J'arrête.
Ok.
… Quoi, c'est tout ?
Je ne m'intéresse pas aux gens qui n'ont pas de ténacité.
Eshu maudit sa bonne éducation qui l'empêchait de frapper Damien.
Je suis tenace.
Manifestement… non.
J'ai d'autres priorités.
Tant mieux.
… Vous m'énervez.
Ok. Qu'est-ce que vous voulez faire de cette émotion ?
Eshu réfréna difficilement l'envie de tout casser.
Je m'en vais. C'était n'importe quoi de toute façon.
Ce qui est n'importe quoi c'est de parler d'ambition et de s'arrêter à la première difficulté.
J'ai des études à terminer ! Des études importantes ! Mon avenir ! C'est ce pour quoi je vous ai appelé : pour vous dire que là je ne peux pas faire les deux en même temps !
Non, vous m'avez appelé pour me dire que vous arrêtez.
Non, je vous ai appelé pour vous dire que…
Si. Vous m'avez appelé. Et ensuite vous m'avez dit "j'arrête".
Eshu marqua un temps de pause. Damien avait raison et cela ne fit qu'augmenter sa colère. Elle se reprit.
Peu importe. C'est la même chose ! Si je ne peux pas, je dois arrêter.
Ou changer ce que vous faites.
Je fais ce que je peux.
C'est peut être ça le problème.
Pardon ?
Vous faites ce qu'on vous demande ?
OUI !
Pas moins ?
Non, et ça me prend déjà assez de temps !
Pas plus que ce qu'on vous demande ?
…
Eshu s'arrêta. Elle ne répondit pas.
Vous accepteriez de vous rassoir ?
Eshu soupira bruyamment. Mais elle se rassit.
Je suis content que le programme vous plaise. Vraiment. Mais je pense que vous avez voulu trop en faire. C'est qu'il vous motive et tant mieux. Mais tout sportif sait que le sur-entraînement est mauvais. Et je pense que là c'est ce que vous faites. Vous sur-pratiquez. Peut être que votre temps de travail est le même, mais vous accumulez plus de fatigue physique et mentale que d'habitude.
… Ok. Peut être. Et je fais quoi alors ? Je pratique moins ?
Pour la première fois depuis qu'elle l'avait rencontré, Eshu eut la très légère impression que Damien se détendait.
Vous soufflez un peu.