Chereads / La Grande Fracture / Chapter 78 - Chapitre 31 - Partie 1 :

Chapter 78 - Chapitre 31 - Partie 1 :

Une sonnerie résonna. Asgorath ouvrit les yeux et découvrit qu'il était dans sa chambre. La chambre qu'il avait lorsqu'il était un humain de la Terre, avant sa réincarnation. Son apparence était aussi la même. Une taille normale d'un mètre quatre-vingt-trois. Des cheveux bruns négligés. Des yeux noisette. Un ventre légèrement bedonnant et des muscles peu développés montrant son manque d'activité sportive.

Voilà ce que voyait Asgorath dans le miroir de sa salle de bain. Son apparence lorsqu'il n'était qu'un humain male d'âge mûr sédentaire et célibataire. Il fut saisi par de légers tremblements.

« Je … C'était un rêve ? Je ne me suis pas fait tuer lors d'un attentat terroriste ? Je ne me suis pas réincarné dans un autre monde ? Je ne suis pas devenu un membre d'une race non-humaine ? Tout ça, ma mort, ma réincarnation, ma vie dans un camp de concentration, la mort de ma mère, mes entrainements et mes aventures, toute cette vie en tant qu'Asgorath Strÿnkar n'était … … qu'un rêve ? »

Un rêve. C'était la seule explication qu'il avait pour ce qu'il se passait. C'était la seule explication qu'il possédait, qu'il était capable d'imaginer. Et cela le faisait trembler. De nombreux sentiments puissants l'envahissaient, certains contradictoires. Il y avait du soulagement, à l'idée que sa mort et ses souffrances n'aient jamais eu lieu. Dans le même temps, il y avait un peu de tristesse car il allait retourner à sa vie banale et sans intérêt, comparée à la vie difficile mais excitante de celle d'Asgorath Strÿnkar. Il se sentait aussi vidé, comme s'il avait perdu sa raison de vivre, qu'il n'avait plus aucun objectif.

Asgorath était plongé dans un état émotionnel complexe. Ses tremblements amplifièrent et il haleta bruyamment. Ses mains agrippèrent les rebords du lavabo et il y pencha la tête. De longues, très longues minutes s'écoulèrent ainsi sans qu'il ne bouge. Il finit cependant par retrouver son calme. Et il commença à analyser sa situation immédiatement après.

« La première chose à faire est de vérifier si c'était bien un rêve. Si c'en était un, je pourrai retourner à ma vie. Mais si ce n'en était pas un, alors je suis au beau milieu d'une illusion, et je risque d'y finir ma vie. Après tout, c'est bizarre. La dernière chose dont je me souviens, en tant qu'Asgorath Strÿnkar, c'était la porte qui m'a aspiré. Et maintenant, je suis là. Mais comment je pourrais vérifier si je suis dans une illusion ou pas.

« Je ne ressens pas mon énergie vitale et mon énergie spirituelle. Mais cela ne veut rien dire. Il existe des cercles magiques et runiques capables de sceller le pouvoir de ses cibles. Pour commencer la date. Voyons voir … ah, mon portable ! J'aurai la date dessus ! Et c'est … … le jour où je me suis fait tuer. Je suis revenu au jour où je suis mort dans mon rêve ? C'est bizarre.

« En plus, il est midi passé mais je n'ai reçu aucun appel du travail pour me demander pourquoi je ne suis pas venu. Et aujourd'hui n'est pas un jour de congé, remarqua Asgorath. Maintenant que j'y pense, je n'entends aucun son en provenance de la rue. Je sais bien que ce n'est pas Paris, mais il y a quand même du trafic. »

Il alla donc voir à la fenêtre. Mais ne vit rien d'autre qu'une rue propre et vide. Surpris, il se dépêcha d'ouvrir la fenêtre et d'y passer la tête. Il regarda à sa droite et à sa gauche, mais ne vit toujours rien. Il n'y avait absolument personne.

L'homme essaya de comprendre ce qui se passait en allumant sa télévision. Il trouverait sûrement des informations sur les chaînes d'infos, comme par exemple qu'il y avait une énorme manifestation ou évènement quelque part dans la ville. Ses espoirs se brisèrent lorsque la seule chose qu'il vit l'écran fut du bruit blanc, plus communément appelé "neige". Le plus étrange était qu'il avait la même chose sur son ordinateur portable et son portable. Il essaya d'appeler avec le téléphone de son logement mais n'eut droit qu'à un affreux grésillement.

Sans autre choix, il s'habilla rapidement et alla dans la rue. Il marcha le long de la route, parcourant lentement la ville sans jamais voir personne. La ville était également silencieuse. Elle donnait l'impression d'être une ville fantôme. Le plus étonnant était le manque de vie. Les humains habitant la ville n'étaient pas les seuls absents. Il n'y avait aucune forme de vie. Pas d'oiseaux. Pas de chiens. Pas de chats. Pas de rats. Pas d'insectes.

Cela donnait un sentiment étrange à Asgorath. Il y avait de l'inquiétude et de l'appréhension. Il avait l'impression qu'un monstre allait lui sauter dessus. Ses poils s'étaient hérissés depuis un moment déjà.

« Cette situation est bien trop anormale. J'aurais pu accepter avoir rêvé de toute ma seconde vie, mais les choses sont bien trop bizarres. Télé, portable et ordi brouillés. Pas de voitures, d'avions ou d'autres machines. Ni humains, ni animaux dans les rues. Si ça ce n'est pas un rêve, alors c'est une illusion ou toute forme de vie a disparu du jour au lendemain.

« Et vu ce qui s'est passé avant que je me réveille, je dirai que l'illusion est le plus probable. C'est probablement l'un des systèmes défensifs de la tombe. Mais pourquoi n'y a-t-il rien dans cette illusion ? Et, plus important, comment je m'en échappe ? »

Ayant compris qu'il était piégé dans une illusion, la première chose qu'Asgorath songea était qu'il devait s'échapper. Mais comment faire ? Il n'en avait aucune idée. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était explorer la ville fantôme. Il la parcourait de long en large. Il était comme un poulet sans tête, courant follement sans logique ou destination.

Ses pas finirent par l'entrainer vers le centre commercial où il mourut, dans une autre vie. Les yeux d'Asgorath se posèrent dessus et il entra. Des émotions jusqu'alors enfouies ressurgirent. De la colère, de la tristesse et de l'amertume, majoritairement. Il hésita un moment, restant immobile à fixer le bâtiment. Puis il entra. Le jeune démon se laissa entrainer par ses souvenirs et avança dans les galeries sans poser le regard sur les différents magasins, tous vides mais étalant toujours leurs produits.

Il retraçait les pas de son passé, arrivant finalement là où il fut pris en otage. Là où il fut pris d'une rage meurtrière, ou peut-être tout simplement d'une envie de vivre surpuissante. Là où il tua son premier être humain. Et enfin, là où il mourut, tué par ceux censés venir les sauver.

Il se remémora les évènements, se revoyant à genoux aux côtés d'autres otages. En face de lui se trouvaient une caméra et des terroristes. Les fusils braqués sur lui et les autres. Les couteaux tranchants les gorges des otages, l'un après l'autre. Etrangement, la scène restait marquée au fer rouge dans son esprit même après toutes ces années qui avaient passé sans qu'il n'y pense.

« On dirait que mes souvenirs ont un impact trop fort sur moi, soupira Asgorath en secouant la tête. J'ai littéralement l'impression de tous les revoir devant moi. Même si je n'en connais aucun … »

Un frisson parcourut son dos. Son instinct prit le dessus sur sa raison. Il se jeta sur sa droite. La seconde suivante une machette traversa l'air là où se trouvait sa tête. Des pistolets et fusils prirent ensuite Asgorath en joue. Et tirèrent.

Rien ne se passa. Le réincarné ne réfléchit pas et partit en courant. Incapable d'utiliser ses techniques martiales ou sortilèges, il décida qu'il était plus prudent de fuir. Ce qu'il fit sans tarder.

Il courait dans les couloirs, poursuivit par les terroristes et leurs otages. Asgorath fonça à toute vitesse vers la sortie. Il s'arrêta brusquement à la vue des membres du GIGN. Ces derniers étaient équipés de fusils et de couteaux de combat. Ils voulurent tirer avec les fusils mais rien ne se passa. Ils les jetèrent et sortirent leurs couteaux.

Le réincarné changea immédiatement de direction. Il courra vers les escaliers et les grimpa quatre à quatre aussi vite qu'il le pouvait. Puis il partit aussi vite que possible, s'éloignant autant qu'il le pouvait des terroristes, des otages et des membres du GIGN. Il réussit à leur échapper et se cacha dans une boutique de vêtements, sous un comptoir. Et il réfléchit.

Après les évènements récents, le jeune démon était certain qu'il se trouvait dans une illusion. C'était la seule explication pour que les armes à feu ne fonctionnent pas. L'illusion s'était basée sur les souvenirs d'Asgorath. Les souvenirs de sa vie passée. Mais la source de l'illusion ne pouvait pas tout recréer. Elle pouvait récupérer les souvenirs des armes à feu et de la technologie terrienne en générale, mais elle était incapable de les recopier. Et cela provoquait le gigantesque bug qui avait éliminé tout le monde à part Asgorath, les terroristes, les otages et les membres du GIGN. A moins que ce ne soit l'énorme quantité d'informations acquises qui ait provoquée l'erreur ?

Cela n'avait toutefois pas d'importance en ce moment. Le jeune démon savait qu'il était piégé dans une illusion, mais comment pouvait-il en sortir ? C'était le problème dont il devait s'occuper. Et aussi, vais-je mourir dans la réalité si je meurs dans cette illusion ? s'interrogea le faux humain sans espérer de réponse. Il ne pouvait pas en recevoir.

Il se souvint d'une ancienne expérience où un homme, hypnotisé ou drogué, avait un glaçon mis dans sa main. Les scientifiques à ses côtés lui avaient dit qu'il s'agissait d'une braise incandescente, et sa peau avait brulé et cloqué. Ce n'était bien entendu pas le seul exemple de l'esprit l'emportant sur la matière. Il y avait aussi l'effet placébo. Des hommes et des femmes avaient guéri après avoir reçu un médicament inexistant. Il était tout à fait plausible qu'Asgorath, croyant avoir été tué alors qu'il était dans l'illusion, mourait dans la réalité. Cela le fit frissonner.

Il secoua sa tête et passa à autre chose. A comment s'enfuir de cette illusion. Il ne trouva malheureusement aucune solution. Je suppose que je devrais les tuer, pour le moment, songea Asgorath. Si j'ai de la chance, l'illusion disparaitra avec eux. Dans le cas contraire, au moins je serai en sécurité pour pouvoir réfléchir tranquillement. Mais j'ai besoin d'une arme.

Rien dans le champ de vision du Kzhan'La ne semblait pouvoir être utilisé comme arme. Il pouvait bien étrangler avec des pulls et des pantalons, mais s'en occuper avec ses mains seraient plus rapide. Il devait trouver autre chose.

Une idée lui vint alors qu'il observait le magasin. Il pouvait utiliser les barres sur lesquelles reposaient les vêtements comme armes. Le jeune démon en récupéra donc une, faisant bien attention à ne pas produire le moindre son. Il ne voulait pas alerter ses ennemis.

Avec cinq barres en main, Asgorath sortit de sa cachette calmement et furtivement. Il se déplaça silencieusement à travers les couloirs du centre commercial, se cachant derrière de petits murets ou dans les plantes disséminées pour décorer. Il agissait comme lorsqu'il se trouvait dans la forêt, à chasser des bêtes magiques. La seule différence était que ce qui le dissimulait n'était plus des feuilles, des arbres et des buissons mais des murs, des mannequins, des meubles et d'autres constructions humaines.

*Tap-Tap, Tap-Tap*

Asgorath s'immobilisa. Ses yeux se tournèrent vers la source du son. Des bruits de pas. Le jeune démon se concentra sur le son. Il était rythmé et le bruit provoqué par chaque pas se suivait. Il n'y avait qu'une seule personne. C'était une occasion rêvée. Et le réincarné comptait bien la saisir.

Il s'approcha de la source, tenant la barre de métal dans sa main droite comme une épée, ou une masse. Le son le dirigea vers un croisement.

Le jeune se tint prêt. Il n'avait plus qu'à attendre. Le son se rapprochait et s'amplifiait. Finalement, la personne passa. Asgorath ne prit pas le temps de l'observer. Il surgit tel un prédateur et abattit sa masse improvisée sur la tête de l'homme. Ce dernier s'effondra sur le sol, sonné. La seconde suivante, le tube de métal pénétrait sa gorge et la quittait. Il se vida de son sang en quelques secondes et mourut.

Le réincarné prit enfin le temps de le regarder. C'était l'un des terroristes. Mais il ne s'attarda pas sur son apparence. Il récupéra la machette au sol et partit.

Il chassa lentement tous les humains. Il ne s'attaquait qu'à ceux qui étaient seuls, et en priorité ceux ayant l'apparence des otages. Ces derniers ne possédaient pas d'armes et étaient donc des cibles faciles. Cela prit toutefois beaucoup de temps à Asgorath de tous les finir car il devait agir furtivement, et les trouver dans le centre commercial qui était plus que grand. Les humains habitant l'illusion n'étaient cependant pas stupides. Ils comprirent très vite que l'intrus cherchait à les éliminer un par un et formèrent donc des groupes de trois. Cela rendit la traque plus compliquée, pour les deux camps.

Cela prendra trop de temps de les poursuivre et de les tuer un par un. Surtout maintenant qu'ils sont en groupe, pensa le jeune démon, accroupi derrière un mur. Je devrais peut-être les attirer ? Un cri devrait faire l'affaire, ou en tout cas du son. Mais ça les attirera tous. Mes capacités physiques sont inférieures aux leurs et je ne suis pas capable d'employer mon énergie spirituelle ou mon énergie vitale. Il faut donc que ma technique pure soit meilleure, ou que je les trompe. Donc un piège. Et pour le faire, je n'ai que les produits du magasin.

Très rapidement les différents types de boutiques passèrent dans l'esprit du réincarné. La majorité était malheureusement des boutiques de vêtements, de produits de beauté, de jeux et de bijoux. Rien de bien utile. Il se décida donc à tenter sa chance dans le supermarché. Il y trouva des produits chimiques de tout genre, certains très inflammable, d'autres explosifs.

Asgorath installa un mégaphone sur le sol et l'entoura de produit chimique explosif. Il renversa ensuite sur le sol ceux qui étaient inflammables et fit une trainée liquide jusqu'à sa cachette. Allumettes à sa gauche et un émetteur dans sa droite, il inspira. Puis cria.

« Je suis ici !!!! »

Dans l'émetteur. Ce dernier était relié au mégaphone qui retransmit le cri du jeune démon en un hurlement de plus de cent décibels. L'appel du réincarné résonna dans tout le magasin. Il observa l'entrée du supermarché, attendant.

L'attente ne dura pas longtemps car les humains de l'illusion arrivèrent au pas de course. Ils se précipitèrent vers le mégaphone et ne trouvèrent rien d'autre que des bouteilles et le mégaphone.

Le jeune démon alluma une allumette et la jeta dans le liquide inflammable. Le feu se répandit très rapidement et atteignit en quelques secondes les produits chimiques. Des explosions retentirent quelques secondes après l'embrasement initial.

Sans un son, les hommes et femmes de l'illusion brulèrent et se firent déchiqueter. Ils continuèrent à chercher Asgorath alors que leurs corps tombaient en lambeaux. Il les observa et patienta, attendant qu'ils meurent. Malheureusement, une poignée seulement succomba au piège. Le reste resta en vie, bien qu'en très mauvais état. Des membres manquaient à certains, des morceaux de chair avaient été arrachés à d'autres et révélaient les os. Les peaux étaient brulées et cloquées, parfois jusqu'aux os. Les survivants ressemblaient plus à des zombies qu'à des humains.

Sans ses expériences dans sa seconde vie, Asgorath n'aurait jamais pu les regarder sans s'évanouir de peur et de dégout. Mais sa résilience mentale était élevée. Il se calma en un instant et chargea. Il atteint le premier en un instant et lui trancha la tête de sa machette. Il se tourna ensuite rapidement vers les autres survivants. Ils étaient vingt-trois.

L'homme que le jeune démon venait de tuer était un terroriste. Il récupéra donc la machette de ce dernier avec sa main gauche et attaqua l'individu le plus proche. Ce dernier, dans sa tenue du GIGN, bloqua la première machette de son couteau et évita la deuxième d'un pas de côté. Le pied gauche du réincarné balaya ses jambes brulées et le renversa. Asgorath en profita pour lui trancher la gorge.

Les vingt-deux autres humains l'assaillirent. Il dévia deux machettes tombant sur lui sur ses côtés. Les flancs des deux hommes s'exposèrent les secondes qui suivirent. Asgorath se jeta sur l'opportunité et transperça leurs cœurs.

Ses deux machettes se retirèrent un court instant plus tard et tailladèrent les autres humains s'approchant. Ces derniers paraient, bloquaient et déviaient autant qu'ils le pouvaient mais ils étaient trop physiquement diminués. Chaque attaque d'Asgorath leur donnait l'impression de se faire percuter par une voiture, bien que sa force soit loin d'être à ce niveau.

Et il était rapide. Bien trop rapide pour les membres endoloris et endommagés de ses ennemis. Ils avaient des difficultés à courir, et certains ne pouvaient pas tourner ou faire des virages. Et le réincarné vit tous ces problèmes. Il en profita, courant et sautant dans tous les sens pour prendre par surprise ses ennemis. Son corps était en pleine forme, lui permettant de surpasser le reste en force, vitesse et agilité.

Asgorath esquiva une machette. Son pied droit cassa la jambe gauche de son ennemi. Il s'apprêta à l'achever. Un frisson parcouru sa nuque et il se baissa en une seconde. Un couteau de combat passa l'instant suivant là où se trouvait sa nuque. Il se retourna et taillada le ventre simultanément. La deuxième machette frappa la poitrine et l'ouvrit. Puis il sauta en arrière et se replia.

Il mit plusieurs mètres de distance et observa les dix-neuf humains. Ils s'étaient regroupé ensembles, en cercle, pour se défendre d'où que vienne l'attaque. En leur centre se trouvait celui à la jambe cassée. Sa blessure faisait de lui un handicap, un point faible aisément exploitable dans leur formation. Et cela mettait le reste en danger. Mais cela ne voulait pas dire qu'ils étaient sortis d'affaire. Il y avait toujours un point faible, un endroit inférieur aux autres. Peut-être pas de beaucoup, mais il était là.

Asgorath le savait. C'est pourquoi il observait calmement tout en tournant autour du cercle. Dans le même temps, il essayait de mettre la pression mais sans succès.

Après plusieurs minutes il se décida et fit une attaque éclair. Il chargea sa cible. Un membre du GIGN essoufflé et aux jambes tremblantes. Il passa sous la frappe de couteau. Sa machette s'enfonça ensuite dans la mâchoire inférieure jusqu'au cerveau.

Le réincarné ressortit la machette d'un geste rapide. D'un coup de poing gauche il balança le cadavre vers l'ennemi à sa droite. Il profita de sa rotation pour frapper l'ennemi à sa gauche, désormais derrière, de sa machette droite. Une frappe suffit pour le décapiter. Les autres ennemis lui tombèrent dessus. Mais trop tard. Il s'était déjà replié.

Le faux humain répéta l'opération plusieurs fois. Et à chaque fois au moins un ennemi mourrait. Lentement les cadavres s'empilèrent sur le sol. Les illusions ne furent bientôt plus qu'une douzaine. Puis dix. Puis neuf. Et le compte continua de diminuer jusqu'à ce que la seule personne encore en vie fût Asgorath Strÿnkar. Non seulement là où il se trouvait, mais aussi dans le reste du centre commercial.

Suivi un vrombissement et un énorme tremblement qui secoua la terre, le bâtiment et l'air. Asgorath s'effondra au sol sous le choc et plaqua ses mains sur ses oreilles. Le son était cependant trop fort. Il ne pouvait être stoppé.

Asgorath était confus et étourdi. Il était incapable de se concentrer et le monde tournait devant ses yeux. Bien qu'il soit à genou sur le sol, il se sentait vaciller dans tous les sens, comme s'il n'était qu'une poupée. Et alors que la situation lui échappait, les tremblements empiraient. Ils fissurèrent le sol et les murs. Puis le plafond. Et enfin l'air.

Le vrombissement et le tremblement étaient trop forts. L'étourdissement du jeune démon grandit et ses yeux tournèrent, révélant le blanc. Enfin, il s'évanouit alors que le monde illusoire se brisait en morceaux, comme du verre brisé. Puis l'illusion disparut dans une explosion.