Tout à coup, un éclair de lumière suivi d'une force si puissante derrière elle la projeta violemment au sol. Ses mains et son visage piquaient sous l'impact soudain de la surface cimentée. Tout devint silencieux alors qu'elle clignait des yeux profusément en essayant de comprendre ce qui s'était passé ; ses yeux se posèrent alors sur un bout de papier flottant devant elle. Il brûlait tandis que de la vapeur s'en dégageait. Ses oreilles semblaient étouffées, comme juste avant qu'elles ne se débouchent dans un avion.
En gémissant, elle se retourna sur le sol et poussa un cri en écarquillant les yeux et en ouvrant la bouche devant ce qu'elle voyait devant elle. Le bâtiment, la prison où elle avait été détenue, brillait de mille feux alors que les flammes l'engouffraient ; les fenêtres étaient brisées, et des débris volaient en l'air. Un autre bâtiment derrière explosa, faisant vibrer le sol.
Les oreilles d'Aila se mirent à siffler tandis qu'une voix étouffée augmentait en volume.
"C'est fait ?"
"Toutes les preuves sont détruites."
"La louve est sortie ?"
"Je l'ai ici."
"Bien. À plus tard."
Elle tourna vivement la tête vers le bruit des voix. Connor avait raccroché le téléphone ; le son était fort, indiquant qu'il utilisait le haut-parleur. Aila tenta de reculer, mais il fut trop rapide et la souleva brusquement du sol.
"Tu as fait sauter le bâtiment !?" sanglota-t-elle.
Connor ne répondit pas et la piqua plutôt au cou avec sa seconde injection de belladone. Sa tête se renversa alors qu'elle tentait d'inhaler le plus d'air possible pour aider à respirer à travers la douleur, mais cela ne fonctionnait pas ; le feu brûlait à travers son sang depuis son cou, faisant trembler son corps. Lorsque les tremblements se calmèrent, Aila grogna bruyamment ; sa poitrine vibrait de la colère bouillonnante qu'elle ressentait.
Connor serra les dents ; il la saisit par les cheveux et la tira vers la voiture, une expression agacée sur son visage qu'elle n'était toujours pas tombée inconsciente.
"Tu les as tués !" cria-t-elle ; elle ne pouvait contenir sa tristesse, sa colère, une vague de marée d'émotions la consumait maintenant alors que la réalité lui frappait le visage.
Ajax.
Finn.
Gabriel.
Ils étaient morts.
Ils étaient tous morts ; ces animaux sans cœur les avaient tués. Le cœur d'Aila tomba dans son estomac ; sa respiration s'arrêta presque alors que le visage de ses amis lui apparaissait devant les yeux. Chacun d'eux, innocent, arraché à sa famille, torturé pendant des années et maintenant mort. C'était impardonnable, et si elle parvenait à s'échapper, elle chercherait justice pour eux, en commençant par Silas. Elle était maintenant la dernière personne vivante du Club des Prisonniers.
Connor s'arrêta et tira sa chevelure vers le bas, de sorte que son menton se pencha ; il saisit violemment son visage d'une main,
"Oui, ils sont tous morts. À cause de toi."
"Non," murmura-t-elle ; elle sentait une boule dans sa gorge, rendant difficile la déglutition et la respiration.
"C'est. Entièrement. Ta. Faute."
"NON !" hurla-t-elle et le poussa sur la poitrine, mais il ne bougea pas et se mit plutôt à rire de sa tentative futile de lui faire mal.
"Rien de tout cela n'est de ma faute. C'est la tienne !" cria-t-elle à son visage.
Sa respiration devint erratique alors que ses émotions s'emballaient avec la belladone qui poussait sa colère à monter à la surface. Connor lui lâcha les cheveux ; ignorant la tempête qui se formait en elle, il la gifla. Un autre grognement s'échappa de sa poitrine ; ses yeux brillèrent tandis que ses ongles s'allongeaient en griffes. Aila lui donna un coup de genou entre les jambes, le faisant se courber en avant ; elle abaissa immédiatement sa tête sur son genou montant. Tenant son t-shirt, elle lui griffa violemment le visage, et alors qu'elle serrait le poing, prête à le frapper, elle sentit une autre paire de mains sur elle.
Aila fut arrachée de lui. Elle se sentait maniaque alors qu'elle luttait contre son agresseur derrière elle, donnant des coups de pieds et agitant frénétiquement ses bras retenus. Prenant une profonde inspiration, elle fit semblant de se calmer, ce qui fit que le chasseur se détendit légèrement. Une fois qu'elle sentit son étreinte se relâcher un tant soit peu, elle lui donna un coup de coude dans les côtes, puis frappa l'arrière de sa tête avec la sienne ; le contact le fit la lâcher immédiatement. Lorsqu'elle se retourna, il était penché en avant, se tenant le nez ; elle ne perdit pas de temps, saisissant sa tête, elle la cogna contre la vitre de la voiture et le laissa tomber au sol inconscient.
Elle jeta un coup d'œil à l'intérieur de la voiture et vit les clés déjà sur le contact, et lorsque son attention se porta sur le reflet de la fenêtre, elle vit comment ses yeux brillaient d'un bleu éclatant. Elle aurait aimé les regarder à nouveau pour voir leur beauté, mais le temps pressait. Le bruit des flammes du bâtiment en feu emplissait ses oreilles, lui rappelant ses amis disparus et combien elle devait s'échapper pour eux. Étouffant un sanglot, elle se mordit la lèvre et poussa son esprit à l'action.
Elle trébucha autour de l'avant de la voiture, remarquant que la première voiture était déjà partie depuis longtemps. Aila pouvait presque rire à l'idée de conduire les mains liées et les jambes entravées, mais c'était une opportunité qu'elle n'allait pas gaspiller. La liberté était presque à portée de main ; elle la sentait. Ses muscles se tendaient en anticipation. Il ne lui restait plus qu'à monter dans la voiture et s'en aller.
Cependant, lorsqu'elle arriva de l'autre côté de la voiture, Connor contourna aussi l'arrière de la voiture ; il atteignit l'arrière de son pantalon et sortit une arme à feu. Les yeux d'Aila s'écarquillèrent alors qu'il s'arrêtait et la pointait sur elle.
"Ne bouge pas, sale bête !"
Aila s'arrêta et regarda le pistolet dans ses mains ; puis elle leva les yeux vers la face ensanglantée de Connor. Elle devait le faire patienter pour pouvoir réfléchir à la suite.
"Comment as-tu pu tuer tout le monde ? Même tes amis ?" réussit-elle à garder sa voix sans bégayement en regardant à nouveau le pistolet.
Connor eut un ricanement dédaigneux,
"C'est notre travail. On sait dans quoi on s'engage. Maintenant ferme. Ta. Gueule ! Monte dans la voiture. MAINTENANT !" Il ouvrit la porte tout en continuant de viser avec son autre main.
Aila ne put s'empêcher de grogner en retour, ses yeux brillant à nouveau d'un bleu éclatant.
"Aww, le loup veut sortir et jouer ? Dommage, le jeu est terminé, je vais te tirer dessus." Il lui sourit narquoisement.
Aila ignora sa menace et se dirigea vers lui comme si elle allait vers la banquette arrière de la voiture. Mais elle continua d'avancer, se rapprochant du coffre où il se tenait, la tête inclinée sur le côté alors qu'elle l'examinait.
"Vas-y, alors, fais-le !" cria-t-elle, l'encourageant.
Il désactiva la sécurité en continuant de l'observer, mais elle n'avait pas peur, alors elle continuait d'avancer en fixant le canon du pistolet. Elle posa sa main dessus et le dirigea directement sur son front, s'y appuyant. Un moment passa alors que leurs regards restaient verrouillés l'un dans l'autre. Cette fois-ci, elle ne détournait pas le regard du diable. Son doigt hésita sur la détente, puis se déplaça sur la garde de la détente.
Aila éclata de rire et s'éloigna de lui. Les lèvres de Connor se tordirent alors qu'il la fusillait du regard. Elle commença à tourner autour de lui, chaque pas intentionnellement lent, ses yeux verrouillés avec les siens,
"Tu ne peux pas me tuer. Tu as des ordres. Je suis trop importante pour ta petite armée."
"Les accidents arrivent quand même," cracha-t-il en retour.
"Toi et moi savons tous les deux que Silas ne croira pas ça. C'est le genre d'homme qui te pourchassera pour avoir ruiné ses plans. Maintenant je ne sais pas pourquoi je suis si importante, mais à en juger par les sons, il me cherchait depuis des années. Tu me tues. Ta vie est terminée."
Où diable cette confiance sortait-elle ?! Ce n'était pas le moment de voir si Connor, de toutes les personnes, blaguait avec un foutu PISTOLET !
Bien que son esprit était en panique, son visage était composé. Même en regardant l'homme méprisable en face d'elle, elle gardait son dégoût hors de son visage. Il s'énervait facilement, et elle devait le garder sous contrôle. Ou il tirerait.
"Je me fiche des plans de Silas. Je vais prendre bien plus de plaisir à te tuer."
Le visage d'Aila tomba alors qu'elle regardait son doigt retourner sur la détente.
Ses yeux s'agrandirent ; elle aurait dû savoir. Connor était déterminé à la tuer dès le départ ; il avait désobéi aux ordres de Silas dès le premier jour de son enlèvement.
BANG !
Aila s'arrêta de marcher et poussa un gazouillement. L'air quitta brusquement ses poumons.
Le bruit se réverbéra à travers le parking, assourdissant le bruit des flammes du bâtiment en feu dans le ciel étoilé nocturne. Les yeux d'Aila étaient toujours verrouillés avec ceux de Connor alors qu'elle se tenait l'estomac.