haine sur moi pour l'avoir tuée.

Elle était morte en me mettant au monde donc c'était de ma faute.

Ça n'a pas aidé le fait que je sois née prématurément et sans mère, cela a empiré les choses.

J'étais maladive et ils supposaient tous, espéraient que je mourrais.

J'aurais été abandonnée si ce n'était pour une très vieille servante et le guérisseur de la meute, Urma, qui m'a prise et utilisé une chèvre allaitante pour me nourrir.

À la stupéfaction générale, j'ai survécu.

Personne ne voulait être autour de moi et en grandissant, ils se sont rendus compte que j'étais née avec une cicatrice sur mon visage.

J'étais la fille aux cheveux rouges maudite, née avec une cicatrice mystérieuse qui avait aussi tué sa propre mère.

Ça n'a pas aidé que j'étais la première enfant née de l'Alpha.

Un enfant bâtard.

Je n'ai connu que la vie d'esclavage et rien de plus. J'ai été maltraitée, battue fréquemment et faite pour servir la famille royale directement.

Je devais aussi éviter tout contact avec le Roi car j'étais un rappel de son passé.

Un rappel qu'il ne voulait se remémorer sous aucun prétexte.

Ma demi-sœur Jessica se tourna vers un serviteur qui attendait d'être sollicité.

"Quand vous aurez fini toutes les deux de me servir, voyez à ce que ce chien subisse le châtiment trois." Jessica sourit doucement.

Mon cœur s'arrêta.

Le châtiment trois.

Cela signifiait que j'allais être dépouillée nue devant les loups à l'entraînement et recevoir trente coups de fouet dans le dos.

Tout ça parce que je n'avais pas coiffé ses cheveux à son goût.

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"Trente coups de fouet !"

On me poussa au sol.

Quand je levai les yeux, tous les bêtas mâles, les Lycans et les omégas en entraînement se tournèrent pour assister à une exhibition du châtiment numéro trois.

J'avais du mal à avaler, terrifiée pour moi-même.

Je n'avais jamais subi le châtiment trois auparavant.

C'était une première.

J'étais seulement fouettée dans le quartier des esclaves pour leur divertissement.

Mais le châtiment trois était destiné aux traîtres ou aux meutes ennemies et jamais aux membres de la meute.

J'allais être la première.

Jessica se tenait là, à regarder avec un sourire figé sur son visage.

Difficile de croire que nous partagions le même sang.

Que j'étais sa sœur aînée et qu'elle était censée être ma petite sœur me brisait le cœur.

Elle avait les plus beaux vêtements, chaussures, repas, chambres alors que j'avais des haillons, mangeais des restes et dormais dans un coin.

Peut-être que dans une autre vie elle m'aurait aimée.

Mais pas dans celle-ci.

Dans celle-ci, j'étais une abomination.

Le Lycan chargé d'administrer le châtiment s'approcha de moi.

"S'il vous plaît, ne faites pas ça." Je le suppliai alors que les larmes montaient à mes yeux.

Mais il m'ignora et arracha le dos de ma robe déjà sale, exposant mon dos nu, prêt à se servir de son fouet garni d'épines et de la rudesse d'une corde.

Le corsage de ma robe tomba à l'avant et mes seins furent exposés, je pouvais entendre l'excitation du désir dans la voix et les rires des hommes.

Je dus rapidement tenir le corsage de ma robe pour cacher ma nudité.

"Je veux qu'elle soit complètement nue. Tout exposé !" entendis-je Jessica crier.

Mon corps se mit à trembler.

Allait-elle vraiment me dévoiler à tout le monde ? Elle ne me détestait pas tant que ça.

Si ?

Le Lycan ne bougea pas pour le faire et Jessica grogna.

J'entendis ses chaussures s'approcher de l'endroit où j'étais et déchirer entièrement mes vêtements.

"S'il vous plaît." Je la suppliai, les larmes coulant sur mes joues. "Ne faites pas ça."

Mais cela lui était égal.

"Lâchez !" cria-t-elle en arrachant le tissu que je tenais encore fermement contre ma poitrine. "Lâchez, salope !"

Elle tira sur le tissu et tout se détacha.

Exposant tout mon corps.

J'étais une esclave et pauvre. Je ne possédais aucun sous-vêtement sauf les quelques robes que je portais, donc tout était ouvert. J'étais complètement nue.

Je mordis ma lèvre et enroulai mes bras autour de mon corps pour tenter de cacher ma nudité du mieux que je pouvais.

Les hommes rirent et je sentis les larmes, qui avaient été brûlantes, maintenant couler sans s'arrêter.

Tah !

Vint le premier coup de fouet sur mon dos et tout mon corps trembla.

Le fouet déchira ma peau exposant le sang. J'avais déjà des marques sur des marques sur tout le corps.

Mais la douleur était toujours la même, même si je commençais à m'y habituer, ça faisait encore mal.

Tah! Tah!

D'autres coups de fouet s'abattirent contre mon dos et je me sentis brûler, mon corps me signalait qu'il était fatigué.

Je levai les yeux et vis Urma.

Ses yeux étaient remplis de larmes et elle détourna le visage, impuissante à arrêter le châtiment.

C'était une loi dans la meute de ne jamais intervenir dans un châtiment, pour quelque raison que ce soit.

Après le trentième et dernier coup, je tombai au sol et c'est alors qu'Urma s'empressa vers moi et me prit dans ses bras.

"Chut. Ne t'en fais pas. Je suis là. Tout va bien." elle me murmura à l'oreille.

Je sentis quelque chose de frais me recouvrir le corps.

Je n'étais pas sûre de qui c'était, mais je savais que mon corps nu avait été protégé.

"Lève-toi et sers-moi, espèce de paresseuse !" ordonna Jessica.

Urma semblait prête à exploser de rage.

"Tu ne vois pas qu'elle est faible à cause des coups de fouet. Elle ne peut pas se lever dans cet état." répliqua Urma.

"Et ça devrait me concerner comment ?" exigea Jessica. "Mon engagement avec Alpha Dean a lieu dans quelques jours. Et j'ai besoin que cette esclave commence à préparer les arrangements."

Seule Urma que j'avais vue se confronter directement à Jessica à propos de son attitude sans jamais être punie.

Pourquoi ? Je n'en savais rien.

Mais Urma était vénérée comme le guérisseur de la meute depuis des années et même l'Alpha lui-même, d'après ce que j'avais entendu, ne se mettait pas en travers de son chemin.

"Je vais emmener Jasmine dans mes quartiers et la soigner jusqu'à ce qu'elle aille mieux." dit Urma.

Puis Urma s'adressa à quelqu'un. "Portez-la dans mes quartiers."

"J'ai dit que je n'en avais pas fini avec cette salope !" cracha méchamment Jessica.

"Si tu as un problème avec moi, alors va dire à ta mère que je l'ai emmenée," dit Urma.

Jessica avait l'air de vouloir exploser mais elle ne pouvait rien faire.

Je sentis quelqu'un me soulever du sol et ce fut la dernière chose dont je me souvins avant que tout ne devienne noir.