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Éthérésie

🇫🇷Drokam
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Synopsis
"Que résonnent les rires des enfants héritiers, Dans les jardins où les fleurs murmurent des prières, Les Selimniaster, gardiens de l'Athulan éternelle, Perpétuent le lien éthéré qui les appelle" C'est dans l'ombre d'un monde fantasy futuriste, qu'Eleina Selimniaster parviens à sortir de prison. Entre surprise et questionnement, le retour aux origines s'impose, et elle s'apercevra que beaucoup de choses ont changés pendant son absence. Eleina prend conscience que son rôle revêt une importance cruciale aux côtés de compagnons de route, dans une tentative désespérée d'éviter une répétition de la catastrophe connue sous le nom de Celesticide. ~Histoire d'un ancien et nouveau monde~ Tout au long de son périple, l'héroïne croise des amis et des ennemis, explorant des vestiges de "l'avant" tout en traversant des cités d'une technologie avancée. Diverses races et civilisations s'entremêlent à une faune et flore nouvelle, offrant une toile complexe à travers laquelle se déroule une exploration captivante de paysages inédits. ~La Ballade des Selimniaster~ L'héroïne fait face au retour dans sa famille, un rétablissement de liens avec ses origines qui réserve de nombreuses surprises. Le rôle de la déesse familiale, Athulan, se dessine également dans le sombre avenir du monde.
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Chapter 1 - Chapitre 1 - Bienvenue à San Filia!

"Condamné numéro 2124, veuillez vous installer."

*clic*

"Tournez-vous à présent."

*clic*

"Tout est bon, au suivant"

Les photographies venaient d'être prises de l'individu tenant une pancarte portant ses informations d'identité. "San Fillia, Département de détention 09" était inscrit en lettres capitales au-dessus de son nom et prénom. On lui installa un autre dispositif anti-magie sous forme de menottes autour des poignets et on lui injecta un produit afin qu'elle ne puisse utiliser sa magie. Eleina Selene Riley SELIMNIASTER venait d'être incarcérée pour une période de 15 ans en raison de plusieurs homicides volontaires.

Deux agents de sécurité l'escortèrent vers sa nouvelle cellule, laissant place au prochain condamné dans la salle des photographies. Cette vaste institution carcérale s'étendait sur plusieurs niveaux, tant en surface qu'en sous-sol, où de nombreux individus étaient condamnés.

La cellule d'Eleina, portant le numéro -A351, se trouvait au premier sous-sol. Elle y fut conduite sans ménagement, enfermée sans possibilité de visite de la part de sa famille dans les jours ni les semaines à venir, car il n'y avais pas de pitié pour les mages. Il y a à peine deux semaines, elle fréquentait l'école comme n'importe quelle adolescente de 17 ans. À présent, elle se retrouvait stressée, angoissée, incapable de comprendre ou de réaliser pleinement la gravité de sa situation dans un endroit aussi lugubre que malfaisant.

La perspective d'être entourée de criminels la plongeait dans une panique totale. Les premiers jours, elle éclata en sanglots, submergée par la terreur d'être enfermée dans cet endroit vaste, sombre et humide.

Eleina bénéficiait par chance du privilège d'occuper seule sa cellule, du fait de son statut de femme encore mineure. Cependant, ce privilège n'offrait aucun confort notable. Sa cellule, à peine éclairée par la lumière du couloir, abritait un simple lit au sol, une couverture élimée et des installations sanitaires douteuses. À travers le couloir, on pouvait apercevoir d'autres cellules ainsi qu'un large escalier menant à la surface de la prison.

Les lieux étaient sous la stricte surveillance d'un nombre impressionnant de soldats, équivalent à un régiment autonome, composé de plus de cinq milles unités, pour une population carcérale totale d'environ dix milles détenus. Ce régiment était, malgrès ses aires de mercenaires, sous les ordres de l'Organisation Militaire de Filadelia (OMF).

Eleina se retrouva seule dans la cellule déserte, une atmosphère glaciale régnant entre les murs de métal. Son cœur battait rapidement, empreint d'une panique qui la submergeait. Les bruits étouffés de la prison résonnaient, ajoutant à son sentiment d'isolement.

Déboussolée, elle errait dans la pièce exiguë, examinant chaque coin comme si elle cherchait une issue invisible. Le lit en métal semblait inhospitalier, le bureau minimaliste paraissait indifférent à sa détresse. Les barreaux semblaient se refermer sur elle, créant une claustrophobie insupportable. Eleina n'arrivait pas à saisir pleinement la réalité de sa situation. Son esprit était un tourbillon d'émotions contradictoires, oscillant entre la peur et l'incrédulité. Elle se surprit à murmurer son propre nom, comme pour se convaincre que c'était bien elle, Eleina, et que cette cellule métallique n'était qu'un cauchemar éphémère.

Les premières heures s'écoulèrent dans un état de confusion, chaque détail de sa nouvelle réalité amplifiant son angoisse. Elle se demandait comment elle allait survivre dans cet environnement oppressant, entourée de lourdes portes, de couloirs sombres et de regards scrutateurs. Soudain, un bruit métallique annonça l'arrivée d'un gardien. Eleina se figea, son regard angoissé croisant celui du gardien impassible. Les consignes strictes qui suivirent ne firent qu'ajouter à sa perplexité. Une fois seule à nouveau, elle se laissa tomber sur le lit, impuissante, réalisant que sa vie venait de prendre un tournant irréversible.

La nuit tomba sur la prison, plongeant Eleina dans l'obscurité de sa cellule. Le sommeil tarda à venir, laissant son esprit tourmenté errer dans le labyrinthe de ses pensées. Le premier jour en prison était une épreuve, et Eleina se demandait comment elle allait trouver la force de faire face aux jours à venir.

Les premiers jours ne furent guèrent plus agréables, chaque moment s'étirait péniblement, tandis qu'elle essayait de s'habituer à la routine implacable de la prison. Les heures semblaient s'écouler avec une lenteur délibérée, ajoutant à son sentiment d'isolement. Ses premières rencontres avec les autres détenus ne firent qu'accroître son anxiété. Les regards scrutateurs et les chuchotements dans les couloirs la faisaient se sentir constamment observée. Elle se méfiait de chaque coin d'ombre, se demandant qui était ami ou ennemi.

Les gardiens, quant à eux, semblaient indifférents à son état émotionnel. Les consignes étaient strictes, les mouvements réglementés. Eleina commença à apprendre les règles non dites de la vie en prison, où la moindre erreur pouvait avoir des conséquences importantes.

Dans l'obscurité de sa cellule solitaire, Eleina passait ses premières nuits à pleurer, à regretter, et à sombrer dans une angoisse profonde qui la transformait petit à petit. Les repas dans la cantine étaient des moments communautaires tendus, marqués par le bruit assourdissant des conversations murmurées et les regards furtifs échangés entre les détenus. sous la supervision vigilante des militaires postés à chaque entrée. C'est là qu'Eleina fit ses premières rencontres en détention. Étant une jeune fille plutôt jolie, elle attirait malheureusement l'attention de nombreux individus indésirables. Heureusement, certains soldats, animés par un reste de dignité, veillaient à ce qu'Eleina puisse par moment manger en paix. Néanmoins, ayant 17 ans, les autorités de la région la considéraient comme une adulte autonome, l'obligeant ainsi à se mêler aux autres détenus. Eleina tentait donc de se fondre dans l'ombre, de passer inaperçue, mais la pression constante de l'environnement pénitentiaire la maintenait dans un état d'alerte perpétuel. Elle se devait également, et de manière forcé, se rendre deux fois par semaine dans un petit laboratoire afin de recevoir une dose anti-éther par piqûre, ce dispositif et les bracelets rendaient la magie impraticable.

Dans sa cellule, Eleina cherchait refuge dans la lecture, une échappatoire fragile à la réalité oppressive qui l'entourait. Les jours s'égrenaient, une succession monotone de repas, de promenades dans la cour de prison et de moments solitaires dans sa cellule.

Les nuits étaient les pires. Le sommeil était fuyant, hanté par les murmures de la prison et les ombres qui dansaient sur les murs. Eleina se réveillait souvent en sursaut, le cœur battant, réalisant que son cauchemar était bien réel.

Les quelques jours qui suivirent son arrivée furent donc une épreuve d'endurance émotionnelle. Eleina tentait de trouver un semblant de normalité dans ce monde étrange et hostile, mais chaque instant la rapprochait davantage de la réalité implacable de la vie derrière les barreaux.

Deux semaines après son incarcération, sa famille eu l'autorisation de venir la visiter. Son frère Remi, sa mère Emilia et son père Ronan étaient présents, tous submergés par un torrent de larmes. Les parents d'Eleina étaient accablés de culpabilité de n'avoir pas agi face au harcèlement subi par leur fille, regrettant amèrement que la situation ait atteint un tel point. La joie de revoir sa famille fut de courte durée, cruellement interrompue par le son strident de la sonnerie indiquant la fin du temps de visite. La famille se sépara dans un mélange de cris et de pleurs. La voix tremblante d'Eleina trahissait son mal-être profondément ancré dans les murs oppressants de cette prison. En revenant dans l'obscurité de sa cellule solitaire, Eleina passa sa nuit à pleurer, à regretter, et à sombrer dans une angoisse profonde qui la transformait petit à petit.

Peu de temps après, Elle eu ses 18 ans, et de nombreux privilèges s'effacèrent, rendant sa vie quotidienne dans cet enfer encore plus difficile. Aux yeux de l'État, elle était désormais responsable de son propre bien être au sein de la population carcérale. Les places étant limitées, elle fut également transférée vers une cellule au troisième étage, laissant sa place à une autre mineure.

Sa nouvelle cellule, portant le numéro 3026, et partagée avec deux autres femmes, était un lieu plus anxiogène où l'atmosphère lourde se mêlait aux bruits étouffés de la prison. Chacune des détenues avait sa propre histoire, marquée par les stigmates de leur passé tumultueux. La politique de non mixité des sexes ne rendait pas pour autant les choses plus clémentes.

La première codétenue, aux bras entièrement tatoués, arborait des motifs qui semblaient raconter une histoire complexe. Des serpents s'entrelaçaient autour de motifs sombres, des symboles mystérieux ornaient chaque centimètre carré de sa peau. Son regard, empreint d'une dureté forgée par les expériences, scrutait Eleina avec une curiosité mêlée de méfiance.

Quant à la deuxième détenue, celle-ci avait perdu un œil, une cicatrice témoignant d'une vie de combats. Son regard restait perçant, laissant transparaître une détermination sans faille. Les tatouages marquaient également son corps, mais étaient bien moins nombreux, ils signifiaient des souvenirs permanents de batailles livrées à l'extérieur de ces murs inhospitaliers.

Eleina se retrouva au milieu de ces deux femmes, chacune portant son lot de mystères et de tourments. Elle se sentit extrêmement mal à l'aise, comme une étrangère entrant dans un territoire inexploré. Choisissant le lit au fond de la pièce, elle s'installa silencieusement, la tête baissée, consciente de sa vulnérabilité dans cet environnement où la confiance était un bien rare.

"C'est le mien, là," déclara la femme aux bras tatoués d'une voix ferme, pointant du doigt un lit comme s'il s'agissait d'une propriété incontestée.

Eleina, scrutant le lit qu'elle avait instinctivement choisi, baissa les yeux, acquiesçant silencieusement. Une sensation d'inconfort grandissait en elle, son cœur battant à un rythme effréné, son stress revenant en force.

"Là aussi, c'est le mien," ajouta la même femme, cette fois en désignant un autre lit comme s'il s'agissait d'une évidence.

Eleina déglutit nerveusement, jeta un rapide coup d'œil à la 2ème femme, et baissa la tête sans dire un mot. Elle émit à peine un souffle tremblant, se sentant comme une intruse dans un territoire déjà revendiqué. L'atmosphère dans la cellule était chargée d'une électricité palpable, et Eleina préféra se tenir discrètement dans un coin, évitant d'attirer l'attention en raison de son physique moins imposant et de son ancienneté.

Un regard rapide échangé avec la femme tatouée révéla une complexité d'émotions dans les yeux d'Eleina, oscillant entre la crainte et le désir de passer inaperçue. C'était sa première rencontre avec ces colocataires, une expérience malaisante dans ce nouvel univers carcéral. Heureusement, aucun conflit n'éclata pour le moment, la tension restant suspendue dans l'air comme une épée de Damoclès, prête à s'abattre à tout moment.

Eleina savait que son adaptation à cette nouvelle réalité ne faisait que commencer, et chaque interaction devenait un pas incertain dans le labyrinthe complexe de la vie en prison.

La première nuit d'Eleina sur le sol de sa cellule fut une expériences difficiles. Sans matelas, elle ressentait chaque aspérité du sol dur. Les bruits constants de la prison perturbaient son sommeil déjà précaire, et les nuits s'étiraient, ponctuées de moments d'insomnie et de réflexion, renforçant le sentiment d'isolement et de vulnérabilité. La prison, avec ses bruits incessants et son manque de confort, imposait son empreinte sur chaque instant de repos, rendant les nuits de plus en plus ardues pour Eleina. Puis le lendemain, malgré son apparence intimidante, la femme borgne détendit l'atmosphère en offrant à Eleina le matelas que la première détenue avait refusé de partager sous prétexte d'intégration, ou bizutage . Ce geste inattendu marqua un moment de gentillesse fragile au sein de la cellule, laissant supposer que, même dans cet environnement austère, des liens d'empathie pouvaient émerger entre détenues. Ce geste inattendu apporta un certain soulagement à Eleina, bien que la complexité des relations dans la cellule persiste, marquant le début d'une adaptation fragile à cette nouvelle réalité carcérale.

Lors de son premier repas dans cette nouvelle aile du bâtiment carcéral, Eleina découvrit un nouveau réfectoire . Bien qu'il soit semblable à l'ancien, les soldats qui la gardaient n'étaient plus ceux avec lesquels elle avait établi quelques liens. Sa protection avait disparu, laissant une jeune femme seule et vulnérable au sein de cette jungle impitoyable. Le poids de l'isolement et de l'incertitude pesait lourdement sur ses épaules, accentuant son sentiment de désespoir.

Au cœur d'un début d'automne, les couloirs de la prison vibraient comme d'habitude d'une tension palpable. Eleina se trouvait dans un espace commun surveillé, espérant trouver un moment de répit dans cette réalité carcérale implacable. Cependant, ce qui aurait dû être une pause fugace tourna rapidement au cauchemar.

Deux détenus masculins, dégageant une aura hostiles se jetèrent sur Eleina avec une violence brutale. Dans un premier temps, ils tentèrent d'abuser d'elle, mais voyant qu'elle se protégeaient du mieux qu'elle le pouvais, ils finirent par passer aux coups. Dans la confusion, elle sentit leurs poings s'abattre, créant une symphonie chaotique de douleur. Les premiers coups atteignirent son ventre, lui coupant le souffle, laissant une sensation lancinante qui se propageait comme une onde de choc. Chaque impact résonnait comme un écho sinistre dans les couloirs, réveillant les cicatrices invisibles de son passé.

Les coups à la tête suivirent, une sensation étourdissante qui faisait vaciller sa perception du monde qui l'entourait. Des étoiles dansaient devant ses yeux, sa conscience se perdant temporairement dans un abîme sombre. Eleina, habituée à la douleur émotionnelle de son passé, se retrouvait maintenant confrontée à une souffrance physique déconcertante, une réalité cauchemardesque.

Le bruit métallique des chaînes des agresseurs s'entremêlait avec le son sourd des coups, créant une cacophonie infernale. La lutte était désespérée, Eleina cherchant à se protéger du mieux qu'elle pouvait, chaque coup marquant son corps meurtri. L'attaque des hommes fut de courte durée mais sembla une éternité pour Eleina.

Heureusement, deux soldats sentinelles firent irruption dans la scène. Leurs mains fermes et déterminées réussirent enfin à séparer les agresseurs de leur proie, et d'autres vinrent les menaçants de leurs armes et les mettant à terre. La vision embrouillée d'Eleina se focalisa sur ces sauveurs temporaires, les bruits de la confrontation se dissipant lentement avant que l'un des deux hommes, maîtrisé par les gardes, lâcha ces derniers mots sous un sourire narquois:

«La prochaine fois...laisse toi faire..»

L'un des assaillants était déjà connu pour de tels incidents, jetant une lumière sombre sur la sécurité de l'établissement pénitentiaire.

Lorsque la secousse émotionnelle se dissipa, Eleina réalisa la douleur persistante, les marques physiques de l'attaque. Chancelante, elle fut escortée hors de la zone de conflit, emportant avec elle les séquelles de cette rencontre violente.

Ces coups ravivèrent en elle des souvenirs douloureux de son passé, où le harcèlement avait laissé des cicatrices invisibles. Les ombres de la terreur passée s'entremêlaient avec la réalité brutale du moment, créant un tourbillon d'émotions difficile à contenir.

De retour dans sa cellule, Eleina, meurtrie et vulnérable, n'osa pas laisser éclater sa détresse. Se recroquevillant dans un coin, elle chercha un refuge silencieux.

Les heures qui suivirent ce premier incident furent marqués par un changement subtil dans la dynamique de la cellule partagée par Eleina et les deux détenues. Les regards échangés entre les trois femmes portaient la marque d'une compréhension mutuelle, forgée dans les feux de l'adversité.

«Bienvenue à San Filia...» lança furtivement la femme tatoué avant de se tourner côté mur et de finir sa sieste..

Témoin de la vulnérabilité d'Eleina, elles devinrent une présence rassurante dans cette enceinte. Elles dévoilèrent enfin leur prénoms à Eleina. La femme tatoué s'appelait Edna, et l'autre à qui il manquais un œil était Sarah.

Un soir, dans l'intimité de la cellule, Sarah s'approcha d'Eleina avec précaution. Sans un mot, elle lui tendit un morceau de tissu, une sorte d'écharpe de fortune pour apaiser les douleurs persistantes des coups reçus. Ce geste simple, empreint de sollicitude, marqua le début d'une connexion naissante entre elles.

Les conversations informelles, au début hésitantes, devinrent un moyen pour Eleina de partager les cicatrices, à la fois physiques et émotionnelles. La femme tatoué, la plus musclé des deux, se joignit parfois à ces échanges, ouvrant un espace pour la confiance à prendre racine.

À mesure que les jours passaient, Sarah révéla des pans de son propre passé, des douleurs et des regrets qui se mêlaient étrangement à ceux d'Eleina. La prison, tout en tentant d'effacer l'individualité de chacune, les avait rapprochées dans leur quête commune de résilience.

Lors d'une nuit particulièrement calme, la femme tatouée proposa timidement à Eleina d'également partager ses pensées, de dévoiler les coins les plus sombres de son histoire. Ce partage d'intimité, empreint de vulnérabilité partagée, solidifia un lien naissant. Eleina, initialement repliée sur elle-même, en dévoila le moins possible, mais commença à percevoir la cellule comme un refuge temporaire, où la confiance pouvait éclore au milieu des barreaux.

Un jour, la femme borgne décida d'engager une conversation un peu plus profonde avec la nouvelle détenue, cherchant à en apprendre davantage sur ses origines et les raisons de son incarcération. Curieuse mais respectueuse, elle entama le dialogue dans l'intimité relative de leur cellule. Toujours sans trop dévoiler ses origines, Eleina se lança dans le récit de son parcours scolaire, évoquant le harcèlement implacable qui l'avait conduite, à cause ou grâce à ses pouvoirs, à mettre fin à la vie de trois agresseurs. L'atmosphère de la cellule vibrait au rythme des récits entrelacés de souffrance et de survie.

"Ah, tu es une mage ? Tu possède donc l'Éther?" demanda la femme borgne, faisant preuve d'une perception aiguisée, laissant Eleina surprise par la question.

Dans un monde où les mages étaient souvent mal perçus, surtout lorsqu'ils provenaient de milieux nobles, la réponse d'Eleina pouvait changer le cours de son destin, tout comme à l'époque où elle fréquentait l'école.

"Euh... Oui..." balbutia Eleina, ses yeux reflétant une certaine appréhension.

La tension montait en elle, redoutant une réaction violente. Cependant, la femme borgne esquissa un sourire, apaisant momentanément les craintes d'Eleina. Elle reprit la parole d'une voix rassurante :

"Ah, c'est une bonne nouvelle ! Je suis également en possession de l'éther. Je suis plutôt faible, mais je trouve cela passionnant. Comme tu as dû déjà le remarquer, ces bracelets nous empêches de nous servir de notre magie, triste mais logique...j'aimerais tellement pouvoir ne serait-ce qu'une fois refaire de la magie"

"Moi aussi..." Répondit Eleina.

Une conversation animée s'ensuivit, où les deux femmes partagèrent leurs expériences avec la magie, évoquant les défis et les limitations imposés par la prison. 

"Tu sais, Eleina, on ne se raconte pas beaucoup nos vies ici. Comme si on essayait d'oublier qui on était avant."

Eleina, esquissant un sourire contrôlé, répondit avec prudence. "Oui, la vie d'avant, c'est comme une autre dimension..."

Sarah, l'œil pétillant d'espièglerie, interrogea avec décontraction. "Alors, des trucs dans ton passé qui t'ont amené là?"

Eleina détourna le regard, jouant avec une mèche de ses cheveux. "Des choses compliquées, tu vois..euh..."

Sarah sourit malicieusement. "Mystérieux. Moi, je viens d'un coin perdu, loin des grandes villes et de leurs magouilles."

Eleina, un peu tendue, répondit doucement. "Parler de mon passé...je préfère éviter."

Sarah haussa les épaules. "Compris. De toute façon, mes cicatrices parlent plus fort que n'importe quel mot. Regarde ça." Elle pointa son œil borgne avec fierté.

Eleina, curieuse, demanda : "Comment as-tu perdu ton œil ?"

Sarah, avec désinvolture, répondit : "Combats clandestins, il y a quelques années. Un adversaire coriace a voulu que je me souvienne de lui en me laissant ça." Elle désigna son œil manquant. "Une leçon chèrement payée, mais ça a forgé ma réputation... et ça m'a conduit directement ici."

Eleina, impressionnée, dit sincèrement : "Les combats clandestins ? Ça doit être une vie bien différente."

Sarah éclata de rire. "Ouais, mais ça m'a appris à me battre, à survivre. Des compétences qui, comme tu peux le voir, sont plutôt utiles ici."

Eleina sourit, reconnaissant la vérité dans ses mots. "Chacun son chemin, ses cicatrices. C'est ça qui nous rend uniques je suppose ?"

À travers ces échanges, une connexion unique commença à se former, transformant la cellule en un espace où la compréhension mutuelle et la solidarité émergeaient parmi les barreaux.

Malgré les liens qui se tissaient dans la cellule, le quotidien d'Eleina restait une épreuve constante. Les visites fréquentes de sa famille apportaient un réconfort éphémère, mais la réalité oppressante de la vie en prison persistait. Les nouvelles amitiés ne parvenaient pas à dissiper l'angoisse qui planait au-dessus d'elle, accentuée par les nombreuses confrontations et les coups infligés par d'autres prisonniers.

Les marques de ces affrontements se dessinaient sur son corps, des bleus et des traces de coups s'accumulant silencieusement. Eleina, malgré sa volonté de rester forte, se retrouvait de plus en plus isolée dans un océan de violence, où la riposte ne faisait qu'aggraver les choses. Les mois s'écoulèrent dans cette atmosphère toxique, la fréquence et l'intensité des agressions augmentant progressivement.

Un tournant brutal se produisit lors d'une douche commune. Deux autres détenues, animées par une hostilité mal définie, s'en prirent violemment à Eleina, ayant pour seul alibi le fait qu'elle voulais la place de la jeune femme et elle tenta de refuser gentiment. Les coups fusèrent, laissant des marques douloureuses sur son corps meurtri. La première visite à l'infirmerie de la prison devint vite inévitable.

De retour dans sa cellule, Eleina était scrutée par ses deux colocataires. Les bandages recouvraient ses blessures au bras, à la tête et au ventre, témoins silencieux de la violence subie. Bien que les blessures ne fussent pas graves sur le plan médical, elles portaient le poids de la souffrance physique et émotionnelle. Edna et Sarah échangèrent un regard chargé d'inquiétude et d'empathie.

"Ça va aller, Eleina?" demanda la femme tatouée d'une voix empreinte de sollicitude.

La femme à l'œil manquant, habituellement plus réservée, afficha une expression préoccupée, montrant que, malgré les limites de leur environnement carcéral, une véritable préoccupation pour le bien-être de chacune avait émergé parmi les barreaux.

Le mal être d'Eleina atteignit son paroxysme ce soir là, deux ans après son incarcération. Les larmes coulèrent, inarrêtables, exprimant une détresse profonde. Elle se sentait submergée par l'implacable réalité de sa situation, un poids accablant sur ses épaules.

Son désarroi déferla en sanglots déchirants. Les souvenirs d'une vie passée, faite de rêves brisés et d'espoirs éteints, la submergèrent. Elle comprit, dans ce moment d'agonie émotionnelle, que toutes les aspirations qui l'avaient autrefois animée, de retrouver ses proches, de découvrir le monde, avaient été anéanties par les barreaux et les chaînes de son existence actuelle.

Mais cette nuit là fut également la nuit du renouveau, car en laissant couler ses larmes et en évacuant sa tristesse, elle tourna une page grâce à ses camarades qui, face à la brutalité croissante de l'environnement carcéral, et en observant les blessures d'Eleina, lui prodiguèrent des conseils empreints de préoccupation. Elles lui suggérèrent d'apprendre à se défendre pour mieux faire face aux agressions récurrentes car elles ne pouvaient pas toujours être à ses côtés.

Ces conseils, bien que teintés d'une réalité brutale, étaient offerts dans l'espoir d'aider Eleina à gagner en force physique et à mieux naviguer dans l'austérité de la vie en prison. Edna, déjà habituée à fréquenter régulièrement l'espace dédié au développement musculaire de la prison, semblait bien connaître les moyens de renforcer son corps.

Ainsi débutèrent des années d'entraînement physique intensif pour Eleina. Les journées monotones de la prison furent transformées par des moments partagés avec ses deux colocataires. Ensemble, elles établirent des routines rigoureuses, ponctuées par des sessions d'exercices physiques et des entraînements réguliers.

Avec l'approbation des gardes et des soldats, Eleina obtint le privilège de fréquenter assidûment la salle de sport commune, équipée de machines vétustes mais fonctionnelles. Au fil des séances longues et éprouvantes, elle forgea un corps souple et musclé, témoignage tangible de sa détermination à se préparer physiquement. Les échos réguliers des gants frappant le sac de boxe devinrent la mélodie rythmant ses efforts.

Pourtant, la salle de sport ne fut pas seulement le théâtre de l'amélioration physique d'Eleina. Sur un ring de boxe intégré, elle apprit les rudiments du combat à mains nues, perfectionnant ses mouvements et sa stratégie. Au cours de ces années de détention, elle eut l'occasion de mettre ses compétences à l'épreuve, affrontant des détenus brutaux avides de tester la nouvelle venue.

Les accrochages avec d'autres prisonniers devinrent des défis inévitables, des confrontations brutales où Eleina appliqua les techniques apprises avec Edna. Ses premières victoires, obtenues avec ténacité, furent des triomphes personnels, des lueurs de réussite dans l'obscurité oppressante de la prison. Chaque affrontement, chaque défi relevé, renforçait la résilience d'Eleina, transformant la salle de sport en un terrain où elle repoussait les limites de sa force et de sa détermination.

Chaque jour passé derrière les barreaux ajoutait une teinte plus sombre à son âme. La prison, loin d'être simplement un lieu physique, devenait un état d'esprit oppressant qui assombrissait ses pensées. Les sourires se faisaient rares, remplacés par des regards empreints de mélancolie. La salle de sport, bien qu'elle ait été son refuge, ne pouvait pas dissiper la noirceur grandissante qui enveloppait son être. Eleina, malgré sa force physique grandissante, se trouvait emprisonnée non seulement par des barreaux de métal, mais aussi par les chaînes invisibles de la désolation mentale.

Autrefois guidée par des principes moraux, elle se trouvait maintenant confrontée à un dilemme moral croissant. Les affrontements dans la prison la forçaient à adopter des tactiques plus brutales, à agir sans compromis pour assurer sa survie. Ses ennemis d'hier pouvait devenir des alliés improbables, et elle-même s'orientait de plus en plus vers une voie sombre, tout en laissant des fissures encore ouverte faisant d'elle quelqu'un d'instable.

Un soir comme les autres, Eleina retourna à sa cellule. Les murmures des détenus résonnaient encore dans les couloirs, révélateurs de la complexité des alliances et des rivalités qui régnaient.

Elle s'assit sur son lit métallique, la seule parcelle de confort dans cet univers hostile. Les lumières blafardes vacillaient, créant des ombres dansantes sur les murs décrépits. Eleina laissa échapper un soupir, ses yeux reflétant la fatigue physique et mentale.

Elle pris une boîte métallique délicatement glissé sous son matelas, révélant quelques possessions soigneusement cachées. Parmi celles-ci se trouvaient des lettres écornées, des mots de réconfort de sa famille dont elle n'avais plus de nouvelles depuis maintenant près d'un an, mais aussi des objets forgés dans l'obscurité de la détention. Des alliances forgées dans l'ombre, des accords tacites avec des détenus dont la moralité était aussi flexible que la sienne.

Eleina saisit un petit couteau méticuleusement sculpté, un objet qui symbolisait la dure réalité qu'elle avait adoptée. Les marques de l'acier évoquaient les combats, les compromis et les trahisons. L'éclat froid de la lame reflétait l'état de son âme, altéré par les choix difficiles imposés par la vie en prison.

Dans le silence oppressant de sa cellule, Eleina contempla l'objet entre ses doigts. Les échos des transactions sombres et des actes amorcés par nécessité résonnaient dans sa mémoire. Ce petit couteau devenu une extension de sa volonté, mais aussi un rappel constant de la noirceur acquise au fil des jours derrière les barreaux. Cette même lame qu'elle cachait à la vue des soldats ou autre garde. Les lueurs sporadiques de l'extérieur semblaient bien loin, éclipsées par la réalité brutale qu'elle avait appris à accepter pour survivre.

À côté d'elle, ses deux amis de cellule, Sara et Edna, observaient silencieusement. Leurs liens s'étaient renforcés au fil des épreuves partagées, chacun devenant une ancre dans ce monde tumultueux. Les regards échangés entre les trois détenues étaient empreints d'une compréhension tacite, une connexion forgée dans l'acier de la survie quotidienne. Chacun portait les stigmates de cette existence, mais c'était ensemble qu'ils trouvaient une certaine forme de réconfort dans l'obscurité persistante de la prison.

La jeune femme venait d'avoir 22 ans, accompagnée de son amie Edna, elle se dirigeait avec elle vers la salle commune de sport, escortée par deux soldats. La routine quotidienne avait réussi à lui faire momentanément oublier les nombreux problèmes qui l'assaillaient, y compris l'absence de sa famille. Elle était devenue plus solitaire, confiante en elle-même, arborant un tempérament froid qui la protégeait des conflits.

Dans la salle de sport, les mêmes visages occupaient les mêmes endroits, créant un tableau habituel. Après quelques séries de coups sur un sac de frappe et des exercices de renforcement musculaire, Eleina s'engagea dans des combats sur le ring. Bien qu'elle fût talentueuse, elle n'était pas invincible. Après avoir vaincu quelques adversaires, elle fut finalement éjectée du ring par un uppercut bien placé. Elle soigna son nez qui saignait, puis Edna et elle décidèrent de quitter la salle, accompagnées des mêmes soldats qu'elles connaissaient maintenant bien, en route pour regagner leur cellule et retrouver Sarah.

Soudain, un étrange murmure traversa l'air. Eleina remarqua les soldats qui, d'habitude si calmes et professionnels, parlaient de manière hâtive et agitée par talkie-walkie. Les échanges rapides et les regards échangés entre eux éveillèrent une inquiétude sourde chez eux. Les soldats semblaient partager des informations confidentielles, et un frisson d'appréhension les parcourut.

Alors que le duo était en route pour la cellule, un puissant boum retentit, suivi de deux autres détonations assourdissantes. Des coups de feu vinrent s'ajouter au fracas extérieur, et en un instant, l'alarme retentit, plongeant toutes les unités dans un état d'urgence. Eleina échangea un regard perplexe avec Edna, réalisant que quelque chose d'inhabituel se déroulait. Les soldats, habituellement stoïques, étaient désormais en mode d'action, les conduisant à se hâter vers leur cellule, l'ombre de l'inconnu planant sur leur passage.

Les soldats qui accompagnaient les deux femmes les précipitèrent brusquement dans leur cellule et, après avoir pris soin de la verrouiller, se hâtèrent de rejoindre leurs camarades sur le front. Dans la confusion qui régnait, Eleina, Edna et Sarah tentèrent de saisir la gravité de la situation. L'évidence s'imposait : la prison était attaquée.

D'autres explosions se firent entendre, accompagnées de cris stridents, alors que le personnel de la prison se précipitait vers les brèches créées. L'atmosphère était électrique, emplie de surprise et de tension, tandis que les prisonnières observaient, incrédules, le chaos qui s'installait autour d'elles. Les peu de prisonniers encore dans les zones communes avaient pour ordre de rester à terre, sous les armes des gardes qui avaient eu autorisation de tirer.

Une autre explosion retentit à travers la prison plus proche cette fois-ci, suivie rapidement par deux autres, puis encore une autre. Le fracas de l'extérieur fut accompagné de tirs nourris, plongeant la prison dans un chaos total. Les prisonniers, autrefois confinés, commencèrent à s'agiter et à s'exciter, réalisant l'opportunité inattendue qui s'offrait à eux.

Un mur intérieur principal fut frappé par une roquette massive, causant la perte de nombreuses vies, mais créant également une brèche qui offrait un espoir de liberté aux détenus.

Les vibrations des explosions résonnaient dans la cellule de Eleina, créant une ambiance oppressante. Les trois femmes se regardèrent, partageant un mélange d'effroi et d'anticipation. Les hurlements lointains et les sirènes d'alarme remplissaient l'air, créant une symphonie discordante de terreur et de chaos. Leurs regards se croisèrent, exprimant la question non formulée : que faire maintenant que la prison était devenue un champ de bataille inattendu?

Edna observait avec une lueur d'excitation dans les yeux le chaos qui régnait à l'extérieur de leur cellule. Son visage arborait un sourire presque jubilatoire alors que les explosions secouaient la prison. Le tumulte et les bruits de bataille semblaient résonner comme une mélodie libératrice à ses oreilles.

"Enfin quelque chose d'excitant se passe ici !" s'exclama Edna, ses yeux pétillant d'une lueur espiègle. "On dirait que notre ticket pour la liberté vient d'arriver, les filles !"

Sa satisfaction contrastait étrangement avec l'appréhension qui régnait dans la cellule. Elle se leva, parcourant la pièce avec une énergie renouvelée, observant avec avidité les soldats et le personnel pénitentiaire se disperser dans la confusion.

"J'attendais ce moment depuis trop longtemps. On a une chance de sortir d'ici, les filles ! Préparez-vous, ça va secouer !" ajouta-t-elle avec un clin d'œil complice à Eleina et Sarah.

Son enthousiasme pour la possibilité de s'échapper de cette prison oppressante était palpable, et elle ne cachait pas sa joie à l'idée de voir les murs qui les confinaient depuis si longtemps céder sous la pression de la rébellion en cours. Edna était prête à saisir cette opportunité, même si cela signifiait plonger dans l'inconnu et affronter les dangers de l'extérieur.

«De qui s'agit-il?» Questionna Eleina.

Sarah regarda par le petit trou servant de fenêtre permettant de voir la cour extérieure et pouvais discerner vaguement les attaquants.

«Vu le matériel et l'organisation, c'est très certainement des mercenaires ou autres brigands rebelles. J'ai déjà combattu l'OMF, je sais qu'ils ne sont pas spécialement aimé et il y a beaucoup de raisons de ne pas les aimer, mais beaucoup de prisonniers d'ici sont bien pire et ne devraient pas s'échapper.»

Edna lui retorqua le contraire, et une petite prise de tête commença, accompagné des hourras des prisonniers émanant des couloirs.

Certaines explosions permettaient l'ouverture de certains quartiers de prisons, et la bataille pris alors un autre sens car les prisonniers étaient petit à petit également libre.

Les sirènes hurlaient sans répit, et des messages d'alerte résonnaient en boucle, tandis que les soldats étaient autorisés à ouvrir le feu sur les assaillants ainsi que sur les prisonniers. Le sang coula rapidement. Les détenus réussirent à ouvrir d'autres cellules, créant un effet domino jusqu'à ce que la prison entière échappe à tout contrôle. Edna attendait patiemment son tour pour s'échapper avec ses camarades, mais l'attente s'éternisait.

Finalement, un missile percuta la cellule voisine, déchirant le mur, tuant ses abrités

et créant une brèche du côté extérieur. Les trois femmes furent projetées violemment contre le mur opposé, et Sarah, désorientée par le bruit assourdissant, chuta du bâtiment. L'explosion fit perdre temporairement connaissance à Eleina, et lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle découvrit, à travers l'absence de mur, le paysage lointain de la prison qu'elle n'avait pas revu depuis des années sous cet angle. Juste en dessous d'elle dans la cour, se déroulait un affrontement brutal entre les prisonniers, les soldats et une force extérieure semblable à d'autres criminels.

La vision cauchemardesque se précisa lorsque Eleina aperçut Sarah, étendue au sol, immobile. L'horreur figea son cœur. La mort de Sarah, causée par l'explosion, s'imposa cruellement à Eleina, qui sentit un vide douloureux se creuser en elle accompagné d'un rapide cri. La violence de la réalité la frappa de plein fouet, transformant l'urgence de la fuite en une bataille intérieure entre la survie et le deuil, une autre explosion la projeta sur les barreaux où sa tête fut cogné.

La cour de la prison se transforma en un champ de bataille futuriste où l'écho des armes à feu se mêlait aux sifflements des projectiles énergétiques. Des soldats, arborant des uniformes marqués du sigle de l'administration pénitentiaire, faisaient front contre une force hétéroclite d'assaillants. Ces derniers, revêtus de tenues improvisées issues de marchés noirs, maniaient des armes de conception futuriste, témoignage d'une technologie détournée.

Des drones de combat tournoyaient dans le ciel, certains programmés pour attaquer les intrus, d'autres cherchant à éliminer toute menace à distance. Les assaillants, débordants de créativité et de débrouillardise, avaient modifié des exosquelettes volés, les équipant de lames énergétiques et de boucliers électroniques pour contrer les tirs ennemis.

Des robots de combat bipèdes, issus des arsenaux militaires dérobés, avançaient avec une précision implacable, tirant des rafales de projectiles à haute vélocité. Les soldats de l'administration pénitentiaire, pour leur part, utilisaient des canons à énergie pulsée et des boucliers magnétiques pour contrer les attaques adverses.

Le crépitement des armes à feu se mêlait aux grondements des véhicules blindés modifiés, équipés de canons à plasma et de lance-missiles sophistiqués. Les explosions colorées illuminaient la scène, tandis que des murs d'énergie éphémères se dressaient pour protéger les positions stratégiques.

"Eleina! Eleina! Il faut partir maintenant! Allez debout!" Cria Edna.

Mais elle avait du mal à entendre, son ouïe était étouffée par un sifflement strident et sa vison était encore floue dû au coup à la tête. Des missiles continuaient de pleuvoir sur la prison, créant toujours plus de brèches et menaçant de faire s'effondrer le bâtiment tout entier. Les soldats furent rapidement submergés et vaincus. Il était impératif de quitter les lieux avant l'arrivée des renforts. Sans réelle hésitation, Edna finit par s'enfuir afin de ne pas laisser passer cette si belle occasion, laissant Eleina seule face à l'horreur.

Un autre missile frappa la structure juste en dessous d'elle, la faisant chuter d'un étage. L'impact lui coupa le souffle, mais elle lutta pour ne pas perdre connaissance. Boitant doucement dû à certainement une entorse, elle s'éloigna de l'affrontement, cherchant un endroit plus calme pour attendre que les choses se calment. Des tirs résonnaient dans tous les coins, et sur les cadavres des soldats gisaient des armes abandonnées qui attiraient son regard.

Elle pris une arme, choisit un coin isolé et stable, et patienta, observant l'effondrement progressif de la structure principale. La poussière s'éleva, obscurcissant la vue dans les environs, mais les tirs ne cessaient toujours pas. La Brigade Étherisée de Filadelia (BESF) entra en scène, ajoutant la magie à l'arsenal du combat. Peu à peu, les prisonniers et les assaillants furent impitoyablement éliminés, conformément à la nature implacable de l'OMF.

Tandis que la BESF intervenait avec des sorts, des boucliers magiques et des armes dopés à l'éther. Eleina, depuis son coin isolé, observa un assaillant émerger des débris avec une arme inconnue. Cette arme, semblant émettre une énergie obscure et dévastatrice, semblait avoir le potentiel d'annihiler les brigades magiques de l'OMF.

L'arme était telle qu'il fallu trois personnes pour la tenir, et ils déclenchèrent un rayon d'énergie chaotique en direction des mages de la Brigade Étherisée. Les boucliers magiques ne résistèrent pas à cette force destructrice, et la plupart des soldats furent projetés violemment en arrière et tués avec quelques prisonniers se battant au sein de la prison, ils étaient incapables de rivaliser avec cette technologie inconnue. La puissance de l'arme laissa un sentier de destruction, effaçant temporairement la supériorité magique des défenseurs.

La scène devint un ballet chaotique de sorts magiques et de tirs en tout genres. Eleina, se cachant toujours dans son coin, comprit que l'arsenal des assaillants était non seulement avancé sur le plan technologique, mais également capable d'avoir une supériorité sur les pouvoirs magiques dont dépendaient les brigades de l'OMF. Une tension accrue emplissait l'air, alors que les mages tentaient de s'adapter à cette nouvelle menace et de maintenir une résistance désespérée face à une technologie qui défiait toutes leurs attentes.

Comprenant que sa seule chance de survie résidait dans la fuite, Eleina attendit son moment, observant attentivement le chaos qui régnait autour d'elle. Les bruits assourdissants des combats résonnaient, les débris volaient et les éclairs magiques illuminaient la scène. Rassemblant ses forces, elle prit une profonde inspiration, prête à se frayer un chemin hors de cette folie.

Elle choisit habilement son itinéraire, contournant les affrontements les plus féroces tout en restant alerte aux mouvements des brigades et des assaillants. La silhouette dévastatrice de l'arme des assaillants continuait de faire des ravages, créant des zones de danger imprévisibles.

Sur son chemin, Eleina rencontra quelques soldats isolés qu'elle élimina avec une efficacité calculée. La violence de la situation ne choqua cependant pas plus que ça, et elle élimina froidement ses adversaires, prisonniers ou soldats, sachant que chaque seconde était cruciale pour sa survie. Eleina, secouée par la violence de la confrontation, pensa rapidement à Edna. La froide détermination s'empara d'elle, et dans un moment de colère et de désespoir, elle se jura que si elle croisait Edna, elle n'hésiterait pas à la tuer pour sa lâcheté.

Cependant, son chemin vers la liberté fut abruptement interrompu. Alors qu'elle courait pour échapper au carnage, un brigadier ennemi la cibla avec une impulsion magique. Bien que le tir ne l'atteignît pas directement, la force de l'impact la propulsa violemment sur une dizaine de mètres avant qu'il ne continue son assaut contre les autres criminels sans faire attention à ses cibles. La lutte pour cette soirée sanglante s'acheva brusquement pour elle, laissant derrière elle un goût amer de défaite et d'injustice, elle venais de perdre connaissance suite à cette dernière confrontation.

Au moment où Eleina émergea de l'inconscience, la nuit s'était déjà installée, jetant un voile sombre sur les alentours métamorphosés. Le paysage qui s'offrait à elle était méconnaissable : cendres flottant dans l'air, ruines fumantes et cadavres jonchant le sol formaient un tableau sinistre de cette attaque brutale, paradoxale et pourtant libératrice. Par chance, elle était encore en vie.

Elle prit conscience de la douleur lancinante dans son corps. Chaque mouvement réveillait des sensations douloureuses, laissant entendre des blessures plus ou moins graves. Des côtes probablement fracturées, une plaie douloureuse à la jambe, et des contusions diverses témoignaient de la violence de l'assaut. Un soupir de soulagement mêlé d'incompréhension s'échappa de ses lèvres alors qu'elle scrutait les décombres, tentant de comprendre les raisons de cette destruction soudaine.

Eleina, en quête d'une lueur d'espoir dans ce paysage dévasté, entreprit la tâche difficile de chercher son amie Sarah parmi les nombreux cadavres qui jonchaient le sol après la bataille. La scène était atroce, chaque coin de la prison portant les stigmates de la violence. Les ruines fumantes et les débris éparpillés témoignaient du chaos qui s'était abattu.

L'odeur âcre de la mort flottait dans l'air, mêlée aux senteurs de poussière et de cendres. Eleina avançait prudemment, évitant de regarder de trop près les corps mutilés et les membres éparpillés. Les gémissements de ceux qui étaient restés à moitié en vie, perdus dans les décombres, résonnaient dans le silence oppressant.

La prison, autrefois un lieu bruyant et animé, était maintenant une étendue silencieuse de destruction. Les murs effondrés et les cellules dévastées témoignaient de l'ampleur de la catastrophe. Aucune trace de vie ne subsistait, tous les occupants étaient partis ou avaient péri lors de l'assaut.

Alors qu'Eleina cherchait frénétiquement parmi les corps inertes, chaque découverte devenait une épreuve. L'image de l'amie tombant du mur cassé était gravée dans son esprit, et la réalité macabre autour d'elle ne faisait que confirmer la cruauté de cette nuit. Des cris d'agonie et des pleurs étouffés amplifiaient la détresse du lieu, créant une symphonie lugubre qui résonnait dans l'air saturé de tristesse et de destruction.

Soudain, elle repéra une silhouette familière, gisant parmi les ruines. Un sentiment d'appréhension l'envahit alors qu'elle s'approchait lentement, espérant contre toute attente que ce ne soit pas Sarah.

Le visage de son amie, jadis rayonnant de vie, était maintenant figé dans une expression de paix, contrastant avec l'horreur du carnage environnant. Eleina s'agenouilla près du corps inerte, incapable de retenir ses larmes. Sa voix tremblante, à la fois pleine de douleur et d'adieu, rompit le silence pesant.

"Sarah... Pourquoi... Pourquoi toi ?" souffla-t-elle, les mots se perdant dans l'air chargé d'émotion et ses yeux dans les larmes.

Elle caressa doucement le visage pâle de son amie, comme si elle espérait effacer la douleur qui y était inscrite. Les souvenirs des moments partagés, des sourires et des peines, déferlaient dans l'esprit d'Eleina. Elle murmura quelques mots d'affection, un ultime adieu à celle qui avait été bien plus qu'une amie.

La scène était à la fois déchirante et poignante, marquée par la brutalité de la réalité. Eleina resta un petit moment aux côtés de son amie, le poids de la perte pesant sur ses épaules. La nuit sombre était témoin du chagrin d'une amitié brisée par la cruauté de la vie en prison.

Alors qu'Eleina scrutait les décombres, l'incompréhension voilait encore son regard. Les raisons de cette destruction soudaine échappaient à sa compréhension, mais un soupir mêlé de soulagement et d'incompréhension s'échappa de ses lèvres. Les débris autour d'elle semblaient être le résultat d'une libération brutale, un chaos paradoxal. Après de longues réflexions, elle ressentit le besoin impérieux de se préparer à l'inconnu qui l'attendait. Un air sinistre voila son expression alors qu'elle se penchait sur le corps d'un soldat gisant dans un coin. Dans un geste presque mécanique, elle récupéra des équipements de base, un fusil d'assaut qu'elle ne maîtrisait pas particulièrement. La tension dans l'air était palpable tandis qu'elle s'armait, prête à faire face à tout ce qui se dresserait sur son chemin.

Parée de son attirail hétéroclite, blessée mais déterminée, elle quitta les lieux dévastés en boitant. Elle s'était équipé d'un vêtement militaire, associé à l'arme accrochée dans son dos. Eleina s'enfonça dans le doux froid du printemps naissant, portant sur ses épaules le poids de son destin incertain.

Elle quitta les lieux en fixant l'horizon, avec un léger sourire de confiance et de renouveau.

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Merci d'avoir lu le premier chapitre, j'espère que le début n'a pas été trop long et pénible (s'il n'est pas tombé dans les tréfonds de de ce site), je continuerais en fonction des lectures, je vois cela plus comme un essai de la plateforme, mais l'histoire continue! J'ai hâte de vous en dire un peu plus, d'autant plus que ce chapitre n'installe pas encore l'histoire. J'espère que les dessins sont également au goût, pour ce qui est et sera des paysages, je fais malheureusement appel à l'IA, mais les personnages sont et seront faits par mes soins :).

PS: Je m'excuse des fautes possibles et des tournures/répétitions de phrases, et je me permet de vous demander, en tant que novice, des conseils, critiques et autres suggestions sur l'écriture de light novel, merci!