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Antonio sirotait son café en attendant Nora. Elle était en retard. Il regarda à nouveau l'heure et se demanda si elle avait décidé de l'ignorer. Bien sûr, il ne pouvait pas lui en vouloir, mais il ne penserait certainement pas grand bien d'elle si elle se défilait de sa promesse de le rencontrer juste à cause de ça.
Tandis qu'il était là, se sentant mal à l'aise, il entendit quelqu'un de la table d'à côté se plaindre à son partenaire," Je ne te fais jamais attendre ! Et pourtant tu le fais toujours. Ça montre combien tu me tiens en estime !" Entendant cela, Antonio marqua une pause en plein milieu d'une gorgée. Il réalisa avec stupeur qu'il n'avait jamais eu à l'attendre non plus. Il se rappela que, à chaque fois qu'ils s'étaient donné rendez-vous, elle avait toujours été là avant lui. Même avant qu'il ne tombe sous le charme de Sara, Nora avait toujours été celle qui arrivait en avance.
Alors qu'il allait l'appeler, il la vit s'approcher et il resta le souffle coupé. Elle était aussi belle qu'une fleur. Elle portait à nouveau une robe. Cette fois-ci, elle était dans des tons de rose et de vert menthe, mais elle moulait sa silhouette d'une manière trop séduisante. Son cœur se serra. Depuis leur jour de mariage, il l'avait vue en tout quatre fois. Et sur ces quatre fois, elle avait troqué ses jeans et T-shirts habituels pour une robe à trois reprises.
Pourquoi avait-il jamais pensé qu'elle n'était pas classiquement belle comme Sara ? Il avait toujours considéré son apparence comme simple. Elle pouvait être jolie et mignonne à la manière d'une fille d'à côté. Mais la voir maintenant, comme ça...
Tandis qu'il était perdu dans ses pensées, elle s'assit en face de lui sans un mot. "Salut." dit-il bêtement.
Nora leva un sourcil à cette salutation et parla directement," Je n'ai pas de temps pour les bavardages, Antonio. Dis ce que tu as à dire et en finis."
"Pourquoi as-tu engagé un acteur pour faire le prêtre à notre mariage, Nora ?" Antonio se pencha en avant. C'était la question qui le martelait sans cesse. Tout le jour de leur mariage, il s'était senti coupable envers Nora et lui en était reconnaissant parce qu'elle s'était mise en retrait pour lui et Sara. Ses parents n'avaient jamais aimé Sara, mais ils adoraient Nora. Comme le mariage était devenu un spectacle, ils n'avaient pas opposé d'objection à l'union, mais sa mère avait été claire sur le fait qu'elle n'accepterait jamais Sara comme sa belle-fille.
Malgré cela, il s'était disputé avec eux et avait même assuré à Sara que, maintenant qu'ils étaient mariés, elle réussirait à la conquérir. Avec ça, ils avaient passé une nuit de noces heureuse ensemble et avaient consommé leur mariage.
Mais le lendemain, ils découvrirent que le mariage n'était jamais légal. Sara était bouleversée, mais il l'avait conduite directement au bureau des affaires civiles pour l'épouser. Cependant, ses parents avaient également entendu parler du faux mariage et avaient menacé de se suicider s'il épousait vraiment Sara. Et maintenant, tout était un gâchis.
Tous les jours Sara le questionnait. Et ses parents, qui l'avaient toujours laissé faire ce qu'il voulait depuis qu'il avait quinze ans, le surveillaient de près.
Au lieu de lui répondre, Nora lui posa plutôt une question," Depuis quand me trompais-tu, Antonio ?"
Antonio fut pris de court. Il voulait insister pour que Nora lui réponde mais il voyait déjà qu'elle ne répondrait pas à moins qu'il ne lui réponde, alors il dit," Je ne voulais pas te tromper, Nora. Tout a débuté innocemment au début... Un peu de temps après que je t'ai demandée en mariage, Sara est venue me demander de l'aide. Alors que tu as des faiblesses dans tes études, elle est brillante, donc je me demandais pourquoi elle voudrait faire ça. Puis elle m'a dit qu'elle voulait passer l'Évaluation Scolastique un an à l'avance. Elle voulait le garder secret de toi et de sa mère comme une surprise."
"Donc, j'ai commencé à l'aider dans ses cours. Mais comme elle avait un an de retard sur nous et seulement quelques mois pour se préparer, elle avait besoin de plus de temps pour apprendre. C'est pourquoi j'ai réduit notre temps ensemble pendant les week-ends."
"Je vois. Donc, tu passais une heure chaque jour de la semaine à m'encadrer et tous les week-ends à l'encadrer elle." Nora dit succinctement.
"Oui. Je te jure que je l'aidais juste avec ses études, mais je ne sais pas quand mes sentiments pour elle ont changé. Je ne veux pas que tu lui en veuilles, Nora. C'est moi qui l'ai poursuivie. Quand elle a pris conscience de ses sentiments, elle a essayé de mettre fin à nos sessions, mais elle avait besoin d'étudier et elle avait besoin que je l'aide. Et puis quand j'ai glissé et que je lui ai avoué mes sentiments, elle a succombé. Après tout, elle est encore jeune."
"C'est très noble de ta part," remarqua Nora.
Ne percevant pas le sarcasme dans sa voix, Antonio continua, "Quand les examens furent terminés, nous étions tous les deux submergés par la culpabilité envers toi. Donc nous avons décidé de mettre fin à tout ça. J'ai utilisé l'excuse de travailler dans l'entreprise de mon père pour m'éloigner d'elle. J'espérais que le temps passé loin d'elle m'aiderait à raviver mes sentiments pour toi.
Et j'avais presque réussi à me convaincre que tout irait bien lorsque nos résultats sont sortis. Elle était deuxième au classement général, Nora ! J'étais premier et elle était deuxième ! Je ne pouvais pas m'empêcher et je suis rentré plus tôt. Même alors je me disais que je passerais simplement du temps avec elle puis romprais. Mais je ne pouvais pas rompre Nora. Je ne pouvais tout simplement pas."
"Vraiment ? Alors pourquoi ne m'as-tu pas dit ? J'ai organisé notre mariage. Je courais partout, gérant mes études, regardant des salles et des traiteurs avec ta mère, essayant des robes de mariée, négligeant mes week-ends pour préparer un mariage alors que tu t'amusais avec ma sœur ! Pourquoi ne pas me le dire à temps et rompre avec moi, Antonio ? Ne méritais-je pas ce respect. Ou étais-tu tellement amoureux de Sara que tu as oublié que j'ai des sentiments moi aussi !"
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