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En prenant le pendentif dans mes mains, je suis sortie de ma chambre. La fille me suivait derrière avec une lueur dans les yeux. Voyant le visage heureux de son amie, Kate voulait poser des questions mais elle se tut, de peur de me mettre en colère.
Comme si je m'en souciais encore ! J'en avais assez vu de la politique dans mes 15 ans de mariage avec Cassius. Leurs petits subterfuges n'étaient qu'un jeu d'enfant pour moi.
Revenant vers le jardin où je m'assis et contemplai le soleil. Il brillait car nous étions en plein été, mais je me sentais tout de même mieux ici. Après avoir passé un mois dans la prison sombre, mon attirance pour le soleil s'était accrue. Et il y avait un belvédère pour que les gens de la royauté s'assoient. Alors pourquoi ne pas en profiter.
Me promenant tranquillement vers le belvédère, j'admirais les roses, quand une rose attira mon regard. C'était une rose bleue comme celles que j'ai toujours vues, mais les pétales de son bord étaient assez foncés pour être qualifiés de noirs.
Mais juste au moment où j'allais la cueillir, j'entendis la voix que j'avais écoutée depuis le matin.
"Votre Altesse, son Altesse, a interdit de cueillir des roses bleues dans le jardin." interjeta la première femme de chambre marchant vers moi.
Je haussai un sourcil vers elle. 'Me surveille-t-elle maintenant ? Ou l'a-t-elle toujours fait' tandis que la pensée me traversait l'esprit, je me sentis irritée.
"Et qui êtes-vous pour me donner des ordres comme ça ?" demandai-je avec un sourire qui la rendit muette.
"Veuillez pardonner, votre Altesse, mais son Altesse…." Elle essaya de répondre en inclinant la tête, mais je levai la main pour l'empêcher de continuer.
"C'est le jardin qui m'a été attribué, en tant que Duchesse actuelle de l'Empire de Forchestiere. Pas au Duc, et s'il tient tant à protéger ces roses, qu'il m'échange sa chambre." répondis-je d'une voix plus froide que je ne l'aurais pensé.
'S'il tient à protéger même la moindre rose de son épouse bien-aimée et qu'il ne se souciait pas de me voir une dernière fois même alors que je mourais, alors pourquoi perdrais-je mon temps avec un homme comme lui'
Je regardai tous les visages stupéfaits et m'éloignai de là. Rester debout là où son nom est mentionné est oppressant pour moi.
Mais alors une idée me vint et j'esquissai un sourire, me retournant j'appelai, "Kate"
"Oui, votre Altesse," demanda-t-elle en s'approchant.
"J'ai un cadeau pour toi." dis-je en lui tendant le pendentif en rubis du Duc Cassius. Du coin de l'œil, je remarquai que les yeux de la première femme de chambre s'écarquillèrent, et sa bouche s'ouvrit, et mon sourire s'élargit.
"Merci pour la générosité de votre Altesse, cette humble personne vous en est reconnaissante," elle répondit en s'inclinant à plusieurs reprises avec des yeux scintillants.
Mais celle qui était la plus heureuse de cette situation, c'était moi.
Je savais que mon personnel ne reconnaîtrait pas la parure de rubis mais elle, certainement, en un coup d'œil. Comme c'était elle qui avait apporté ce cadeau de mariage pour moi de la chambre du Duc. Il n'avait pas pris le temps de me donner mon cadeau de mariage lui-même. Je savais que l'information parviendrait maintenant à ses oreilles.
'La revanche est un plat qui se sert froid. On dirait qu'un méchant est toujours un méchant'
Enfin satisfaite du résultat je me dirigeai vers le belvédère. Assise sur la chaise luxueuse, je contemplai un repas somptueux devant moi.
Grignotant mon repas, je regardais autour de moi le beau paysage. C'est la vie que je vivrai désormais.
Mon regard se posa ensuite sur les visages radieux et brillants de Norma et Kate, s'il n'y avait pas eu de protocole à suivre, j'étais certaine qu'elles auraient pu danser là, tout de suite.
Mais mes yeux se plissèrent en regardant la fille que je voulais réellement rendre heureuse. 'Pourquoi Lina a-t-elle l'air si inquiète ? Souhaitait-elle aussi des rubis ?'
Acquiesçant à mes pensées, j'ai décidé de lui trouver une parure de rubis plus tard. Comme j'avais pris un petit-déjeuner copieux le matin car j'étais trop excitée à l'idée de voir de la bonne nourriture, je n'ai pas pu manger beaucoup.
'Oh ma nourriture délicieuse, il semble que je dois te quitter ici' posai-je ma fourchette et soupirai.
Les servantes se mirent en mouvement et débarrassèrent ma table. "Je souhaiterais prendre du thé pour faciliter la digestion," demandai-je à la servante qui emportait mon assiette et elle s'inclina.
Quelques minutes plus tard, le thé fut servi et je pris une bouffée de mon thé aux roses favori. Mais au moment où j'en pris une gorgée. On aurait dit que j'avais mangé quelque chose d'acide.
Non pas que son goût était mauvais. Il était infusé à la perfection, comme je l'aime. Je me sentis amer à cause de l'homme qui s'approchait de moi.
'Ne pouvait-il donc plus comprendre le langage humain. N'avais-je pas envoyé le message que je ne voulais pas le rencontrer ? Alors pourquoi gaspille-t-il son précieux temps ici ?'
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