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Chapter 28 - Annonce et préparation

Ça ne faisait que quelques heures.

Tard, dans la nuit, Nore et Max se tenaient devant plusieurs personnes qui descendaient deux cercueils pratiquement à côté de l'un de l'autre.

Aucune personne n'a parlé.

L'île avait été construite avec beaucoup d'installations, des quartiers d'habitation et aussi un cimetière.

Il n'était quasiment pas utilisé, car il y avait eu très peu de morts en pratiquement un an.

Le cimetière se tenait alors à l'écart, mais avait une magnifique vue sur la mer et sur l'immense tour qui était le Bercail.

Mais malgré cela, l'ambiance était chaleureuse.

Les trois personnes en charge des cercueils terminèrent de les poser et attendirent.

Nore s'approche donc des deux cercueils et jeta, pour chacun, une paire de fleurs.

Max qui avait connu la famille, et lui aussi est venu faire ses adieux.

Nore, avec seulement son masque sur le visage, fit alors un signe de la tête, qui commença à recouvrir les cercueils.

Jusqu'à la fin, le masque blanc ne semblait pas osciller, ne trahissait aucune émotion.

Et lorsque le travail fut terminé, les cinq personnes s'en allèrent vers la tour, dominant l'île entière et son archipel.

***

Nore se dirigeait vers l'immense salle de conférence du Bercail tout en se rappelant d'une conversation avec Max qu'il avait eu quelques minutes plus tôt.

"Tu es sûr de vouloir faire l'annonce maintenant ? Avec ce qui vient de se passer, tu devrais te reposer et attendre le réveil de Sarah."

"Je ne peux pas m'arrêter, tout le monde doit être au courant aujourd'hui."

Et en y repensant, Nore soupira.

Arrivant devant l'une des entrées de la scène, Nore s'apprêtait à parler devant des milliers de personnes des actions futures, et, en bruit de fond, Nore entendait des centaines et des centaines de voix.

Ne parlez pas soudainement dans votre tête.

"Bah, alors ? Tu as le trac ?"

"Le trac ? As-tu déjà fait un discours devant des milliers de personnes ?"

La voix de Nix, rigolant, résonna dans sa tête.

"Jamais."

Puis, Alice informe Nore qu'il pouvait entrer sur l'estrade.

"Tu peux entrer."

Inspirant et expirant une dernière fois, Nore apparut sur la scène.

Il s'approchait petit à petit du pupitre, qui avait été mis en preuve.

À son entrée, l'air autour de Nore, et dans la totalité de la salle changea.

Les personnes qui parlent se tourneront vers les uns après les autres, qui laisseront par la suite un silence pesant.

Ainsi, les pas de Nore étaient étrangement audibles accentuant de plus en plus sa présence.

Nore arrive donc au milieu du pupitre, puis teste le micro.

"Bien."

"Bienvenue à tous, agents, agents spéciaux, opérateurs."

Nore laissa volontairement une pause, pour accentuer son introduction. 

"Je me tiens devant vous aujourd'hui pour annoncer plusieurs choses, ce qui nécessite cette grande réunion. Certains d'entre vous ont peut-être remarqué l'augmentation significative de l'ouverture du portail aux quatre coins du monde."

Laissant un blanc volontaire, plusieurs légers murmurent.

"Nous avons donc deux nouvelles à vous rapporter. L'une bonne et l'autre mauvaise."

"La mauvaise est qu'on a remarqué que la dixième calamité se rapproche de notre réalité. La bonne nouvelle, c'est que tout cela signifie que nous devrions nous attendre à avoir la visite dans les prochains jours, voire la semaine à venir."

"Certains diront que quelques semaines, c'est peu. Mais je crois que même contre la dixième calamité, malgré son rang le plus bas, il est néanmoins capable de ravager la Terre à lui tout seul." 

"Plusieurs personnes savent déjà que nous sommes dans une position où nous avons un désavantage majeur. Le système Ariane nous protège depuis longtemps, empêchant notre ennemi de passer dans les réalités derrière nous et les obligeant, malgré quelques erreurs, à traverser notre réalité."

"Notre protection s'affaiblit à cause d'attaques incessantes. Autrement dit, nous sommes là le dernier rempart contre la destruction d'un monde infini. Nous devons encaisser, et nous relever à chaque fois."

"Ce temps précieux doit donc servir à nous entraîner encore plus dur ainsi qu'à nous préparer maintenant. Je déclare donc que nous passons donc en alerte de niveau quatre."

Le bruit ambiant passa d'un silence pesant à un bruit de fond qui devint de plus en plus fort.

Mais ça continue.

"Je demande donc à toutes les personnes désireuses de participer aux prochaines opérations de s'inscrire au préalable. Mais sachez au moins deux choses. La première est que notre existence va être révélée aux yeux du monde entier. La deuxième est les probabilités de mortalité. Sur un champ de bataille, les imprévus et les problèmes surviendront, pouvant causer votre mort. L'équipement que vous avez l'habitude d'utiliser a une limite. Contre la calamité elle-même, ou les monstres ou les soldats ennemis, vous pourriez toujours y laisser votre vie."

La dernière phrase ne suscitera pas de bruit ni de chuchotements.

"Ah et une dernière chose."

Nore claqua ses deux mains sur le pupitre.

"Je serais bien évidemment en première ligne pour tuer ce salaud. Sur ce, je vous souhaite bonne chance."

Ce qui suivait était des applaudissements, des sourires et des cris d'encouragement, à la fois pour Nore et pour toutes les personnes dans la salle.

Nore savait au départ qu'ils y auraient des personnes qui n'y participeraient pas, mais la majorité savait déjà, en étant recruteur, qu'ils affronteront la mort. Ils n'étaient pas résignés, mais déterminés à protéger leur réalité, leur monde.

Nore en sortant de la salle sourit sous son masque.

"Un pas, un pas de plus vers ma vengeance."

***

Dans une chambre d'hôpital, Sarah dormait paisiblement, et à côté, Nore était assise sur une chaise, attendant le patient.

Après les médecins que Nore avait consultés plus tôt, elle devrait se réveiller dans l'heure.

Nore répond également aux derniers événements.

L'annonce qui avait été faite avait bouleversé le quotidien de toute l'organisation et avait enregistré beaucoup d'inscription. Tout le monde s'entraînait et les personnes chargées de la logistique et des transports commencèrent peu à peu à se préparer, préparant le matériel médical et l'armement qui sera utilisé.

Soudain, Nore remarque un léger mouvement venant de Sarah, qui ouvre les yeux quelques secondes plus tard.

Nore se leva de sa chaise et changea le masque faisait apparaître le visage familier que la fille connaissait.

Sarah se redressa lentement de son lit.

Puis elle dit d'une voix faible :

"Docteur ? Où sont Papa et Maman ?"

Un visage un peu sombre s'affiche sur le visage de Nore.

"Je suis désolé, quand je suis arrivé, il était trop tard."

La petite fille se figea puis les larmes commencèrent à se former devant ses yeux.

"Vous... Vous voulez dire qu'ils sont morts ?"

Nore ne répondit pas, ce qui confirma la question de Sarah.

Sarah baissa la tête puis sanglota.

Nore se rapproche alors de Sarah et l'a pris dans ses bras.

Instinctivement, Sarah serra Nore et pleura de plus en plus fort.

Les bruits de sanglot résonnèrent dans la pièce pendant de longues minutes.

Et sous le masque de Nore, une expression apparut sur le visage, d'habitude sans émotion.

Nore resta accrochée à elle pendant quelques minutes puis se détacha.

"À partir d'aujourd'hui, tu vivras ici. Ta maman, m'a demandé de te prendre pour que tu évites d'aller dans un orphelinat."

La fille regarde Nore, mais il continue en lui montrant un cadre photo.

"Tiens. Elle était dans la maison."

À l'intérieur, il y avait une photo où il y avait Emily, David et Sarah, rigolant. Cette photo avait été récupérée par Régis qui était resté plus longtemps dans la maison et avait récupéré la plupart des affaires et parmi les objets, il y avait cette photo.

"Dorénavant, je vais te protéger. Tu vas voir, la vie sur l'île est un peu différente qu'en ville, mais tu vas t'y habituer."

La fille plèvre de nouveau dans les bras de Nore

"Ne t'inquiète pas, je serai à présent ta famille. Dit moi quand quelque chose ne va pas et dit moi quand tu as besoin de quelque chose."

Nore lança un regard vers la fenêtre qui donnait une vue sur la mer calme, qui entourait l'archipel.

Mais derrière le masque, il y avait toujours la même expression, une expression de tristesse, et une pointe de culpabilité.