***Partie 2***
***Keny***
À chaque fois c'est pareil, je me réveille avec une douleur affreuse et insupportable à la tête. Ça me fait tellement mal que j'en pleure bien que mes yeux soient encore fermés.
Une voix: infirmière, on dirait qu'elle se réveille...
J'entends des bruits de pas, puis quelques minutes après on dirait qu'une personne rejoint la salle et je sens qu'on me fait une injection. Au bout de quelques minutes, ma douleur au crâne s'estompe et j'essaie temps bien que mal d'ouvrir les yeux. Et je tombe sur un monsieur tout habillé de blanc, on dirait qu'il dit des choses, mais j'ai du mal à comprendre, son visage me semble très familier d'ailleurs.
Lui: Mademoiselle Keny ? Vous m'écoutez ? Si vous m'écoutez, clignez deux fois des yeux (je le fais). D'accord, vous vous souvenez de moi ? Si oui clignez deux fois des yeux (je le fais). Bien (il griffonne quelque chose dans son bloc note). Vous avez encore fait un malaise, vous devez faire attention à mieux prendre vos médicaments. Heureusement que le monsieur ici présent vous a emmené dans cet hôpital, si c'était un autre hôpital vous seriez en danger en ce moment même où nous parlons. (Je le regarde juste stoïque) bref, je vais vous laisser vous reposer. Faites plus attention à bien prendre votre traitement.
Il s'en va et je le regarde partir. Ce n'est que quand il ferme la porte que je constate qu'il y a une autre personne avec moi dans la chambre, bien-sûr, le docteur parlait d'un monsieur m'ayant emmené ici, ce doit être lui. Quans je le regarde finalement, je me rends compte que c'est l'homme que j'avais croisé dans la boîte. Il est encore plus beau avec la lumière du jour.
Lui: (s'asseyant près de moi et prenant ma main délicatement) comment te sens-tu ?
Moi: ...
Lui: oh... Désolé... Tu veux te reposer ?
Je ne réponds pas, et je souris tout simplement de manière faible. J'ai envie de serrer sa main pour lui dire de rester, mais je n'ai pas de force. Sincèrement, je manque cruellement de réconfort, j'en ai besoin. Plus que tout étant seule au monde... Une larme perle sur ma joue et c'est à ce moment qu'il me serre légèrement la main, sans doute pour me réconforter, il reste doux, comme s'il avait peur de me casser. Sa main est toute chaude et douce, ça m'apaise énormément. Il sourit tristement tout en me regardant droit dans les yeux, mes larmes doubles et il chuchote...
Lui : (doux) je suis là Keny, ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas seule.
Une fois qu'il finit sa phrase j'éclate en sanglots, je pleure comme si je ne l'avais jamais fait au paravent. Pour me réconforter, il m'enlace. Je reste là à pleurer dans ses bras pendant une bonne trentaine de minutes avant de sombrer dans un profond sommeil.
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*Quelques minutes plus tôt*
Dr: (s'asseyant ) bon, vous êtes bien M. Jonathan, n'est-ce-pas ?
Moi: oui c'est moi.
Dr: depuis quand connaissez-vous Mme Keny.
Moi: à peine depuis hier.
Lui : je vois, donc vous devez ignorer tout concernant cette jeune femme n'est-ce pas ?
Moi: oui, n'empêche que j'aimerai prendre en charge tous ses frais d'hôpital. Et j'aimerai également savoir ce qu'elle a exactement.
Lui : hum... hum... bon, voyons, Mme Keny est une abonnée de cette clinique. Et tous ses frais médicaux sont déjà prépayés.
Moi: par qui ?
Lui: c'est confidentiel, retenez juste que la personne en question ne veut absolument pas avoir affaire avec elle. Et que vous ne devez rien lui dire.
Moi: (suspicieux ) bien-sûr je comprends. Je peux au moins savoir ce qu'elle a.
Lui: Mme Keny souffre d'une tumeur cervicale, plus précisément appelé glioblastome. On pouvait bien faire une intervention chirurgicale, mais la dame il y a quelques années a eu un grave accident. Suite à cette accident, elle a eu un traumatisme, ce qui fait en sorte qu'on ne puisse plus lui faire d'intervention chirurgicale sans mettre sa vie en danger. En gros, Mme Keny est condamnée à mourir dans 2ans. C'est son temps approximatif qui lui reste à vivre.
Je reçois cette nouvelle comme un choque. Comment ça 2ans ? Pourquoi ? Qu'a t-elle fait pour mériter un tel sort aussi jeune ? Je reste sous le choque, autant de questions qui me passent par la tête. Mais la plus grande part reste sans réponse.
Je me résigne à aller retrouver Keny dans sa chambre d'hôpital. Elle a l'air tellement innocente, ça ne peut que me faire de la peine de la voir dans cet état. Tellement que je me mets à penser à des choses complètement folles. Vu qu'elle n'a aucun parent, ni ami, ni rien mis à part son infirmière personnelle et sa gouvernante. Pourquoi pas la prendre sous mon aile ? Je n'ai même pas le temps de finir de réfléchir que je vois des larmes perler sur ses joues. Je sors vite prévenir les infirmières ainsi que le docteur. Ils rappliquent immédiatement et les infirmières lui font une piqûre. Elle se réveille quelques temps après.
*
*
*
Après avoir pris l'engagement de prendre soin de Keny, le médecin nous a laissé enfin rentrer ensemble.
En effet, cela fait deux jours qu'elle a été hospitalisée. Et c'est aujourd'hui qu'on sort, direction chez moi. Et oui, j'ai réellement pris des engagements envers elle. Avec l'état dans lequel elle est, vivre seule avec une infirmière pourrait la pousser au suicide. D'autant plus que certaines infirmières sont des folles psychopathes qui veulent juste abréger la vie de leurs patients, je ne dis pas que son infirmière en est une mais bon. Elle a besoin d'amour, de se sentir en sécurité malgré le danger qui la guette chaque jour. Et je me sens capable pour celà. Heureusement j'ai vite gagné la confiance de Keny. Je vais lui montrer qu'elle n'a pas eu tort de me faire confiance. Durant les années qui lui reste à vivre je vais l'aimer comme personne ne l'a jamais aimé et surtout la rendre heureuse, tel est mon nindo pour les deux années à venir.
Moi: (la tenant par la main) Keny ?
Elle: (tout doucement ) oui?
Moi: (regardant droit dans ses yeux) je te rendrais heureuse, je te le promets.
Elle: (les yeux larmoyants) okay, je te fais confiance.
J'ai bien envie de la prendre dans mes bras pour la consoler mais je n'aimerais pas qu'elle pense que je profite de sa faiblesse. Je me contente donc juste d'essuyer sa joue avec le bout de mes pousses avant de les caresser de manière douce. Elle ferme les yeux et profite juste de ce petit moment de tendresse. Je sais que beaucoup diront que je suis fou mais je ferai tout pour la rendre heureuse. Je ne sais pas exactement pourquoi mais je le ferai.
À suivre...