Un soleil flamboyant flottait haut dans un ciel bleu azur, projetant une implacable chaleur sur le sol verdoyant de la forêt. Pas un nuage n'osait défier sa suprématie, et la canopée, d'un vert éclatant, n'offrait qu'un abri clairsemé contre les rayons brûlants. Au fur et à mesure que les rayons du soleil filtraient à travers les feuilles, ils créaient une mosaïque de lumière tachetée sur le sol, illuminant les parcelles de terre avec un aspect presque magique. L'air était lourd avec un arôme de pin, de terre et d'un léger soupçon de fleurs sauvages. Les oiseaux chantaient au loin, leurs mélodies s'élevant dans l'air. Au cœur de ce désert baigné de soleil, la forêt semblait retenir son souffle, prise dans les affres de l'immobilité de midi.
Le sommeil silencieux des géants de bois est interrompu par un faible « ping » qui se répercute au travers l'étouffante atmosphère, se répétant encore et encore avec la régularité d'une horloge. Ce son est un mélange d'un grattage métallique aigu et d'un craquement de bois plus grave et résonnant. Puis, l'arbre tomba avec un craquement semblable à un cri. Le point culminant du son est le fracas tonitruant de l'arbre entrant en contact avec le sol. Ce fut un bruit assourdissant, accompagné d'un autre, sourd, profond et terreux et accompagné d'une pluie de feuilles, de brindilles et de débris projetés dans les airs.
Alors que le silence reprend peu à peu sa place, le bûcheron ayant coupé l'arbre s'assoit sur la souche. C'est Tian-Han, tenant une hache de fer dans ses mains. Il regarde Kazuki et jette l'outil aux pieds du jeune garçon.
« Maintenant que vous avez vu le mouvement, c'est le moment d'essayer ».
L'élève essaie de soulever la lourde hache, non sans beaucoup de difficultés. Sa position est maladroite et déséquilibrée. Son maître regarde le jeune se débattre pendant qu'il boit de l'eau et lui donne des conseils pour pouvoir le faire correctement.
« Élargissez l'espace entre vos pieds. Enracinez-les dans le sol comme l'arbre devant vous. Les plus enracinés seront les plus forts. »
Kazuki fait ce qu'on lui conseille, prenant une posture élargie. Il est capable de soulever la hache avec moins de difficulté même si l'outil reste lourd pour ses petits bras fins. Comme l'arbre, il est enraciné dans le sol. Il s'apprête à balancer la hache de métal dans le bois épais. Dans une première tentative, il lance d'abord son corps vers l'arbre, suivi du bras et de la hache. Ils sont emportés en direction de l'arbre par son poids. La seule chose qu'il réussit est d'égratigner la surface du tronc et de perdre l'outil aiguisé de ses mains
Tian-Han se lève pour prendre la hache. Il se positionne, avec une posture solide. Ses muscles sont étonnamment gros pour sa vieillesse et apparaissent lorsqu'il frappe le bois avec sa hache, son mouvement suivant le tracé d'un cercle parfait et laissant une coupure au point d'impact.
« C'est comme ça que sera votre swing à la fin de la journée. »
Le vieil homme aide son élève à faire le bon mouvement en guidant ses mains. Il corrige sa posture. Ils répètent, encore et encore. Ses mains deviennent glissantes à cause de la chaleur, mais il essaie de garder sa prise sur le manche de l'outil. Tian-Han le laissa essayer seul. Alors qu'il répète le même mouvement par lui-même, il finit par arriver au moment où l'arbre est sur le point de tomber. Dans un dernier coup, il hurle et frappe l'arbre avec la tête de marteau en métal. L'impact fait un « craquement » aigu et sec. Ce son est brusque et puissant, transmettant la force avec laquelle la hache rencontre le bois. Il résonne dans tout ce qui l'entoure, porteur d'un sentiment d'impact et d'énergie. Comme le précédent, l'arbre tombe avec un long grincement et s'écrase sur le sol avec un bruit fort de brisure une fois écrasé au sol.
Tian-Han regarde Kazuki avec un sourire fier et les yeux du jeune brillent alors que son maître approuve la qualité de son travail.
« Très bien, mon garçon. Ce n'est pas encore comme le swing que je vous ai montré, mais l'amélioration est suffisante. Ce que vous avez fait, c'est de la descente. Vous devriez l'obtenir après 2 ou 3 séances supplémentaires. Cependant, la nuit tombe déjà. Rentrons à la maison. Nous nous occuperons du bois demain. Avant de rentrer, nous devons prendre de l'eau pour ce soir et demain matin. »
Il prend la hache et la pose sur un tas d'outils et de sacs. De la pile, il prend une tige en bois et deux seaux en bois. Il conduit le jeune garçon jusqu'à une rivière voisine. Ensemble, ils remplissent les seaux. Ils mirent chaque seau au bout du bâton et Tian-Han le mit sur ses épaules.
« Tu n'es pas encore assez fort pour le porter, Kazuki. Mais plus tard, c'est toi qui feras cette corvée. Maintenant, rentrons à la maison. »
Tous les deux rentrent chez eux. Pendant que Kazuki se repose dans le jardin, se rafraîchissant avec l'atmosphère s'adoucissant à l'arrivée du soir, Tian-Han commence à faire de la soupe dans la cuisine. Une fois terminé, le vieil homme appela son élève à la cuisine. Il lui sert un bol de liquide chaud. L'odeur des légumes emplit l'air et une douce chaleur chatouille leur nez. Kazuki se rend à la salle à manger mais trébuche sur le chemin et, en essayant d'attraper les bols qui tombent, se retrouve avec des liquides brûlants sur les mains. Il hurle de douleur et des larmes commencent à couler de ses yeux. Tian-Han court vers Kazuki, inquiet.
« Que se passe-t-il ? Oh, mon pauvre Kazuki ! »
Voyant le désordre, il se précipite dans la cuisine pour prendre des serviettes. Il nettoie les mains de Kazuki, qui grimace à cause de la douleur de la brûlure. Tian-Han tient les mains de Kazuki et une lumière verte commence à apparaître. Lorsqu'il lâche les mains, elles sont complètement guéries.
« Allez à table. J'apporterai nos bols. »
Il ébouriffe les cheveux du jeune et retourne à la cuisine. Kazuki l'attend et plus tard, ils mangent ensemble le liquide chaud pour se réchauffer contre le froid rigoureux de la nuit. Ils vont se coucher, espérant passer une nuit reposante.