« L'instant d'avant ce gars voulait laisser mourir notre camarade de classe juste pour son égo, et il arrive encore à dire ce genre de chose !? » Les jeunes nobles à côté qui suivaient étaient tous surpris.
« Pourquoi pas, j'aimerais juste te poser une question. » répondit Maxime avec un visage froid.
« Ouais t'inquiète mon pote, demande moi tout ce que tu veux ! » s'exclama Winny en riant joyeusement.
« Si on devient meilleur ami, tu ne contenteras pas de regarder lorsque je mets ma vie en jeu ?» demanda Maxime en plissant les yeux.
Les tigres à dents de sabre avaient commencé à un moment ou un autre à entourer les jeunes nobles.
« On est resté en stand-by pour ne pas voler ta proie, après tout un extraterrestre isolé est une occasion très précieuse d'obtenir des points de mérites ! » réagit Winny sans montrer le moindre soupçon de panique.
Et c'étaient ses vraies pensées. Il avait comme une intuition que Maxime pourrait s'en sortir, et si la situation tournait vraiment mal il serait intervenu.
Il sait bien qu'il est arrogant, mais il connaît aussi les limites qu'il doit se poser.
De plus dans ce monde il était très mal vu d'intervenir dans le combat de quelqu'un d'autre, car dans ce cas là les points de mérite seraient distribués en fonction de la contribution au meurtre.
Maxime fronça les sourcils mais ne commenta pas davantage.
Pour autant, il n'indiqua pas à ses mercenaires d'arrêter d'entourer les jeunes nobles dont Winny. Cela leur mit une certaine pression et certains commencèrent également à toucher leurs armes.
Après tout c'était tous des étudiants ayant déjà vécu du sang et ayant subi une formation militaire.
Ainsi l'ambiance devenait de plus en plus tendue.
Mais soudainement des cris vint de derrière eux.
« Glixorb, trazmoflurp ! Blip-blork Znorglezop, fribble-blaz ! »
Maxime se retourna et vit une cinquantaine de soldats Piran arriver au bout de la rue. Tout à l'avant il y avait un Piran mesurant au moins 2m50 les commandants.
Ils devaient se situer à 2 kilomètres maximum.
De loin Maxime put détecter un sourire maléfique sur son visage alors qu'il cria quelque chose tout en levant sa hache :
« Zlorp-zap Quibbertron ! »
D'un seul coup les soldats Piran qui marchaient commencèrent à rugir tout en courant vers leur direction.
« Merde » murmura Maxime avec une légère panique.
S'il y avait eu 10 soldats ils auraient pu s'en sortir avec de légères pertes, s'il y en avait eu 20 c'était bon aussi mais les pertes auraient été lourdes.
Mais sans compter le mystérieux Piran de 2m50, en affronter 50 avec sa puissance actuelle c'est clairement impossible. Ce n'est pas que Maxime, les lycéens capables d'affronter autant de soldats Piran sont très peu nombreux dans tout le pays.
Seulement il ne pouvait pas fuir, puisque sans parler des nombreuses vies humaines en jeu il y avait sa précieuse famille derrière lui.
Maxime prit une grande inspiration pour se calmer.
« Maman, Joana, les voisins, amis ambulanciers courrez-tous ! Je reste ici retenir les envahisseurs ! » cria-t-il d'une voix puissante.
Les tigres à dents de sabres comprirent intensément la situation et se positionnèrent aux côtés de Maxime.
« Hors de question ! » cria Andréa.
« Maxime tu n'es pas un soldat, alors tu cours avec nous ! »
Les yeux rouges et légèrement humides de sa mère émurent Maxime.
Ses yeux il ne les avait vus qu'une seule fois. C'était quand sa mère recevait la lettre officielle du gouvernement signalant la mort de son père au front, il avait alors 12 ans.
Il sourit légèrement avec une énergie renouvelée.
« Comme papa, je deviendrais un protecteur de l'humanité, maman. Si je fuis aujourd'hui je n'aurai plus le courage d'aller parler à papa sur sa pierre tombale. »
Willy qui regardait de côté observa cette scène silencieusement, tout comme les jeunes nobles qui l'accompagnaient.
« Ton père n'est qu'un lâche ayant abandonné sa famille et ses responsabilités conjugales pour défendre son idéologie idiote ! » cria Andréa rouge de rage et d'émotions.
Maxime baissa légèrement la tête, lui aussi en voulait à son père de s'être sacrifié pour des personnes qu'il ne connaissait même pas.
Il ne sait même pas comment son père est mort, et les subventions étaient risibles. Si sa mère n'avait pas cumulé 2 jobs à la fois, ils auraient dû depuis longtemps abandonner la maison familiale.
Mais peu importe, ces paroles l'énervèrent au plus au point.
"Depuis quand mourir sur le champ de bataille pour défendre l'humanité est synonyme d'idiotie ?" pensa Maxime alors que la rage s'empara de son esprit.
Maxime releva la tête les yeux rouges alors qu'il criait :
« Je ne t'autorise pas à dire que c'était un lâche, c'était un héros ! »
« Sans des héros comme papa, qui irait combattre ces maudits envahisseurs ! »
« Sans eux, comment l'humanité existerait même encore ! »
Un large silence s'installa alors que les voisins, les ambulanciers, les jeunes nobles et les mercenaires observèrent la situation.
« Merde quoi. » murmura Maxime en se frottant légèrement les yeux tandis qu'Andréa se mordillait les lèvres, semblant contenir ses émotions du mieux qu'elle pouvait.
« Peu importe, Piedro, Izo prenez ma mère et mon frère et partez immédiatement. Nous n'avons pas le temps de parler. » ordonna Maxime d'un ton sec en tournant le dos à sa mère et en faisant face aux soldats Piran qui arrivaient.
Les deux étant ceux qui étaient le moins susceptibles d'être influencer par des émotions lors de leurs missions, ils convenaient parfaitement à cette tâche.
Les deux concernés hochèrent la tête solennellement et se dirigèrent vers Andréa et Joana.
Tout en se mordillant les lèvres pendant quelques secondes, Andréa déclara d'une voix rauque :
« C'est bon, ce ne sera pas nécessaire. »
« Reste juste en vie, mon fils. » continua-t-elle.
« Je te tue si tu meurs frérot. » ajouta Joana, lui aussi les yeux rouges.
Maxime tint simplement son poing en direction du ciel en réponse toujours le dos tourné à eux.
Une minute plus tard, alors que le silence s'était installé et que la pression augmentait au fur et à mesure, Winny la brisa :
« Ce n'est pas contre toi Maxime, mais là on va tous crever. Tu n'as que 30 mercenaires et de mon côté seulement 5 jeunes nobles m'accompagnent et personne n'a de mercenaire comme toi. » déclara-t-il d'une voix légère.
Maxime regarda légèrement Winny et répondit :
« Eternity n'est pas un jeu. Les montres étant en quantité limitée, tous ses utilisateurs sont des soldats. »
« Et les soldats ont pour missions de protéger les civils. »
« Sinon pourquoi pensez-vous que la société vous accorde autant de privilège ? »
Winny soupira légèrement mais sourit après.
« C'est vrai, mais je ne pensais pas qu'une situation comme celle-là arriverait aussi vite. Et moi qui pensais devenir un commandant d'au moins 100 hommes dans le futur entouré d'une auréole de gloire ! » ria-t-il légèrement.
« T'es plutôt courageux pour un mec arrogant. » répondit Maxime avec un sourire.
« Dans ma famille on dit que plus on est arrogant plus on est courageux ! » déclara Winny en bombant sa poitrine.
Les jeunes nobles à côté secouèrent la tête avec ironie.
« C'est aussi pour ça que cet idiot est notre meneur, malgré lui il est plutôt célèbre dans la communauté des jeunes nobles. » déclara un d'entre eux en riant.
Les tigres à dents de sabres souriaient également en entendant la conversation. Andrew qui se trouvait non loin d'eux regarda avec amusement les jeunes nobles et déclara :
« Et bien ça aura été un honneur de mourir avec des gars comme vous ! »
« Haha ce n'est pas encore sûr, j'ai développé une super technique pour fendre le mort ! » répondit un des jeunes nobles doté d' yeux bleus aux cheveux verts. Il était petit mais tout le monde pouvait voir à ses yeux que c'était quelqu'un de plutôt féroce.
« Rappelle qui était le premier d'entre nous à perdre à cache-cache quand on était petit Rolls ? » intervint Winny.
« Et merde, je vous emmerde les gars peut être que je vais gagner cette fois-là ! Qui sait y'a une première fois à tout ! » répondit Rolls avec agressivité mais en gardant le sourire.
Ce fut la dernière phrase prononcée avant que le silence reprenne.
En effet, les Piran était déjà à moins de 500 mètres d'eux. La confrontation était donc pour bientôt.
Tout le monde se positionna avec Maxime et les jeunes nobles à l'avant de la formation.
Juste derrière suivaient Andrew, Romuald, Terry , James, Rodrigo, Ernest etc…
400 mètres restants, les corps de chacun étaient extrêmement tendus.
300 mètres restants, Ernest pris une flèche de son carquois alors que la tension montait au fur et à mesure.
Leurs têtes rouges et leurs expressions féroces étaient clairement visibles. C'était comme s'ils allaient affronter des orcs, juste leur peau était rouge et qu'ils appartenaient au monde réel et non à un monde construit de toute pièce via l'imagination de certains être humains.
250 mètres restants, la taille imposante des soldats Pyran intimida la plupart des alliés de Maxime, mais chacun tint sa position.
200 mètres restants, Ernest étira la corde de son arc.
150 mètres restants, Ernest lâche sa flèche. La flèche apparut en l'espace d'une seconde dans le corps d'un des soldats Piran à l'avant, cela le fit tomber entraînant quelques soldats dans sa chute.
« Bien visé, Ernest. » dit Maxime sur un ton léger.
« Merci, Chef. »
La flèche ainsi que ces deux petites phrases permirent d'améliorer légèrement le moral de l'escouade humaine.
100 mètres restants.
« Tigres à dents de sabre, amis nobles. » annonça Maxime tout en dégainant son épée.
50 mètres restants
« Chargez ! »