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A worthless magician's revenge

Delaissez_Antoine
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Synopsis

Chapter 1 - Un palais venimeux (1)

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Bien qu'il fut impuissant, mon frère était loin d'être un fainéant. Son engagement lors des cours de magie était admirable. Contrairement à d'autre, il ne laissait pas le temps filer entre ses doigts.

C'était en fait un travailleur acharné. Il s'efforçait davantage que quiconque à maîtriser l'art de la magie, une aptitude cruciale pour l'héritage du trône.

Il possédait une solide base de connaissances théoriques et surpassait aisément ses pairs dans les exercices purement intellectuels et stratégiques, excellant dans le domaine de la théorie.

On pouvait certes lui trouver des défauts, mais mon frère demeurait un homme doté d'une volonté et d'une discipline d'acier.

Depuis son plus jeune âge, il avait adopté une attitude exemplaire. Il étudiait assidûment, écoutait attentivement les conseils, posait des questions pertinentes... Il incarnait véritablement l'étudiant modèle.

Cependant, malgré toute sa détermination, ses résultats d'entraînement témoignaient d'un écart abyssal de talent entre lui et ses frères et sœurs.

Cet écart, hélas, ne pouvait être réduit par le travail acharné. Au fil des jours, le fossé se creusait davantage, érodant ainsi les espoirs de voir l'aîné accomplir les attentes qui pèsent sur un futur roi.

Inévitablement, l'opinion publique à l'égard du jeune prince se dégradait de plus en plus.

Chaque jour qui passait voyait la détérioration croissante de son image. Le prince, autrefois symbole d'espoir et de fierté pour la nation, était devenu une tache embarrassante sur le long et prestigieux palmarès de la famille royale.

Le mépris, la haine et la déception semblaient se déverser sur l'héritier du trône, le palais devenant un véritable catalyseur de ces émotions toxiques.

"Si seulement il n'était pas l'aîné..."

"Le prince est un bâtard, jamais un véritable héritier n'aurait déshonoré la lignée royale de la sorte..."

"Le prince est-il toujours incapable d'user de la magie ?"

"Il n'aura jamais l'étoffe d'un roi"

"Que vont penser les nations ennemies ? Nous allons être la risée du continent !"

"Il faut agir maintenant !"

"Akalin ne sera jamais roi, croyez moi !"

Akalin, à présent âgé de 17 ans, arborait un physique de guerrier véritable, musclé et vigoureux. Ses capacités physiques impressionnantes étaient le reflet d'une discipline et d'une force mentale inébranlables.

Si l'on devait se fier uniquement à cela, le prince serait un candidat parfait pour la succession du trône.

Cependant, sur un champ de bataille où un mage de rang 3 pouvait périr dès les premières secondes d'un affrontement, un guerrier incapable d'utiliser la magie n'était rien de plus qu'un vulgaire paillasson.

Malgré les multiples talents du prince dans de nombreux domaines, sa seule lacune annulait tous ses efforts : son incapacité à pratiquer la magie.

C'est pourquoi nous en étions tous conscients : Akalin ne serait jamais un bon roi. Il ne dirigerait jamais les troupes sur le front, comme l'avaient fait nos ancêtres. Son inaptitude en ferait plutôt un politicien, et non un guerrier.

Malheureusement pour le prince, le peuple désirait un homme d'action, quelqu'un qui ne donnerait pas des ordres depuis une tour d'ivoire, mais un grand guerrier qui galvaniserait ses troupes par sa puissance inégalée.

En l'occurrence, Akalin ne pourrait jamais incarner cet idéal. Il ne tiendrait pas cinq secondes sur un champ de bataille, à moins de rester en retrait comme un lâche.

"RAAAAAAAH!"

Un rugissement puissant vint soudainement interrompre mes réflexions.

Cette voix... sans aucun doute, c'était lui, celui à qui je pensais juste maintenant...

Un prince impuissant à la volonté de fer...

Ce n'était pas la première fois que j'entendais ce cri, dans des circonstances similaires.

Chaque soir, vers 18 heures environ, alors que nous étions tous en train d'étudier, le prince se défoulait.

En effet, à son retour de l'académie des magiciens, mon frère passait toujours son temps à s'entraîner à l'extérieur.

C'était devenu un rituel presque aussi habituel que le dîner, moment où toute la famille royale se rassemblait chaque soir.

Tandis qu'Akalin se consacrait à l'exercice physique, le reste d'entre nous en profitait pour réviser et combler nos lacunes scolaires.

D'habitude, un serviteur d'élite assigné à notre service nous aidait avec nos devoirs.

Chaque membre de la famille royale en avait un. Ces serviteurs étaient des nobles issus de bonnes familles, formés dans des écoles spécialisées pour cette tâche.

Ces serviteurs étaient doués en magie, en self-défense et vouaient une loyauté inébranlable à leurs maîtres.

Pour eux, servir un membre de la famille royale était un honneur immense.

Aujourd'hui, mon fidèle serviteur, Aegis, était absent. Je lui avais confié d'autres tâches plus urgentes.

Je me retrouvais donc seul dans mes appartements, essayant de lutter contre les éléments qui me distançaient de mes devoirs à terminer.

Récemment, mes notes dans les matières théoriques avaient baissé. Si je ne fournissais pas d'efforts, je risquais de perdre ma place de premier de classe.

"AH - YAH - WAH - AYAH!"

Mais étudier devenait difficile lorsque cet idiot s'obstinait à faire ses exercices sous ma fenêtre. J'étais patient, mais les incessants...

"OWAAAH!"

Je fermai mon livre, un ouvrage passionnant sur la nécromancie.

Agacé, je me levai de ma chaise pour observer Akalin. L'architecture du palais était conçue de telle manière que chacun pouvait observer la cour extérieure depuis ses appartements, cette dernière étant encadrée de façon rectangulaire.

Depuis le balcon de ma chambre, j'observais mon frère aîné se démener inlassablement contre un épouvantail immobile.

Sa technique impeccable était éclipsée par ses lacunes magiques. Sa précision minutieuse semblait vaine.

Incapable d'accélérer ses mouvements, d'utiliser des impulsions, ou de se propulser dans les airs, il luttait contre sa propre impuissance.

Nous étions plusieurs à le regarder, depuis nos chambres. La lueur d'espoir qui illuminait autrefois les yeux de mes frères et sœurs s'était éteinte, laissant place à une expression de résignation.

"Quel boulet..."

"Il est si faible."

"Qui succédera donc au roi ?"

Comme moi, mes frères et sœurs partageaient des opinions peu flatteuses sur les piètres performances d'Akalin, mais cela semblait ne pas affecter notre jugement.

Si on pouvait reconnaître un mérite à l'aîné, c'était sa maîtrise de soi exemplaire.

Pourrais-je endurer si longtemps à sa place ? Maudit par le palais pendant dix ans, mon ego constamment piqué par un mélange de mauvaises intentions ?

Pourrais-je garder la tête haute malgré les incessantes rumeurs ? Je pense que personne n'aurait pu.

Se voir si faible et impuissant face à ses pairs devait être déchirant.

Notre famille avait toujours valorisé la performance et la fierté. Autrefois, certains de nos ancêtres avaient préféré se donner la mort plutôt que de subir l'humiliation.

Akalin aurait dû être l'un d'entre eux. Il aurait dû mourir de honte à cause de son impuissance. Il aurait dû baisser les yeux et regarder le sol, comme la vulgaire vermine qu'il était.

Mais il ne le fit pas...

Malgré les échecs, il gardait la tête haute.

En jugeant la progression actuelle de mon frère aîné, je dirais qu'à huit ans, j'avais déjà atteint un niveau similaire.

Sous le règne des Dardanides, aucun héritier n'avait été aussi faible qu'Akalin.

Nous avions tout essayé, docteurs, shamans, mages de toutes sortes, mais personne ne pouvait libérer le prince de son impuissance.

Quel dommage qu'un homme si appliqué soit privé de dons magiques. Car c'était là son seul défaut, il était intelligent, sage, agile, et physiquement puissant, mais tout cela était vain sans la magie.

Presque à tous égards, je suis sincèrement convaincu que nous aurions eu un excellent roi.

Mais il n'était plus temps de regretter. Nous devions nous débarrasser d'un fardeau pour le bien du pays.

Le destin de notre lignée était menacé par l'avènement d'un roi médiocre.

Un roi faible, pitoyable et méprisable.

Mais ce destin allait changer.

Tant que je serais en vie, je ne permettrai jamais à un parasite de ternir notre lignée.

Pour le plus grand bien du peuple, une tragédie devait se produire.

Si ce n'est pas moi, qui s'en chargera ?