Des bruits de respiration pouvaient être entendus dans la pièce.
Il faisait noir, mais des faibles rayons de lumière percée les rideaux fermés de la chambre.
Soudain, un bruit répétitif résonna dans la pièce, mais fut arrêté par une main venant d'un lit.
Puis Elena se leva, toujours à moitié endormie.
Elle voulait rester encore une ou deux heures dans le lit, mais se rappela qu'elle ne pouvait pas rater le premier jour de son entraînement.
Elle marcha vers la sortie, encore fatiguée des longues conversations qu'elle avait eue avec Sophia et Lana, qui avait duré tard la nuit.
En sortant de la chambre, elle sentit une douce odeur de bacon lui chatouillant le nez.
Comme attirée par l'odeur, elle se dirigea vers le salon qui était connecté à la cuisine.
Dès l'instant où elle entra dans la pièce, elle fut accueillie par une voix un peu trop forte pour être matinale.
"Bonjour Elena ! Bien dormi ?"
Elena tressaillit légèrement puis dit avec un sourire :
"Bonjour Sophia, peux-tu parler moins fort ? Je viens de me réveiller."
Sophia mit la main sur sa bouche en rigolant :
"Oh pardon !"
En fait, cela ne dérangeait pas trop Elena, qui avait été habituée à la fille avec un trop-plein d'énergie en parlant toute la soirée.
En s'approchant de la table elle aperçut Lana en train de prendre elle aussi son petit-déjeuner.
"Bonjour Lana."
"...Bonjour Elena..."
Lana était un peu moins timide, mais l'était toujours.
Elena s'assit alors à table et commença à manger tout en discutant.
***
Elena était désormais assise entre Lana et Sophia dans l'un des bâtiments comportant des salles de classe.
Il était une cinquantaine, assis, avec devant eux le même homme qui s'était tenu devant eux sur l'estrade le jour d'avant.
"Bien."
L'homme se racla la gorge, interrompant tous les bavardages de la salle, laissant un silence pesant.
"Comme vous pouvez le voir, vous n'êtes pas tous là pour le matin. Je préfère vous faire ce genre de cours avec un peu moins de monde que dans un amphithéâtre avec deux cents personnes. Et on ne va pas se mentir vous êtes tous majeur et pour certains les amphithéâtres vous ont peut-être traumatisé."
Il y eut quelques rires.
L'instructeur sourit.
"Je l'ai dit et je vous le redis : je serais votre instructeur, alors pour vous, ce sera désormais instructeur, ou instructeur Stan. C'est donc moi que vous verrez le plus dans la journée, et que ce soit aussi derrière votre table... ou quand vous mordrait la poussière."
Les rires cessèrent, les remplaçants par un nouveau silence pesant.
"Bien."
L'instructeur se retourna et commença à écrire sur le tableau derrière lui.
"Votre formation prendra un an, et à la fin, vous serez officiellement l'un des notre, mais pour l'instant vous n'êtes rien d'autre que des hommes et des femmes qui sont encore jeunes."
"Le matin, vous commencerez par des cours théoriques, puis l'après-midi par des cours pratiques. Vous allez donc apprendre toute la structure de l'O.P.R.C. puis nous allons vous apprendre à vous battre, à vous protéger."
"Nous combattons les organisations terroristes, nous empêchons certaines catastrophes de se produire... en bref, nous protégeons ce monde de la destruction et de la guerre."
Une main se leva, et l'instructeur lui donna la parole.
"Et pour la bête qui a presque ravagé Los Angeles ?"
Elena frissonna inconsciemment à la mention de la montagne qui l'avait presque tué.
"Je vais en parler. Mais d'abord..."
Il regarda de nouveau le tableau et s'apprêta a recommença à écrire.
"Faisons un peu d'histoire."
Sophia, qui était à côté d'Elena, souffla et chuchota pour elle-même.
"S'il vous plaît... Pas de l'histoire, je déteste ça..."
Soudain, l'instructeur se retourna lentement, avec le sourire diabolique.
"Il y a-t-il un problème, miss Sophia ?"
La phrase pouvait paraître anodine, mais pour les personnes présentes dans la pièce, elle ne l'était pas.
Sophia, qui avait des sueurs froides, dit finalement avec un sourire gêné :
"Je n'ai rien dit, vous pouvez continuer instructeur."
L'instructeur Stan hocha la tête puis dessina une sphère de couleur bleue.
"Tous le monde ici à forcément déjà entendu la théorie sur la naissance de notre univers : le Big Bang. Cependant, ce n'est pas tout."
Il continua à dessiner sur le tableau, dessinant plusieurs cercles bleus plus petit que le premier, en les plaçant de chaque côté de la première sphère. Il relia les plus petites sphères de chaque côté entre elles, et relia les plus proches à la sphère du milieu.
Puis il se retourna.
"Au début, il n'y avait rien, puis le Cœur est arrivé. Il créa par la suite d'innombrables mondes que nous appelons Réalité."
L'instructeur pointa la sphère au centre du schéma.
"Comme vous pouvez le voir sur le schéma, la sphère bleue, la plus grosse, correspond au Cœur. Et les autres sphères, reliées entre eux, sont les autres réalités créées par ce même Cœur. Vous pouvez le voir aussi que chaque ligne passe par le cœur pour pouvoir passer d'un côté à un autre. Et notre monde, notre planète, notre univers, se situe juste ici, dans la première réalité."
"Nous sommes donc un point de passage entre chaque côté. Mais aussi cela fait de nous une réalité importante, car nous abritons le Cœur."
Puis la voix de l'instructeur devint plus froide.
"Puis vint... la question de la calamité. Qui combattons-nous réellement ?"
Il fit une pause, gardant le silence glaçant quelques instants.
"Nous combattons un immense groupe de personnes qui se font appeler Le Dernier Monde. Comme leur nom l'indique, ils ne veulent qu'une chose : la destruction, et veulent régner sur une unique réalité, la nôtre."
La plupart des personnes étaient surprises, et Elena l'était naturellement aussi, Stan recommença à parler.
"Vous êtes surpris et c'est normal. Le concept de multivers, ou n'importe quel autre nom que l'on peut lui donner, n'est qu'un concept aborder que par les films de science-fiction et les jeux vidéo. Très peu de personnes crois en cette théorie, mais qui est pourtant vrai."
Une autre main se leva et demanda :
"N'y a-t-il pas peu de monstres et de soldats qui arrivent sur Terre ? Si nous sommes le seul point de passage être deux côtés, ils doivent forcément passer par ici et causé des dégâts."
L'instructeur hocha la tête.
"Tu as tout à fait raison. Seulement, vous n'êtes pas cessé savoir qu'il y a des monstres et des soldats qui tentent de passer en ce moment même. Il y a aussi des monstres qui sont actuellement sur Terre."
La personne qui avait posé la question regarda Stan bizarrement, ne sachant pas quoi dire.
"Vous pensez être à l'abri, mais c'est faux. Il y a sûrement des créatures horribles rodant dans le monde entier, tuant des personnes au passage. Nous les appelons les Anomalies. Nous avons aussi une barrière protectrice qui forme comme un mur entre nous et le Dernier Monde, mais qui s'affaiblit de jour en jour. Ainsi, le nombre d'Anomalie ne fera qu'augmenter, et le nombre de Calamité aussi."
Un nouveau silence s'empara de la classe faisant sourire Stan, et faisant frissonner l'intégralité de la salle.
"Mais ne vous inquiétez pas. Je ferais en sorte que vous ne mourrez pas à la première occasion."