"Et je n'apprécie pas les invités non conviés chez moi," dis-je, en réponse au commentaire du Vieux Maître.
"Pour autant que je sache, j'ai été invité ici," rétorqua-t-il. Oh Seigneur, pourquoi ne pouvait-il pas être l'un de ces mignons vieux hommes qui veulent juste jardiner et papoter avec ses amis ? Je l'aurais gardé alors.
"Vous avez été amené ici comme condition pour que j'obtienne quelque chose que je veux. Cependant, je croyais que les informations que j'ai fournies seraient un paiement suffisant et que vous pourriez passer votre temps heureux chez vous et non chez moi." Je me tournai vers Liu Wei. J'étais prête à collaborer avec lui, à le rassurer, mais je ne voulais vraiment pas de quelqu'un d'aussi grincheux chez moi. Seul moi avait le droit d'être grincheux ici.
"Quelqu'un pourrait-il me dire ce qui se passe ?" demanda le Vieux Maître, en regardant la jeune génération. Il avait servi son pays avec honneur, et ses fils ont servi leur pays et sont devenus des martyrs. Leurs enfants devraient avoir le respect qui leur est accordé rien que pour cela.
Je regardai Wang Chao, me demandant exactement ce qu'il allait dire au vieux, et à ma surprise, il lui dit la vérité. "La fin du monde arrive dans environ six mois. Cet endroit sera probablement le plus sûr pour être et je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose."
Huh, l'homme peut montrer un peu d'émotion humaine, je suis surprise.
Le Vieux Maître continua de regarder son petit-fils comme s'il s'attendait à ce qu'il continue. Lorsqu'il ne le fit pas, il se tourna vers moi, supposant que je lui fournirais ce que son petit-fils n'avait pas fait.
Je haussai les épaules et allai m'asseoir sur le canapé face à la cheminée. Wang Yi Chen et Wang Chao prirent place en face de moi et Lui Wei, le dernier à s'asseoir, choisit le siège à côté de moi. Encore une fois, les gardes prirent leurs positions et tout le monde se détendit un instant.
Sentant un léger frisson, je regardai la cheminée et lançai la flamme rose, allumant le feu en quelques secondes. Certains jours, être un utilisateur de feu était une excellente chose. Malheureusement, j'avais oublié qui était dans la pièce avec moi.
Le Vieux Maître se leva sursauté et les gardes sortirent leurs pistolets et les pointèrent sur moi en conséquence. "Sérieusement, les gens ?!?" demandai-je, l'exaspération évidente dans mon ton. "Vous allez devoir vous y habituer. Muscle, rappelez-vous, besoin de l'utiliser pour le conserver."
Le Vieux Maître se rassit après avoir remarqué que ni Wang Chao ni Liu Wei ne semblaient réagir à cela. "Très bien, jeune dame, vous avez maintenant toute mon attention. Cela vous dérangerait-il de me dire ce qui se passe ?"
"D'abord, j'aimerais préciser que je ne voulais ni n'avais besoin de votre attention. J'avais froid, alors j'ai allumé un feu. Je suis assez sûre que c'est ce que la plupart des gens feraient s'ils avaient froid. Ce n'est pas ma faute si je n'ai pas besoin d'un briquet pour cela," dis-je, en me croyant parfaitement raisonnable dans ma tête.
Le toux/rire de Liu Wei suggéra que je n'étais pas aussi raisonnable que je le pensais. Je lui fis signe de la main et le laissai prendre les devants.
"On a remarqué Li Dai Lu lorsqu'elle a acheté ce ranch à notre famille après que les mercenaires de Blood Moon aient été éliminés. Wang Chao avait quelques inquiétudes et m'a demandé de m'en occuper. Après un certain temps, nous avons découvert que nos inquiétudes étaient mal fondées et, après une conversation avec Li Dai Lu, découvert que la fin du monde arriverait le 1er novembre."
Wow, quand Liu Wei décidait d'être précis, il le faisait plutôt bien… mais on allait devoir avoir une petite conversation à propos de cette histoire de Blood Moon. Bon ben, à moi de prendre les rênes, je suppose.
"J'ai besoin d'armes, beaucoup d'armes, et de suffisamment de munitions pour durer au moins dix ans, plus si possible. Je savais que Wang Chao avait ses entrées dans beaucoup de poches et pensais qu'il pourrait m'en procurer certaines."
Le Vieux Maître hocha la tête pour montrer qu'il avait compris jusqu'à présent. Youpi pour moi, j'ai battu les deux autres.
"Ils m'ont demandé pourquoi j'avais besoin des armes et j'ai répondu pour tuer des gens avec. Je ne suis pas sûre de pourquoi ils s'attendaient à une autre réponse, mais apparemment c'était le cas. Ils ont demandé un rendez-vous, mes connaissances en échange de leurs armes. Alors, je leur ai dit ce que je savais."
"Et que savez-vous exactement ?" Demanda le Vieux Maître.
"Je sais qu'à partir du 1er octobre de cette année, chaque homme, femme et enfant va recevoir un vaccin. En trente jours, ce vaccin les mutera en quelque chose d'autre. Quant à ce que précisément ce quelque chose est, cela dépendra de leur constitution génétique."
"J'espère que mes garçons vous ont dit que vous étiez folle et qu'ils ne vous fourniraient pas d'armes."
"Quelque chose dans ce genre, mais plutôt 'vous n'aurez pas les armes avant le 2 novembre pour prouver que ce que vous dites est vrai'," grognai-je, sachant très bien que ni l'un ni l'autre ne croyaient ce que j'avais dit ce jour-là. Liu Wei était peut-être passé de mon côté, mais Wang Chao restait fermement dans le camp 'voir pour croire'.
La poisse pour moi.
"Alors, si nous savons tous que vous êtes folle, que fais-je ici ?" Demanda le Vieux Maître, regardant de moi à Wang Chao à Liu Wei.
"Ah, mais c'est là le problème," ris-je, "Pouvez-vous prouver que je suis folle et que le monde ne finira certainement pas le 1er novembre ? Parce qu'ils ne le peuvent pas, et ils ne sont pas disposés à prendre de risques après que j'ai mentionné Zhao Jun Jie devenant le chef de Ville A après que vous lui ayez confié la position."
"Il ferait un froid d'Enfer avant que je donne à un membre de la famille Zhao le contrôle total de Ville A," grogna Wang Yi Chen, frappant l'accoudoir de la chaise de colère.
"Je suppose que quelques mois sans électricité ni chauffage rendraient Ville A plutôt froide," je fis un clin d'œil. "Mais je suis presque sûre que cela avait plus à voir avec la disparition de Wang Chao et de 90% du militaire de la famille Wang… couplé à la mort de votre fille et de son mari, ainsi que de votre troisième petit-fils. Est-ce que cela compterait comme un froid jour en Enfer ?" demandai-je en levant un sourcil vers le vieil homme.
Son attitude commençait à me plaire. Au moins, je savais qu'il ne me poignarderait pas dans le dos.