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feu dour

đŸ‡«đŸ‡·roysazizi
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Chapter 1 - Prologue

Le vieux grenier Ă©tait Ă©touffant et poussiĂ©reux. Les rayons du soleil couchant, pĂ©nĂ©trant Ă  travers les fissures du toit, traversent un grand espace en rayures lumineuses, comme s'ils le divisaient en plusieurs parties. Dans le coin le plus Ă©loignĂ©, lĂ  oĂč le soleil n'arrivait pas, les prĂ©paratifs du rituel battaient leur plein. Au centre du cercle dĂ©limitĂ© Ă  la craie se trouvait un grand livre reliĂ© en cuir battu, six points Ă©taient marquĂ©s Ă  l'extĂ©rieur, prĂšs de chacun desquels se trouvait l'attribut nĂ©cessaire: une bougie allumĂ©e, un verre d'eau, un verre vide, un monticule de terre du cimetiĂšre, un moineau mort et un rat blanc dans une cage. Vianne n'avait aucune idĂ©e de ce que signifiaient ces attributs, mais elle n'osait pas demander. Elle avait peur, mais ne l'a pas montrĂ©.

Dans le grenier, en plus d'elle-mĂȘme, il y avait aussi une Libellule et un peu. Dans leur petite compagnie de filles, il Ă©tait d'usage de s'appeler par des surnoms, mais seulement lorsqu'elles Ă©taient seules. Les Ă©trangers n'auraient pas dĂ» le savoir, a affirmĂ© Libellule. Elle Ă©tait l'aĂźnĂ©e, elle avait dĂ©jĂ  seize ans, donc les autres filles ne l'ont jamais contredite. Petit n'avait que cinq ans et Vianne l'a amenĂ©e dans l'entreprise. Ils habitaient Ă  cĂŽtĂ©, Petit n'avait pas de pĂšre, seulement une mĂšre, alors Vianne s'occupait de la fille quand elle Ă©tait au travail. C'Ă©tait pratique de l'envoyer faire toutes sortes de courses qu'elle ne voulait pas faire elle-mĂȘme. Par exemple, Ă  l'Ăąge de cinq ans, elle volait dĂ©jĂ  magistralement des cigarettes Ă  sa mĂšre.

Une porte dans le sol grinça, et la tĂȘte blonde de Beignet en sortit. Beignet a Ă©tĂ© surnommĂ©e il y a quelques annĂ©es alors qu'elle Ă©tait encore une enfant potelĂ©e, mais maintenant qu'elle avait dĂ©jĂ  treize ans, elle a commencĂ© Ă  prendre soin d'elle-mĂȘme et a sensiblement perdu du poids, le surnom avait l'air ridicule, comme une moquerie. AprĂšs Beignet, ce n'est pas Lynn qui est soudainement apparue dans le grenier, mais une petite fille, si mince et transparente, comme tissĂ©e Ă  partir de rien. Ce n'est que lorsqu'elle s'approcha un peu que Vianne vit les cheveux roux clairs, tressĂ©s en deux nattes, et une dispersion de petites taches de rousseur sur le nez retroussĂ©. Vianne elle-mĂȘme avait Ă©galement les cheveux roux, pour lesquels elle a reçu le surnom appropriĂ©, mais ses cheveux avaient l'air rouge vif et la rougeur de cette petite fille Ă©tait Ă  peine visible. Vianne n'avait aucune tache de rousseur et sa peau ne semblait pas transparente, mais mate. Les garçons n'ont pas arrĂȘtĂ© de lui tirer les tresses maintenant, dans quelques annĂ©es elle deviendra une vraie beautĂ©.

Vianne ne connaissait pas le nom de la fille, mais elle l'avait vue plusieurs fois. La compagnie de la jeune fille a longtemps choisi un vieux grenier dans une maison à la périphérie de la ville, et Vianne l'a rencontrée dans la cour. Elle a dû vivre ici.

"De quel genre de papillon pĂąle s'agit-il?" Libellule a Ă©tĂ© surprise lorsque Lynn est montĂ©e dans le grenier, comme d'habitude, apportant un appareil photo avec elle. Elle ne s'est jamais sĂ©parĂ©e de lui et ses photos ont mĂȘme Ă©tĂ© publiĂ©es dans le journal local.

"Nous avons besoin d'une sixiĂšme personne," haussa les Ă©paules Lynn.

"Et il n'y avait personne de plus ùgé?"

"Oui, elle est plus ĂągĂ©e que peu! Ça ressemble Ă  ça."

Vianne regarda avec doute la Papillon PĂąle, puis tourna son regard vers Petit. Si elle croyait que le rituel serait vraiment dangereux, elle aurait probablement peur de la prĂ©sence de deux filles de cinq ans, du coup elles gĂącheraient tout? Mais peu importe ce que Libellule a dit, peu importe comment elle a convaincu ses amis que Satan lui-mĂȘme lui avait jetĂ© le livre et que le rituel serait rĂ©el, les filles n'y croient pas vraiment. Libellule invente toujours des choses. Vianne avait plutĂŽt peur que quelqu'un les trouve ici. Et puis la mĂšre tiendra enfin sa promesse: elle la tirera correctement avec une ceinture.

"OĂč l'as-tu trouvĂ©e?" Libellule a continuĂ© Ă  grogner.

"Elle vit dans cette maison," a expliqué Lynn. "D'accord, il n'y a toujours pas le temps de chercher une autre personne si nous voulons effectuer le rituel aujourd'hui."

Libellule n'avait rien à dire à cela. Le soleil s'était déjà caché derriÚre les arbres, il faisait sombre dans le grenier, mais il ne faisait jamais plus froid. L'été de cette année s'est avéré sec et chaud, il n'y a pas eu de pluie pendant prÚs d'un mois.

"Prenons une photo," suggéra Lynn avec impatience, écartant les jambes du trépied pour fixer l'appareil photo. "Soudain, nous réussirons, nous deviendrons les élus."

D'aprÚs le sarcasme dans sa voix, Vianne s'est rendu compte que Lynn ne croyait pas non plus au rituel, profitant simplement de l'occasion pour prendre des photos inhabituelles. Cependant, Libellule a catégoriquement refusé de poser sur fond d'attributs rituels. Lynn n'avait qu'un an de moins, mais elle n'osait toujours pas persuader. Tout le monde devait faire la queue prÚs du mur.

"Et maintenant, commençons enfin," grommela Libellule lorsqu'un flash lumineux éclata dans l'obscurité du grenier, aveuglant momentanément les six.

Les filles ont placé une autre douzaine de bougies épaisses prÚs du lieu du rituel, juste pour le rendre un peu plus léger, et ont lentement commencé à s'asseoir autour du livre aux points indiqués par Libellule. Vianne a dû s'asseoir prÚs d'un tas de terre, car les copines plus ùgées avaient déjà pris les endroits les plus inoffensifs: un rat et les deux verres. Elle n'avait aucune envie de s'asseoir à cÎté d'un oiseau mort, et elle avait peur du feu depuis qu'elle marchait sur des charbons ardents avec son pied nu lorsqu'elle était enfant. Un Papillon Pùle et silencieux était assis prÚs de la bougie, qui, de peur et d'incompréhension de ce qui se passait, n'avait pas encore prononcé un mot.

Tout le monde Ă©tait prĂȘt Ă  commencer le rituel, mais soudain Vianne remarqua que sa pupille avait des larmes coulant sur ses joues.

"Hé, qu'est-ce qui s'est passé?" Elle a été surprise.

"Je ne veux pas m'asseoir à cÎté d'un oiseau mort!" Petit sanglotait dans sa voix, comme si elle n'attendait que le signal.

Libellule exhala bruyamment entre ses dents et se leva brusquement de son siĂšge.

"Changeons," suggéra-t-elle avec colÚre, et Petit s'installa précipitamment chez elle.

Quand tout le monde s'est finalement rassis et s'est calmĂ©, Libellule y a solennellement ouvert le livre, toussĂ© pour le spectacle et a commencĂ© Ă  rĂ©citer des sorts. Il semblait Ă  Vianne qu'elle en trouvait la majeure partie sur le pouce, car parfois les phrases devenaient complĂštement incohĂ©rentes, et dans la semi-obscuritĂ© du grenier, sans enfouir son nez dans les pages, il serait difficile de distinguer les mots, et Libellule Ă©tait assise trĂšs droite, comme un roi un jour de fĂȘte. BientĂŽt, le texte se transforma complĂštement en un non-sens incomprĂ©hensible, et Vianne sentit qu'elle commençait Ă  s'endormir. Cela aurait Ă©tĂ© mieux si elle Ă©tait restĂ©e Ă  la maison et avait regardĂ© la tĂ©lĂ©vision.

"Prends les attributs magiques," ordonna Libellule d'une voix sépulcrale.

Vianne frissonna, se redressa et ramassa Ă  la hĂąte la terre dans ses paumes. Les autres filles ont fait de mĂȘme. Le rĂȘve semblait ĂȘtre levĂ© Ă  la main. C'Ă©tait comme si quelqu'un avait placĂ© une lourde pierre sur sa poitrine, mĂȘme la respiration devenait difficile. Je voulais m'allonger sur le sol, me recroqueviller, appuyer les genoux contre sa poitrine et ne pas bouger. Depuis cent ans.

Libellule se tut soudainement. Dans ce silence soudain, tout le monde pouvait entendre le rat grouiller dans la cage, reniflant peu, et les arbres bruissant dehors. Pour une raison quelconque, c'est devenu trĂšs effrayant. Vianne serra le sol plus fort dans ses paumes et regarda autour d'elle. Les filles se regardĂšrent aussi, ne comprenant pas quoi faire ensuite, et soudain un cercle dessinĂ© Ă  la craie brilla d'une lumiĂšre irisĂ©e, puis clignota. Soit un Papillon PĂąle a laissĂ© tomber la bougie, soit la craie s'est allumĂ©e d'elle-mĂȘme. La colonne de feu s'Ă©leva si haut qu'elle toucha le toit. Les filles recula sur les cĂŽtĂ©s.

"Bon sang!" Lynn a crié, et immédiatement tout le monde a crié.

Une terrible agitation s'éleva. Le feu s'est propagé à travers les vieux chevrons si rapidement, comme si quelqu'un le conduisait avec des soufflets, une fumée noire suffocante a rapidement rempli le grenier. Vianne rampa sur le cÎté, posa son dos contre le mur et se figea d'horreur. La peur collante rampait dans son corps plus vite que le feu sur le toit et ne lui permettait pas de bouger.

"Cours, cours!" Donut a exhorté tout le monde, "Rouge!"

Son propre surnom a sorti Vianne de sa stupeur. Elle sauta vivement sur ses pieds, mais au lieu de courir vers la sortie, elle regarda autour d'elle. Quelque part dans cet enfer de feu, il y avait Petit, sa voisine, dont elle est responsable. La fumĂ©e Ăącre lui dĂ©chirait la gorge et lui rongeait les yeux, mais Vianne courait toujours dans le grenier Ă  la recherche d'un voisin. La fille a Ă©tĂ© retrouvĂ©e dans le coin opposĂ© - quand a-t-elle rĂ©ussi Ă  arriver ici? Elle se recroquevilla dans la mĂȘme boule que Vianne rĂȘvait de devenir il y a quelques minutes Ă  peine, et couvrit son visage de ses mains en pleurant bruyamment.

Sans perdre de temps en persuasion, Vianne attrapa Petit par la main et la traĂźna vers la sortie. En bas, les copines les ont ramassĂ©es toutes les deux, et elles se sont toutes prĂ©cipitĂ©es tĂȘte baissĂ©e vers les escaliers.

Les sirÚnes des camions de pompiers hurlaient dans la rue, les gens couraient vers la maison. Le feu s'est propagé rapidement, brûlant non seulement le toit, mais aussi l'étage supérieur. Contrairement à toutes les lois de la physique, la flamme rampait rapidement le long des murs, se préparant à capturer toute la maison en quelques minutes.

"OĂč est la fille? Demanda soudain Lynn en regardant autour de lui.

"Quelle fille?" Libellule n'a pas compris.

"Le sixiÚme que j'ai apporté."

Ce n'est que maintenant que Vianne s'est rendu compte que la Papillon PĂąle n'Ă©tait pas avec eux. Elle se souvenait peu, car elle avait longtemps Ă©tĂ© habituĂ©e Ă  ĂȘtre responsable d'elle, mais personne ne se souvenait de la sixiĂšme fille. Tout le monde se tourna de maniĂšre synchrone vers la maison, rĂ©alisant que la teigne pĂąle y restait.

"Oh, mon Dieu," souffla Beignet.

"Allez!" Libellule a soudainement ordonnĂ©. "Sortons d'ici avant d'ĂȘtre repĂ©rĂ©s!"

Ils n'ont pas perdu de temps Ă  parler. Silencieusement, ils se retournĂšrent et se prĂ©cipitĂšrent dans la forĂȘt, oĂč ils purent se cacher des regards indiscrets de leurs voisins. Vianne serra la petite paume de Petit et sentit la pierre inconnue appuyer de plus en plus fort sur sa poitrine.