Inconsciemment, obéissant à une pulsion inconnue et ancienne, naturelle et instinctive, le démon trouva le centre de l'être du prêtre, là où se trouvait son âme. Un mana d'un noir parfait entoura l'âme et l'emprisonna. Il l'extirpa de force d'un corps qui cessa toute activité, marionnette dont les fils avaient été coupés. Mais il ne s'arrêta pas là. Le démon absorba l'âme du prêtre et l'enferma dans un espace spécial créé avec ce mana noir. Un véritable petit enfer personnel où l'âme de Larde serait enfermé pour de très longues années. Déjà, l'âme de Larde hurlait, sachant que son futur devenait de plus en plus terrible.
Sa vengeance accomplie sans le vouloir, Asgorath resta debout, immobile. Au dehors, la fumée noire continuait de tourner. Durant les deux heures de torture, la rotation avait fortement accéléré. Les rares personnes qui avaient survécus avaient tous été happées longtemps auparavant. Le gaz noir ressemblait à un tourbillon. Il tourbillonnait, tourbillonnait, encore et encore, sans jamais s'arrêter et toujours en accélérant. Les quelques squelettes parsemés étaient de toutes les races, de tous les âges et de tous les genres. La mort fut donnée à tous les membres du camp. Alors que le tourbillon noir rageait à l'extérieur, dans la tour, le démon était entouré du miasme noir. Celui-ci était gorgé d'énergie vitale.
Dans un râlement, le gaz tourna encore plus vite et commença à retourner dans le corps du Kzhan'La. En même temps que le gaz, il absorba l'énergie vitale qui pulsait dedans. Elle enveloppa le démon et entra dans son corps, fusionnant avec ses muscles, ses os, sa peau, ses écailles, ses organes, son corps entier. Des bruits de craquements, de froissements et de brisures se faisaient entendre pendant que le corps démoniaque changeait.
Chaque cellule du corps se faisait dissoudre avant de se recréer dans un état magnifié comparé à quelques instants auparavant. Les muscles devinrent plus puissants, les écailles plus résistantes, les ligaments plus souples. Chaque caractéristique physique était amplifiée, multipliée à mesure que la transformation avançait. L'énergie vitale n'améliora pas que les capacités physiques du démon, elle accéléra aussi sa croissance. Son dos s'ouvrit, laissant passer de petites protrusions qui se développèrent rapidement en de grandes en ailes reptiliennes noires, teintées de rouge. De sa tête surgirent des cornes d'un noire laqué superbe.
Ce fut douloureux et le Kzhan'La hurla puissamment. Au niveau du coccyx, une queue se mit à pousser. Elle était recouverte d'écailles noires luisantes d'un rouge vif et mesurait dans les un mètre. Le bout était pointu et les muscles la composant étaient condensés et dotés d'une grande puissance. Les cornes, les ailes et la queue grandirent à une vitesse accélérée sous l'effet de l'énergie vitale. L'amplitude des ailes dépassa rapidement les quatre-vingt-dix centimètres et étaient délimitées par des os fins mais solides. Lorsque la croissance des ailes s'arrêta, elles s'étendirent au maximum de leurs capacités. Les cornes d'Asgorath sortaient des extrémités de son front et suivirent le contour du crâne avant de remonter vers le haut sur une dizaine de centimètres. A leurs bases, les cornes étaient épaisses de trois centimètres mais les bouts étaient suffisamment pointus pour transpercer et tuer un homme. D'un noir lustré qui semblait noble, les cornes du démon étaient plus dures et résistantes que de l'acier.
Son physique, une fois sa transformation terminée, était non seulement impressionnante et grandiose, mais aussi oppressante et effrayante. S'il pouvait se voir, le réincarné serait choqué tant son apparence ressemblait celle des seigneurs démoniaques de l'imaginaire de son ancien monde.
A l'extérieur, le gaz noir s'agita en réponse à la transformation et tourna encore plus vite. Des remous apparurent un peu partout. La mer noire était déchainée. Une tempête semblait avoir débuté. Elle continua tout le temps de transformation et, lorsqu'elle finit, le tourbillon de miasme se fit absorber bien plus vite qu'avant par Asgorath. Rien ne pouvait bloquer cette fumée tueuse alors qu'elle disparaissait à un rythme effréné dans le corps démoniaque. Elle pénétrait par tous les orifices : bouche, yeux, narines, oreilles, anus et pénis. Elle se servait même des pores sudatoires de la peau pour retourner à sa source.
Le corps du Kzhan'La absorbait chaque parcelle du gaz dévoreur. A l'intérieur, il se compressait sans cesse tout en se dirigeant vers le cœur. Ou plutôt à sa droite, légèrement en dessous. Là, le gaz compressé forma une petite sphère. L'entièreté du miasme dévoré entrait dans cette petite sphère, comme s'il s'agissait de sa place naturelle, celle où il devait se trouver. Le cercle formé par le gaz diminua lentement au départ.
Il fallait plusieurs minutes pour ne serait-ce que faire diminuer le cercle d'une dizaine de mètres. Mais plus Asgorath absorbait du gaz, plus il le faisait vite. La dizaine de mètres qui nécessita plusieurs minutes au départ n'eut besoin que de cinq ou six, puis moins d'une. Plus la vitesse d'absorption augmentait, plus le miasme tournait vite, véritable tourbillon. Après plus d'une demi-heure, les dernières parcelles furent dévorées par le Kzhan'La qui, dans un rugissement silencieux, s'effondra sur le sol. Son inconscient, ses instincts, ses sentiments et ses envies se dissipèrent, incapables de continuer à mouvoir ce corps.
A l'intérieur du campement, il n'y avait plus une seule personne en vie. Marc Aryl et ses gardes devinrent les derniers humains à être allés à ce camp de concentration. Ils ne devaient la vie qu'au rendez-vous du père du noble qui avait forcé l'héritier à partir juste après s'être débarrassé de son jouet. A onze minutes près, son sort aurait été le même que celui de Larde.
En tout, Asgorath n'eut même pas besoin de dix minutes pour éradiquer la centaine d'humaine et les plus de mille démons.
Asgorath se réveilla. Son corps le faisait souffrir. Chaque mouvement faisait surgir des douleurs musculaires et osseuses. Il remarqua ensuite qu'un liquide tiède l'entourait et touchait son corps. Avec difficulté, le jeune démon ouvrit les yeux et se releva. Il lâcha un grognement de douleur. Ce qu'il vit le choqua. Quatre cadavres, tous vidés de leur sang. Celui-ci formait une nappe rouge haute de plusieurs millimètres. 'Qu'est-ce qui s'est passé ici ?' se demanda le réincarné. 'Où suis-je ? Pourquoi y a-t-il des cadavres et qui sont-ils ?' Le jeune démon réfléchissait intensément mais n'arrivait pas à comprendre.
Son dernier souvenir remontait à l'arrivée de Jorges Aryl. Il savait que du temps s'était écoulé, plusieurs semaines, mais cette période apparaissait noire dans son esprit. Difficilement et douloureusement, il se mit debout, prit les escaliers et sortit de la tour. Sur son chemin, il croisa quelques corps sanguinolents et plusieurs squelettes humains. Dès qu'il posait les yeux sur les restes d'un cadavre, une violente douleur s'emparait de son esprit. Et s'il essayait de comprendre d'où elle venait ou ce qui s'était passé, la souffrance lui vrillait le crâne. Le jeune démon cessa donc d'y penser pour se consacrer à sa marche. Il avançait lentement mais surement.
Au dehors de la tour, des centaines, non, des milliers de squelettes jonchaient le sol. Il n'y avait que quelques dizaines qui étaient humains. Les autres, si humanoïdes soient-ils, étaient ceux des différentes espèces démoniaques. Certains des os étaient petits et légers, fragiles et souples. Un ou deux squelettes mesuraient plus de trois mètres et avaient facilement plus de cinq cents os qui formaient une sorte de forteresse protégeant les organes internes. Le jeune démon remarqua des squelettes sans dents ni fente pour la bouche, aussi nombreux que les squelettes humains. Il n'y avait qu'un petit trou d'où sortait normalement une espèce de longue langue cylindrique qui permettait à cette race de se nourrir. Outre cette caractéristique, ils n'avaient que trois doigts aux mains, et deux aux pieds.
Asgorath ne se souvenait pas du nom de la race, mais cela n'avait jamais eu d'importance. Il n'avait jamais cherché à s'en souvenir de toute façon. 'Tous ces squelettes. Qu'a-t-il bien pu se passer ici pendant que je dormais ? Cela ne peut pas être une armée de libération. Grevya a dit que nous étions trop loin dans les terres humaines.' Asgorath réfléchissait, cherchant à comprendre. Il marchait lentement, rentrant dans ce qui lui servait de maison depuis 16 ans.
Et pendant qu'il songeait à ce qui avait pu se produire, le silence pesait, morbide dans les circonstances, provoquant frissons et sueurs froides au démon. Il avait envie de voir la femme qui lui servait de mère depuis seize ans. Non, c'était un besoin qu'il ressentait. Il marcha de plus en plus vite, et finit par courir jusqu'à sa cabane, à lui et à sa mère. Il arriva après quelques minutes de course douloureuse durant laquelle il trébucha plusieurs fois, et vit la porte ouverte.
«Mère !» cria Asgorath en entrant.
Personne ne lui répondit et le jeune démon chercha sa mère dans la masure. Celle-ci étant très petite, il ne lui fallut pas longtemps pour en faire le tour et remarquer que Grevya Strÿnkar ne se trouvait pas dedans. Il était inquiet de ne pas la trouver. Et qu'il soit incapable de se souvenir de quoi que ce soit de récent ne faisait que renforcer son inquiétude. Et tous ces squelettes lui mettaient les nerfs à vif. Il avait du mal à se concentrer et à réfléchir. Une pensée lui revenait sans cesse, l'assaillant à chaque fois qu'il se demandait où était sa mère : et si elle faisait partie des squelettes ? Dans ce cas, il lui serait impossible de savoir lequel c'était. Où se trouvait Grevya ?
Voilà la seule chose à laquelle Asgorath pensait continuellement, sans jamais s'arrêter de chercher en tout coin du camp. Cette idée se répétait en boucle, encore et encore et encore. Le temps s'égrenait lentement. Le soleil grimpa dans le ciel jusqu'au zénith, avant de redescendre. Et le réincarné parcourait le camp de long en large, fouillant chaque recoin, chaque cachette possible, allant jusqu'à soulever meubles, tapis, pierres. Mais il ne trouvait que des squelettes.
A mesure qu'il cherchait, il devenait plus frénétique et impatient. Au crépuscule, il n'avait toujours rien trouvé. Et ses souvenirs restaient enfermer dans une brume opaque. Il continua durant la nuit, allumant des torches pour s'aider. Mais il n'y avait absolument rien. Pas le moindre indice au sujet de sa mère. Mais il n'abandonna pas. Il continua de chercher sans répit toute la nuit. Infatigable, il fouilla chaque recoin du campement. La matinée passa elle aussi, comme la journée et la nuit précédentes. Mais durant tout ce temps, il ne s'approcha pas d'un seul lieu, sans qu'il ne le remarque. Tout ce temps qu'il passa à crapahuter fut douloureux. Ses muscles étaient comme enflammés. Mais le pire était la douleur venant de ses os et de ses nerfs. Il avait l'impression que tous ses os étaient brisés et que des épingles étaient enfoncées dans ses nerfs.
L'après-midi, un bruit attira son attention. D'abord indistinct, il se clarifia doucement à mesure qu'Asgorath se concentrait. Il reconnut le son comme étant un battement d'ailes et des cris d'oiseaux, et décida d'aller voir. C'était après tout la première preuve de vie qu'il trouvait depuis qu'il s'était réveillé dans la tour. Se fiant à son ouïe, le jeune démon se rapprocha de l'oiseau. Ou plutôt des oiseaux alors qu'il comprit qu'il y avait des cris distincts.
Une fois arrivée sur place, il vit deux douzaines de cadavres attachés et en état de décomposition avancé. Les oiseaux étaient des charognards comme les corbeaux. Ils se battaient pour le droit de picorer le cerveau, les yeux, les meilleures parties somme toute. Les cadavres s'étaient décomposés et avaient pourris, mais les gardes avaient empêché tout animal de s'en approcher et de les manger.
Voir la décomposition jour après jour d'amis et de membres de la famille avait un impact très fort sur les individus car, en passant devant tous les jours, les démons inscrivaient dans leurs esprits les visages tordus de douleur et décomposés avec chaque petit détail. Ce visage se superposerait ensuite aux souvenirs que l'on avait de la personne. Au final, ils ne se remémoraient que le visage d'après la mort. Mais cette méthode avait permis aux corbeaux, asticots, renards, belettes et autres animaux de se nourrir des chairs certes faisandées mais toujours comestibles. Cela n'aurait néanmoins pas été possible sans la brume noire qui s'était échappée du corps d'Asgorath à sa mort et qui avait dévorée les gardes.
Asgorath avait déjà compris depuis un moment qu'il était soit victime d'amnésie, soit qu'il avait été inconscient et caché durant un moment. On ne pouvait après tout pas passer d'un camp rempli de prisonniers et de gardes à un cimetière en une nuit ! Ces cadavres pourrissant prouvaient aisément qu'au moins une semaine était passée entre son dernier souvenir et le moment où il s'était réveillé. 'Plus probablement un mois ou deux au vus de la décomposition des corps,' songea le jeune démon.
Il n'arrivait même pas à reconnaître les démons exécutés. Seulement, simplement les observer ainsi que la scène pour l'exécution suffisaient pour réveiller en lui une violente migraine qui le fit tomber à genou. Il s'agissait des mêmes migraines que celles qui le prenaient lorsqu'il essayait de se souvenir de ce qui avait pu arriver à sa mère, et il le remarqua. Cela le rendit heureux et plein d'appréhension. Il avait enfin trouvé un indice ! Il se rapprocha des cadavres pour les examiner.
Plus il s'approchait, plus ses migraines devenaient fortes. Elles évoluaient et amplifiaient indéfiniment. Elles étaient si fortes qu'elles lui vrillaient le crâne. Autour du jeune démon, le monde tremblait, vibrait et tournait. Il tomba à genoux et se prit la tête avec ses mains. Malgré tout, il ne quittait les cadavres des yeux. Il tenta de réfléchir au sujet de ces morts car il savait que ses migraines et le mal de tête extrême qu'il ressentait à ce moment étaient pareils. Elles ne se manifestaient que lorsqu'il pensait à sa mère. Mais quel lien pouvait avoir sa mère et ces cadavres ?
Asgorath mobilisait toutes ses capacités, toutes ses ressources, mais il ne trouvait aucun lien, aucune raison pour son mal de tête. La douleur mentale qu'il ressentait était très différente des tortures physiques qu'il avait endurées si longtemps mais pas moins douloureuse.
Heureusement pour lui, il avait pratiqué la magie depuis l'enfance, obtenant ainsi une forte puissance mentale et énergie psychique. Elles s'étaient aussi renforcées grandement avec tous les évènements survenus. Grâce à cela, il parvint en se concentrant à enfermer dans un coin de son esprit la souffrance qui le prenait. Le jeune Kzhan'La put alors se concentrer sur ce qu'il savait, ses observations et les trous de sa mémoire, cherchant à remplir les blancs. A chaque fois qu'il se s'approchait, ne serait-ce que d'un rien, sa souffrance s'amplifiait. C'était la seule raison qui lui permettait de savoir quand il avançait dans sa recherche.
Malgré tout, le temps s'écoulait rapidement sans qu'aucune réponse ne soit trouvée. La douleur et la concentration d'Asgorath affermirent son esprit, le rendirent plus fort et plus affutées à chaque minute passant.
Et plus son esprit était puissant, plus il pouvait se concentrer et relier ses informations entre elles, lui permettant de comprendre toujours plus. Très lentement, des informations ressortaient du fond de sa mémoire, comme les nobles qui avaient visité le camp. Bien que d'apparences inutiles pour lui, ces souvenirs l'encourageaient à continuer, à fouiller toujours plus profondément, qu'elle que soit la douleur.
Il regardait les cadavres qui avaient été lacérés par une lame. Lame. Epée. Poignard. Dague. Lacération. Chair. Sang. Souffrance. Torture. Déchirement. Découpage. Arrachage. Cadavre. Mort. Exécution. Massacra. Général. Noble. Fils. Mère.
Ces mots et bien d'autres tournaient encore et toujours dans sa tête, tourbillon incompréhensible et sans fin. Le Kzhan'La les associait, les mélangeait et les fusionnait sans cesse, essayant toutes les combinaisons auquel il pensait. De nouveaux mots se joignaient aux anciens, créant de nouvelles associations.
Certains mots le faisaient réagir vivement. Une haine violente et profonde, à la fois suffisamment brulante pour fondre de l'acier et plus glacial que l'arctique, aux mots noble, général et fils. De la douleur aux mots lame, poignard, dague, torture, noble, fils et prêtre. Une tristesse abyssale à celui de mère. C'était les sensations prédominantes. Elles le frappaient en plein cœur à chaque fois que ces mots refaisaient un tour dans son esprit.
Insecte. Douleur. Viole. Prêtre. Feu. Violence. Couteau. Rats. Noir. Mort. Vide. Haine. Vengeance. Destruction. Douleur. Souffrance. Torture. Prêtre. Nobles. Fils. Fils. Fils. Mère. Mère. Assassinat. Général. Exécution.
Un éclair de douleur mentale et de compréhension jaillit soudain dans le cerveau d'Asgorath. Parmi ces cadavres. Sa mère se trouvait parmi ces cadavres. C'était ça qu'il avait oublié et devait se remémorer. Sa mère avait été assassinée par les Aryl, et en particulier par le fils, Marc Aryl.
Des larmes coulèrent silencieusement sur les joues écailleuses du démon. Il n'avait jamais considéré Grevya Strÿnkar comme sa mère. Jusqu'à ce qu'elle soit exécutée sous ses yeux, sans qu'il ne puisse rien faire. Ce fut en la voyant se vider de son sang qu'il comprit que, malgré sa vie précédente, ses parents précédents et son ancienne famille, Grevya Strÿnkar était sa mère et la resterait.
Asgorath ne bougea pas. Il resta là, assit, à sangloter en silence. Ses pleurs trempèrent le sol sur lequel il se trouvait. Le jeune démon pleura sa mère. Il la pleura et pleura aussi ses amis morts, bien que dans son esprit, sa mère restait omniprésente. Lorsque le soleil se leva, Asgorath se mit debout et fouilla le camp à la recherche de bois sec. En une matinée, il fabriqua un gigantesque bucher sur lequel il posa les vingt cadavres des suppliciés. Il relia à l'aide d'huile le bucher aux bâtiments.
Comme il faisait le tour du camp, il décida de ramasser des dagues, une épée courte, un arc et des flèches dans l'armurerie et sur les squelettes des gardes. Il put ainsi s'équiper d'une tenue de cuir légère avec six dagues cachées. Il avait une épée avec une poignée longue de cinq centimètres et une lame de cinquante, sans oublier une garde épaisse de un centimètre. Sur son dos, le jeune démon avait un arc et deux carquois de vingt flèches chacun. Son équipement n'avait aucune classe et était plutôt en mauvais état.
Ce n'étaient que des objets produits en série, sans raffinement, personnalité, créés juste pour les vendre en masse à l'armée. Mais il s'en fichait. Ses yeux vides d'émotions, il alluma le bucher et regarda les flammes détruire ce qui restait du corps de sa mère. Il ne resta pas longtemps devant le feu. Juste quelques minutes. Après quoi il se retourna et s'enfonça dans la forêt à l'ouest du campement pendant que le feu s'intensifiait et devenait un brasier intense et flamboyant qui réduisit le camp de concentration en cendres.