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Chapter 14 - Son anxiété (2)

Souffle coupé !

Surprise, Annalise dirigea son regard vers la personne assise sur son lit. Sa posture assise exhalait l'arrogance, et son corps était vêtu de noir. Même ses mains étaient gantées de noir, mais la seule chose à laquelle elle pouvait s'accrocher du regard étaient ses yeux.

Ses yeux miel morts, dénués de sentiment.

Annalise posa une main sur sa poitrine pour calmer son cœur qui battait la chamade, et un murmure craintif s'échappa de ses lèvres, ''Jagan.''

''Garde ta langue, esclave,'' Sa réplique cinglante la fit tressaillir. Il poursuivit, ''Ne penses pas que tu es quelque chose juste parce que tu as le duc à tes pieds.''

''J'espère que tu n'as pas oublié la vraie raison pour laquelle tu t'es approchée de lui ?'' Ses yeux se rétrécirent en la regardant.

Annalise cligna des yeux nerveusement une fois et Jagan avait disparu de son lit. Mais la présence derrière elle lui indiqua où il se trouvait.

Un nœud était coincé dans sa gorge alors que ses mots la ramenaient à la réalité. Elle serra le tissu doux sur sa poitrine en se rappelant la vraie raison pour laquelle elle avait Dante dans sa vie. La raison pour laquelle Dante était tombé pour elle… la raison pour laquelle elle avait détruit son mariage... la raison pour laquelle elle l'avait poussé à s'approcher d'elle. Tout était un complot conçu par son maître, et elle n'était qu'un pion précieux.

La gorge d'Annalise se mouvait de haut en bas, et elle bégaya doucement, ''Je-Je n'ai pas oublié.'

''Bien. Je vois que tu profites de la vie depuis que nous t'avons laissée seule pendant des années. Maître espère que tu ne te laisses pas emporter, Annalise ?'' Ces yeux morts se posèrent à nouveau sur sa silhouette.

''Ce n'est pas le cas,'' murmura-t-elle encore.

''...Si tu le dis.'' fut sa brève réponse.

Annalise ne sentait plus la présence émettant le sentiment de la mort, ce qui lui permit de respirer normalement. Elle soupira intérieurement de soulagement, et sa main retomba à son côté pendant qu'elle fixait Jagan près de la fenêtre ouverte de la pièce.

''Prends soin de l'enfant dans ton ventre. Maître attend que tu offres un bon spectacle. Espérons que cela empêchera le duc de t'échapper facilement, esclave.''

Après avoir dit cela, il se fondit dans la nuit, et Annalise alla lentement verrouiller les fenêtres.

Elle observa son reflet dans le verre, puis posa sa main sur son bas-ventre légèrement arrondi.

''Mon bébé…'' murmura-t-elle mélancoliquement.

''Que dois-je faire ?''

—--

''mm..mm..mm, mon précieux enfant.'' un son de bourdonnement se mélangeait à l'atmosphère chaleureuse. Les fleurs familières faisaient onduler leurs tiges comme si elles dansaient sur l'air mélodieux. Le temps était doux et parfait pour que les pétales encore fermés s'épanouissent et égayer les alentours.

Une main blanche et féminine continuait de caresser sa robe crème et rebondie. Bien que la bosse n'était ni grande ni petite, elle était juste au milieu.

De magnifiques yeux bleus demeuraient fixés sur la bosse jusqu'à ce qu'une voix les détourne.

''Ma dame, vous devez arrêter de venir ici. Le vent froid est mauvais pour le bébé,'' Amelia se hâta vers le pavillon avec ses recommandations incessantes.

''Et si ma dame tombait malade ?''

''Le bébé en pâtirait aussi.''

''Son excellence a dit que je devais prendre soin de vous. Que lui dirais-je s'il revient du sud, encore une fois ?''

Isla sourit en soupirant alors qu'Amelia continuait à parler comme une mère. Isla se sentait comme un poussin et Amelia comme la poule à cause de son surprotecteur.

''Père ne viendra pas à moins que je lui demande,'' Isla gloussa en se rappelant le moment où son père était venu dans la capitale sans qu'elle le sache.

Ce fut une belle surprise que son père, qui lui semblait froid, soit venu juste pour lui rendre visite, à elle et au bébé. C'était un moment très précieux pour elle, et elle chérissait chaque seconde passée avec son père, qu'elle avait étreint dès que ses yeux s'étaient posés sur lui.

Elle se souvenait vivement de la surprise dans ses yeux lorsqu'elle l'avait serré fort. Cela lui faisait de la peine qu'il soit étonné de ses gestes. Il était normal pour un père et sa fille d'être proches, peut-être pas à l'époque ancienne, mais dans son monde d'origine. C'était courant, et elle le voulait avec son père, qu'elle aimait profondément.

Le duc n'était pas là, donc elle était heureuse de passer une journée entière avec lui. Pour une fois, elle trouvait Dante agréable à regarder, car sa présence aurait gâché l'humeur de son père.

''Isla...'' Son père lui avait appelé par son nom, l'inquiétude dans les yeux qui ressemblaient aux siens.

''Comment a-t-il osé ?!'' Puis il serra les dents, et l'aura familière qui lui avait pénétré les os depuis sa jeunesse apparut dans le salon.

Mais cette fois, elle savait qu'elle n'en était pas la raison. C'était son mari, et cela la rendait plutôt heureuse.

''Oh...'' Son père sembla réaliser son erreur et s'excusa maladroitement, ''Je... Je suis désolé... euh...''

Il évita son regard car il ne savait pas quoi dire, et cela fit rire Isla avec lui pour la première fois.

''Je sais, père.'' Elle a également appelé père pour la première fois, et il la regarda, stupéfait de ses mots, surtout du mot 'père.'

Elle répéta le mot avec un sourire chaleureux, ''Je sais, père.''

''Ma dame a raison. J'étais choqué de voir son excellence sourire comme ça. Il a même senti le bébé !'' De retour au présent, Amelia s'exclama avec un choc évident dans ses yeux. ''Je n'oublierai jamais cette vue.''

''Hmm...'' Isla acquiesça en se souvenant du regard de son père sur son ventre. Il était évident qu'il voulait demander à propos de l'enfant, mais il ne l'avait pas fait. Peut-être se sentait-il toujours mal à l'aise avec leur relation chaleureuse.

''Voulez-vous sentir le bébé ?'' Demanda-t-elle. Elle prit la première initiative pour atteindre son précieux père.

Si elle avait fait cela dans sa seconde vie, peut-être... juste peut-être que les choses auraient pu être différentes. Maintenant elle ne répéterait pas la même erreur dans cette vie.

''Puis-je ?''

Isla acquiesça à sa question, puis tendit la main pour attraper la sienne et la plaça doucement sur son ventre rebondi. La main de son père était calleuse, rugueuse et dure. C'était la main de quelqu'un qui avait travaillé dur… Tout comme dans sa vie précédente ; il avait travaillé dur pour la protéger, elle et son fils, même s'il n'y avait pas d'espoir dans leur relation.

Isla se mit à rire doucement en se remémorant le passé, puis fixa Amelia, qui semblait avoir quelque chose à dire.

''Quoi donc ?''

''Ma dame... N'allez-vous pas parler au duc..du tout ?'' Amelia demanda hésitante.

''....'' Isla ne s'attendait pas à ce qu'elle continue à parler de lui. Elle pensait que son comportement actuel était suffisant pour que tous les serviteurs comprennent qu'elle ne voulait pas de l'amour du duc.

''Cela fait quatre mois que je lui ai parlé pour la dernière fois,'' dit-elle comme si elle réalisait que le temps avait passé. Cela faisait longtemps qu'elle lui avait parlé, mais cela ne lui faisait rien.

Ses sentiments pour lui avaient disparu, et donc il n'était qu'un étranger pour elle et son enfant. Elle ne pourrait jamais le voir comme un père puisqu'il n'avait jamais demandé de nouvelles de l'enfant dans son ventre... pas même une fois.

Au mieux, il pouvait être considéré comme donneur de sperme. C'est tout ce qu'il était pour Isla.

''Non, je ne le ferai pas,'' Isla lui donna une réponse définitive à Amelia.

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