Une lune se tenait haut dans le ciel, entouré d'une multitude d'étoiles.
Puis le calme, avec seulement les bruits banales nocturnes.
Mais un bruit de fer résonna dans les environs.
Sur une colline, dans un endroit éloigné d'un parc familier surplombant Los Angeles, se tenait Nore, assis, aiguisant son katana comme à son habitude avec seulement la lune comme lumière et un lampadaire, qui se tenait au loin.
Nore portait cette fois-ci des vêtements simples de ville avec un manteau plutôt sombre.
Le bruit du vent caressa ses cheveux noirs et effleurant son masque blanc.
Tout en s'occupant de son katana, Nore repenser une nouvelle fois au événement récent.
'Les choses s'accélèrent.'
Puis Nore pensa à ce qui se serait passé s'il avait décidé de ne rien faire.
S'être réincarné une deuxième fois après être mort deux fois, aurait dû être la dernière.
Devoir combattre une nouvelle fois ou pouvoir vivre une vie normale. Un dilemme où il avait déjà choisi la réponse.
Nore secoua la tête.
'Non, j'ai fait le bon choix.'
Nore continua l'entretien de son arme, tout en jetant un œil sur la ville et la pleine lune.
Des bruits de pas, semblable à une personne faisant du sport semblait se rapprochait, sûrement par le seul chemin qui menait à cet endroit.
Mais Nore était quand même habituée à cela. Peu de personnes passaient par ce chemin et peu de personnes remarqué Nore qui semblait faire partie du décor avec l'obscurité autour de lui.
Nore continua de s'occuper de son sabre et les bruits de fer aiguisé fusionnèrent avec les bruits ambiants.
Même avec les bruits, Nore écoutait les alentours, mais remarqua que les bruits de pas, au lieu de diminuer progressivement, s'arrêtèrent au niveau du lampadaire derrière lui.
Nore arrêta son travail et attendit.
Un silence mêlé aux sons nocturnes dura plusieurs secondes.
Mais Nore brisa ce silence.
"Puis-je faire quelque chose pour vous ? Vous semblez vouloir me demander quelque chose."
"Je me demandais si ... c'était bien vous."
Nore se retourna vers la personne derrière lui pour lui faire face.
Devant lui se tenait une jeune femme qui lui semblait familière.
"Puis je savoir qui vous êtes ?"
La femme fut un peu déconcertée par les mots de Nore.
"Vous ne vous souvenez pas de moi ? La femme qui vous a aidé après avoir échappé aux terroristes !"
Nore pencha légèrement la tête, agaçant la femme.
"Vous ne vous rappelez même pas de noms de ceux que vous sauver ? C'est moi, Elena !"
Nore rechercha dans sa mémoire, mais ne se souvenait pas avoir eu le nom de la femme une seule fois.
"Il ne me semble pas que nous nous nous ayons échangé nos noms."
Elena, se figea légèrement, en réalisant son erreur.
"Ah, c'est vrai."
"Mais ça n'a plus d'importance, je m'appelle Nore, ravie de faire de nouveau votre connaissance."
Nore tendit sa main vers Elena qui la prit volontiers.
"Et moi Elena, désolé pour la confusion."
"Ne vous inquiétez pas, asseyez-vous, on a plutôt une bonne vue d'ici. Ça serait dommage de passer à côté non ?"
La femme s'assit donc à côté de Nore qui recommença à aiguiser son arme.
Des longues minutes s'écoulèrent sans un bruit.
"Vous travaillez encore ?"
"Travaillez ?"
"Oui, comme vous l'avez fait en me sauvant."
"Ah, ce genre de travail."
Nore réfléchit.
"Je n'ai jamais arrêté à vrai dire. Mais je ne suis pas seul, mes collègues s'occupent généralement de ce genre de chose."
"Mais vous faites quoi alors ?"
"J'arrête des terroristes, je tue des monstres et je suis médecin."
Elena regarda Nore, surpris.
"Hein ? Mais on doit avoir le même âge !"
"Et pourtant, j'ai bien mon diplôme."
"Donc vous sauver beaucoup de gens ?"
Nore ne répondit pas.
Elena tourna sa tête vers Nore pour voir pourquoi il ne répondait pas, mais elle ne vit que le masque blanc, cachant son visage.
"Sauver des gens ?"
Nore rigola, un rire forcé et ironique.
"Oui j'ai en est sauvé beaucoup, aider des personnes qui avaient des maladies rares. Mais il y en a aussi qui sont morts."
Silence.
"Je vais vous confier quelque chose. Il y a quelques jours, une famille a été tuée, ne laissant que leur fille. Les parents ont été tués par des monstres, dont mon organisation a la charge d'éradiquer. Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard, je suis arrivé trop tard. Des amis ont été tués."
Un nouveau silence s'installa. Mais Elena prit la parole :
"Vous ne devriez pas vous sentir coupable. On ne peut pas sauver tout le monde."
Les mots d'Elena résonnèrent dans la tête de Nore.
"Mes parents sont morts dans un accident de voiture. Et les médecins n'ont pu que sauver que moi, mais je me suis relevé, m'acharnant pour réussir. Et vous avez encore votre famille ?"
"Oui."
"Alors profiter qu'ils soient encore là. Profitez des vivants et ne doutez pas des choix que vous avez fait. Vous avez quand même sauver la vie de la petite fille ? Alors vous avez fait le bon choix."
Elena se releva, se plaça devant Nore et tendit sa main.
"Relève-toi et regarde vers l'avant. Et arrêtons le vouvoiement, on a le même âge non ?"
Nore regarda la main tendue devant lui pendant quelques secondes puis la prit.
"D'accord, appelle-moi Nore."
"Et appelle moi Elena."
Ils se serrèrent la main puis Elena remarqua l'heure sur sa montre.
"Mince, il faut que je termine mon déménagement !"
"Tu pars quelque part ?"
Elena sourit.
"Oui, je pars pour l'Europe, alors à bientôt !"
Elena commença à partir, mais Nore l'arrêta juste à temps.
"Attends !"
Elena arrêta sa course puis se retourna.
"Qu'est-ce qu'il y a ?"
Nore s'approcha d'Elena et sortit une carte de l'intérieur de son manteau.
"Tiens, si jamais tu veux que l'on se revoie, ou que tu as besoin de quoi que ce soit, appelle le numéro dessus."
Une légère teinte rouge apparut sur les joues d'Elena.
"Tu ... tu me donnes ton numéro ? Merci beaucoup ! Au revoir !"
Puis elle partit précipitamment.
"À bientôt !"
Nore resta debout, regardant Elena partir au loin tout en lui disant au revoir.
***
Nore attendait dans un ascenseur, qui montait depuis plusieurs secondes, puis les portes s'ouvrit.
Il entra dans le couloir et marcha, laissant seulement les bruits de ses pas résonna à l'intérieur. Cependant, en étant à l'étage le plus haut de la tour se trouvant au Bercail, il n'alla pas dans son bureau.
Au lieu de cela, il se dirigea plus loin devant, vers le fond du couloir, vers ce qui ressemblait le plus à une porte d'appartement.
À son approche, la porte se déverrouilla automatiquement puis il entra.
L'intérieur... était spacieux. Même un peu trop pour une seule personne.
La porte d'entrée ouvrait sur un immense salon avec une cuisine ouverte.
Étant au dernier étage de la tour, l'appartement ne possédait pas de balcon, mais avait à la place une grande fenêtre faisant pratiquement la taille du mur et avait une vue sur l'archipel entière.
Nore entra déposa son manteau sur le meuble à l'entrée, puis se dirigea vers le canapé.
Dessus, endormi calmement, se tenait Sarah.
Après avoir perdu ses parents, Sarah vivait désormais chez son nouveau tuteur Nore.
Nore regarda la fille endormie puis la prit dans ses bras pour l'amener dans l'une des nombreuses chambres de l'appartement.
Entrant dans la chambre de Sarah, il l'a déposé dans son lit dans une position confortable puis commença à partir.
Mais avant qu'il ne ferme la porte, Nore entendit faiblement :
"Papa... Maman..."
Nore ferma alors la porte.
Nore, qui se préparait lui aussi à dormir, repensa à ce qu'avait dit Elena.
Puis sans que Nore s'en rende compte, un faible sourire apparut sur son visage.
Ce n'était pas un sourire forcé, artificielle qu'il utilisait en présence de gens, mais un vrai sourire, naturel.
Un sourire qu'il avait plus fait depuis longtemps.