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En préparation pour la souffrance qu'elle avait l'intention de lui soumettre, Malachi serra ses mains en poings. Il pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau tandis qu'elle nettoyait sa blessure mais il faisait de son mieux pour rester immobile et ignorer les réactions de son corps.
Elle continuait à respirer contre son abdomen pendant qu'elle le piquait avec un objet métallique et tentait de trouver la balle dans son corps. Cela ne lui faisait pas autant mal que sa proximité mais elle devait encore plus le torturer. Elle posa une main sur son abdomen et son souffle se coupa.
Il ne savait pas si elle était consciente de ce qu'elle faisait, car elle semblait si concentrée à chercher la balle mais sa main seule rendait la respiration difficile. Comme il s'y attendait sa main était froide, mais ce n'était pas l'effet qu'elle avait sur lui. C'était ridicule et il sentit la colère monter en lui à nouveau.
Juste quand il était sur le point de bouger, car il préférait être poignardé et garder cette balle dans son corps pour toujours plutôt que de l'avoir plus près, elle se pencha vers lui. Ses cheveux doux tombaient sur ses épaules et effleuraient son ventre nu. Il se raidit à nouveau.
"Est-ce coincé ? Je n'arrive pas à la sortir ?" dit-elle, son souffle chaud lui caressant la peau.
"Laissez-la là." Il essaya de dire calmement mais cela sortit quand même de façon brutale.
"Ah, je pense que je l'ai." Dit-elle, ses doigts effleurant son ventre pour aider l'autre main à saisir l'outil.
Malachi détourna le regard avec une malédiction silencieuse. Cela serait bientôt fini. Ne dis rien, se dit-il.
Il pouvait sentir qu'elle retire la balle et puis il fut soulagé que c'était terminé. Maintenant, va-t'en, pensa-t-il comme si elle pouvait lire dans ses pensées.
Mais non. Elle voulait le bander.
"Je n'en ai pas besoin." Dit-il.
"Restez immobile." Elle ordonna.
Oh, Dieu. Il souhaitait ne pas avoir manqué l'opportunité de s'échapper plus tôt. Comment avait-il pu la laisser lui échapper si facilement ? Il était toujours furieux à ce sujet. C'était une chance qu'il avait obtenue si tôt sans essayer difficilement et pourtant il l'avait laissé lui glisser des mains. Maintenant, il devait endurer cela.
Non ! Il ne pouvait pas lui permettre de l'enrouler dans ses bras pendant qu'elle le bandait. Et pourquoi était-elle disposée à être si proche de lui ? Elle le haïssait, même s'il avait vu une lueur d'admiration dans ses yeux plus tôt. Cela pouvait simplement être parce qu'elle n'avait pas vu beaucoup de corps masculin auparavant.
"Je vais guérir. Je n'ai pas besoin de bandage." Il parvint à dire de manière neutre cette fois.
Elle l'ignora et il se figea quand elle passa ses bras autour de lui et que sa poitrine effleura son ventre.
"Vous m'entendez ? Je ne veux pas de votre aide." Il parla entre des dents serrées.
"Pourquoi cette colère ? Je croyais qu'on s'entendait bien pour la journée."
Il se pencha en arrière, sa frustration le rongeait maintenant. Il essaya de se souvenir de sa sœur, puis il se remémora son frère et pourquoi il était ici. Pourquoi il avait enduré toute cette douleur pour anéantir son espèce et maintenant, il réagissait au simple toucher de son corps. Le corps de l'ennemi. Il devrait être répulsé. Il devrait avoir honte de lui-même.
Mais comment cela pouvait-il être de sa faute ? Comment lui, parmi tous les dragons disponibles, pouvait-il avoir un humain comme partenaire de reproduction ? Quelle sorte de malédiction était-ce ?
Il observa ses cheveux dorés clairs. Elle criait humaine. Rien chez elle n'était proche de leurs femmes. Sans parler du fait qu'elle haïssait aussi son espèce et que son père était l'inventeur de tous ces outils pour les combattre. Elle n'était pas seulement l'ennemie par nature. Elle était aussi l'ennemie par le cours de ses actions.
Malachi respira profondément son parfum. L'effet que cela avait sur lui était puissant mais pas plus fort que sa mission. Il aspirerait son odeur jusqu'à ce qu'elle ne soit plus rien de nouveau pour lui. Jusqu'à ce qu'il s'habitue à elle puis qu'il construise une résistance, tout comme avec tout le reste qu'il avait fait. Et pendant qu'il lui résisterait, il la rapprocherait de lui, et une fois qu'elle serait entre ses mains…
Enfin, il garderait cette fantaisie pour plus tard.
Après qu'elle eut fini de le bander, elle recula. "Voilà, c'est fait maintenant. Vous devenez meilleur à écouter."
Comme un chien, elle le flattait avec des mots.
Il força un sourire.
Elle força un sourire en retour.
"Je vais vous trouver des vêtements." Dit-elle.
Maintenant, qu'il était plus concentré, il sentait la chaleur provenant d'elle. Elle était affectée par leur proximité également. Ses joues étaient toujours légèrement colorées et sa nudité la préoccupait.
Elle était innocente à tout cela. La princesse au cœur froid avait un peu d'innocence en elle. Intéressant. Et peut-être utile.
"La blessure semble un peu infectée donc si vous ressentez quelque chose de bizarre, faites-le moi savoir." Dit-elle et s'éloigna.
"Comment ?" Demanda-t-il.
"Quand je viendrai vous voir." Dit-elle.
"Pourquoi venez-vous ici ? Vous n'avez pas encore testé vos inventions."
Elle retourna à son sac et commença à ranger. "Je vous l'ai dit. Vous m'intéressez."
"Vous pourriez devenir trop intéressée." Il prévint.
Elle le regarda avec ces yeux bleus étranges.
"Avez-vous peur ? Vous pourriez apprécier mon attention. Je suis la seule femme que vous voyez après tout."
"Femme ?" Il ricana mais n'en dit pas plus.
Autant il voulait se moquer d'elle, la dernière chose qu'il voulait, c'était qu'elle tente de lui prouver qu'elle était une femme. Ou peut-être ferait-il exactement cela. La faire se sentir femme et être un homme lui-même. S'il le pouvait, car l'idée le rendait malade.
Il voulait jurer, frapper quelque chose, brûler quelque chose. Il se rappela son frère et comment, jusqu'à aujourd'hui, le regarder dans les yeux lui faisait mal. Alors, comment pouvait-il sortir de ce pétrin sans se blesser lui-même ?
Il devrait juste les enterrer tous. Avec la vengeance, il savait qu'il devrait creuser sa propre tombe à côté de celle de son ennemi. Il n'y avait pas de fin heureuse et il ne le souhaitait pas.
Ses bras tombèrent alors qu'elle relâchait le levier de la chaîne et puis elle le laissa, son parfum s'évanouissant lentement.
Malachi s'assit, reposant ses bras sur ses genoux. Peut-être que son père avait raison. Il n'était pas fait pour être roi. Il était faible.
Il serra ses mains en poings. Il n'avait pas combattu et tué son père pour venir ici et trouver une partenaire de reproduction. Il n'avait pas fait de promesses en l'air à sa famille puis venu ici pour échouer. Non ! Cela n'allait pas se passer. Ce n'était pas seulement à propos de lui.
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