Chereads / Fantasia : La dernière épopée / Chapter 53 - Chapitre 11 : Sorcière et promesses.

Chapter 53 - Chapitre 11 : Sorcière et promesses.

Mylon déambulait, seul dans les rues d'Elmoth tout en se rapprochant de la position des filles. Sa rencontre avec les Damnés l'avait secoué. Ce fut comme un coup de poignard le ramenant à la réalité. Seul oui, il était seul dans ce vaste monde … Au final, cela n'avait pas tellement changé. Il était un hybride, l'unique … Mylon eut alors besoin d'organiser ses pensées et alors qu'il repassait par le grand parc, il décida de s'asseoir sur un banc. Il regarda les humains, ces gens qui vivaient leurs vies, ces personnes qui passaient du temps en famille ou à plusieurs. Il repensa un instant à toutes ses rencontres… 

Je, non voyons Mylon ! Tu ne peux pas dire que tu es seul … Tu les as toujours, tant qu'elles vivent, elles resteront ta famille. Je suis peut être seul dans mon existence mais au moins, je les ai … Je ne peux pourtant pas considérer Laura et les autres comme des compagnons de situation. Je n'ai jamais été victime de leur malheur. Peut être que j'aurais dû leur avouer avant de partir ? En plus j'ai repousser assez violemment l'amie d'Adamantine. Quel idiot je fais bon sang... 

Je devrais peut être aller rejoindre les filles ? Quoique, si c'est nos derniers instants tous ensemble, peut être devrais-je leur offrir quelque chose ? Une sorte de souvenir ? 

 

 

 

Toutefois, en regardant autour de lui, il remarqua une scène bien étrange. Il y avait là une femme, traversant le parc sur ce qu'il semblait être une sorte de litière romaine sans toit. Cette litière était portée par six hommes vêtus uniquement de pantalons. Ce qui attira son attention fuent les sortes de tatouages présent sur leur corps. Des tatouages violets ayant des paternes assez complexes. Il crut avoir déjà vu cette chose autre part mais où ? Toutefois, le plus impressionnant était cette femme. Elle était habillé de rouge et était décorée de toutes sorte de bijoux de la même couleur d'or et de rubis, allant ainsi de pair avec son épaisse chevelure rousse. Cette chevelure était énorme et la façon dont ses cheveux bougeaient ! On aurait pu croire qu'ils étaient en vie ! Mylon ne pouvait pas les entendre à cette distance. Toutefois, alors qu'il ne faisait que les regarder, il croisa le regard de cette femme. L'instant d'après, les hommes s'arrêtèrent. Il sentit son regard peser sur lui, comme s'il était épié de tout sens, que son être entier était étudié jusqu'à son… mana ?! Il eut alors une sueur froide, et si ce fut comme avec Angela ? Et si cette personne pouvait voir son mana ?! Quand il regarda une fois de plus dans leur direction, la femme avait disparu mais son mana… Elle se trouvait-  

 

— Bien le bonjour jeune homme. 

 

La femme se trouvait tout a coup assis à côté de lui. Les jambes et bras croisés, elle le fixait du regard. Il ne sut que dire. Ce mana, ces cheveux ondulants comme s'ils étaient doués d'une conscience… Il pensa directement à- 

— Une sorcière ?! 

 

— Eh bien, ria-t-elle. Tu es bien perspicace. Mais je n'aime pas être appelée ainsi par autrui, je n'ai encore que trente ans après tout. Je suis trop jeune pour être appelée ainsi… 

 

Elle laissa un blanc et le dévora du regard. Toutefois, ce n'était pas une sorte de passion qu'il sentait se dégager de s'en dégager. C'était plutôt de la curiosité, une curiosité morbide et une envie de posséder. Il prit donc son attitude froide, celle qu'il portait souvent à de tels étrangers. 

— Et ? Je sais ce que vos yeux voient… Que voulez-vous ? 

 

— Hohoh, tu es moins bête que je ne le pensais… Toi, dis-moi, tu n'es pas un Damné. Tu es autre chose, non ? 

 

— Peut-être, et en quoi ça vous regarde ? Vous ne pouvez pas simplement passer votre chemin ? 

 

— Oh ce que tu peux être froids ! Cela m'intéresse, j'aime bien les mystères… Les décortiquer, me les approprier surtout. 

 

C'est alors que la chevelure de la femme commença à se rapprocher doucement de Mylon et commençait à l'entourer. 

— Ça ne te dis pas ? Je traite très bien mes jouets tu sais… 

 

Les cheveux commencèrent ensuite à le chatouiller au niveau du cou et à passer dans son dos. C'est ainsi que Mylon prit sa décision. Il les attrapa rapidement pour s'en libérer et les enroula autour de son bras. La seconde d'après, il la menaça en faisant apparaître une dague de pierre dans sa main : 

— Vous voulez peut-être que je les coupe ? Je ne suis pas coiffeur mais je peux vous arranger quelque chose… 

 

Toutefois elle en sourit. Elle rétracta sa chevelure ce que laissa faire Mylon qui la fixait froidement. 

— Oh oui, tu es définitivement autre chose. Quelque chose de plus grands… Oh et je ne m'inquiète pas pour ma chevelure. 

 

Elle en coupa sous ses yeux une partie qu'elle fit repousser instantanément. Toutefois, cette altercation attira le regard des gens ce que remarqua la femme. Elle se leva donc et dit : 

— On se reverra un de ses jours tu peux me croire. J'obtiens toujours ce qui m'intéresse… 

 

Elle commença à retourner à sa litière mais s'arrêta nette. Elle lui ajouta : 

— Oui tu peux me croire, je le jure sur mon nom de Morgana, Morgana la sorcière écarlate. 

 

Oh j'en ai maaaaarrre ! râla Mylon dans ses pensées en la voyant s'éloigner. C'est quoi cette ville ? Talia, l'assassin, les Damnés et maintenant cette femme ! On ne pouvait pas le laisser tranquille ?! 

 

« Oh mais tant que tu seras en vie, tu ne seras jamais tranquille. » entendit il alors dans son esprit. 

 

Toi l'ombre… Toi aussi tu es vraiment une plaie. 

 

« Cette femme m'a juste fait remonter… Elle est l'idiome des péchés de l'humanité. Un être détestable. Mais si tu veux la paix, je peux te l'offrir, je peux te débarrasser de tout. Si seulement tu me laisses, tu pourrais dormir pour l'éternité. Plus de soucis, plus de haine, plus de souffrance. Ce serait comme si tu rêvais… Tentant ? » 

 

Tu tentes une approche différente aujourd'hui tiens ? Mais tu fais fausses route… Je ne cherche pas le repos. Non, ce serait fuir. Je me suis juré de ne plus fuir, cela ne m'a apporté que des regrets... 

 

L'ombre se tut alors. Elle ne jouait pas à pousser sa haine étrangement aujourd'hui mais son influence sur lui augmentait. Il pouvait le ressentir. Il lui fallait à tout prix ces épées… 

Cependant, l'horloge de l'église sonna six heures. 

— Déjà ?! s'exclama-t-il. Bon, j'ai assez traîné… 

 

Il se dirigea vars Ada et Marlène mais passa dans une boutique. Il y chercha quelque chose, quelque chose qui pourrait servir de souvenir… Mais il n'y connaissait rien du tout ! Peut-être pourrait-il leur offrir des armes ? Ou une armure ? Le voyant hésiter, la gérante lui demanda la raison de sa venue. Il lui expliqua ainsi et elle le dirigea vers d'autres accessoires. Il mit un temps avant de se décider puis en acheta enfin. Mylon sortit ainsi en pensant : 

J'espère qu'elles aimeront… Au moins, chacun de nous pourra se rappeler des autres grâce à cela.  

 

Il les retrouva enfin toutes les deux assises sur un banc non loin du bureau administratif. Lazulis se tenait allongée à côté d'elles, portant toutes leurs affaires. Elles l'accueillir alors avec soulagement mais vint ensuite les questions. 

— Alors ça a été grand frère ? Il s'est passé quoi avec l'assassin ? 

 

— Tu n'as rien ? ajouta Adamantine. 

 

— Non et c'est grâce à toi… 

 

Il leur raconta ainsi son altercation avec l'individue, le fait que le sort d'Adamantine l'avait bien aidé mais que l'assassin s'était tout de même enfuit. Il ajouta aussi sa rencontre avec le groupe de Damné et omit celle avec Talia et la sorcière Écarlate. Il leur demanda ensuite : 

— Et alors, de votre côté vous avez enfin l'adresse ? 

 

— Oui mais tu me croiras jamais ! clama Marlène. On a parlé au papa d'Adamantine et c'est une vraie enflure. 

 

— Ah bon ? s'étonna Mylon. Et pourquoi ça ? 

 

— C'est parce qu- 

 

Toutefois, elle n'eut le temps d'en dire plus qu'Adamantine lui cacha la bouche pour l'en empêcher. Elle s'interposa ainsi d'une voix hésitante : 

— P-Pas besoin d'en dire plus Marlène ! Je lui en parlerais plus tard, quand on sera seuls, s'il te plaît… 

 

Cela fit sourciller Mylon pendant que Marlène se calma. Elle ainsi fut libérée par sa tortionnaire et croisa les bras, énervée. La jeune fille dit ainsi : 

— D'accords mais seulement si tu lui en parles ! Et toi grand-frère, si elle ne te dit rien, tu insisteras d'accords ?! 

 

— Eu-euh, hésita Mylon en se grattant l'arrière du crâne. J'imagine ? Si tu insistes tant Marlène, c'est qu'il doit bien y avoir un problème… 

 

Il esquissa ensuite un regard vers Adamantine mais elle évitait de croiser le sien. C'était en effet étrange. Oh oui, il allait écouter les conseils de Marlène. Mais vint alors un problème, l'horloge des deux églises d'Elmoth sonnèrent les sept coups du soir. 

— Bon que fait-on ? demanda-t-il. On passe la nuit à une auberge et on te ramène demain ou bien on fait ça maintenant ? À toi de voir Marlène, c'est ton choix … 

 

La jeune fille se mit à réfléchir. Elle prit un peu de temps en échappant son regard de ses deux amis puis s'exclama en prenant une inspiration : 

— Demain ! On fait ça demain… Dites, on peut passer une soirée de plus ensemble à s'amuser ? 

 

« Quoi attendez, mais la bébé humaine va nous quitter ?! » gloussa Lazulis qui sortit de sa bouderie. « Personne m'en avait parler ! Pourquoi ? Je ne veux pas qu'elle parte moi, je l'aime bien ! » 

 

Mylon fixa froidement son Piou qui daignait enfin de lui parler. Il lâcha juste un soupir et ne lui dit rien. C'était sa façon de la punir. 

 

— Bien sûr Marlène ! répondit Adamantine en se secouant la tête. Je suis désolée si j'ai un peu cassé l'ambiance les amis. Faisons de cette soirée une inoubliable, n'est-ce pas Mylon ? 

 

Elle lui tendit la main en souriant bien qu'elle n'oublia pas ce que lui avait ordonné son père. Mais elle allait en faire fit, au moins pour ce soir. Pour ce dernier soir… 

Mylon accepta sa main et les trois accompagnés de Lazulis se dirigèrent vers un restaurant. Ils passèrent ainsi une soirée à rire, une soirée à manger, parler et jouer à des jeux de sociétés entre eux. Quand vint alors moment de partir, Mylon les retenus un instant en s'exclamant : 

— Attendez ! J'ai encore quelque chose pour vous… 

 

Il sortit ainsi de sa poche trois petits bracelets où étaient fixées des plaques métalliques comportant leurs trois prénoms. Ils les déposèrent devant et continua : 

— Je voulais vous offrir quelque chose en souvenir de notre voyage. Je sais que c'est très sobre et pas vraiment exceptionnel mais… 

 

— Grand-frère… couina Marlène avec des larmes aux yeux. 

 

— Mylon c'est… 

 

— Comment je pourrais vous oublier ?! s'exclama Marlène. Tu n'avais pas besoin tu sais mais ça me fait très plaisir. Je le chérirais toute ma vie. 

 

— C'est vrai ça ! affirma Adamantine. Comment pourrait-on l'oublier après tant de péripéties ? C'est l'aventure la plus folle que j'ai vécu jusqu'à présent… La plus riche en émotion du moins. 

 

— Les filles… Pour moi aussi, cette aventure aura été inoubliable. 

 

Il y eu alors un blanc, un blanc étrange. L'ambiance était devenue triste, c'était souvent ça les fins mais Marlène protesta : 

— Mais de toute façon, vous reviendrez me voir, non ? Ou bien l'inverse quand je partirais à l'aventure. Ce ne sera pas pour toujours que l'on se sépare ! Tiens j'ai une idée, pourquoi on ne ferait pas une grande fête ensemble à mes dix-huit ans ? 

 

Adamantine et Mylon échangèrent un regard avant de répondre : 

— Pourquoi pas ! dit Adamantine. C'est vrai que c'est un grand jour, celui de la majorité. Et tu as raison ! Nous ne nous séparerons pas pour toujours… 

 

— Je ne manquerais pas de venir moi aussi alors. C'est à quelle date déjà ? demanda Mylon. 

 

— Le 1 Juin ! C'était il n'y a pas longtemps en plus… Quelques semaines avant l'attaque du village. 

 

— Dans six ans alors ? s'interrogea Mylon. Je te fais la promesse d'être là en tout cas... 

 

— Et moi aussi, finit Adamantine. 

 

— Génial ! Merci à vous. 

 

Ils la conclurent sur une promesse du petit doigt avant de se diriger vers une auberge pour passer la nuit. Il se faisait tard, si tard que Marlène peinait à rester debout. Mylon se mit alors à la porter sur son dos où elle s'endormit. Peu de gens se trouvaient dehors à cette heure mais cela n'empêchait pas la présence de membres de l'église. Ceux-ci patrouillaient jour et nuit pour s'assurer la sécurité des habitants. Voyant cela, Mylon intima à Adamantine : 

— Au moins, elle sera en sécurité ici… Tu sais s'il y a une école dans la ville ? 

 

— Une école ? L'église de Mitra doit bien proposer des cours mais ils sont payants en général… Après il y a peut-être celle de Lumis. Les deux sont présentes à Elmoth mais ce ne sera pas à nous de décider tu sais. Ce sont ses parents qui vont voir à tout ça ... 

 

— Je sais mais… J'aurais voulu qu'elle puisse avoir accès aux meilleures portes. Ce n'est pas tout mais, pour survivre en étant aventurier, il faut acquérir diverses capacités qui ne sont pas souvent innées... 

 

— Je suis sûre que tout ira bien pour elle ! clama Ada. Après tout, elle est assez habile dans tous les éléments. Je n'avais jamais vu une fille du même âge aussi douée ! 

 

— J'imagine, j'imagine… 

 

Un silence régna alors. Même Lazulis qui les suivaient de gloussa point. Mylon voulut attendre avant de lui parler de la suite. C'était quelque chose de privé, il attendrait d'être arrivé à l'auberge au moins…