Léon ouvrit les yeux à cause d'une drôle de sensation au niveau de son cuir chevelu, seulement pour croiser le regard inexpressif d'une mouette. Il cria aussitôt de peur et se redressa, paniqua en se rendant compte que sa nageoire principale avait disparue, seulement pour laisser deux appendices repoussants qui peinaient à rester stable et à supporter le poids de son corps. Si Krasics était là, il se moquerait sûrement de l'expression qu'il avait sur le visage en ce moment, entre dégoût et peur alors qu'il fixait ses nouveaux membres inférieurs, et les espèces de petits vers qui y étaient accrochés, à savoir des orteils. Léon regarda l'oiseau depuis longtemps envolé et qui avait atterri plusieurs mètres plus loin, se déplaçant sur ses deux pattes sur le sable, cela lui permis de savoir à peu près comment fonctionnaient les deux membres, il fit de son mieux pour avancer pas à pas tout en imitant l'oiseau, utilisant le peu de force qu'il lui restait pour atteindre la mer.
Lorsqu'il y parvint enfin, après moults efforts, il s'y jeta totalement, appréciant la douce caresse de l'eau salée sur sa peau. Sur son cou, juste derrière chacune des ses oreilles, des branchies se dilatèrent, lui permettant de respirer dans l'eau. Seulement il fit un terrible constat, sa queue ne revenait pas et il ne savait absolument pas où il était ni comment rentrer chez lui, il était bien dans l'eau mais en même temps il avait l'impression qu'il n'y était pas du tout. Alors qu'il était en pleine panique il se remémora comment s'était déroulé son voyage et comment il avait fait pour se retrouver dans ce merdier. D'abord il avait demandé à son ami de toujours, Krasics, de l'emmener avec lui voir le monde des terrestres, ce dernier avait accepté d'ailleurs. Puis il l'avait emmené aux portes et avait passé de longues minutes durant lesquelles il s'était efforcé de faire comprendre au jeune prince le fonctionnement de celles-ci, prince qui bien sûr n'avait aucunement écouté sin ami comme à son habitude. Léon paniqua, se rendant compte que non seulement il n'avait pas écouté les explications de son ami, mais qu'en plus il n'avait pas pris la peine de bien observer tout le processus qui l'avait conduit à se retrouver à la surface car bien entendu, il suffisait pas de nager simplement jusqu'à la terre ferme. Le royaume marin se trouva effectivement dans l'eau mais dans une dimension bien différente de celle des humains, sinon ils auraient été découvert depuis déjà bien longtemps et ce qu'ils appelaient portes étaient en réalité un passage qui leur permettaient d'aller visiter le monde humain.
Léon remonta à la surface, son visage abattu lorsqu'il comprit dans quelle situation catastrophique il se trouvait. Seul et vulnérable dans un monde dans lequel il ne connaissait absolument rien, il n'avait jamais visité la surface, après tout il était le joyaux de sa famille, le seul à avoir hérité du "chant" depuis des siècles et l'un des rares mâles reproducteurs issus de lignée royale, il était impensable que son père ne le laisse sortir de palais pour s'amuser chez les humains. En effet leur peuple voyait leur nombre se réduire dangereusement au fil des siècles, les femelles avaient de plus en plus de mal à tomber enceintes et celles qui y arrivaient peinaient à les mener à terme, elles étaient donc garder en sécurité presque emprisonnées même, et les mâles comme Léon qui étaient capables de porter la vie partageaient le même sort, ainsi avait été son enfance. Et c'était pourquoi il s'était retrouvé fiancé à son ami d'enfance, un mâle fort qui pourrait permettre à Léon de mettre au monde une progéniture de premier choix, une future élite du royaume. Bie sûr Léon n'avait pas d'opposition à être avec un mâle, non pas parce que sa nature fertile lui interdisait d'être avec une femelle de toute façon, mais surtout parce qu'il appréciait les torses forts et larges des mâles guerriers, il salivait devant leur musculatures comparables à de l'acier, le problème venait de Krazics, ou plutôt du fait que Léon n'éprouvait absolument aucun désir pour son meilleur ami, même si ce dernier était plutôt bien battit. Mais pour lui, il était plus un frère qu'autre chose, il était un confident, un ami loyal avec qui il avait fait les quatre cent coups, et non un mâle avec qui copuler et faire des petits, mais il n'avait pas le choix.
Une fois à la surface, il nagea vers le bord, sortant à nouveau de l'eau pour regagner à nouveau la terre ferme. Il observa son environnement, il y avait du sable, bien sûr mais aussi des bouts de branches, des oiseaux, et des drôles d'objets qui traînaient sur le sable fin. Au loin il vit une espèce de petit palais, il décida d'y aller car il ne pouvait décemment pas rester ainsi dehors, le corps totalement exposé au dangereux animal de tout à l'heure qui pouvait encore s'en prendre à lui. Le chemin jusqu'à la maison fut éprouvant pour lui, ses nouveaux membres n'avaient jamais marché auparavant et ils avaient du mal à supporter son poids, du plus des bouts de verres sur le sable blessaient la plante fragile de ses pieds semblables à ceux d'un nouveau né. De plus il eut à gravir les quelques marches qui le menaient jusqu'à la baie vitrée de la maison, il fut heureux lorsque celle-ci s'ouvrit quand il tira dessus car il était épuisé, il avait faim, avait mal aux pieds et sa tête lui tournait. Il réussit encore à faire quelques pas dans la pièce bizarre avant de s'effondrer du le sol, sombrant une fois de plus dans l'inconscience.