Point de vue de Marcus
Sept jours. Sept jours à ne pas la voir, à ne pas entendre sa voix autrement que par des rumeurs apportées par les serviteurs ou les gardes. Chaque instant me semblait une éternité. L'ancienne avait été claire : le rituel avait altéré notre lien. Il était possible qu'Aelynn ne ressente plus rien pour moi, que son cœur soit désormais une terre vierge, à reconquérir.
Pour moi, rien n'avait changé. Elle restait mon âme sœur, mon univers, mon ancre. Mais je ne savais pas comment elle percevait les choses maintenant. C'était cela qui me rongeait le plus : l'incertitude.
Je me dirigeai vers sa chambre, mon cœur battant avec force dans ma poitrine. Alors que j'approchais, un son inattendu me parvint. Un rire.
Le rire cristallin d'Aelynn.
Un sourire involontaire naquit sur mes lèvres. Entendre ce son, après ces jours d'angoisse, c'était comme une vague de réconfort. Peut-être que tout allait bien. Peut-être que rien n'avait vraiment changé.
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La Scène dans la Chambre
Je m'avançai dans le couloir, suivant le rire, et m'arrêtai net en atteignant la porte entrebâillée. À l'intérieur, Aelynn tenait les mains en l'air, riant doucement tandis qu'un bêta, Blake, essayait de récupérer ce qui semblait être un insigne.
— Non, je ne te le donnerai pas ! lançait-elle, taquine.
— Viens chercher si tu veux ! répondit-elle, un sourire joueur sur les lèvres.
Blake grimpa sur le lit, se penchant sur elle dans une tentative exagérée de récupérer l'objet. Aelynn éclata de rire, ses joues légèrement rosies, son regard pétillant.
Une étrange colère monta en moi. Ce n'était pas le jeu qui me dérangeait. C'était la façon dont elle riait. La légèreté dans ses yeux. Comme si je n'existais pas. Comme si Blake était celui qui la faisait se sentir vivante.
Je poussai la porte brusquement, interrompant leur échange.
— Sors d'ici, Blake, ordonnai-je, ma voix grondante.
Le bêta se redressa immédiatement, son sourire se dissipant lorsqu'il croisa mon regard. Il hocha rapidement la tête et quitta la pièce, me laissant seul avec Aelynn.
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Une Distance Étrange
Je m'avançai vers elle, tentant de calmer la tempête en moi.
— Comment vas-tu, chérie ? demandai-je, ma voix plus douce que je ne le ressentais.
Elle me regarda, ses yeux brillants d'une lueur que je ne reconnaissais pas tout à fait.
— Je vais bien, Marcus, répondit-elle avec un sourire. Mais quelque chose dans son ton me frappa. Une distance. Une légèreté presque désinvolte.
Elle se leva du lit, époussetant sa robe, et détourna les yeux.
— J'en ai marre de rester ici, je dois sortir.
Ses mots étaient simples, mais leur impact sur moi fut brutal. Ce n'était pas une demande. C'était une déclaration.
Je hochai lentement la tête, essayant de garder mon calme.
— Bientôt, mon ange, murmurai-je. Le lien entre nous... s'est effacé. Je ne ressens plus rien.
Elle leva un sourcil, son sourire se faisant plus prononcé, presque moqueur.
— Je sais, Marcus.
Cette simplicité m'écrasa. Elle semblait indifférente. Comme si elle acceptait ce nouvel état de fait avec une aisance déconcertante.
— Je vais te laisser te reposer, alors, dis-je en reculant légèrement. On se voit demain pour discuter de la suite ?
Elle acquiesça, un sourire poli sur les lèvres, comme si je n'étais qu'un visiteur.
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Une Réalité Douloureuse
En quittant la chambre, je sentis un poids énorme sur ma poitrine. Ce sourire... ce ton... Ce n'était pas Aelynn. Pas celle que je connaissais, pas celle qui m'avait regardé avec amour et passion.
Mais elle était toujours là. Mon cœur le savait.
Si je devais me battre pour elle, je le ferais. Si je devais la reconquérir, alors je lui donnerais toutes les raisons de retomber amoureuse de moi. Mais l'idée qu'elle puisse ne jamais retrouver ses sentiments pour moi...
Non. Je ne pouvais pas laisser cela arriver.