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"J'espère que le dessert est à votre goût, Sa Majesté ?" lui demandai-je, en regardant son assiette intacte.
Il leva un sourcil à nouveau, "bien sûr que oui, Marianne."
Je hochai la tête et pris une autre bouchée.
"Je suis venu discuter de quelque chose avec vous." Il me parlait mais son regard était fixé sur Killian.
Comme s'il comprenait son regard, Killian se leva à nouveau, mais je lui pris la main et exerçai même une pression pour le faire asseoir cette fois.
J'avais dépensé toute mon énergie à le convaincre de sortir avec moi. Je ne le laisserai pas partir sans avoir une affirmation.
"Oui, Votre Altesse," demandai-je à l'homme qui était encore silencieux, de l'impatience dans ma voix.
Je dois dire que je devenais meilleure pour défier son autorité.
"Je suis venu vous informer que je serai occupé dans trois jours," répondit-il enfin, sachant bien que je ne laisserais pas partir Killian.
Je pouvais même voir le dégoût sur son visage face à ma réaction. 'Qu'est-ce qu'il pensait donc ? J'ai arrêté Killian pour pouvoir jouer une carte émotionnelle !'
Je dois dire qu'il devenait aussi meilleur pour être délirant et il avait vu Killian était là avant son arrivée. Et ce n'est pas comme si je pouvais prédire l'avenir pour tout préparer à l'avance.
"Alors la raison pour laquelle vous êtes venu ici était pour dire que vous ne pourriez pas m'accompagner à la fête du thé royale de l'impératrice qui aura lieu dans trois jours," demandai-je d'un ton indécis.
"Correct, vous devenez intelligente" répondit-il en hochant la tête et se leva.
C'était la première fois qu'un compliment me semblait si désagréable. Je me rendais compte pour la première fois de ma vie qu'un compliment pouvait être une arme plus forte qu'une malédiction.
"Votre Altesse, votre temps et votre faveur, je n'attends rien de tout cela. Il n'y aura donc aucune raison de se rendre ensemble à une soirée alors"
"C'est bien" répondit-il en hochant la tête avec satisfaction.
Il se leva prêt à repartir lorsque je fus frappée d'une idée géniale. Alors j'ai continué,
"Si tel est le cas" il se retourna et me regarda avec triomphe.
'Quelle est cette réaction, ne devrait-il pas me regarder avec colère pour l'empêcher de partir. Fou !'
"Que fera Sa Majesté pour moi ?" lui demandai-je, prête à conclure un marché.
Il sourit, son sourire qui autrefois faisait fleurir mon cœur ne semblait maintenant que sinistre.
"Donc vous voulez quelque chose en échange. Et moi qui pensais que vous aviez changé, Marianne." sa voix était à nouveau remplie de dégoût.
Ma fureur me brûlait, ma prise sur la fourchette se resserrait. Pas dans cette vie, Cassius, pas dans cette vie.
Je fermai les yeux et pris quelques respirations profondes mais cela ne fonctionnait pas. Puis je sentis les mains de Killian trembler.
J'ouvris grand les yeux et regardai sa main que je tenais encore. Dans ma colère, j'avais oublié le garçon. Mes ongles s'étaient enfoncés dans ses mains et il y avait du sang, certes peu mais j'étais quand même la responsable.
Cette douleur me préoccupa, j'étais tellement absorbée par ses mains que je ne me rendais pas compte que ma fureur s'était apaisée.
"Lina" appelai-je la servante car il n'y avait toujours pas de servantes dans la pièce.
Après avoir servi Cassius, elles avaient quitté la pièce comme auparavant. Entendant ma voix, elle revint. Bien que ses pas fussent normaux, je pouvais sentir une précipitation en eux.
J'avais déjà utilisé de l'eau pour nettoyer la plaie à ce moment-là. Quand elle vint et s'inclina devant moi, je levai finalement les yeux et trouvai l'homme responsable de tout cela.
Cassius nous regardait avec intérêt. Il avait une expression curieuse dans les yeux, bien que son visage fût encore stoïque et inexpressif. Mais j'avais passé toute une vie avec lui pour connaître les subtils changements de ses yeux et les légères réactions de ce visage paralysé.
"Votre Altesse," elle s'adressa à moi, ramenant mon attention sur elle.
"Lina, allez appeler un médecin royal. Lord Killian est blessé." Je lui donnai l'ordre de recouvrir les marques avec une serviette.
"Votre Altesse, je vais bien." Finalement, Kilian parla, revenant à lui.
"Je pense que vous réagissez aussi trop, Marianne. Ce n'est qu'une égratignure mineure" répondit-il, un amusement dans sa voix.
"C'est Votre Altesse" lui répondis-je froidement sans le regarder.
Et toutes les expressions de son visage disparurent. Il était courant pour un mari de prendre le nom de sa femme. Et le lui refuser signifie simplement que le couple n'était plus ensemble.
Mais je tenais à lui signifier clairement que je ne convoitais plus son amour et son affection.
Je regardai Lina qui était encore là, incertaine de quel ordre suivre.
"Vous oubliez votre travail pour la duchesse de l'empire ?" lui demandai-je sur un ton glacial. Versant toute ma colère sur cette pauvre âme une fois de plus.
Elle trembla et s'inclina, "Je m'excuse pour mon ignorance et mon insolence, votre Altesse" avec cela elle se précipita hors de là.
"Maintenant, votre Altesse, à propos du marché. Si quelque chose part, alors quelque chose doit venir. J'ai renoncé à l'amour et au temps de Sa Majesté. Sa Majesté devrait me donner des conditions similaires qui soient raisonnables." Je lui répondis calmement.
"Vous essayez maintenant de négocier avec moi ?" demanda-t-il, une vague de colère montant dans sa voix.
Mais je ne répondis pas, à vrai dire je n'avais pas besoin de répondre. Ma voix et mes mots étaient assez clairs pour être compris. Et je n'avais plus peur de sa colère.
Il me fixa intensément, je savais qu'il essayait de briser ma résolution. Dans ce jeu, la patience et la confiance sont ce qui compte le plus. Celui dont la résolution est brisée perdrait tout.
Combien de temps s'est écoulé, quand il soupira finalement.
"D'accord. Dites le premier." il dit finalement en se rasseyant sur son siège.
[alors, des suppositions sur ce qu'elle pourrait demander ? J'attends vos réponses intéressantes.]
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